Revue Hebdomadaire de la presse allemande du 05 avril 2012

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Revue Hebdomadaire de la presse allemande du 05 avril 2012
Revue Hebdomadaire de la presse allemande du 05 avril 2012
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2 - Politique intérieure
Le syndicat Verdi obtient 6,3% d'augmentation des salaires pour la fonction publique
L'ensemble de la presse s'est fait l'écho des résultats des négociations menées par le syndicat des services Verdi. Alors
que son président Frank Bsirske réclamait pour les quelque deux millions de fonctionnaires employés par le Bund et les
communes une augmentation de 6,5% des salaires, il est parvenu à obtenir 6,3% qui se répartissent comme suit : une
augmentation de 3,5% versée rétroactivement à compter du 1er mars de cette année, suivie de deux augmentations
successives de 1,4%, la première au début de l'année 2013 et la seconde à partir du mois d'août.
Pour la presse de gauche, ce «résultat qui a tout pour réjouir» (Frankfurter Rundschau) révèle un changement de
mentalité de la part des employeurs publics soucieux de redorer leur blason après des années marquées par des baisses
de leurs effectifs. En outre, souligne le journal, les hausses de salaire sont de nature à dynamiser le marché intérieur.
Le syndicat Verdi a suscité des attentes qu'il a également comblées, souligne la Süddeutsche Zeitung pour qui il y a
fort à parier désormais que ce succès va faire école parmi les syndicats du secteur privé.
La presse conservatrice pousse en revanche les hauts cris. Calculant le coût induit pour la fédération (1,7 milliards
d'euros par an) et les communes (2,2 milliards d'euros cette année et environ 4,3 milliards d'euros l'année prochaine),
la Frankfurter Allgemeine Zeitung se demande pourquoi les employeurs publics ont à ce point cédé aux revendications.
À l'inverse de ses confrères de gauche, le quotidien estime que ces hausses salariales sont de nature à créer de la
«tension sur le marché du travail» car elles vont encourager les collectivités à «supprimer des emplois et à réduire
leurs prestations».
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3 - [SAUT_LIGNE]
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4 - Politique européenne
Rencontre des ministres européens des finances à Copenhague
La presse allemande se montre déçue des résultats de la réunion des ministres européens des Finances vendredi 30 et
samedi 31 mars à Copenhague.
Les journaux jugent peu crédibles les «tours de passe-passe comptables» (Süddeutsche Zeitung) permettant de
renforcer le futur mécanisme de secours de l'euro, regrettent que même la proposition allemande d'une taxe «light»
(Die Welt) sur les transactions financières n'ait pu aboutir et prennent acte du report des nominations aux postes clés
européens (notamment la présidence de l'euro-groupe) à l'après-présidentielle française.
Bien que la Süddeutsche Zeitung annonce à la Une que «Schäuble s'est imposé en obtenant une limitation du fonds de
secours à 700 millions d'euros», le ténor général des commentaires est la conviction que l'on manipule les chiffres
pour présenter le résultat voulu (FAZ). Pour les uns, le pare-feu est considérable, pour les autres il apparaît limité.
«Les ministres des Finances de la zone euro enjolivent le montant de leur pare-feu selon la devise : «la crise a
commencé avec des comptes truqués, continuons sur cette voie», ironise la Süddeutsche Zeitung. L'objectif initial de
l'opération, qui était, rappelle la presse, de rétablir la confiance des marchés dans la capacité d'action des États
européens, «a complètement échoué : ce n'est pas un pare-feu qu'on nous a présenté, mais un jonglage digne du
temps où l'on interprétait les statistiques grecques», juge encore le journal de Munich.
S'agissant de la proposition allemande d'introduire dans un premier temps une taxe s'inspirant du droit de timbre
boursier en vigueur en Grande-Bretagne, Die Welt pose un constat d'échec : «Schäuble a mordu la poussière
britannique», son homologue Osborne ayant jugé «très improbable» que Londres se rallie à une telle mesure sur le
plan européen. «C'est l'échec de deux objectifs poursuivis en commun par Berlin, Paris et Bruxelles : introduire une
taxe au niveau européen, d'une part, et l'appliquer à l'ensemble des transactions financières, d'autre part», ajoute Die
Welt. «L'Europe ménage les spéculateurs», regrette également la Frankfurter Rundschau qui considère qu'à ce stade, «il
n'y a plus qu'à enterrer l'impôt boursier, cette mauvaise copie d'une taxation exhaustive qui seule aurait pour effet
d'endiguer les spéculations dangereuses». Pour le Handelsblatt, «le pare-feu a été artificiellement gonflé, aucun
successeur pour Jean-Claude Juncker trouvé, le désaccord sur une taxation à l'échelle européenne persiste - on est en
droit d'être déçu par cette coalition des mauvaises volontés».
La justice suisse lance un mandat d'arrêt contre trois inspecteurs allemands du fisc
La confirmation par le parquet général helvétique du lancement d'un mandat d'arrêt contre trois inspecteurs du fisc
allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie mêlés à la transaction ayant permis en 2010 de récupérer un CD volé
contenant des noms d'évadés fiscaux allemands a suscité un tollé dans l'ensemble de la presse : «indignation contre la
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justice suisse», titre la Süddeutsche Zeitung ; «la Suisse envoie la cavalerie», titre le Financial Times Deutschland ; «la
Suisse accuse la NRW d'espionnage» (Handelsblatt), «mandats d'arrêt contre des inspecteurs allemands du fisc» (Die
Welt).
Les journaux rapportent que si l'opposition et le syndicat sectoriel ont crié au scandale, le ministre fédéral des
Finances, M. Wolfgang Schäuble, s'est gardé de jeter de l'huile sur le feu, estimant que la Suisse «applique sa
législation» et que la renégociation de l'accord fiscal germano-suisse actuellement en cours n'en est pas affectée. La
plupart des quotidiens se rangent à cet avis, conviennent qu'il ne s'agit pas d'une provocation délibérée de la part de
Berne mais d'un concours de circonstances et soulignent que l'Allemagne et la Suisse ont des conceptions
radicalement différentes en matière de politique fiscale. La démarche du parquet général suisse «est une raison
supplémentaire de ratifier rapidement» l'accord fiscal bilatéral qui doit entrer en vigueur 2013, font valoir plusieurs
journaux qui se rangent à l'avis du ministère des finances selon lequel cet accord permettrait de mettre un terme
rétroactivement aux poursuites engagées contre les fonctionnaires du fisc de Rhénanie du Nord-Westphalie.
L'opposition, en revanche, ne l'entend pas de cette oreille, constate la presse qui relève que le SPD propose d'attribuer
la médaille du mérite aux trois inspecteurs mis en cause et appelle le gouvernement fédéral à déposer un recours
contre ces mandats d'arrêt, tandis que le chef du groupe parlementaire des Verts estime «scandaleux» que la Suisse
«criminalise» des inspecteurs du fisc et que Wolfgang Schäuble plaide en faveur d'un accord bilatéral «protégeant
l'anonymat des fraudeurs». Les quotidiens rappellent à cet égard que la ratification de l'accord fiscal bute sur
l'exigence des Länder dirigés par le SPD et les Verts, majoritaires au Bundesrat, de renégocier des passages jugés trop
complaisants à l'égard des évadés fiscaux allemands./.
AMBAFRANCE BERLIN
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