74.8 ko
Transcription
74.8 ko
AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE ------ SERVICE DE PRESSE et D'INFORMATION POLITIQUE INTERIEURE R e esssse prre ap e lla de ed aiirre da ad ma om do bd eb he eh ue vu ev Re a e de nd an ma em alllle Congrès fédéral des Pirates L’ensemble des quotidiens commentent les résultats du congrès fédéral des Pirates qui s’est tenu le week-end à Bochum (Ruhr) et a rassemblé quelque 2.000 adhérents (sur un total de plus de 35.000). Peu convaincus, les journaux constatent que les orientations prises par le parti reflètent ses difficultés inhérentes à s’accorder. « Quelques-unes des décisions adoptées méritent d’être mentionnées », souligne le Tagesspiegel qui évoque la position des Pirates en faveur de la sortie du nucléaire, d’un revenu et d’une retraite minimum. « Certes, il y a là du contenu, mais que l’on peut trouver aussi chez leurs concurrents politiques et dans une version plus aboutie », estime le quotidien de Berlin. Pour le Financial Times Deutschland qui se déclare « déçu », ce congrès a « révélé les limites auxquelles se heurtent la démocratie de base et l’intelligence collective », principes fondateurs du parti. « Au bout du compte, seules quelques motions ont pu être soumises à un vote, ce qui n’est pas vraiment un bon signe pour un parti qui a urgemment besoin d’un programme », critique le journal économique. « Sur le fond, le parti touche aux limites de ce qui est faisable », constate également la Tageszeitung pour qui ceci s’explique avant tout par le fait qu’« en matière de programme, presque tout s’avère possible, mais que dès lors que les choses deviennent concrètes, il devient très difficile d’obtenir la majorité requise des deux tiers. « Les Pirates ne vont pas être de si tôt en mesure de satisfaire aux critères en vigueur dans les autres partis politiques. Ils ne peuvent pas du jour au lendemain devenir professionnels, tout simplement parce que nombre de leurs adhérents ne le souhaitent pas », analyse le quotidien alternatif de gauche. « Le contenu qui unit les Pirates demeure après le congrès de Bochum très vague », concède également la Süddeutsche Zeitung. « Vu de l’extérieur, il est difficile de comprendre quelles sont leurs positions et quels objectifs ils poursuivent. En dehors de leur thème de prédilection qu’est la transparence sur internet et dans la vie réelle, le contenu est faible sur des sujets tels que l’économie, l’euro, la crise », poursuit la Süddeutsche. De l’avis de Die Welt, les Pirates, « ramassis de gens de tous les horizons politiques et jadis parti de l’internet ancré à gauche, sont devenus un parti de protestataires qui ne savent pas ce qu’ils veulent ». « Il va falloir qu’ils tombent Semaine du 23 au 30 novembre 2012 les masques avant les élections législatives de 2013, sans quoi ils n’ont rien à faire au Bundestag », tranche le quotidien conservateur. Indignation en Allemagne contre Google La Frankfurter Allgemeine Zeitung, le Handelsblatt et la Tageszeitung relaient en Une l’indignation en Allemagne suite au lancement par Google, mardi 27 novembre, d’une campagne contre le projet de loi du gouvernement allemand visant à mieux protéger sur Internet la propriété intellectuelle des éditeurs de presse. Ce projet de loi envisage que les éditeurs de presse bénéficient du droit exclusif de publier en ligne à des fins commerciales des contenus de presse. En conséquence, les moteurs de recherche tels que Google seraient contraints de reverser des commissions aux éditeurs de presse dès lors qu’ils affichent en ligne des contenus clairement identifiés comme contenus de presse. Alors que Google a contre-attaqué en invitant ses utilisateurs à faire barrage à ce projet, les journaux indiquent que les fédérations de la presse écrite en Allemagne se sont élevées contre ce qu’elles qualifient de « propagande écœurante ». Le Handelsblatt, qui a également recueilli les réactions de la ministre fédérale de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP), relève que celle-ci a indirectement appelé au boycott de Google en faisant valoir qu’« il existe d’autres moteurs de recherche ». Dans leurs commentaires, les journaux s’insurgent contre les méthodes de Google, lui reprochant de « se présenter comme l’ange gardien des libertés sur Internet à des fins purement égoïstes » (Süddeutsche Zeitung) qui tiennent en deux mots : « croître et maximiser ses profits » (Tageszeitung). Toutefois, fait valoir la Tageszeitung, le projet de loi tel qu’envisagé par le gouvernement allemand est loin d’être parfait car il n’apporte pas de réponse à deux questions centrales : « comment protéger le net des excès de Google et existe-t-il un modèle viable et rentable du journalisme en ligne ? ». Examiné en première lecture, cette semaine, le projet de loi du gouvernement fédéral devrait être adopté au printemps et entrer en vigueur à l’automne 2013. POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE Elections en Catalogne Les élections régionales en Catalogne ont été suivies avec attention par la presse allemande en raison du risque de « sécession » (Frankfurter Rundschau) de la province avec l’Etat espagnol. Les Catalans ont voté clairement en faveur d'une autonomie accrue, mais les nationalistes, favorables à un référendum sur le statut de la région, ont essuyé