89.6 ko

Transcription

89.6 ko
AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE
------
SERVICE DE PRESSE et D'INFORMATION
R
Re
ev
vu
ue
eh
he
eb
bd
do
om
ma
ad
da
aiirre
ed
de
e lla
ap
prre
esssse
e
a
em
ma
an
nd
de
e
alllle
POLITIQUE INTERIEURE
Le FDP sort « renforcé » (FAZ) de son congrès annuel
Contrairement aux craintes suscitées en amont par les querelles de personnes au
sein du FDP, le parti libéral sort de son congrès annuel la tête haute et en ordre
de bataille pour les élections législatives de septembre, s’accorde à penser la
presse. Les délégués ont confirmé Philipp Rösler à 85,7% des voix à la tête du
parti et désigné Rainer Brüderle, chef du groupe libéral au Bundestag, comme
tête de liste du FDP pour les élections législatives – un duo qui, selon la Süddeutsche Zeitung, semble avoir dépassé les rivalités pour former un ensemble
« presque harmonieux faisant une démonstration d’unité qui semblait authentique ».
Les quotidiens relèvent tous les discours « particulièrement offensifs » de Philipp
Rösler et Rainer Brüderle et la volonté clairement exprimée de « prendre ses distances avec les conservateurs », plaidant par exemple sans réserve pour le
mariage homosexuel alors que la chancelière avait freiné les initiatives d’une
partie de son camp sur ce thème. Très fragilisé en janvier alors que les spéculations allaient bon train sur un « putsch » à la tête du parti, Philipp Rösler se voit
accorder « une seconde chance », constate le tabloïd Bild à l’instar des autres
quotidiens. Son discours offensif, sa faculté à déjouer les chausse-trappes internes et surtout les bons résultats électoraux du FDP lors des élections régionales
de Basse-Saxe expliquent ce regain de popularité, explique Bild en estimant qu’il
va désormais devoir s’atteler à « pacifier » son parti et à formuler des positions
claires.
Dixième anniversaire de l’« Agenda 2010 »
Alors que la presse, toutes tendances confondues, tire un bilan plutôt favorable
des réformes du marché du travail et du système social engagées par l’ancien
gouvernement SPD-Verts – sans toutefois oublier de souligner la précarité et
l’augmentation de la pauvreté qu’elles ont indirectement entraînées – la direction
du SDP et l’ancien chancelier Gerhard Schröder en font l’éloge et appellent à de
nouvelles réformes.
Semaine du 8 au 15 mars 2013
Dans un entretien accordé à la Süddeutsche Zeitung, le président du groupe social-démocrate au Bundestag, Frank-Walter Steinmeier, estime ainsi que « si le
chancelier Schröder avait gouverné avec aussi peu de courage qu’Angela Merkel
le fait aujourd’hui, l’Allemagne affronterait, comme actuellement l’Italie, la
France et l’Espagne, de bien plus grands problèmes dans la crise de l’euro ».
Même la ministre actuelle du Travail Ursula von der Leyen (CDU) atteste dans un
entretien au Tagesspiegel de son « respect pour les réformes engagées par Gerhard Schröder ». Dans une interview à Bild, Gerhard Schröder juge nécessaires
de nouvelles réformes : « nous avons besoin d’un agenda 2020 », souligne-t-il,
« l’Allemagne ne pourra défendre son avance face par exemple au Brésil ou à la
Chine qu’en travaillant encore durement à améliorer sa compétitivité et en investissant davantage dans la recherche et l’enseignement ».
Le SPD présente son pré-programme électoral
Axé sur le thème de la justice sociale, le « volumineux » programme de campagne présenté le 11 mars par le SPD marque, pour la presse, un virage à gauche
des sociaux-démocrates. Dans leurs gros titres, les quotidiens retiennent essentiellement que « le SPD veut augmenter les impôts et taxes » (Frankfurter
Allgemeine Zeitung), que « Steinbrück veut augmenter les contributions des riches » (Süddeutsche Zeitung) pour financer de nombreuses mesures luttant
notamment contre la précarisation du travail. Les journaux relèvent tous la
phrase dans laquelle le candidat du SPD à la succession d’Angela Merkel déplore
que « beaucoup de choses se sont déséquilibrées dans l’économie », donnant
pour exemple la « fracture sociale croissante entre riches et pauvres » et « les
ressources catastrophiquement basses » de nombreuses communes allemandes.
