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AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE
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SERVICE DE PRESSE et D'INFORMATION
Revue hebdomadaire de la presse
allemande
POLITIQUE INTERIEURE
Le marché de l’emploi résiste en Allemagne
« Le marché de l’emploi défie la crise en Allemagne », constate la Süddeutsche
Zeitung qui, comme l’ensemble de la presse, reprend les chiffres publiés par
l’Agence pour l’emploi et souligne qu’en dépit d’une augmentation du nombre de
demandeurs d’emploi en janvier (+302.000) le taux de chômage en Allemagne
est le plus bas enregistré pour un début d’année depuis 20 ans (3,082 millions).
« Miracle de l’emploi en Allemagne, crise de l’emploi en Europe », écrit Die Welt
qui évoque les taux de chômage record en Grèce et en Espagne.
La Berliner Zeitung vient nuancer ce satisfecit et affiche en Une qu’en dépit d’une
conjoncture favorable, « près d’un Allemand sur dix a besoin d’un deuxième
job » et que le nombre de personnes concernées a augmenté de 5,4% l’an
passé. Les journaux signalent également l’intention de Nokia Siemens Network
de supprimer 2.900 emplois en Allemagne et le Handelsblatt consacre, mercredi
1er février, ses gros titres au projet de restructuration d’IBM qui risque de se
solder par plusieurs milliers d’emplois perdus parmi les 20.000 en Allemagne.
POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE
Sommet européen de Bruxelles
Les comptes rendus sur le sommet informel qui s’est tenu à Bruxelles, lundi 30
janvier, se concentrent au premier plan sur le fait que « Mme Merkel a renoncé à
l’idée de nommer un ‘commissaire de la rigueur’ (« Sparkommissar ») pour
Athènes » (Süddeutsche Zeitung). « Sous la pression de la critique unanime de
ses partenaires européens, la chancelière a laissé tomber l’idée émanant de son
ministre des Finances en déclarant qu’il s’agissait d’une discussion qui ne devrait
pas être menée », écrit le quotidien de Munich. La Frankfurter Allgemeine
Zeitung ajoute que le ministre fédéral des Affaires étrangères a lui-même qualifié
de « très inopportun » le ton de cette discussion. M. Westerwelle a en effet
Semaine du 27 janvier au 3 février 2012
souligné que « si l’on veut obtenir quelque chose, il faut encourager et non
décourager », rapporte la presse. « C’était une idée d’un seul dimanche » ;
« Mme Merkel a lancé un ballon d’essai mais l’a fait éclater sans hésiter au
Conseil européen », conclut Die Welt.
Sur le fond, l’adoption du pacte budgétaire par 25 des 27 Etats membres de
l’Union européenne et du mécanisme pérenne de soutien à l’euro (MES) fait
l’objet de comptes rendus descriptifs d’une tonalité plutôt positive. Le
Handelsblatt se félicite que « l’UE fasse serment de rigueur » et que la
Commission européenne obtienne un droit d’intervention « jamais atteint
auparavant » dans les politiques budgétaires et économiques nationales. « C’est
au commissaire Rehn de jouer maintenant », juge le quotidien des affaires.
« C’est une avancée considérable », estime également le Tagesspiegel tout en
regrettant que « l’Europe des sanctions » néglige le volet de la croissance. La
FAZ déplore pour sa part que l’UE à 27 soit devenue « illisible » et « à géométrie
variable ».
Echec de la fusion entre Deutsche Börse et NYSE Euronext
Le veto opposé par la Commission européenne à la fusion des deux opérateurs
boursiers, au motif qu’elle aurait entraîné une situation de quasi monopole sur le
marché des produits dérivés, est accueilli par la presse comme une décision de
bon sens.
Les quotidiens de Francfort, concernés au premier plan par un projet de fusion
qui aurait pu avoir des répercussions sur le plan politique et économique
régional, ne cachent pas un certain soulagement. La FAZ souligne qu’en
s’opposant à la fusion, Bruxelles a épargné au ministre-président de Hesse,
Volker Bouffier, d’avoir à trancher la question de l’autorisation de ce
rapprochement. Pour le quotidien, qui estime « depuis le premier jour » que
cette fusion aurait davantage nui que bénéficié à Deutsche Börse, l’échec est à
mettre au compte de la place boursière allemande qui s’est « isolée »
progressivement de l’économie et de la politique régionale, ne récoltant que des
soutiens tièdes à son projet. Tant la FAZ que la Frankfurter Rundschau se montre
convaincue que Deutsche Börse est assez solide pour affronter la concurrence,
un avis partagé par les autres journaux. La Süddeutsche Zeitung critique la
« folie des grandeurs » de la direction du groupe boursier allemand et fait le
parallèle avec les ambitions transatlantiques déçues de Daimler après son
rapprochement manqué avec Chrysler.
