R Revue de la presse allemande semaine du 30 octobre au 6

AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE
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POLITIQUE INTERIEURE
20ème anniversaire de la chute du Mur
Dans un avant-papier sur les cérémonies officielles, Die Welt indique qu’un « nombre
record de chefs d’Etat et de gouvernement, à savoir 31 en exercice ou qui l’ont été » sont
attendus à Berlin lundi 9 novembre. Le journal, rejoint sur ce point par le quotidien Bild,
souligne que sur « 26 des 27 pays européens invités, 26 envoient leur plus haut représentant à
la ‘fête de la liberté’. Seul Chypre manque ». La venue de M. Medvedev et de Mme Clinton
est également relevée par les deux journaux. « Dans le cadre d’un sommet ayant lieu à partir
de mardi à la mairie de Berlin et consacré aux Prix Nobel de la Paix, l’ancien président
Mikhaïl Gorbatchev, le Sud-Africain Frederik de Klerk, le Polonais Lech Walesa et le
‘banquier des pauvres’ Mohammed Yunus seront également présents ainsi que les maires de
certaines villes jumelées avec Berlin » précise Die Welt. Par ailleurs, les journaux berlinois
font largement état vendredi du concert de U2 jeudi soir devant la porte de Brandebourg : « au
nom de l’amour – Bono enfièvre la Pariser Platz », titre la Berliner Morgenpost tandis que le
tabloïd BZ se réjouit que « le monde entier [soit] invité à Berlin ».
La Frankfurter Rundschau publie pour sa part dans son édition de vendredi une
tribune de Mikhaïl Gorbatchev dans laquelle l’ancien dirigeant soviétique souligne que « la
réunification a eu lieu bien avant le 21ème siècle parce que le peuple allemand la voulait, pas
parce que Gorbatchev ou Kohl étaient pour ».
General Motors crée la surprise en annonçant vouloir conserver Opel
L’ensemble de la presse fait jeudi ses gros titres sur la décision surprise de General
Motors de conserver sa filiale européenne Opel. Les quotidiens sont unanimes à s’indigner de
la « claque retentissante » (Tagesspiegel) infligée, selon eux, au gouvernement allemand. Ils
estiment que ce « coup de tonnerre transatlantique » (Die Welt) qui s’abat « comme la
foudre » (Frankfurter Rundschau) sur le gouvernement fédéral et sur les salariés d’Opel en
Allemagne est une confirmation de leurs thèses et de leurs mises en garde contre
« l’interventionnisme politique ». « Voilà ce qui arrive quand on fonce tête baissée en
ignorant souverainement les réalités économiques », moralise la FAZ. Pour le Financial Times
Deutschland, « la meilleure solution serait de tirer un trait définitif sous le chapitre ‘Opel et la
politique’, mais c’est improbable compte tenu des prochaines échéances électorales
régionales ». « C’est un choc salutaire pour la classe politique » qui doit comprendre que « les
actions de sauvetage d’entreprises ne sont que des pilules calmantes, de la poudre aux yeux »,
renchérit Die Welt. Au lendemain de l’annonce de General Motors, la presse reprend un
communiqué du gouvernement fédéral indiquant que « le président américain a assuré à la
chancelière ne pas s’être immiscé dans la décision de General Motors de conserver sa filiale
européenne ».
POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE
Discours de la chancelière devant le Congrès américain
La presse salue unanimement le discours de la chancelière, mettant en avant le
caractère « brillant » de cette intervention (Frankfurter Rundschau). « C’était sans doute le
discours d’une vie », s’exclame le Tagesspiegel rejoint par Die Welt pour qui « ce discours a
été l’un des plus forts de la chancelière jusqu’à présent ». Pour la Berliner Zeitung, « ce
discours a montré quelle connaissance profonde la chancelière avait de l’histoire ». « Sa
démarche était intelligente car, sans oublier les victimes du 9 novembre 1938, elle est partie
de son expérience personnelle de la RDA pour aboutir à la nécessité de faire tomber les murs
du 21ème siècle, notamment celui du climat », estime le quotidien berlinois. La FAZ salue
également cette « ode à la liberté » prononcée par une chancelière qui « s’est véritablement
révélée » à cette occasion. Seule la Süddeutsche Zeitung est plus réservée et estime que Mme
Merkel a tenu un discours « très correct » mais que « le monde attend de l’Allemagne des
réponses plus concrètes que celles données par la chancelière ».
Conseil européen
La presse se montre partagée dans son appréciation des résultats du Conseil européen
des 29 et 30 octobre. Si la Süddeutsche souligne que « l’UE est prête à mettre 17 milliards par
an sur la table pour soutenir les pays en voie de développement dans leurs efforts pour faire
face aux conséquences du réchauffement climatique », la FAZ considère que « la volonté des
Européens de faire figure de modèle en matière de lutte contre le réchauffement climatique
peut être qualifié soit de louable, soit de naïve, car ils ne sont pas suivis par les gros pollueurs
que sont les Etats-Unis et la Chine ». Dans ce contexte, « il ne sert pas à grand-chose de
donner toujours plus d’argent car, à chaque fois, les pays – aujourd’hui la Pologne, demain la
Chine et après-demain d’autres – trouveront de bonnes raisons pour faire payer leur propre
facture par le voisin. L’UE doit s’en tenir au principe du pollueur payeur qui est la meilleure
protection de l’environnement », martèle le quotidien.
Le président tchèque signe le traité de Lisbonne
L’ensemble des éditorialistes font état de leur « soulagement » et se félicitent, à
l’instar de la FAZ, que le traité de Lisbonne puisse « enfin entrer en vigueur ». Ceci étant, si
« la nouvelle Europe va devenir réalité à compter du 1er décembre » (Die Welt), les journaux
se font fort de rappeler que la question de la répartition des compétences entre le futur
président du Conseil, le Haut représentant et le président de la Commission demeure posée et
que l’Europe ne doit pas laisser passer cette chance de « clarifier au plus vite la situation »
(Frankfurter Rundschau, Berliner Zeitung)./.