Focus : Presse écrite portugaise

Focus : Presse écrite portugaise
Semaine du 27 août au 3 septembre 2014
SERVICE DE PRESSE
I – Conseil européen extraordinaire du 30 août : réactions dans la presse portugaise
Principaux titres : « Le choix des noms s’est avéré facile, mais l’entente a été difficile sur l’action à mener face à
Poutine » (Público, 31/08)
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La presse portugaise relaye largement la nomination de Federica Mogherini, actuelle ministre italienne des Affaires
étrangères, au poste de Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune, et de Donald Tusk,
actuel premier ministre polonais, à celui de président du Conseil européen. S’agissant des positions du Portugal sur
ces nominations, le DE (31/08) cite les propos du ministre des Affaires étrangères Rui Machete qui s’est dit
« satisfait » du choix de Mme Mogherini, « intelligente et sympathique », et qui considère qu’elle va « donner
davantage d’importance à la politique de voisinage sud ». La spécialiste des questions européennes Teresa de Sousa,
qui intervient régulièrement dans le Público, explique de son côté que le Portugal n’était pas opposé à la candidature
de Mme Mogherini dans la mesure où elle représente les pays du Sud, et considérait celle de M. Tusk « acceptable ».
Ces nominations sont naturellement commentées sous le prisme de la crise ukrainienne. Le DE (1/09) constate
qu’elles créent un équilibre de forces au sein de l’Union européenne (UE) : la désignation du conservateur Donald
Tusk, issu d’un pays de l’est, défenseur acharné de l’intégrité de l’Ukraine, fait contrepoids à celle de la socialiste
Federica Mogherini, à qui est reprochée son indulgence vis-à-vis de Vladimir Poutine, outre son inexpérience
internationale (JDN, 1/09). Le Público (30/08) en profite pour commenter la discrétion de la diplomatie portugaise
sur le dossier ukrainien, estimant que le Portugal a affiché jusqu’ici une « compréhension raisonnable de la Russie et
une critique voilée à la politique européenne ». Notant l’existence d’un consensus entre les Etats membres sur la
nécessité de renforcer les sanctions envers la Russie, le Público (31/08) relève son coût potentiellement élevé pour
certains, citant le cas de la Finlande (exportations), de l’Italie (gaz et pétrole), et de la France (navires Mistral).
S’agissant des défis économico-financiers et institutionnels de l’UE, le JDN (1/09) loue les talents de conciliateur de
M. Tusk, tant du point de son association jugée équilibrée entre rigueur budgétaire et croissance, que de son
approche constructive vis-à-vis du Royaume-Uni. Le Público (31/08) se félicite du choix du Premier ministre polonais
en ceci qu’il permet de dresser des ponts entre les Etats membres appartenant à la zone euro et les autres, dont la
Pologne : il s’agit d’un message d’unité envoyé aux Européens, en cohérence avec la vision fédéraliste de M. Tusk.
Le DN (1/09) revient sur la distribution des portefeuilles des futurs commissaires européens, affirmant que le
Premier ministre portugais, qui a eu l’occasion d’évoquer avec Jean-Claude Juncker à Bruxelles la composition de la
future Commission, s’attend à ce que le président élu de l’exécutif européen attribue un portefeuille « significatif et
important au Portugal».
La presse, pour finir, relaye largement les positions françaises. Le Público (31/08) et le DE (1/08) indiquent que les
chefs d’Etat et de gouvernement des 28 ont accepté à Bruxelles, à la demande de la France, la proposition de la
présidence italienne d’un sommet consacré à la croissance et à l’emploi en octobre à Milan, constatant que la France
et l’Italie sont en syntonie pour contrer la politique d’austérité de Berlin. L’Expresso, de son côté, affirme que le
Portugal ne manquera pas de suivre attentivement ces développements, qui selon lui pourraient éventuellement
mener à un assouplissement - que le Portugal ne demande pas, du moins pour l’heure - de son objectif de déficit
budgétaire pour 2015.
II – Manifeste appelant à une réforme du système politique portugais
Principaux titres : « Le manifeste des 30 veut se réunir avec les partis politiques » (Público, 28/08)
Une trentaine de personnalités portugaises de différentes tendances de l’échiquier politique a présenté le 27 août
un manifeste intitulé « Pour une démocratie de qualité », appelant à une profonde réforme du système politique
portugais dont il relève une « dégradation continue». Les souscripteurs comptent notamment dans leurs rangs Luís
Campos e Cunha, ex-ministre des Finances sous José Sócrates, Luís Filipe Pereira, ex-ministre de la santé sous José
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Manuel Barroso, Mira Amaral, ex-ministre de la sécurité sociale et de l’industrie sous Aníbal Cavaco Silva, ainsi que
d’anciens députés socialistes et des entrepreneurs.
