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AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE ------ SERVICE DE PRESSE et D'INFORMATION POLITIQUE EUROPEENNE R e esssse prre ap e lla de ed aiirre da ad ma om do bd eb he eh ue vu ev Re alllle e de nd an ma em Jugement rendu par la Cour constitutionnelle sur le MES et le pacte de discipline budgétaire Dans les réactions au jugement rendu, mercredi 12 septembre, par la Cour constitutionnelle allemande sur le mécanisme européen de stabilité et le pacte budgétaire, deux tendances se dégagent des articles et commentaires. Dans ses gros titres, la presse présente comme une victoire de la chancelière le feu vert, assorti de conditions, donné par Karlsruhe qui a estimé que ces deux instruments n’enfreignaient pas la Loi fondamentale : « Karlsruhe soutient Merkel » (Frankfurter Rundschau), « les juges sauvent Merkel » (Handelsblatt), « les juges sauvent la politique de l’euro de Merkel » (Tagesspiegel). La presse souligne que tous les acteurs politiques, partisans comme opposants du MES, ont manifesté leur satisfaction, chacun estimant que ses intérêts ont été pris en compte : « soulagement toutes tendances confondues », constate la Frankfurter Allgemeine Zeitung ; « au Bundestag, presque tous se sont déclarés vainqueurs », renchérissent la Süddeutsche Zeitung et la Frankfurter Rundschau. Le député eurosceptique notoire du FDP Frank Schäffler fait d’ailleurs paraître dans le Handelsblatt une tribune intitulée « une victoire pour la démocratie ». Pour autant, la presse, bien que soulagée par cette « victoire de l’euro » (Financial Times Deutschland), estime que le problème des risques supportés par l’Allemagne reste omniprésent et que l’aspect de la légitimité démocratique n’a été réglé qu’en apparence par ce jugement. « C’est une victoire pour Merkel, mais nous allons la payer cher », estime ainsi le tabloïd Bild. L’hebdomadaire Die Zeit traduit ces craintes en titrant à la Une en pleine page : « nous aurions encore quelques questions sur ce jugement : 1/ est-ce que les Allemands doivent à présent payer pour tous ? 2/ l’euro est-il sûr ? 3/ pourquoi les juges ont-ils dit ‘oui’ au plan de sauvetage et que signifie leur ‘mais’ ? 4/ la chancelière a-t-elle vraiment remporté une victoire ? 5/ la Grèce et les autres vont-ils laisser filer les réformes ? 6/ la justice a-t-elle plié face à la politique ? 7/ ne reste-t-il plus que la voie d’un référendum ? » A l’instar de nombreux confrères, l’éditorialiste de Die Zeit apporte une réponse désabusée : « Karlsruhe a rendu un jugement au nom de la raison et non du peuple ». Les commentaires s’accordent à souligner que les juges constitutionnels « ont, comme par le passé, renvoyé la balle dans le camp de la politique », ce qui ne manque pas d’inquiéter certains : « le gouvernement fédéral a mainte- Semaine du 7 au 14 septembre 2012 nant l’entière responsabilité de s’assurer que le sauvetage de l’euro ne tourne pas au désastre », marque Bild. Elections législatives aux Pays-Bas Au lendemain des élections législatives aux Pays-Bas qui ont consacré la victoire des libéraux désireux de s’allier avec les travaillistes, arrivés en deuxième position, de nombreux quotidiens soulignent, pour s’en féliciter, la victoire des partis pro-européens ainsi que le « triomphe du centre » (Die Welt). Les Néerlandais ont dit « non » à l’euroscepticisme, s’accordent à considérer la presse. Le Tagesspiegel souligne que cette victoire ouvre une période de « stabilité », rappelant que l’ancien gouvernement minoritaire libéral du Premier ministre Mark Rutte avait dû, pour gouverner, s’appuyer sur le soutien de l’extrême droite de Geert Wilders. Pour la Süddeutsche Zeitung, « le populiste Geert Wilders appartient désormais au passé ». Le quotidien Die Welt ajoute que « le PVD ne sera plus désormais une composante essentielle de la vie politique néerlandaise ». La Tageszeitung relativise toutefois ce « oui » à l’Europe, soulignant que le parti pro-européen de Mark Rutte reste opposé au transfert de compétences à Bruxelles et notant que le programme du parti libéral ne veut « pas plus d’Europe, mais une Europe qui fonctionne ». L’ensemble des quotidiens souligne que la formation du gouvernement de coalition risque d’être compliquée, les deux vainqueurs ayant « des divergences de fond en matière d’austérité ». La Tageszeitung rappelle ainsi que le travailliste Diederik Samson « est davantage aligné sur la politique de la France et milite pour moins d’austérité », alors que Mark Rutte, sur la même ligne qu’Angela Merkel, « souhaite davantage d’austérité». Projet de fusion EADS/BAE L’annonce du projet de fusion d’EADS et de BAE Systems suscite une couverture très importante dans l’ensemble de la presse qui consacre à cette occasion plusieurs portraits au Pdg d’EADS, l’Allemand Thomas Enders, « celui