Inégalités hommes-femmes - Boston Consulting Group

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 15 octobre 2014
Inégalités hommes-femmes dans l'éducation, l'emploi et la
santé : que peut-on faire en une décennie ?
Paris – 15 octobre 2014. A l’occasion du 10ème anniversaire du Women’s Forum
Global Meeting, le Boston Consulting Group (BCG) publie, en partenariat avec le
Women’s Forum for the Economy and Society avec le soutien de l'OECD Gender
Data Portal, un document de réflexion sur la place des femmes dans le monde :
« Inégalités hommes-femmes dans l'éducation, l'emploi et la santé : que peut-on
faire en une décennie ? ».
Le BCG y dresse le bilan de l’évolution de la place des femmes au cours des 10
dernières années sur quatre aspects clés : l’éducation, l’emploi, l’entrepreneuriat et
la santé. Le BCG esquisse par ailleurs les grandes lignes de ce qui pourrait être fait
dans la décennie à venir.
« Le passé prouve que sur un sujet aussi fondamental que l'éducation des enfants et de
l'accès des petites filles à l'école, des progrès très significatifs peuvent être réalisés en
seulement une décennie à l'échelle mondiale » analyse Agnès Audier, Directrice
associée au bureau BCG de Paris. « Les 10 dernières années ont également permis de
beaucoup mieux comprendre quels sont les moyens de progresser, notamment dans les
domaines de l'emploi et de l'entrepreneuriat, pour les gouvernements, les institutions
internationales, les fondations privées et les entreprises. Mais dans ces deux domaines, la
réduction des écarts a globalement été faible, probablement parce que la crise financière
et économique a annihilé les efforts. »
Education, des avancées notables. En primaire (6 à 11 ans), le monde se
rapproche d'un objectif de scolarisation universelle, sauf dans une dizaine de pays :
91% en moyenne à comparer à 86% il y a dix ans. L'indice de parité est passé de
0.95 en 2000 à 0.98 en 2010 (98 filles pour 100 garçons). De fait, les filles ont
largement bénéficié de l'augmentation forte du taux de scolarisation, puisque deux
tiers des 47 millions de « nouveaux enfants » scolarisés (hors impact
démographique) sont des filles. D'importants progrès restent à faire dans le
secondaire : d'après des statistiques plus compliquées à fiabiliser, 78% seulement
des enfants entre 11 et 16 ans vont à l'école (contre 71% 10 ans auparavant), et
moins de 40% dans quelques régions. Les filles y sont également moins scolarisées
que les garçons avec un indice de parité de 0.96.
Les 10 prochaines années devraient être celles de la progression de la scolarisation
dans le secondaire (11 à 16 ans). On peut attendre de l'ordre de 60 millions
d'enfants scolarisé de plus dans le secondaire si l'on applique les tendances des 10
dernières années (contre 453 millions aujourd'hui). Les jeunes filles pourraient en
bénéficier largement, comme au cours des 10 dernières années.
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Emploi, une progression ralentie par la crise. Contrairement aux attentes, la
représentation des femmes dans la population active dans le monde est
globalement assez stable depuis 10 ans, ce qui couvre deux tendances : une baisse
en Inde (de 36% à 30%), Chine (de 77% à 70%) et aux Etats-Unis (de 70% à 67%) ;
une légère progression de 3 points sur la période 2000-12, passant de 54% à 57%
(81% pour les hommes) dans les 71 autres pays étudiés.
A noter que ce sont notamment dans les secteurs économiquement les plus
porteurs et pour lesquels les pays se livrent une compétition forte (nouvelles
technologies, ingénierie) que la proportion de femmes est la plus faible. Malgré une
forte demande de main d’œuvre dans les sciences, un tiers seulement des jeunes
filles choisissent des filières scientifiques pour leurs études supérieures. « Dix années
de révolution digitale et d'explosion des perspectives d'emploi liés aux nouvelles
technologies n'ont pas conduit à une rupture dans l'orientation des jeunes filles vers les
filières scientifiques et technologiques. Comme il y a 10 ans, le monde des systèmes
d'information et de la technologie reste un monde d'hommes. Si on extrapole les courbes
sans infléchir les tendances, l'égalité hommes-femmes dans les études scientifiques serait
atteinte en 2110 seulement. Les gouvernements sont étrangement assez absents de cette
question pourtant clé au niveau macro-économique. S'il y avait autant de femmes que
d'hommes dans ces filières dès 2015, cela représenterait un potentiel de 4 millions de
femmes supplémentaires ayant accès à des emplois dans les domaines des sciences, des
technologies, de l'ingénierie et des mathématiques d'ici 2025 dans les pays de l'OCDE »
souligne Agnès Audier.
Entrepreneuriat, des progrès réguliers mais encore un potentiel inexploité. En
2011, 41% des travailleurs indépendants, avec ou sans salarié, étaient des femmes
contre seulement 35% en 2004. Il s'agit donc d'une progression forte, qui pourrait
probablement être accélérée dans les pays développés (où l'emploi salarié est
privilégié) comme dans les pays en voie de développement (où l'entreprenariat est
l'accès privilégié à l'emploi et aux revenus). Cette progression cache quelques
exceptions comme le Brésil ou l'Inde où l'entreprenariat féminin a régressé sur les
dernières années. « Si des mesures encourageant l’entrepreneuriat féminin étaient mises
en place, le nombre de femmes entrepreneurs pourraient s’accroître de 53 millions d’ici
2025, générant ainsi 28 millions d’emplois dans le monde. L'entreprenariat symbolise le
plus souvent une meilleure autonomie pour les femmes dans les pays en développement,
et il est un moteur essentiel de la croissance dans les pays développés » précise Agnès
Audier.
La santé, un secteur où les inégalités ont été relativement peu étudiées en
tant que telles. Jusqu'à présent, les sujets de « gender gap » dans la santé avaient
tendance à être cachés par la maternité et les pathologies propres aux femmes. En
première analyse, il n'y a pas d'inégalités majeures en santé, sauf quelques sujets
spécifiques comme l'accès aux trithérapies dans les pays pauvres. En seconde
analyse, la situation est un peu plus complexe. En effet, même dans les pays
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développés, des inégalités hommes-femmes existent dans la santé,
presqu'insidieusement : les différences de morphologies et de styles de vie entre
hommes et femmes ont semble-t-il été sous-estimés. Alors que la recherche en
matière de maladies cardiovasculaires s'est concentrée par le passé sur les hommes,
ce sont aujourd'hui les femmes qui en meurent le plus. «Les dix années à venir
devraient voir la recherche médicale et la pratique de la médecine évoluer vers une
meilleure intégration des différences de parcours patient selon les sexes, par exemple en
termes de diagnostic » note Agnès Audier.
« Dix ans ont permis des progrès spectaculaires dans l'éducation, faibles sur l'emploi.
Mais dans tous les cas, les bonnes pratiques sont beaucoup mieux connues, et la
coordination entre les acteurs nationaux et internationaux beaucoup plus efficace. Tout
cela est évidemment encourageant » conclut Agnès Audier.
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A propos du Boston Consulting Group (BCG)
Le BCG est un cabinet international de conseil en management et le leader mondial du
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partout dans le monde pour identifier ensemble les meilleures opportunités, les aider à
affronter leurs défis et faire évoluer leurs activités. A travers une approche personnalisée,
nous leur apportons notre vision de la dynamique des entreprises et des marchés ainsi que
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