En vogue - Conseiller

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En vogue - Conseiller
PORTEFEUILLE
En vogue
Sur le marché depuis un an, les fonds de catégorie F visent
à dissocier les frais de gestion pour le bénéfice
des investisseurs.
Lisa Machado
u premier coup d’œil,
les comptes intégrés
semblent constituer tout
ce qu’un client voudrait retrouver dans
un service de placement exhaustif : variété
de produits, portefeuille personnalisé, répartition de l’actif, vérification de la performance
et plus, tout cela pour un seul montant de frais de gestion,
donc aucun tracas.
Il y a pourtant autre chose. En plus d’acquitter le
montant global des frais de gestion, les clients des
comptes intégrés paient également d’autres frais, invisibles au sein de leur portefeuille.
Plus d’un client a froncé les sourcils devant le dilemme
posé par ces «frais sur frais» après s’être rendu compte
qu’ils payaient peut-être encore plus que ce qu’ils
croyaient à l’origine. «Les fonds de catégorie F changent
tout cela», affirme David Scandiffio, directeur de com-
A
mercialisation au programme de
répartition de l’actif KEYSTONE pour la
firme MRS à Toronto.
«La rémunération des conseillers est exclue des fonds
de catégorie F. Si un conseiller utilise un fonds traditionnel à l’intérieur d’un compte intégré, il y a souvent des frais
de compte intégré qui s’appliquent en plus des frais de gestion de fonds communs, lesquels ont des frais administratifs qui y sont amalgamés», dit-il, tout en faisant remarquer que même si les unités de fonds F n’ont pas encore
été ajoutées aux services offerts par MRS, la firme attend
de voir comment le marché des honoraires se développera
avant de faire un pas dans cette direction.
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«
La dissociation des
«Un fonds de catégorie F
Première à commercialiser
est identique à un fonds vendu
L’une des premières compaau détail. La seule différence,
gnies à avoir commercialisé les
c’est qu’il n’y a pas de commisfonds de catégorie F est Macsion de suivi ni de commission
kenzie Financial Services (suide souscription différée. Chavie par d’autres, comme Valeurs
que commission rapportée
mobilières RBC et la Banque
est faite séparément, soit sur
Scotia), qui a annoncé le nouune base d’honoraires, soit sur
veau produit en novembre
une base de compte intégré.
1999 en réponse à ses constaCela évite la rémunération à
tations : l’industrie financière
deux paliers.»
est en pleine fragmentation et
C’est précisément ce qui difcible expressément le client.
férencie les fonds de caté«Nous continuons de voir les
gorie F des fonds communs :
fonds communs de placement
David
Scandiffio,
le client ne débourse qu’une
pour ce qu’ils sont : un excelseule fois.
lent investissement, dit le prédirecteur de commercialisation,
«Dans le cas d’un fonds
sident de Mackenzie, Phil
MRS
commun typique au sein d’un
Cunningham. Mais le marché
compte intégré, le client verse
est en train de se morceler en
une commission de suivi,
fonction des multiples façons
comme s’il le détenait dans n’importe quel autre compte»,
selon lesquelles les gens veulent acheter leurs produits.
explique Ian Filderman, directeur associé aux Fonds comIls désirent de nouveaux réseaux de distribution et des
muns chez ScotiaMcLeod Inc. à Toronto, qui offre des
modèles différents de fixation des prix.»
fonds de catégorie F par le biais de son programme
M. Cunningham affirme également que la décision de
Partenaires Plus. «Mais puisque les fonds de catégorie F
lancer les fonds de catégorie F était stratégique pour la
sont conçus pour des comptes à l’intérieur desquels le
compagnie si elle voulait aider ses représentants à mainclient paie directement son conseiller pour ses servicestenir leur position concurrentielle. «Comment un
conseils, les coûts rattachés à la rétribution du courtier
conseiller peut-il obtenir pour ses clients une bonne posisont donc supprimés.»
tion sur les marchés internationaux diversifiés? Ils ne vont
N’est-ce pas justement ce que le client a toujours
pas acheter un titre boursier seulement. Ils achèteront pluvoulu? «En plus d’être un formidable outil pour démontôt des gestionnaires de choix dans un fonds de catégotrer l’intégrité de vos services, la dissociation des frais
rie F qui leur fournira une bonne exposition internatioreprésente un pas de plus vers la satisfaction du consomnale au bon prix. C’est une transaction qui profite à tout
mateur en matière de transparence des coûts, spécialele monde : Mackenzie, le client et le conseiller.»
ment quand vous traitez avec les investisseurs actuels, qui
Peut-être, mais une chose est sûre, les fonds de catégosont particulièrement conscients de ces frais, souligne
rie F représentent un pas de géant pour ce qui est de mieux
M. Scandiffio. Le bon côté de la dissociation des frais n’est
faire comprendre aux clients les vrais coûts du placement.
pas seulement le degré plus élevé de transparence des frais,
Est-ce de bon augure pour les relations entre conseillers et
ce qui est bon pour le client, mais le fait qu’elle se traclients? M. Filderman pense que oui. «Parce que les fonds
duit également par une pression accrue sur les fournisde catégorie F sont plus rentables pour le client et parce
seurs pour offrir des services à valeur ajoutée justifiant
que le conseiller est payé uniquement par le client, il s’agit
ces frais.»
d’un moyen irréprochable d’intégrer la gestion de patriIan Filderman est d’accord. «Les fonds de catégorie F
moine à l’intérieur d’une stratégie d’ensemble pour le porreprésentent un moyen efficace de faire des affaires, et ce,
tefeuille. Ainsi, le conseiller et le client se retrouvent du
autant pour le conseiller financier que pour le client,
même côté de la table.»
dit-il. Il n’y a jamais de questions à propos de ce que le
client paie : les conseils et le service. C’est vraiment posiLisa Machado (lmachado@ rmpublishing.com) est assistante à la
tif de travailler dans un tel contexte de clarté.»
rédaction au magazine Advisor’s Edge.
frais se traduit par
une pression
accrue sur les
fournisseurs pour
»
offrir des services
à valeur ajoutée.
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