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AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE ------ SERVICE DE PRESSE et D'INFORMATION Revue hebdomadaire de la presse allemande POLITIQUE INTERIEURE Manifestations syndicales du 1er mai Les journaux font état des manifestations du 1er mai à l’appel des syndicats qui, selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, auraient mobilisé plus de 400.000 personnes « contre la politique d’austérité en Europe et en faveur de la mise en place d’un salaire minimum ». Sous le titre « les syndicats réclament des milliards pour des projets de relance», la FAZ indique que les représentants syndicaux ont fait valoir qu’à un « pacte budgétaire insensé » il existe des solutions de rechange comme la régulation des marchés financiers et le soutien apporté à l’économie réelle. Selon eux, des programmes pour soutenir la croissance pourraient être financés par la mise en place d’une taxe sur les transactions financières et une augmentation de la fiscalité sur les plus riches. La presse signale que, dans un entretien au Hamburger Abendblatt, la chancelière a rejeté cette proposition en soulignant qu’« il est important d’abandonner l’idée que la croissance s’accompagne d’un prix élevé et est forcément le résultat de coûteux programmes de relance ». « Des mesures faisant davantage appel au courage politique et à la créativité qu’à des milliards d’euros sont plus intelligentes et plus efficaces », a-t-elle marqué en indiquant que les strictes mesures d’économie contenues dans le pacte budgétaire devraient être complétées cet été par une nouvelle initiative en faveur de la croissance et de l’emploi. « Concrètement, nous envisageons à présent en Europe d’utiliser de manière plus flexible les fonds structurels européens de manière à favoriser l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises », a déclaré la chancelière. Sommet sur l’énergie à la chancellerie fédérale Dans leurs comptes rendus consacrés au « sommet sur l’énergie » qui s’est tenu mercredi 2 mai à la chancellerie fédérale, les journaux retiennent essentiellement Semaine du 27 avril au 4 mai 2012 la décision prise par le gouvernement fédéral de mettre en place une autorité de contrôle chargée de veiller sur la transparence des prix des carburants. Chapeautée par l’office des cartels, ladite autorité centralisera les informations que les entreprises pétrolières lui auront transmises afin de pouvoir intervenir en cas d’entente illégale sur les tarifs pratiqués. « Economie planifiée à la station service », raille le Handelsblatt qui doute de l’efficacité de cette nouvelle autorité. « Le succès est incertain, mais une chose est sûre : la bureaucratie augmente », critique le quotidien économique. Les journaux se plaisent à souligner que l’initiative du projet revient à un ministre libéral de l’Économie, Philipp Rösler, et n’a pas manqué d’être décriée comme « un monstre bureaucratique, aux frais du contribuable, qui va engloutir beaucoup d’argent sans apporter grand chose ». « Les attentes des automobilistes de pouvoir trouver sur internet une comparaison quasi officielle des tarifs seront déçues », souligne la Frankfurter Rundschau qui reprend les propos de Philipp Rösler selon lequel les informations transmises n’ont pas vocation à être publiées. « Rösler espère que le projet de loi sera adopté d’ici la pause estivale afin que la « police des carburants » puisse se mettre au travail au plus tard début 2013 », souligne le tabloïd Bild qui soupçonne le gouvernement de chercher à calmer les esprits à l’approche de deux scrutins régionaux. « Le problème n’est pas un manque de transparence, mais bien plutôt un manque de concurrence entre les cinq grands groupes qui fixent les prix des carburants en Allemagne », estime le Financial Times Deutschland qui fait part lui aussi de son scepticisme. Dans un article intitulé « mini sommet à la chancellerie », la Süddeutsche Zeitung indique que la rencontre d’hier était destinée à préparer celle qu’aura dans trois semaines la chancelière avec les ministres-présidents des Länder sur la poursuite de la politique énergétique. « Les participants ont évoqué une rencontre harmonieuse, tous étant d’accord sur la nécessité de poursuivre sur la voie du tournant énergétique opéré par l’Allemagne », résume le quotidien de Munich. POLITIQUE EUROPEENNE La chancelière favorable à une politique européenne de soutien à la croissance De l’entretien accordé par la chancelière