SQ 1 MUSIQUE ET CINEMA Audition Comment

Transcription

SQ 1 MUSIQUE ET CINEMA Audition Comment
SQ 1
3ème
MUSIQUE ET CINEMA
Audition
Comment la musique peut elle se mettre au service de l’image ?
Histoire du cinéma
Le film muet
Au début du 20ème siècle, pendant toute l’époque du cinéma muet, la musique a plusieurs fonctions :
- Couvrir le bruit des appareils de projection,
- Eviter à certains spectateurs l’angoisse d’une salle plongée dans l’obscurité.
- renforcer le découpage et le lien entre les différentes scènes du film,
- prolonger la tradition des spectacles « audiovisuels » antérieurs au cinéma muet (spectacles de cirque, de
magie, ballet, lanterne magique...).
- renforcer aussi le rythme et l'émotion. Il est d’usage qu’un pianiste suive « en direct » la projection et
accompagne les scènes en s’adaptant le mieux possible à l’ambiance (comique, tragique….). D’autres instruments
se rajouteront peu à peu au piano.
L’apparition du film parlant
En 1927, le chanteur de jazz d’Alan Crosland est le premier film sonore, parlant et chantant. Le cinéma fait
désormais appel à des compositeurs spécialisés qui doivent établir un lien entre musique et images. La musique
devient complémentaire de l’action et des événements qui se déroulent sous les yeux du spectateur.
Les premières partitions écrites spécifiquement pour le cinéma jouent généralement le même rôle que les
morceaux du répertoire classique qu'elles remplacent : elles ne font que soutenir le discours
cinématographique, souvent avec emphase et redondance. Cette réduction de la musique à une fonction de
doublage amènera le compositeur Igor Stravinski à la comparer à du « papier peint ».
Petit glossaire de cinéma
Le visuel
Plan
Séquence
Montage
L’audio
Portion de film comprise entre le début et la
pendant le tournage, bande musique,
Ensemble cohérent de plusieurs plans
successifs possédant une unité.
Opération qui consiste à remettre les plans
dans l’ordre prévu par le scénario.
d’autant plus grand et leur déroulement plus
rapide. S’ils sont longs, le rythme du film sera
plus lent.
Les différentes catégories de musiques de films :
- reprise : musique déjà existante puisée dans le
répertoire classique ou actuel
- bande originale : musique spécialement composée pour le
film
Mélange de différentes bandes
sonores (bande parole enregistrée
fin d’une prise de vue.
Si les plans sont courts, leur nombre est
Rythme
Mixage
bruitage).
Réception
Le spectateur voit la source sonore
acoustique
émettrice.
Réception
La source sonore est dissimulée au
acousmatique
spectateur (voix off).
Séquence hyper
La bande son ne comprend que la
musicalisée
musique.
Séquence
La musique peut être recouverte par
musicalisée
des voix mais possède un rôle
prépondérant.
Séquence
Illustration ou accompagnement de
accompagnée de
l’image.
musique
-Enregistrement « live » : musique jouée et enregistrée
pendant le tournage, parfois sujet même du tournage.
Différentes catégories de musiques
- reprise : musique déjà existante puisée dans le répertoire classique ou actuel
♫ Exemple : Kill Bill (Bang Bang par Nancy Sinatra) Barry lindon, (Franz Schubert, Trio pour piano en en Mi mineur, Op.
100) 2001, l’odyssée de l’espace (Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss)
(Barry Lindon, extrait de la scène de jeu)
- bande originale : musique spécialement composée pour le film
♫ Exemple : Star Wars (La marche impériale, inspirée du Sacre du Printemps d’Igor Stravinski) / Indiana Jones (thème
principal de John Williams)
-Enregistrement « live » : musique jouée et enregistrée pendant le tournage, parfois sujet même du tournage.
♫ Exemple Autour de minuit de Bertrand Tavernier, musique de Herbie Hanckok
LE ROLE DE LA MUSIQUE
La musique de film ne se contente pas d’accompagner le générique de début ou de fin du film, elle est présente
tout au long de celui-ci, accompagnant les moments forts de l’action, renforçant la dimension de l’image, en
soutenant les phases d’émotion qui s’en dégagent, sollicitant sans cesse la sensibilité du spectateur.
1) La musique participe au récit
Du simple pianiste dans la salle obscure aux bandes originales spécialement composées, la musique est très vite
devenue une composante essentielle de la dramaturgie cinématographique.
Elle dépasse son rôle d'illustration pour apporter une dimension supplémentaire chargée de sens. Au-delà de son
apport esthétique, elle devient utile et participe au récit.
Audition 1 Les Dents de la mer de Steven Spielberg de John Williams
1. Quel est le tempo de cette musique ? Lent au début, les notes sont très espacées, puis le rythme
s’accélère
2. Quelle est la particularité de l’orchestration et de l’arrangement ?
C’est une orchestration symphonique. Le morceau commence dans le registre grave par des instruments à cordes
(violoncelles) et à vent (tubas). C’est une musique répétitive et obsessionnelle. La mélodie est basée sur deux
notes qui sont jouée de plus en plus rapidement et de plus en plus fort (accelerando et crescendo).
