Revue hebdomadaire de la presse allemande
Transcription
Revue hebdomadaire de la presse allemande
AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE ------ SERVICE DE PRESSE et D'INFORMATION R e esssse prre ap e lla de ed aiirre da ad ma om do bd eb he eh ue vu ev Re a e de nd an ma em alllle POLITIQUE INTERIEURE Des soldats allemands bientôt en Ukraine et en Irak ? En début de semaine, Die Welt, la FAZ et le Tagesspiegel consacrent leur une aux « nouvelles missions » de la Bundeswehr et signalent qu’en dépit des lourds problèmes d’équipement auxquels est confrontée l’armée allemande, la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen (CDU), prépare les troupes à des missions dans le nord de l’Irak et en Ukraine, ce dont elle a informé vendredi dernier les membres de la commission de défense du Bundestag. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre les terroristes de Daech en Irak, Berlin envisage de mettre en place un centre de formation militaire à Erbil, de participer à la formation des troupes irakiennes et d’envoyer sur place davantage d’officiers d’encadrement, indique Die Welt qui rappelle qu’actuellement 13 soldats de la Bundeswehr sont stationnés à Erbil. En Ukraine, il est question que dans le cadre d’une mission de l’OSCE, l’Allemagne mette à disposition des drones afin de surveiller le respect du cessez-le-feu dans l’est du pays, indique le quotidien de Berlin qui fait état des réserves émises par l’Auswärtiges Amt aux annonces de Mme von der Leyen, ainsi que des critiques émanant du SPD. « Une éventuelle mission en Ukraine repose sur un accord entre la France et l’Allemagne visant à proposer à l’OSCE le contrôle aérien du respect du cessez-le-feu dans l’est du pays », précise la FAZ. Les Verts et Die Linke réclament dans le cas de l’Irak comme dans celui de l’Ukraine un mandat du Bundestag, rapporte la FAZ qui cite le spécialiste des questions de défense du SPD, Rainer Arnold, rappelant qu’en février 2013, le Bundestag a été amené à se prononcer dans un cas similaire : l’envoi de personnels militaires pour la formation des troupes maliennes. Sous le titre « le SPD mécontent de la ministre de la Défense, la FAZ se fait mardi l’écho de la réaction du partenaire de coalition aux annonces de la ministre de la Défense. Le journal reprend les propos de la secrétaire générale du SPD, Yasmin Fahimi, qui a critiqué les « bavardages » de Mme von der Leyen et indiqué qu’à ce stade aucune décision n’a été prise au sein de la coalition concernant un engagement de la Bundeswehr en Irak ou en Ukraine. Mentionnant le mécontentement du ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD) face Semaine du 2 au 10 octobre 2014 à l’attitude de sa collègue de la défense, la FAZ ajoute que si dans le cas d’une mission de formation en Irak, on se trouve encore au stade de la réflexion, dans le cas de l’Ukraine en revanche, l’Auswärtiges Amt se montre « confiant dans la capacité de la France et de l’Allemagne à proposer à l’OSCE une offre conjointe de mission de surveillance du cessez-le-feu dans l’est du pays ». Le Tagesspiegel rapporte toutefois que la porte-parole de l’OSCE a qualifié un tel projet de « spéculation », indiquant qu’une décision en ce sens est du ressort du conseil permanent de l’OSCE qui n’en aurait pas encore officiellement débattu, de sorte qu’une décision rapide, sur la base d’une décision unanime des 57 membres de l’organisation, ne devrait pas intervenir ces prochains jours. Ralentissement de la croissance en Allemagne L’ensemble des quotidiens ont relayé les avertissements lancés par plusieurs instituts économiques allemands qui prévoient une croissance revue à la baisse pour cette année (1,3% au lieu du 1,8% prévu) et pour 2015 (1,2% au lieu de 2%). Le tabloïd Bild indique que ce ralentissement devrait se traduire par une légère augmentation du chômage en 2015. En dépit de titres volontiers alarmistes, les journaux soulignent que ce n’est pas le spectre de la récession qui s’annonce, mais bien plutôt un phénomène de « mini croissance », comme l’indique la Süddeutsche Zeitung qui en profite pour critiquer une chancelière prompte à attendre du reste de l’Europe des réformes alors que