R Revue de la presse allemande semaine du 28 mai au 4 ju iin 2010

AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE
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POLITIQUE INTERIEURE
Démission du président fédéral
La démission du président fédéral, M. Horst Köhler, a dominé l’actualité de politique
intérieure. Au-delà de l’incompréhension, la réprobation est perceptible, le Financial Times
Deutschland et la Frankfurter Rundschau n’hésitant pas à qualifier le geste du président
fédéral de « désertion ».
A l’instar du tabloïd Bild qui évoque une « démission sans motif » et qui
s’apparenterait à une « fuite », les commentateurs s’avouent « peu convaincus » par les
raisons invoquées par l’intéressé (la polémique et les critiques suscitées par des propos tenus à
son retour d’Afghanistan, laissant entendre que les interventions militaires de la Bundeswehr
pouvaient être justifiées par la nécessité de sécuriser les voies commerciales). Tandis que Die
Welt critique une « sortie honteuse », la FAZ évoque un « acte désespéré » auquel aurait été
acculé un président de plus en plus « esseulé ». Cette tonalité est également celle du
Handelsblatt pour qui Horst Köhler apparaît comme « un président tragique » amené à quitter
son poste faute d’être « parvenu à se l’approprier ». Plusieurs journaux reviennent ainsi sur les
« maladresses » de ses interventions et son « isolement croissant » vis-à-vis de la classe
politique. Regrettant que le président Köhler jette l’éponge au moment où l’Allemagne et la
coalition gouvernementale traversent une « période de faiblesse » (FAZ), plusieurs journaux
appellent à la prudence sur le choix du successeur, la Süddeutsche Zeitung énonçant les
qualités requises pour la fonction : l’expérience, l’intelligence et le courage, « y compris celui
de rester quand les difficultés s’amoncellent ».
La coalition gouvernementale désigne Christian Wulff comme successeur à Horst
Köhler
La presse accueille sans enthousiasme l’annonce de la désignation du ministreprésident de Basse-Saxe, Christian Wulff (CDU), comme successeur de Horst Köhler à la
présidence fédérale.
Pour plusieurs quotidiens, le choix de Christian Wulff, éternel « jeune premier » aux
allures de « gendre idéal », mais aux « contours flous », est avant tout l’illustration de la
« méthode Merkel » (FAZ). « Christian Wulff s’apparente à une solution pour laquelle la
stabilité interne de la CDU l’a emporté sur toute autre considération (…) Wulff contre von der
Leyen, c’est une décision en faveur du risque minimal. C’est tout Merkel », analyse le FTD.
De même, pour la Süddeutsche Zeitung, l’enjeu consistait à éviter toute personnalité
« risquant de mettre à mal ou de contredire la coalition gouvernementale » et avec Christian
Wulff, ce risque est « écarté ». Déplorant que le gouvernement n’ait « pas entrepris la
moindre tentative pour désigner un successeur qui recueille aussi l’assentiment de
l’opposition », Die Welt, bien que conservateur, se prononce ouvertement en faveur du
candidat du SPD et des Verts, le pasteur est-allemand Joachim Gauck, ancien militant pour les
droits civiques en Allemagne de l'est qui a dirigé jusqu'en 2000 le service chargé de gérer les
archives de la Stasi. Ce dernier a aussi les faveurs de la Süddeutsche Zeitung : « il incarne
cette grande Allemagne compliquée dans laquelle nous vivons depuis 1990 bien mieux qu’un
plus jeune ministre-président de l’ouest », estime le quotidien de Munich.
L’Allemagne remporte le 55ème Concours Eurovision de la Chanson
La victoire de Lena au concours de l’Eurovision 2010 a fait la une de la plupart des
journaux en début de semaine: « championne européenne » (Frankfurter Rundschau),
« Mademoiselle miracle » (Frankfurter Allgemeine Zeitung), ou encore « nous t’aimons
Lena !» (Bild), autant de titres qui mettent en exergue l’impact de cette bonne nouvelle sur le
moral des Allemands et sur l’image de l’Allemagne en Europe.
POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE
Assaut de l’armée israélienne sur la « flottille de la liberté » en route vers la bande de
Gaza
La presse allemande a unanimement condamné l’action israélienne qualifiée de
« démesurée » et de « disproportionnée ». « Israël s’isole et fait de plus en plus souvent
cavalier seul, il faut que ses amis – à Washington et dans d’autres capitales européennes dont
Berlin – la persuade de choisir un autre chemin. En agissant ainsi, le pays ne nuit pas
seulement à son image dans le monde, mais aussi à la recherche de la paix dans l’une des
régions les plus dangereuses du globe », déplore la Süddeutsche Zeitung en souhaitant que
« l’action militaire totalement exagérée conduise à une prise de conscience et à un
changement de la politique menée » par l’Etat hébreu.
« Même s’il est vrai que la flottille était une entreprise de propagande propalestinienne, il y avait à bord, aux côtés des activistes militants que cette action sert peutêtre, des gens vraiment de bonne volonté qui voulaient soulager la misère de la population de
Gaza et il ne fait pas de doute que la marine israélienne aurait eu les moyens de leur interdire
l’accès aux côtes sans faire usage de la force directe », estime également la Frankfurter
Allgemeine Zeitung rejointe par le Handelsblatt qui regrette qu’Israël soit allé « trop loin » et
« montre par là combien il tient peu à une paix véritable et à la ‘solution à deux Etats’ ».
« C’est une victoire pour le Hamas » analyse pour sa part le Financial Times Deutschland./.