Focus : Presse écrite portugaise

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Focus : Presse écrite portugaise
Focus : Presse écrite portugaise
Semaine du 8 au 15 octobre 2014
SERVICE DE PRESSE
I – Poursuite du rythme de la baisse de l’impôt sur les sociétés dans le budget 2015
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Principaux titres : « Le gouvernement tient ses engagements en diminuant l’impôt sur les sociétés à 21%, renonçant
ainsi à 200 millions d’euros » - « Editorial : l’accomplissement d’une réforme importante » (DE, 10/10)
La presse confirme que le budget 2015, dont la préparation a été finalisée lors d’un conseil des ministres
extraordinaire de 18 heures le 11 octobre dans la perspective de son dépôt au Parlement le 15 octobre, prévoit la
poursuite de la baisse de l’impôt sur les entreprises (IRC). La réforme de l’IRC, entrée en vigueur début 2014 à l’issue
d’un consensus politique entre le gouvernement et l’opposition socialiste, prévoyait une réduction progressive du
taux d’imposition à un rythme de 2% par an jusqu’en 2016 (25% en 2013, 23% en 2014, 21% en 2015), puis un taux
entre 17% et 19% en 2016, sous réserve de l’avis d’une commission dédiée. Pour l’année 2015, les conclusions de
cette commission et la volonté du gouvernement convergent vers le respect de cette trajectoire, comme l’avait
annoncé le ministre portugais de l’économie fin septembre (DE, 10/10). Selon la Commission européenne, cette
réduction représente environ 245 millions d’euros annuels (JDN, 8/10). Le gouvernement escompte compenser le
manque à gagner par le lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, et par la croissance économique. Le DE rappelle
que la ministre des finances avait privilégié, parmi les réformes fiscales à mener, celle de l’IRC pour stimuler l’emploi,
et comme élément essentiel de stabilité fiscale vis-à-vis des investisseurs internationaux. Le quotidien salue ces
développements, tout en s’interrogeant sur les possibles conséquences électorales pour le gouvernement étant
donné le niveau élevé d’imposition sur le revenu.
II – Incertitudes autour de l’avenir de Portugal Telecom (PT), et intérêt d’Altice
Principaux titres : « Une fusion désastreuse fait tomber Zeinal Bava et trembler PT » (Expresso, 12/10) ; « Altice (…) se
dit prêt à acheter Pt ‘dès demain’ » (Público, 10/10); «Les Français encerclent PT» (CM, 7/10)
L’annonce, début octobre, d’une possible vente de l’opérateur Portugal Telecom (PT) par l’opérateur brésilen Oi, et
de l’intérêt d’Altice pour racheter PT, a selon l’Expresso « fait l’effet d’une bombe » au Portugal. PT, dont la
privatisation avait été finalisée en 2011, était en plein processus de fusion avec le groupe brésilien Oi, jusqu’à fin
octobre. La décision de fusion s’était traduite par l’intégration des actifs de PT (environ 1,75 milliards d’euros) dans
la structure du groupe brésilien. L’objectif était de permettre l’émergence d’un géant des télécommunications du
marché lusophone, avec plus de 100 millions de clients et 30 000 collaborateurs. PT devait initialement avoir 37,4 %
des parts de la société fusionnée Oi, dont il aurait été le principal actionnaire ; mais ses perspectives se sont réduites
à 25,6% des parts lorsque Oi a découvert l’exposition de PT à la dette du groupe Espirito Santo (prêt de 900 millions
d’euros à la holding Rioforte, qui a entretemps déposé son bilan).
L’entrepreneur portugais Zeinal Bava, à la tête de PT depuis 2008 et qui avait été nommé à la présidence de Oi en
juin 2013, incarnant l’ambition de cette fusion vue du Portugal, a démissionné le 7 octobre 2014. Outre la bascule de
pouvoir du côté brésilien, la démission de Zeinal Bava pourrait avoir été motivée par son désaccord avec les
actionnaires brésiliens d’Oi sur les ambitions du groupe envers l’opérateur mobile brésilien TIM : alors que Zeinal
Bava privilégiait une fusion, les actionnaires souhaitaient une acquisition, requérant des liquidités à trouver via la
vente d’actifs non stratégiques en Afrique, au Brésil mais aussi au Portugal (DN, 8/10). Ces développements ont
constitué un dur revers pour PT, dont la valeur s’est effondrée en bourse.
Ainsi, Oi pourrait à présent vendre PT, même si elle n’a admis à ce stade que la vente de ses actifs en Afrique. Selon
le DN cette transaction représenterait entre 6,7 et 7,7 milliards (DE, 13/10). Le groupe Altice, maison mère du cabloopérateur français Numéricable, s’est immédiatement positionné sur cette opportunité dans un contexte
d’augmentation de la concurrence sur les communications mobiles, ce qui a fait bondir les actions de PT le jourmême de l’annonce. Altice est déjà présent au Portugal, où il a racheté le câblo-opérateur portugais Cabovisão en
2012 et la société de télécommunications Oni en 2013. Des représentants d’Altice ont rencontré le vice-premier
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ministre Paulo Portas le 8 octobre (DE, 9/10) afin d’évoquer leurs intentions pour l’avenir de PT - à savoir, selon
l’Expresso, maintenir au Portugal les centres de compétences de l’opérateur. Altice serait aussi en contact avec les
actionnaires brésiliens de Oi, et multiplie les rencontres avec les actionnaires portugais de PT, notamment les
sociétés Controlinveste et Ongoing (DE, 14/10). Si aucun calendrier n’est défini ni aucune proposition formalisée, la
presse évoque comme échéance pour la vente de PT la fin de l’année (DE, 9/10). Le CM et le DE mentionnent
néanmoins un passif négatif d’Altice au Portugal : « deux mois après du rachat de Cabovisão, les Français ont procédé
à un licenciement collectif, réduisant de 30% le nombre de travailleurs ». Parmi les autres acheteurs potentiels, la
presse recense la société espagnole Telefonica, la portugaise Vodafone, et France Telecom.
