R Revue de la presse allemande semaine du 6 au 13 mai 201 11

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R Revue de la presse allemande semaine du 6 au 13 mai 201 11
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semaine du 6 au 13 mai 2011
POLITIQUE INTERIEURE
Le FDP se restructure avant son congrès fédéral
L’ensemble de la presse s’est fait l’écho des changements intervenus au FDP à
quelques jours d’un congrès fédéral qui élira comme nouveau président M. Philip Rösler. Les
journaux rapportent que M. Rösler est parvenu à convaincre Rainer Brüderle de lui céder le
ministère fédéral de l’Economie en échange de la présidence du groupe parlementaire à
laquelle Birgit Homburger aurait finalement consenti à renoncer à la condition de pouvoir
prétendre à l’un des postes de vice-président du parti. Daniel Bahr, jusqu’ici secrétaire d’Etat
au ministère de la Santé, se retrouve promu au poste laissé vacant par Philip Rösler.
De l’avis de la plupart des journaux, ce jeu de chaises musicales vient consolider la
position de P. Rösler à qui l’on avait dans un premier temps reproché de manquer de poigne.
Celui-ci peut désormais envisager plus sereinement le congrès fédéral du parti qui se tient ce
week-end à Rostock. De l’avis du FTD, « les qualités de chef de P. Rösler se font jour peu à
peu » : il est « parvenu sans fracas à s’imposer à la dernière minute sur toute la ligne ». Pour
Die Welt, le FDP se voit attribuer une dernière chance et il convient de ne pas la rater. Seule la
Frankfurter Rundschau dénonce un renouveau libéral raté qui s’est mué en « marchandage
indigne » dans lequel les intérêts des uns et des autres entrent davantage en ligne de compte
que les qualités intellectuelles et les valeurs libérales.
L’Allemagne a surmonté la crise
Au mois de mars, les exportations allemandes ont totalisé 98 milliards d’euros, soit
« 16% de plus que l’année précédente », et pourraient dépasser les mille milliards en 2011,
rapporte la Süddeutsche Zeitung. Le journal indique que la croissance des exportations
s’explique par une forte demande venant d’Asie, mais aussi d’Europe. Par ailleurs, la
production intérieure aurait atteint en mai « près de 576 milliards d’euros et dépassé ainsi le
niveau de 2008 », ajoute le Financial Times Deutschland qui nuance toutefois la portée de ces
résultats en précisant qu’il s’agit plus d’une question de « chance » que de « réussite d’un
système », la situation actuelle de l’économie ne garantissant pas que le pays « résistera à une
prochaine crise ». Le retour de la croissance signifie aussi une nette hausse des rentrées
fiscales. Selon le FTD, jusqu’en 2014, 136 milliards d’euros de ressources supplémentaires
seraient à la disposition de l’Etat, ce qui équivaut à 4 à 5 milliards supplémentaires par an
pour le budget fédéral.
POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE
L’Union européenne adopte des sanctions contre la Syrie
La Frankfurter Rundschau souligne que les sanctions adoptées par l’Union
européenne contre le régime syrien « excluent le dictateur lui-même » et la Berliner Zeitung
en conclut que « M. Westerwelle épargne le président Assad » même s’il a évoqué un « signal
sans équivoque » adressé par l’UE au pouvoir syrien, afin que « cessent immédiatement les
violences ». Les déclarations de Catherine Ashton selon qui l’Europe « envisagera » d’ajouter
Assad lui-même à la liste si les violences se poursuivent suscitent l’ironie des quotidiens peu
convaincus que de telles menaces « vont impressionner le président ». Selon la Berliner
Zeitung, plusieurs diplomates européens ont déclaré que l’Allemagne cherchait ces derniers
jours à parvenir à une décision permettant de « ménager pour cette fois le président Assad »,
ralliant à son point de vue, entre autres pays, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Ce groupe,
« qui a fini par s’imposer », considérait en effet, selon le quotidien, « peu judicieux d’opter
immédiatement pour le plus haut niveau de sanctions ».
Pour la Frankfurter Rundschau qui déplore des sanctions adoptées « du bout des
lèvres », dans cette situation, « comme dans le cas de la Tunisie, de l’Egypte et de la Libye »,
l’UE « ne trouve aucune position commune et crédible ». Tandis que la Berliner Zeitung
rappelle que la France « avait clairement fait savoir qu’elle inviterait ses partenaires à adopter
des mesures contre le président Assad », la Frankfurter Rundschau estime que « le
gouvernement allemand se trouve une nouvelle fois en porte à faux par rapport à ses alliés de
Paris et de Londres » et « affaiblit ainsi la communauté ». Dans la politique étrangère de l’UE
règne seule la cacophonie », conclut le quotidien.
Le Danemark réintroduit les contrôles à ses frontières
Le Financial Times Deutschland fait état du mécontentement du gouvernement
allemand à l’annonce que le Danemark allait procéder à des contrôles à ses frontières. « Nous
avons clairement fait savoir aux Danois que tout ce qui met en danger la liberté de circulation
est inacceptable », a déclaré le ministre allemand de l’Intérieur à la suite d’une réunion avec
ses homologues européens. Il a également fait savoir que le gouvernement fédéral avait été
« surpris par l’initiative danoise ». Le quotidien économique indique aussi que dans un
entretien avec son homologue danoise, M. Westerwelle a mis en garde : « nous ne devons pas
remettre en cause ce que nous avons acquis au terme de plusieurs décennies ». Selon la FAZ,
le ministre allemand des Affaires étrangères aurait déclaré que la liberté de circulation était
« un bien trop précieux pour être sacrifié à des intérêts de politique intérieure ».
Jugeant « l’Europe sans frontières en danger » (Handelsblatt), les réactions éditoriales
sont unanimement négatives. « Ce qui a démarré avec la réaction de la France à l’arrivée de
migrants illégaux en provenance d’Afrique du Nord est à présent utilisé par nos voisins du
nord comme une mesure défensive contre le crime organisé », observe la FAZ. Déplorant la
montée un peu partout en Europe des égoïsmes, sous la pression notamment des partis
extrémistes (la Ligue du Nord en Italie, le Front national en France, les Vrais Finlandais…),
les journaux appellent les Européens à se ressaisir. « En sa qualité de gardienne des traités, la
Commission devrait condamner une telle politique sans la moindre hésitation », estime le
Handelsblatt tandis que la Frankfurter Rundschau juge que la législation Schengen ne doit
« pas être confiée à des partis et des chefs d’Etat manquant de sérieux »./.