76.5 ko

Transcription

76.5 ko
AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE
------
SERVICE DE PRESSE et DE COMMUNICATION
R
e
esssse
prre
ap
e lla
de
ed
aiirre
da
ad
ma
om
do
bd
eb
he
eh
ue
vu
ev
Re
a
e
de
nd
an
ma
em
alllle
POLITIQUE INTERIEURE
Le président fédéral suscite la polémique
Interrogé lors d’un entretien télévisé sur la probable nomination d’un ministreprésident issu de la gauche radicale à la tête du Land de Thuringe – Bodo Ramelow (Die Linke), qui devrait former une coalition avec le SPD et les Verts –
Joachim Gauck n’a pas caché les difficultés qu’il éprouve, en tant qu’ancien pasteur et opposant est-allemand, à faire confiance au parti héritier du SED, l’ancien
parti communiste est-allemand. Cela lui a valu une volée de bois vert de la part
de dirigeants du SPD et de Die Linke lui reprochant, par presse interposée,
d’outrepasser son rôle par des déclarations partisanes.
A nouveau, les prises de position du président fédéral sont abondamment commentées par la presse, selon une ligne de partage reflétant les tendances
politiques des quotidiens. Les médias conservateurs (Bild, FAZ, Welt) estiment
les réserves émises par Joachim Gauck vis-à-vis d’« une partie » de Die Linke
non seulement compréhensibles au regard de sa biographie, mais tout à fait justifiées sur le fond, même si, concède la FAZ, il est « à la limite » de son rôle en
critiquant le résultat d’une élection. Bild défend le fait que le président fédéral
« ne se contente pas d’inaugurer les chrysanthèmes » et rappelle opportunément
que Die Linke n’avait rien eu à redire lorsque Joachim Gauck avait récemment,
sur le même ton direct, qualifié les extrémistes de droite de « dingues ». Le
Handelsblatt estime que le président fédéral a « pesé ses mots » en ne visant
pas Bodo Ramelow, lui-même exempt de tout soupçon de collusion avec le SED
vu son passé ouest-allemand. Comme Die Welt, le journal considère que ses interventions ne sont pas partisanes mais l’expression d’une indépendance d’esprit
que souhaitaient ceux qui l’ont proposé pour cette fonction. Les quotidiens de
centre gauche au contraire (Süddeutsche Zeitung, Berliner Zeitung) jugent dépassée la vision qu’a le président fédéral du parti Die Linke. La Süddeutsche
Zeitung déplore vivement qu’il « outrepasse son rôle » en « s’immisçant dans la
formation d’une coalition », et souligne que Die Linke, même comptant d’anciens
collaborateurs de la Stasi dans ses rangs, a prouvé en tant que parti son aptitude
à gouverner au niveau régional avec le SPD, à Schwerin, à Berlin par le passé et
actuellement dans le Brandebourg, dont la coalition rouge-rouge entame en début de semaine un second mandat.
Semaine du 31 octobre au 7 novembre 2014
Grève de grande ampleur dans les transports ferroviaires
Le début, jeudi 6 novembre, d’une grève d’une durée à ce jour inégalée (4 jours)
dans les transports ferroviaires allemands après le refus opposé par le syndicat
GDL à la compagnie des chemins de fer qui lui avait proposé le recours à un arbitrage, suscite une abondante couverture dans toute la presse. La Süddeutsche
Zeitung souligne que selon la Deutsche Bahn ce mouvement va lui coûter entre
50 et 60 millions d’euros. La FAZ insiste sur le fait que le gouvernement fédéral
« perd patience » avec le syndicat des conducteurs de train GDL à l’origine de la
grève. « Le vice-chancelier et ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel (SPD), a
critiqué le mauvais usage qui est fait du droit de grève et exigé une médiation.
Le ministre des Transports, Alexander Dobrindt (CSU), a conseillé à la compagnie
allemande des chemins de fer de procéder à un examen juridique de la grève,
l’invitant à porter plainte contre le syndicat GDL et la chancelière a appelé au
sens des responsabilités et à la nécessité de trouver une solution.
Les éditorialistes critiquent vertement cette « grève idiote » (Die Welt) imputable
à l’attitude jugée inflexible et bornée du leader syndicaliste de GDL, Claus Weselsky. Si une revendication de hausse de salaires et de réduction du temps de
travail est à l’origine du conflit, entre temps une lutte s’est engagée sur la représentativité du syndicat qui veut négocier avec la Deutsche Bahn au nom d'autres
catégories du personnel que les seuls conducteurs, ce que la compagnie refuse.
Le ministre fédéral des Finances annonce 10 milliards
d’investissements supplémentaires
L’ensemble de la presse s’est fait l’écho de l’annonce, jeudi, par le ministre fédéral des Finances de 10 milliards d’euros d’investissements publics