un échec cuisant aux élections qu'ils avaient euxmêmes convoquées. Les quotidiens sont partagés quant à l'interprétation du résultat des élections régionales anticipées. Tandis que la Süddeutsche Zeitung estime que « la partition de l'Espagne a été ajournée », les autres journaux sont d’un avis opposé : « l'esprit séparatiste règne, une majorité vote en faveur de la sécession de la Catalogne », considère la Frankfurter Rundschau, « pas de détente sur le front séparatiste », ajoute la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui craint des « dommages collatéraux pour l'UE ». La « victoire électorale empoisonnée » (FAZ) du président de région Artur Mas a « cimenté la profonde division de l'Espagne », estime Die Welt. « Les électeurs catalans ont eu peur de quitter l’UE, soulagement à Madrid et aussi à Bruxelles », poursuit le quotidien pour qui « après deux ans de crise aigüe et de sacrifices économiques, la majorité des Catalans a refusé de se lancer dans une aventure à l’issue incertaine ». Semaine du 23 au 30 novembre 2012 Manifestations en Egypte contre le président Morsi La presse se penche sur les réactions en Egypte au décret présidentiel selon lequel «les décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel». Les analyses divergent. La Frankfurter Allgemeine Zeitung observe la largeur du spectre politique des partis se regroupant contre le président Morsi et pointe, comme la Süddeutsche Zeitung, la crainte de l’évolution de l’Egypte vers un pouvoir islamiste. Elle fait part, dans ce contexte, des réactions du ministre allemand des Affaires étrangères qui a parlé de « grandes inquiétudes de Berlin ». Titrant sur « la peur d’une guerre civile grandit », la Frankfurter Rundschau évoque les craintes d’escalade de la violence. Pour le Handelsblatt, si le danger n’est pas à écarter, « le printemps arabe ne s’est en aucun cas changé en hiver islamiste ». La Süddeutsche Zeitung voit en outre dans le mouvement d’opposition une « résistance du troisième pouvoir » : « les juges et les avocats égyptiens montent sur les barricades », rappelant la grande politisation des juristes dans le pays (et leur fronde en 2006 contre le président Moubarak). Les quotidiens constatent qu’après plusieurs jours de tensions en Egypte, le pays semble « coupé en deux » (FAZ). Pour le quotidien, le président Morsi a fait « une erreur fondamentale » en « réduisant à néant la confiance qu’il avait inspirée en servant de médiateur pour le règlement de la crise de Gaza ». Die Welt considère également que ce décret lui retire tout crédit comme interlocuteur et qu’il est « grand temps que les pays occidentaux cessent de l’encenser pour sa médiation » car « avoir remplacé un dictateur pro-occidental par un autocrate anti-occidental dont le mouvement politique se base sur la haine des Etats-Unis et d’Israël n’est une bonne affaire ni pour nous, ni pour l’avenir de l’Egypte ». La presse se fait aussi l’écho des propos du ministre de la Coopération économique et du Développement, Dirk Niebel (FDP), qui a évoqué la possibilité de conditionner l’aide au développement de Berlin à l’Egypte (100 millions d’euros annuels) au comportement démocratique de son président : « c’est ce que les Egyptiens attendent de lui, à raison, et c’est ce sur quoi nous le jugerons » (propos dans la Bild, repris par le Tagesspiegel). La presse ajoute que le FMI aurait également annoncé vouloir reconsidérer son aide. La Palestine accède au rang d'Etat observateur non-membre de l'ONU Les quotidiens considèrent pour la plupart que le vote à l’ONU de la résolution permettant à la Palestine d’accéder au rang d’Etat observateur constitue « une victoire » (Süddeutsche Zeitung) pour le président palestinien Mahmoud Abbas qui l’a « méritée » (Frankfurter Allgemeine Zeitung) par « les efforts qu’il a fournis » pour promouvoir la cause de son pays. Le quotidien de Munich et celui de Francfort s’accordent à penser que cela va permettre à Mahmoud Abbas de « relancer des négociations » de paix avec Israël, la FAZ soulignant que ce succès politique le conforte comme « modéré » vis-à-vis des « extrémistes » du Hamas. Seul, le quotidien économique Handelsblatt, sous la plume de son correspondant à Tel-Aviv, propose une analyse très critique du résultat du vote, considérant que cela va durcir les positions de chacun, que la solution des deux Etats est « complètement dépassée » et qu’il s’agit de « renouveler la façon de penser la politique au Proche-Orient ». La décision de l’Allemagne de s’abstenir est très commentée. La Süddeutsche Zeitung veut voir dans cette abstention une forme de position et souligne « le courage d’Angela Merkel », qui savait « qu’elle déclencherait l’ire des dirigeants israéliens », mais a « volontairement choisi d’exprimer par l’abstention son opSemaine du 23 au 30 novembre 2012 position à la colonisation » des territoires palestiniens. De l’avis du quotidien, la rencontre entre Angela Merkel et Benjamin Netanyahou, attendu jeudi prochain à Berlin, promet d’être glaciale. Le Tagesspiegel se montre plutôt critique, arguant que « l’abstention n’est pas une position », que « l’indécision, ce n’est pas de l’intelligence tactique » et que le vote souligne surtout « l’échec de l’Allemagne à fédérer les positions européennes »./. Semaine du 23 au 30 novembre 2012