3. A quelle catégorie de musique de film appartient-elle ? C’est une musique originale écrite par John
Williams.
4. Quels sont les sentiments induits par cette musique ? L’angoisse, la peur, le suspens
5. En quoi participe-t-elle au récit ?
Elle transforme l'attente du spectateur en véritable angoisse. La musique induit plus de sentiment que l’image
elle-même. Sans même voir le requin on devine qu’il est présent. La musique de films d’horreur devient
symbolique et indispensable au genre.
2) La musique indissociable de l’image
La musique devient indissociable de l'image et nombreux sont les réalisateurs qui lui accordent une place de
choix. Les thèmes musicaux de certains films sont devenus de grands succès populaires: d' Il était une fois dans
l'Ouest (Ennio Morricone) ou la Marche impériale dans Star Wars (signée de John Williams) de Georges Lucas.
De nombreux cinéastes, et non des moindres, ont considéré que la musique était un langage à part entière dans
leurs films et qu’elle contribuait à la narration et à la dramaturgie de la fiction
La musique vient en appui de la narration, voire devient un protagoniste à part entière c « scènes
d'éloquence muette » où seules parlent les images et la musique
Des collaborations durables s'installent entre metteur en scène et compositeur qui partagent le même univers,
la même sensibilité
Extrait 1
Extrait 2
Extrait 3
Réalisateurs
Sergio Leone
Tim Burton
Steven Spielberg
Compositeurs
Ennio Morricone
Danny Elfman
John Williams
Films
Il était une fois dans l’ouest (1968)
Batman le défi (1989)
Indiana Jones (1981 – 2008)
Genre
Western / duel
fantastique
aventure
Que peut on dire de l’orchestration de chacun de ces morceaux ?
Il s’agit à chaque fois d’une musique orchestrale. Cela permet d’offrir une grande palette pour exprimer les
émotions et de magnifier les images. Cette observation met en avant l’héritage de la musique classique dans les
musiques de films.
Analyse de la scène du duel d’Il était une fois dans l’Ouest
http://www.youtube.com/watch?v=-oSjtNMB9uI
Image
1. Où se situe principalement l’action ?
2. Quel est le rythme du montage ?
3. Le montage enchaîne-t-il des plans courts ou longs ?
4. Quelle est l’action et comment est elle symbolisées ?
Musique
1. Quel est le tempo de cette musique ?
2. Quelle est l’orchestration ?
5. Quels bruitages se superposent sur la musique ?
7. De quel type de séquence musicale s’agit-il ?
Extérieur, canyon
Lent
Longs
Duel, alternance des plans notamment avec le GP
des regards
Lent
harmonica, guitare electrique puis violon et voix
vent au début et à la fin
séquence hyper musicalisée, la musique
Quelles conclusions peux-tu tirer de ces observations ?
On peut parler d’une scène « d’éloquence muette » : seules parlent les images et la musique.
La musique magnifie les images. Elle renforce la beauté des paysages.
L’instrumentation (guitare tremolo, harmonica et chœur), les nuances (crescendo puis decrescendo) et
le tempo lent renforcent le côté dramatique des images. Cela contribue à amplifier le suspens et
accompagne parfaitement l’alternance des plans de regards qui symbolisent le duel.
3) La musique comme sujet principal du film
Il existe de grandes catégories de films où la musique est le sujet principal :
-
les biopics (films biographiques qui racontent la vie et l’œuvre d’artistes connus) comme La
Môme (2007), consacré à Édith Piaf ou Ray (2004) consacré à Ray Charles)
-
certaines comédies musicales qui présentent des genres musicaux particuliers telles que The
Wall (rock progressif et psychédélique) ou The blues brothers (Rythm and Blues)
Analyse d’un extrait de Sound of Noise (2010): Money 4U Honey.
(Réalisation Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson) musique de Magnus Börjeson et Fred Avril)
Le film raconte l'histoire d'un groupe de six percussionnistes qui jouent illégalement de la musique en
se servant de la ville comme instrument. Sound of Noise fait suite à un court métrage sorti en
2001, Music for One Apartment and Six Drummers1, qui fonctionnait de la même. Dans Sound of
Noise, les musiciens jouent une pièce musicale dont le nom est Music for One City and Six Drummers,
en référence au court métrage.
Dans cette scène, on observe des musiciens qui utilisent les objets sonores de leur environnement
(une banque) pour créer et interpréter un morceau basé sur des percussions.
On les voit utiliser des tampons encreurs tapés sur des vitres et des bureaux, des billets qu’ils font
passer dans une déchiqueteuse, des pièces, des claviers d’ordinateurs, des boutons
d’appel,…L’agencement des sons et des rythmes donne naissance à une pièce de percussions entre
musique contemporaine et musique urbaine.
Il s’agit d’une séquence hyper musicalisée avec une réception acoustique (on voit la source
sonore).
Dans cette scène, l’action et la musique ne se différencient pas, le jeu d’acteur crée la musique
et inversement.