supplémentaires entre 2016 et 2018 sans remise en cause de l'objectif que s’est
fixé l’Allemagne de finances publiques à l'équilibre à partir de 2015 et en dépit de
rentrées fiscales qui devraient ces prochaines années demeurer en-deçà des prévisions. Les journaux soulignent que Wolfgang Schäuble a déclaré s’être mis
d’accord sur ce programme avec la chancelière et le ministre de l’Economie,
Sigmar Gabriel (SPD). « Cette annonce est de nature à apaiser le SPD qui réclame davantage de dépenses publiques et permet au gouvernement fédéral de
contrer les appels en provenance de l’étranger à davantage d’investissements et
à des mesures de soutien de la demande », souligne la FAZ avant de rappeler
que « récemment le gouvernement français avait suggéré à l’Allemagne de procéder à 50 milliards d’investissements, ce que MM. Schäuble et Gabriel avaient
refusé ». Relevant elle aussi que cette annonce intervient en réaction aux critiques internationales de plus en plus fortes vis-à-vis de la faiblesse des
investissements en Allemagne, la Süddeutsche Zeitung estime que « le gouvernement allemand se fixe de nouvelles priorités ». Parmi les réactions à cette
annonce, la FAZ relève l’accueil enthousiaste de la fédération de l’industrie (BDI)
et de l’organisation patronale (BDA).
A l’exception notoire du tabloïd Bild qui met en garde contre la « fausse piste de
l’endettement », les quotidiens réagissent positivement à cette annonce. « L’effet
de surprise est réussi pour Wolfgang Schäuble », écrit la FAZ pour qui il s’agit
d’une « bonne nouvelle ». « Cette annonce est une concession vis-à-vis de la
nouvelle commission et des exigences formulées par ses homologues français »,
relève encore le journal. « Ce changement de cap est plus que justifié sur le
fond car l’Allemagne doit urgemment en faire plus pour son avenir », renchérit la
Berliner Zeitung qui se félicite également qu’en cédant sur la question des investissements, « le gouvernement envoie un signal positif à l’Europe ». Il s’agit d’un
Semaines du 31 octobre au 7 novembre 2014
2
« bon investissement, y compris pour l’amélioration de la réputation de
l’Allemagne », convient aussi le Tagesspiegel.
POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE
Désaccord entre l’Allemagne et le Royaume-Uni sur une limitation
de l’immigration vers l’Europe
La presse s’est fait l’écho de la fin de non-recevoir opposée par le porte-parole
du gouvernement fédéral aux appels britanniques à une limitation de
l’immigration européenne vers le Royaume-Uni. La Frankfurter Allgemeine Zeitung note qu’à ce jour, David Cameron n’a formulé, ni publiquement, ni dans ses
entretiens avec la chancelière une telle exigence, lancée par les médias britanniques, mais ne l’a pas non plus démentie. La FAZ comme le Tagesspiegel
rapportent des déclarations du président de la commission des affaires étrangères du Bundestag, Norbert Röttgen (CDU), en visite à Londres la semaine
passée, selon lequel la Grande-Bretagne ne formulera pas une telle demande
« incompatible avec les libertés fondamentales dans l’UE » : « les Britanniques
savent très bien qu’une modification des traités européens est irréaliste ». Pour
autant, souligne-t-il vis-à-vis du Tagesspiegel, « l’immigration est, selon nos interlocuteurs, le thème numéro un en Grande-Bretagne ».
Les commentaires sont nuancés. « Même si le gouvernement fédéral a raison sur
le fond, il n’en reste pas moins que l’immigration sociale en provenance de la
Bulgarie et de la Roumanie reste un vrai problème », constate la FAZ. Le Handelsblatt pointe aussi l’écart entre « les principes et la réalité », son
correspondant à Londres soulignant que « les problèmes venant de la liberté de
circuler sont réels ». La réalité, rappelle-t-il, c’est que la Grande-Bretagne a non
seulement accueilli près d’un million de Polonais et un flux continu d’autres Européens de l’Est depuis 2004, mais aussi la moitié des Somaliens naturalisés aux
Pays-Bas suite à une demande d’asile, alors que la population britannique continue à croître tous les ans d’un demi-million de personnes. « L’UE ne va pas
pouvoir faire l’économie d’un débat sur la question », juge également le Tagesspiegel.
Sortie des mémoires de Helmut Kohl
L’édition dominicale de la Frankfurter Allgemeine Zeitung et le tabloïd Bild ont
publié en avant-première des extraits du nouveau livre de l’ancien chancelier fédéral Helmut Kohl (CDU), dans lequel il déplore la manière dont son successeur
Gerhard Schröder (SPD) aurait affaibli le processus d’intégration européenne,