la grande coalition en Allemagne s’est bien gardée d’en mettre en oeuvre et jusqu’ici contentée de « gérer les fruits de la croissance ». Sous le titre « beaucoup de critiques envers la politique économique de Mme Merkel », la Süddeutsche Zeitung met en outre en exergue que dans leur rapport d’automne, les instituts économiques montrent du doigt le gouvernement fédéral qu’ils considèrent « co-responsable » de la situation. Les experts critiquent notamment les « cadeaux » du gouvernement aux retraités, ainsi que le projet de loi instaurant un salaire minimum, et appellent le gouvernement à investir davantage, rapporte unanimement la presse. Les experts déplorent en outre le « projet prestige » du gouvernement fédéral, à savoir son objectif de parvenir à l’équilibre budgétaire, estimant que l’Allemagne dispose d’une marge de manœuvre qu’elle devrait mettre à profit pour investir, notamment dans l’éducation et dans ses infrastructures de transport. Ils ajoutent que le moment est également venu de faire un geste fiscal envers les salariés en remédiant à la ‘progression à froid’. La FAZ note qu’outre le recul des commandes industrielles, les exportations, qui avaient atteint un niveau record au mois de juillet, ont également baissé de 5,8% en août, soit la baisse la plus significative depuis janvier 2009. POLITIQUE INTERNATIONALE Lutte contre Daech Les journaux ont manifesté cette semaine leur inquiétude face à l’issue de la bataille pour la ville syrienne kurde « symbole » de Kobane dont ils jugent en général que les conséquences stratégiques seront durables. De manière générale, ils estiment que face au désastre annoncé, les pays occidentaux ont réagi trop tard et de manière insuffisante. La Süddeutsche Zeitung et le tabloïd Bild se demandent en particulier si le refus américain de déployer des troupes au sol dans la lutte contre les terroristes de Daech est tenable. Le gouvernement AKP en Turquie concentre par ailleurs les critiques pour un jeu jugé dangereux et Semaines du 2 au 10 octobre 2014 2 ambigu vis-à-vis de Daech. Le Tagesspiegel fait valoir qu’Ankara préfère voir s’installer Daech aux portes de l’OTAN plutôt que de prendre le risque de voir s’affirmer un Etat kurde à sa frontière, ce que l’OTAN ne devrait pas tolérer, juge Die Welt. La Süddeutsche Zeitung estime pour sa part qu’il appartient aux EtatsUnis de rassurer Ankara sur deux points : Assad ne reviendra pas dans le jeu ; un soutien va être apporté à l’opposition modérée. Sous le titre « Merkel reproche à la Turquie son inaction face à Daech », la FAZ rapporte que lors d’une audition à huis clos de la commission des affaires étrangères du Bundestag, la chancelière aurait déclaré qu’il était « normal d’attendre d’un pays membre de l’OTAN qu’il sache placer des priorités » et que le combat contre les milices de Daech devrait être la priorité de la Turquie. Les journaux s’inquiètent par ailleurs d’une possible « importation » du conflit en Allemagne après des échauffourées cette semaine à Hambourg et dans un centre de réfugiés à Celle (Basse-Saxe). Les violents heurts entre kurdes et salafistes qui ont secoué les deux villes sont présentés dans la FAZ comme une réaction radicalisée à la situation à Kobane et à la politique d’Ankara. La tageszeitung, de façon isolée, met l’accent sur la difficulté pour le gouvernement turc de décider d’une intervention sur le sol syrien. L’Allemagne serait elle aussi « coupable » selon le journal qui soulève la question de l’inaction du gouvernement allemand, en termes d’aide humanitaire et d’implication sur le dossier syrien. Sous le titre « le chef de l’Office fédéral de la constitution met en garde contre une recrudescence de la violence chez nous », le tabloïd Bild relaie en fin de semaine l’avertissement lancé par les services allemands de renseignement. Il évoque notamment des « salafistes galvanisés par les succès de Daech » prêts à tout. Le Tagesspiegel titre pour sa part sur les craintes de la police face à un « vendredi noir » et signale que les risques sont particulièrement forts à Berlin où vivraient 550 salafistes sur un total de 6000 répartis sur l’ensemble du territoire allemand./. Semaines du 2 au 10 octobre 2014 3