Le manifeste comprend deux volets. Le premier appelle à un renforcement du contrôle du financement des partis,
qui selon le document gagnerait à relever non pas du Tribunal constitutionnel mais de la Cour des comptes, et à faire
l’objet d’auditions par des entités indépendantes (corps d’auditeurs spécialisés dépendant du Ministère public,
section spécialisée de la Cour des comptes, auditeurs externes payés par les partis,…). Le second volet porte sur une
réforme du système électoral : il propose l’ouverture du Parlement à des candidatures indépendantes (ce qui
nécessite de modifier la Constitution), l’introduction dans les scrutins d’une composante uninominale, et l’admission
d’un nombre variable de députés (actuellement 230).
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Les souscripteurs souhaitent que cette proposition se concrétise avant les élections législatives d’octobre 2015. Le
PSD, parti du Premier ministre Pedro Passos Coelho, l’accueille favorablement mais la considère irréaliste à un an des
élections ; le i (28/08) note qu’elle nécessite un consensus politique pour l’heure impossible. Pour mémoire le
programme électoral du PSD mentionnait la réduction du nombre de députés et l’instauration de mécanismes de
personnalisation des votes, et le secrétaire général du PS a de son côté garanti qu’il déposerait en septembre une
proposition similaire (mais son concurrent pour la tête du PS s’oppose à la diminution du nombre de députés). Les
souscripteurs du manifeste entendent s’entretenir du sujet avec le Président de la République Aníbal Cavaco Silva
ainsi qu’avec les différents partis ; ils organiseront par ailleurs un événement de communication le 11 septembre
(Público, 28/08).
III – Des djihadistes portugais
Principaux titres : « Des Portugais parmi les 12 000 djihadistes étrangers » - « Editorial : Les nouveaux djihadistes »
(DN, 31/08) ; « Editorial : Notre djihad » - « Angela, la fiancée portugaise du djihad » (Expresso, 30/08) ; « En Syrie et
en Irak se trouvent 12 djihadistes d’origine portugaise » (Público, 2/09)
Parmi les 12 000 combattants originaires de 81 pays (dont 3 000 de pays occidentaux) qui ont rejoint des groupes
islamistes en Syrie et en Irak ces trois dernières années, douze cas portugais ont été recensés (10 hommes, 2
femmes). D’après l’éditorial de l’Expresso, la décapitation de James Foley a ouvert les yeux des Portugais sur la
présence d’Européens dans les rangs islamistes : « si Londres est la capitale qui a le plus ‘exporté’ de combattants
vers la Syrie, peu de pays échappent à cette tendance et le Portugal ne s’en est pas trouvé préservé ». Le DN souligne
de même que « le Portugal a lui aussi ses représentant dans les filières de l’EI, par le biais des nouvelles technologies
de communication ».
La presse détaille le profil de ces djihadistes portugais, qui ont moins de 30 ans, sont sans entraînement préalable, et
utilisent des passeports portugais. Si quelques-uns ont des ascendances les liant à d’anciennes colonies portugaises,
la majorité est originaire du Nord du Portugal. Certains sont nés au Portugal, mais il s’agit le plus souvent de
Portugais émigrés de 2ème ou génération ; leur conversion à l’islam et leur radicalisation est intervenue à l’étranger,
essentiellement à Londres et aux Pays-Bas, mais aussi en Belgique ou en France. Le Público (2/09) cite le cas d’un
jeune Portugais de 22 ans qui résidait en France et a commis un attentat-suicide près de Bagdad en mai dernier.
L’Expresso propose un long reportage sur une Portugaise de 19 ans qui résidait en Hollande ; de famille catholique
non pratiquante, elle s’est convertie l’année dernière et est partie le 9 août en Syrie épouser un djihadiste portugais
rencontré sur internet. Ce dernier y combat depuis un an dans les rangs de l’Etat islamique.
La question du retour de ces djihadistes concentre l’attention. Selon le président de l’OSCOT (observatoire de
sécurité, criminalité organisée et terrorisme), la communauté musulmane du Portugal [ndr : environ 55 000
personnes] étant « bien intégrée et bien dirigée », il est très probable que les djihadistes portugais choisissent un
autre pays comme destination de retour. Le Público (2/09) ajoute que le fait que ces personnes soient identifiées
diminue leur capacité d’infiltration. Il cite un spécialiste selon lequel la taille réduite de la minorité musulmane au
Portugal limite les risques, contrairement aux cas du Royaume Uni, de la France ou de la Belgique notamment. Le DN
explique qu’ « au Portugal, pays de cohabitation facile et pacifique, il ne faut pas s’attendre à ce que le retour d’un
djihadiste implique la terreur. Cependant, les services de sécurité sont (particulièrement) attentifs ».
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés
synthétiques et limitée à deux pages, de quelques sujets saillants de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise [quotidiens : Público, Diário de Notícias (DN), i, Diário
Económico (DE), Jornal de Negócios (JDN), Correio da Manhã (CM) ; hebdomadaires : Expresso, Visão, Sábado].
Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade.
Pour toute utilisation du texte, même partielle, merci de vous adresser au service de presse.
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