Visite de la chancelière en Chine
« S’il y a quelqu’un qui peut mettre le gouvernement chinois du côté des
sauveurs de l’euro, c’est bien la chancelière », s’enthousiasmait le Handelsblatt
en amont des entretiens de la chancelière avec ses homologues chinois. La FAZ
soulignait de son côté que la chancelière n’est pas perçue en Chine comme une
« quémandeuse », mais plutôt comme la « garante de la stabilité en Europe, le
plus grand marché pour les exportations chinoises ».
Au lendemain de la rencontre entre la chancelière et le Premier ministre chinois,
la tonalité est largement moins optimiste. « La chancelière de fer ne convainc
pas Pékin », note ainsi le Handelsblatt qui constate, comme l’ensemble de la
presse, que sur la question du sauvetage de l’euro, le Premier ministre chinois
s’est abstenu de tout engagement concret. « Wen Jiabao s’en est tenu à sa ligne,
c’est-à-dire pas de promesses directes pour l’Europe en matière
Semaine du 27 janvier au 3 février 2012
d’investissements », constate le journal économique qui relève que le Premier
ministre chinois a en revanche réclamé de la part des Européens des « décisions
douloureuses » en matière de politique budgétaire et des réformes structurelles.
En matière de politique étrangère, la FAZ souligne que « Mme Merkel a plaidé en
vain en faveur de l’embargo contre l’Iran » et que « Pékin a mis en garde contre
toute démarche violente à l’encontre de l’Iran ».
C’est cependant l’aspect économique de la cinquième visite de la chancelière en
Chine qui retient l’attention. Le Handelsblatt et la FAZ signalent que, dans une
vidéo de trois minutes diffusée avant son départ, la chancelière s’est attachée à
inciter les entrepreneurs chinois à investir davantage en Europe, « invitant
indirectement les Chinois à racheter des entreprises allemandes » (Handelsblatt).
La Chine constitue pour l’Allemagne le second marché après la France, rappelle à
cet égard la Frankfurter Rundschau, qui indique que ce sont surtout les
constructeurs automobiles et de machines outils, le secteur de l’électroménager
et l’industrie chimique qui exportent le plus. « Premier partenaire de l’Allemagne
en Asie, la République populaire de Chine devrait en 2012 devenir un marché
plus important que les Etats-Unis », avance de son côté la Tageszeitung.
Rencontre des ministres de la défense des pays de l’OTAN
« L’OTAN réaffirme le maintien de ses troupes en Afghanistan jusqu’à fin 2014 »,
rapporte la FAZ au lendemain de la rencontre à Bruxelles des ministres de la
défense de l’Alliance atlantique, mais ces déclarations ne convainquent pas la
presse, pour qui les Etats-Unis ont donné un signal décisif de retrait prématuré
des troupes dès la mi-2013. Interrogé par Die Welt pour savoir si la communauté
internationale reste néanmoins soudée, le ministre allemand de la Défense
répond : « je l’espère, en tout cas nous y travaillons ». M. Thomas de Maizière
insiste en outre sur la complexité de l’organisation du retrait des troupes
occidentales d’Afghanistan.
Sévères (Die Welt, Frankfurter Rundschau) ou désabusés (FAZ, Süddeutsche
Zeitung), les éditorialistes se rejoignent dans un même constat : « l’Occident
s’avoue vaincu en Afghanistan » (Frankfurter Rundschau). « Hourra, nous
capitulons ! », grince Die Welt, « l’Occident contemple un champ de ruines après
dix ans d’engagement et de grandes promesses de reconstruction qui ont fait de
nombreuses victimes et englouti d’innombrables milliards ». Le journal
conservateur pointe du doigt « le fiasco non seulement géopolitique, mais aussi
moral » des gouvernements occidentaux « trahissant la partie démocratique de
la population afghane encouragée pendant dix ans à revendiquer sa liberté et
livrée bientôt aux talibans ». Un fiasco qui, prédit Die Welt avec pessimisme,
pourrait entraîner à terme de nouvelles vagues de fugitifs vers l’Occident.
Pour la Frankfurter Rundschau, l’annonce faite par le secrétaire d’Etat américain
à la Défense est « en ce sens menaçante qu’elle pose très nettement la question
de la solidarité si souvent invoquée au sein de l’Alliance atlantique ». « L’Otan a
échoué en Afghanistan », considère le journal. « L’Alliance, et encore moins les
Etats-Unis, ne peuvent se payer le luxe d’un retrait désordonné, ils le doivent
aux nombreux Afghans qui ont compté sur eux », renchérit la Süddeutsche
Zeitung pour qui l’Otan doit au moins tenter pendant le temps qui reste d’investir
davantage de moyens dans la formation et l’équipement des forces afghanes./.
Semaine du 27 janvier au 3 février 2012