Raymond Dextreit Surmonter l`arthrite et les rhumatismes

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Raymond Dextreit Surmonter l`arthrite et les rhumatismes
Raymond Dextreit
Surmonter
l’arthrite et
les rhumatismes
Éditions Vivre en Harmonie
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31683 Labège Cedex
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Si quelques symptômes de diverses affections peuvent être décrits,
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EDITIONS « VIVRE EN HARMONIE »
© 1997 Raymond DEXTREIT
© 1997 VIVRE EN HARMONIE
Dépôt légal : mars1997
ISBN : 2-7155 - 0144-7
HISTOIRE D’UNE GUÉRISON
Après avoir connu les approches de l’infirmité, à peine passé
trente ans, il est bien agréable de se trouver valide et en pleine
possession de ses moyens après large franchissement du cap de la
soixantaine.
Quelques légères séquelles des déformations anciennes,
notamment un doigt encore marqué par la courbure en « coup
de vent » de la polyarthrite, viennent attester des antécédents
arthritiques.
Les misères passées s’oublient vite, et il faut un effort de
mémoire pour dresser la liste de toutes les incommodités et
troubles divers connus depuis l’enfance jusqu’à la rencontre des
méthodes naturelles de guérison et d’entretien de la santé.
Il serait d’un intérêt relatif de présenter des conclusions à
partir d’un cas, si ce cas n’était à l’image de tant d’autres, s’il
ne s’insérait pas lui-même dans un ensemble d’observations
s’étendant sur plus de quarante années.
Remontant le cours de celles-ci, on trouve de l’entérite, dès
la quatrième année, favorisée, sinon provoquée, par des cures
de jus de viande crue ; cela dans le but de remédier à un état
lymphatique, voire d’anémie latente. Laquelle entérite se com pliquait de constipation opiniâtre, de coliques extrêmement
violentes, apparaissant soudainement, rappelant les crises d’ap pendicite aiguë, et durant parfois plusieurs jours. La crise la plus
dure survint d’ailleurs après plusieurs mois de réforme alimen taire. Ce fut la dern i è re.
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S’il n’est pas agréable de souffrir d’eczéma, l’inconvénient est
encore accru lorsque celui-ci siège dans les oreilles, ainsi que c’était
le cas. Ne quittons pas la tête sans relever une conjonctivite réci divant à chaque baignade, une sinusite survenant plusieurs fois
par an et un commencement de surdité à peu près stoppé.
La déficience des fonctions hépatiques se manifestait, entre
autres, par une frilosité morbide, devenant intolérable après
chaque repas, et nécessitant le port de lainages en toutes sai sons ; des vomissements le matin, dès la mise en route, surtout
s’il était très tôt ; des hémorroïdes internes ; un sommeil lourd ;
des somnolences.
Sur le compte de cette carence du foie, il est possible d’ins crire une bronchite chronique, l’expérience nous ayant démon tré qu’il était vain de prétendre guérir une telle affection si l’on
ne fait pas le nécessaire pour rétablir un fonctionnement hépa tique normal. Cette bronchite survenait d’ailleurs à n’importe
quelle époque de l’année et résistait à tous les traitements médi camenteux.
Tout ceci n’était pas sans influencer fâcheusement système ner veux et psychisme. Apathie, psychasthénie, vo i re neurasthénie,
manque total de dynamisme, pessimisme allaient de pair avec des
sursauts nerveux, la nuit, des spasmes des paupières, des crises de
hoquet durant des heures (jusqu’à plus de 30 heures).