d’une part en acceptant prématurément l’entrée de la Grèce dans la zone euro,
et d’autre part en contournant, avec la France, les règles du pacte de stabilité, ce
qu’il estime être, de la part du gouvernement rouge-vert d’alors, un véritable
« moment de honte pour la politique allemande » et une « trahison envers
l’étroite coopération franco-allemande ». S’il était resté chancelier, assure-t-il, ce
double « affaiblissement » de l’Union européenne n’aurait pas eu lieu.
Helmut Kohl critique par ailleurs l’éviction de la Russie du G7 suite à la crise
ukrainienne, vision des choses que conteste fermement le vice-président du
groupe parlementaire CDU, Andreas Schockenhoff, qui déclare au Handelsblatt
que « ce n’est pas la Russie qui a été exclue, c’est elle-même qui s’est isolée en
violant le droit et l’ordre de paix européens ». La FAZ estime « classique » que
les vétérans de la politique s’estiment plus avisés que leurs successeurs et, dans
le cas de la Russie, estime que Helmut Kohl n’aurait probablement pas réussi à
Semaines du 31 octobre au 7 novembre 2014
3
ramener Vladimir Poutine sur la voie de la paix en Ukraine : « on peut douter de
la valeur de ses conseils ».
Toute la presse relève que le nouveau président de la Commission européenne,
Jean-Claude Juncker, a choisi pour son jour d’entrée en fonction d’être aux côtés
de Helmut Kohl et de son épouse lors de la présentation très médiatisée des
mémoires de l’ancien chancelier. La FAZ souligne que Jean-Claude Juncker a insisté sur le bien-fondé de l’introduction de l’euro, « sans lequel nous aurions eu
en pleine crise une guerre monétaire entre l’Allemagne et la France » et jugé que
sur la question de l’adhésion de la Grèce à la zone euro, les dirigeants européens
avaient été « victimes d’une présentation faussée des statistiques » par Athènes.
Elections séparatistes en Ukraine
La presse condamne unanimement la reconnaissance par la Russie des élections
à Donetsk et à Louhansk dans l’est de l’Ukraine et rapporte les propos du secrétaire général des Nations unies qui les a qualifiées « d’illégales et
« d’illégitimes ». La FAZ, qui qualifie l’attitude russe de « farce », se demande si
la Russie souhaite reproduire le modèle de la Crimée dans l’est de l’Ukraine. Die
Welt s’insurge contre la division du pays qui semble inéluctable et
« l’impuissance de l’Occident » face à cette division. Sous le titre « spirale de
l’indignation », le Handelsblatt redoute que « l’Occident doive vivre avec les
« élections » au Donbass ».
Dans une interview au tabloïd Bild, le ministre ukrainien des affaires étrangères,
Pavlo Klimkine indique que la reconnaissance des élections par la Russie met à
mal les fondements de l’accord de Minsk. Il affirme par ailleurs sa volonté de
« récupérer » les régions de Donetsk et Louhansk suite aux élections qui s’y sont
déroulées. Sous le titre « menaces vides », la Süddeutsche Zeitung estime que
les déclarations de M. Klimkine sur la « récupération » de l’est de l’Ukraine n’ont
aucune valeur puisque le pays n’est pas en position de les mettre en oeuvre.
D’accord sur ce point, la FAZ juge par ailleurs que la Russie est une fois de plus
mêlée à un « conflit gelé ».
La presse fait également état des désaccords au sein de l’Union européenne sur
la question du renforcement des sanctions contre la Russie. La FAZ et le Tagesspiegel témoignent de la « fissure dans le front anti-Poutine » (Tagesspiegel) en
confrontant les propos de la chancelière tenus le 4 novembre à Berlin (« il n’y a
aucune raison de lever les sanctions contre la Russie ») aux doutes sur
l’efficacité réelle de telles sanctions exprimés par la Haute Représentante de l’UE
pour les Affaires Etrangères, Federica Mogherini, ainsi qu’aux critiques du chancelier et du ministre des Affaires étrangères autrichiens désireux de reprendre les
discussions avec la Russie. Selon les deux quotidiens, la position des Etats membres s’opposant au renforcement des sanctions s’explique principalement par des
intérêts économiques./.
Semaines du 31 octobre au 7 novembre 2014
4

Documents pareils

68.6 ko

68.6 ko AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE

Plus en détail

75.1 ko

75.1 ko AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE

Plus en détail

73.6 ko

73.6 ko AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE

Plus en détail

73.3 ko

73.3 ko AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE

Plus en détail

73.5 ko

73.5 ko AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE

Plus en détail