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Le Premier ministre Passos Coelho a affirmé que le gouvernement suivait attentivement ce dossier, sur lequel
l’opposition lui reproche de ne pas s’investir (Público, 11/10). Le ministre de l’économie António Pires de Lima décrit
la situation de PT comme « un exemple choquant de destruction de valeur » et déplore un exemple de mal-gestion.
Les commentateurs sont inquiets, comme le montrent les éditoriaux : le Público décrit « un revers humiliant pour le
Portugal » ; le DE regrette le fin du projet de développement d’un grand opérateur luso-brésilien. L’Expresso évoque
une situation « stupéfiante » en rappelant le poids de PT dans l’économie portugaise, avant de soupçonner comme
motifs de la fusion Oi-PT les intérêts privés des actionnaires de Oi et du groupe Espírito Santo. La journaliste Teresa
de Sousa (Público) décrit ce dossier, ainsi que les déboires de l’ex-banque BES, comme « deux événements aux
conséquences majeures », déplorant les dangers des résolutions par les marchés (Público, 12/10). Le Président
d’Anacom (autorité nationale des communications) regrette « une histoire lamentable d’extermination d’entreprise
qui était une référence internationale suite à une série d’erreurs (…), une tristesse nationale ». Le Syndicat des
travailleurs du groupe PT ne cache pas ses craintes (DN, 7/10 et 8/10). L’Expresso croit savoir que « ce gouvernement
n’aime guère interférer avec des affaires privées (…), mais la vente de PT, (devenu une cible), aux Français d’Altice est
vue avec beaucoup d’appréhension par plusieurs membres du gouvernement, que ce soit du fait du profil de
l’acheteur ou de la rapidité des négociations qui ne donneraient pas le temps à d’autres offres de se manifester ».
Murteira Nabo, ancien président de PT, appelle l’Etat à intervenir en mobilisant des entrepreneurs portugais en
mesure d’acheter PT (DE, 13/10). Le directeur du DE (13/10) estime au contraire que le gouvernement ne doit pas
retomber dans le travers d’une intervention dans le domaine privé, et que PT reste, malgré l’instabilité générée à
son encontre et le revers subi par Portugal, « une machine d’innovation et de technologie ».
III – Couverture de presse exceptionnelle autour des deux Prix Nobel français
Principaux titres : « Le Nobel a distingué la ‘musique discrète’ de Patrick Modiano » (Publico, 10/10) ; « Le Nobel pour
l’économiste qui explique comment ‘dompter les entreprises puissantes » (Público, 14/10)
L’attribution du Prix Nobel de Littérature à Patrick Modiano le 9 octobre a fait l’objet d’une vaste couverture de
presse au Portugal. Le Público, qui lui a dédié sa ‘une’ et ses premières pages, salue son art de la mémoire autour de
la période de l’occupation allemande. La presse relève que Patrick Modiano, certes non favori au départ, incarne
l’une des grandes voix de la littérature française, tout en notant qu’il est déjà le 14ème lauréat français et que la
France détient le record dans ce domaine. Le Público évoque le déclenchement d’une « course aux livres de
Modiano » au Portugal : la maison d’édition Porto Editora négocie actuellement avec Gallimard pour publier
notamment ses deux derniers livres ; les éditions portugaises ASA et D. Quixote sont aussi intéressées. Parmi les
critiques portugais, le Público cite José Riço Diretinho : « Toute l’œuvre de Patrick Modiano est une sorte de lutte
contre l’oubli, une mise en valeur des voies rédemptrices de la mémoire et de la fiction ». Dans le DN, le journaliste
Ferreira Fernandes fait l’éloge d’ « un écrivain qui est comme il doit être, avec la manie d’être Dieu » ; le journaliste
Leonídios Ferreira vante quant à lui les domaines d’expertise français, de l’agroalimentaire à la cosmétique et à la
culture, et salue la « leçon » que donne la France en transformant des gens venus d’ailleurs en ses ambassadeurs.
Le prix Nobel de l’économie décerné quatre jours plus tard à Jean Tirole, pour ses travaux de renommée
internationale sur la crise financière et la régulation des industries de réseau et du système bancaire, a de même fait
les grands titres. La presse économique, notamment, salue ses recherches dans un domaine « qui trouve une
application quotidienne » (JDN, 14/10). Elle ne manque pas de rappeler que, déjà en 2010 lors d’une conférence au
Portugal, Jean Tirole avait alerté quant à la crise de compétitivité que le Portugal affrontait, anticipant ainsi la
récession, et avait appelé à un fort compromis politique autour de ces défis (DE, 14/10) .
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés
synthétiques et limitée à deux pages, de quelques sujets saillants de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise [quotidiens : Público, Diário de Notícias (DN), i, Diário
Económico (DE), Jornal de Negócios (JDN), Correio da Manhã (CM) ; hebdomadaires : Expresso, Visão, Sábado].
Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade.
Pour toute utilisation du texte, même partielle,
2 merci de vous adresser au service de presse.

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