qui avance au pas de charge » (Frankfurter Allgemeine Zeitung, Süddeutsche Zeitung). L’ensemble des quotidiens se fait l’écho des réactions réservées tant à Berlin qu’à Paris à cette annonce. « Le gouvernement fédéral a des doutes sur le projet de fusion d’EADS et BAE », titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « A Berlin, on a beaucoup de questions », souligne la Süddeutsche Zeitung. La politique et l’économie ont « peur du nouveau géant », titre la Frankfurter Rundschau, tandis que pour le FTD, « c’est le temps de la diplomatie » qui est à présent venu. Tous les journaux rapportent qu’un porte-parole du gouvernement fédéral s’est contenté d’indiquer que des « discussions constructives » se tenaient avec EADS, « en étroite concertation avec le gouvernement français ». Le ministère allemand de l’Economie a confirmé qu’EADS avait « demandé son soutien pour cette fusion » et la chancelière s’est contentée d’indiquer que ces questions étaient « à l’étude », notent encore les journaux. « On est loin de l’euphorie », remarque la Frankfurter Rundschau. La FAZ souligne qu’« il existe des réserves » à ce projet et que l’échéance prévue pour boucler ce dossier (le 10 octobre) apparaît « très ambitieuse ». « A Berlin, on se pose les questions suivantes : une telle fusion est-elle opportune en terme de stratégie d’entreprise et de politique industrielle ? Les intérêts des pays impliqués sont-ils préservés ? Est-il judicieux pour EADS de renforcer ses activités défense alors que les budgets nationaux de ce secteur diminuent ? ». La Süddeutsche Zeitung rapporte elle aussi que Berlin a de « fortes Semaine du 7 au 14 septembre 2012 réserves » et qu’un assentiment de la chancelière à ce projet n’est en aucun cas acquis. En fait, croit savoir le Financial Times Deutschland, le gouvernement fédéral espère s’allier avec la France contre le projet de fusion. « Visiblement, M. Enders a encore du pain sur la planche pour convaincre les dirigeants politiques car, à ce stade, on ne semble convaincu ni à la chancellerie fédérale ni à l’Elysée », indique le quotidien économique. Seul le Handelsblatt, qui a toujours combattu le principe d’une influence politique au sein d’EADS, veut croire que « chez les responsables politiques, notamment allemands, le projet suscite de plus en plus l’adhésion ». Fasciné par la « lutte des géants » qui s’annonce entre un champion européen et Boeing, le journal se veut optimiste : « les résistances politiques peuvent être vaincues » et ce projet montre que « l’Europe grandit encore », qu’il existe « d’autres liens européens que l’euro ». La Süddeutsche Zeitung se montre peu convaincue que les synergies entre EADS et BAE soient suffisantes pour réaliser un projet viable et le FTD ne se lasse pas de rappeler que le groupe aéronautique a déjà eu le plus grand mal à réussir son « exercice d’équilibriste binational ». Pour lui, l’arrivée des Britanniques laisse augurer de nouvelles luttes de pouvoir internes préjudiciables au nouveau groupe. POLITIQUE INTERNATIONALE Attaque contre le consulat américain à Benghazi Si le tabloïd Bild, qui évoque une « attaque contre l'Occident et non contre les Etats-Unis », appelle à davantage de fermeté contre le terrorisme, le reste de la presse fait preuve de davantage de recul. Rappelant les raisons qui ont pu mener au drame (mauvaise protection de l'ambassade, importance de l'armement en circulation en Libye, fragilité du pays tenté par l'islamisme), les journaux, unanimes, renvoient les extrémistes islamistes et américains dos à dos. « La mèche qui a mené à cette explosion de violence a été allumée aux Etats-Unis », rappelle ainsi la Tageszeitung. Pour la Süddeutsche Zeitung, « on ne saurait arrêter les fanatiques », on ne peut que les minorer et les isoler. De l’avis du Financial Times Deutschland, qui rappelle le précédent des caricatures de Mahomet, ce drame « n'a rien à voir avec le film hostile à l’islam ni avec la diplomatie américaine » et il revient aux gouvernements de « calmer les enragés ». Les journaux conviennent aussi qu'autant l'Egypte que la Libye « se situent dans une phase de transition fragile dans laquelle il n'apparaît pas encore clairement qui, des forces séculières ou islamistes, va l'emporter » (Financial Times Deutschland). La Frankfurter Rundschau pose la question de l'acceptation des Etats-Unis dans les pays du printemps arabe. Le Tagesspiegel et la Frankfurter Allgemeine Zeitung appellent à la patience face au lent processus de démocratisation du monde arabe, « au côté duquel l'Occident se doit d'être ». La Süddeutsche Zeitung, quant elle, questionne l'existence d'une influence des Etats-Unis dans la région, et ne « voit pas un bon signe » dans l'envoi de renforts armés : « le monde arabe veut être plus qu'un risque pour la sécurité »./. Semaine du 7 au 14 septembre 2012