La presse ne manque pas de relever que ce programme intervient alors même
que le SPD commence tout juste à assumer l’héritage difficile de l’Agenda 2010.
« Le SPD défend avec véhémence l’Agenda 2010 et veut le corriger exhaustivement dans son programme électoral », résume la Tageszeitung qui, comme les
autres quotidiens, considère qu’il s’agit d’un exercice d’équilibre « sur la corde
raide ».
POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE
Hongrie
La presse allemande s'alarme du « putsch d'en haut » (Tagesspiegel) en Hongrie
où le parlement, contrôlé par le parti du chef de gouvernement Viktor Orban, a
pour la quatrième fois entériné un amendement de la Constitution qui ôte à
celle-ci l'essentiel de ses compétences. « Orban ne se laisse arrêter par personne » (Berliner Zeitung), craignent à l'unisson les quotidiens en se faisant
l'écho des nombreuses réserves émises par la Commission européenne et des
appels de parlementaires européens à une intervention de Bruxelles. Les quotidiens relèvent que le nouveau président hongrois, Janos Ader, en première visite
officielle en Allemagne le même jour, a refusé de commenter la situation politique dans son pays. Les commentateurs sont unanimes à déplorer, à l'instar de
Die Welt, que « Viktor Orban détruit la culture de l'Etat de droit ».
Semaine du 8 au 15 mars 2013
Mali
L’attention prêtée au Mali par les médias allemands est en recul, mais deux thèmes s’imposent plus particulièrement dans les articles et commentaires : d’une
part la menace terroriste accrue en Europe depuis le début de l’intervention au
Mali, selon un rapport du coordinateur européen Gilles de Kerchove (la Frankfurter Allgemeine Zeitung voyant là un choix « entre la peste et le choléra » puisque
laisser s’installer au Sahel une base arrière pour les terroristes n’aurait pas affranchi l’Europe de ladite menace) et d’autre part la crainte d’un « nouvel
Afghanistan » que récuse, en partie au moins, le député Hans-Peter Bartels
(SPD) dans les colonnes du quotidien conservateur Die Welt.
Election du pape François
L’élection du pape François « écrase » en fin de semaine toute l’actualité dans les
médias allemands et ses premiers gestes sont abondamment commentés. De
manière générale, l’élection d’un pape « venu du bout du monde » est soulignée
unanimement comme une prise de conscience par l’Église du poids de l’Amérique
du Sud parmi les fidèles. Le choix de François en hommage au fondateur de
l’Ordre des Frères mineurs (de surcroît par un jésuite) est interprété par la
presse comme une volonté de rompre avec certaines pratiques de l’Église et de
la Curie romaine, particulièrement critiquées en Allemagne. Volontiers qualifié
par les quotidiens de « Cardinal des pauvres », il est décrit comme timide et
conservateur mais cependant très sensible aux questions sociales, ce dont ils se
félicitent.
Le changement de style, dès sa première apparition, est salué par l’ensemble des
médias, sa tenue vestimentaire frappe les esprits et est interprétée non seulement comme un signe de simplicité.
La qualité de jésuite du 266ème pape, sa connaissance de la langue et de la théologie allemandes sont perçues par la presse, qui reprend les déclarations faites
par le président de la Conférence épiscopale allemande en ce sens, comme des
gages de sérieux et de bon augure pour les relations entre le Saint-Siège et les
catholiques allemands. L’engagement en faveur des plus démunis du nouveau
pape et sa réaffirmation de l’importance de la foi et de la prière sont salués et
incitent plusieurs commentateurs à penser que l’Église pourrait reprendre là un
« nouveau souffle », à un moment où les attentes des catholiques du monde entier sont très fortes.
Enfin, tous les quotidiens rendent compte – de façon relativement neutre, en général, à l’exception du quotidien alternatif Tageszeitung – des zones d’ombre et
des interrogations qui entourent les relations entretenues par l’ancien provincial
des jésuites et la dictature militaire argentine./.
Semaine du 8 au 15 mars 2013