au quotidien Leipziger Volkszeitung (édition du 28 avril) dans lequel elle réaffirme l’intangibilité du pacte budgétaire, l’ensemble de la presse retient l’annonce qu’un ‘agenda de la croissance’ est en préparation pour le Conseil européen de juin, le thème de la croissance ayant déjà été à l’ordre du jour des derniers Conseils. « Notre politique pour surmonter la crise de l’endettement repose sur deux piliers : sur une politique budgétaire solide, sans laquelle on ne pourra se libérer de la crise de la dette, mais qui ne se suffit pas à elle-même. C’est pourquoi il faut parallèlement une politique encourageant la croissance et l’emploi, permettant aux Etats de redevenir compétitifs, mais sans revenir à une croissance à crédit. De nouveaux programmes publics de relance de la conjoncture n’aideraient pas l’Europe. Ce dont nous avons besoin, ce sont des réformes structurelles (…) Une autre idée est de renforcer les moyens de la banque européenne d’investissement », déclare Angela Merkel. Pour la presse, « la chancelière réagit ainsi aux critiques européennes à l’encontre de sa politique de rigueur » (Handelsblatt) et « fait un geste en Semaine du 27 avril au 4 mai 2012 direction des détracteurs de la politique allemande sur l’euro » (Financial Times Deutschland, Süddeutsche Zeitung). « L’Europe doit croître et non plus seulement économiser », résume Die Welt am Sonntag. La presse souligne toutefois que sur le fond, Angela Merkel reste convaincue que seules des réformes du marché de l’emploi sont à même de relancer durablement la croissance sans aggraver la crise de l’endettement. Progression du chômage en Europe La détérioration du marché du travail en Europe et le ralentissement ressenti en Allemagne, malgré un marché de l’emploi en relative bonne santé, préoccupent une grande partie de la presse. « La zone euro lutte contre un taux de chômage record », écrit ainsi Die Welt qui souligne que « la situation est catastrophique en Espagne et en Grèce ». « La crise atteint le cœur de la zone euro et le chômage augmente dans la foulée des plans d’austérité radicaux », renchérit la Frankfurter Rundschau. « L’Espagne est déjà le neuvième pays de la zone euro à connaître la récession », ajoute la Süddeutsche Zeitung. « A l’instar de la compétitivité et des structures des économies européennes, les marchés du travail en Europe présentent des situations de plus en plus divergentes », analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui l’augmentation du chômage est d’autant plus préoccupante que les réformes nécessaires des marchés du travail, « pour autant qu’elles soient voulues et mises en œuvre », prendront du temps. « Mais il n’existe pas de raccourci pour sortir d’une crise structurelle », observe le quotidien qui fustige ceux qui préconisent « la croissance à crédit » via des programmes conjoncturels ou la redistribution des fonds structurels de l’UE. L’ensemble de la presse se félicite de ce qu’en Allemagne, le nombre de chômeurs soit resté en dessous de la barre des trois millions au mois d’avril. L’interprétation de ces résultats diverge cependant selon les quotidiens. « Il y a trois ans, en pleine récession, personne n’aurait pu imaginer un marché de l’emploi si robuste et la raison principale de cette bonne santé est l’Agenda 2010 tant décrié qui a libéralisé le marché du travail », se réjouit la FAZ. « C’est maintenant aux pays malades du sud de l’Europe d’imposer rapidement de telles réformes sur leurs marchés du travail encroûtés », enjoint le journal. L’Allemagne engrange « les bénéfices de ses réformes », se félicite également Die Welt qui ne cache pas sa satisfaction, rappelle que « l’Allemagne aussi a eu sa traversée du désert » et que ce n’est pas à coup de milliards que l’on relancera la conjoncture en Europe. « Il n’y a pas si longtemps, on comptait plus de cinq millions de chômeurs ici et l’économie stagnait, or plus personne n’en parle : l’Allemagne est devenue un moteur de croissance », se félicite le quotidien. Plus réservé, le Financial Times Deutschland met l’accent sur le ralentissement de la conjoncture en Allemagne : « c’est la fin du miracle allemand de l’emploi », prédit le quotidien économique. Pour l’instant, la demande intérieure compense la baisse relative des exportations allemandes, « mais cela ne peut durer que si d’un côté les salaires réels ne baissent pas et si de l’autre les coûts du travail restent supportables pour les entreprises »./. Semaine du 27 avril au 4 mai 2012