La tendance héréditaire au rhumatisme (côté paternel) et à
l’arthritisme (côté maternel) se manifestait par des douleurs
aux genoux, attribuées à la croissance dans l’enfance ; laquelle
« croissance » persistait encore passé trente ans. Ce que l’on bap tise trop souvent « crise de croissance » n’est bien souvent que la
manifestation précoce de l’ a rthritisme. Les douleurs s’installè rent ensuite dans un poignet, rendant difficile, et parfois même
impossible, l’usage de la main pendant plusieurs années ve r s
l’âge de 24-25 ans. Une épaule fut prise ensuite, l’ a rt i c u l a t i o n
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se bloquant partiellement, réduisant ainsi considérablement le
champ des activités. à tre n t e-t rois ans, les douleurs et craque ments au niveau des genoux conduisirent à l’abandon d’un
logement clair, au cinquième étage, et à l’installation dans un
re z-d e-chaussée où le soleil ne pouvait parvenir à filtrer.
De cette hérédité et de ses conséquences, notamment l’épais sissement du sang (hémogliase), l’influence sur le cœur se tra duisait par de l’arythmie et de violentes palpitations à l’effort.
Le squelette n’était pas à l’écart des répercussions de cet état
dégénératif. Omoplates saillantes, genoux et doigts déformés,
orteils en marteau (avec énormes cors très douloureux), scoliose,
etc.
Citons encore une tendance aux torticolis et lumbagos, avant
d’en finir de toutes ces misères avec les deux dern i è res. D’abord,
une furonculose avec anthrax à la nuque, puis furoncles au nez
et à divers endroits ; ensuite, une grande pelade totale, avec chute
complète de tous les cheveux et poils du corps.
Tout ceci n’est plus guère maintenant que souvenirs s’estom pant avec l’abandon d’un mode de vie aussi fertile en misères,
souffrances et incommodités de toutes sortes, ainsi que l’on a pu
en juger.
Le changement d’orientation conduisit vers une alimenta tion d’autant plus épurée que l’époque n’était guère favorable
aux excès alimentaires, fussent-ils végétariens. En effet, c’est en
pleine période de restrictions (durant la dernière guerre et l’oc cupation) que le végétarisme fut adopté.
Au début, ce fut même le végétalisme ; mais, étant donné la
limitation des aliments naturels de cette époque, il s’avéra
nécessaire de revenir aux laitages (beurre et fromage) et aux
œufs. Bien des années après, les laitages furent de nouveau à
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peu près abandonnés, puis repris par intermittence.
L’alimentation étant, depuis, composée de beaucoup de crudi tés (fruits et légumes), de céréales et légumes cuits, d’œufs (2 à
4 par semaine), d’un peu de fromage ou de yaourt.
A cette réforme alimentaire furent ajoutés l’absorption d’ar gile, des tisanes (pour le foie, surtout), le bain de siège froid et
des applications d’argile sur les endroits les plus touchés par
l’arthrite (épaule, notamment).
De mois en mois, puis d’année en année, l‘organisme revint
à des fonctions normales de défense et d’activité. Il n’est plus,
maintenant, que de continuer cette alimentation naturelle en
tenant compte des indications de l’organisme (goût ou dégoût) ;
celui-ci pouvant s’avérer le meilleur guide, une fois sorti des
déviations. Un organisme fonctionnant normalement doit
réagir à la moindre incartade. Il n’est donc que de suivre ses
indications.
Dans les pages suivantes seront décrites les principales
formes de l’arthrite et du rhumatisme, avec indications pour le
traitement, et le maintien d’une santé normale. Cette santé à
laquelle nous avons droit, mais qu’il nous faut gagner, ainsi
que l’a conquise l’auteur de cet ouvrage.
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VUE D’ENSEMBLE
L’ARTHRITISME
Si des réserves accueillent souvent une hypothèse d’insuffisance hépatique, ou d’engorgement du foie à l’origine
de divers troubles, lorsque ces manifestations ne sont pas
douloureuses, par contre l’évocation d’une diathèse arthritique est rarement mise en doute. Bien rares sont ceux de
nos contemporains qui ne souffrent d’une quelconque
atteinte par arthritisme, celui-ci pouvant revêtir des formes
multiples ayant pour origine commune un état héréditaire
d’intoxication et un sérieux ralentissement des fonctions de
nutrition déterminant un affaiblissement considérable des
défenses.
Dans des manifestations d’aspect aussi peu semblable
que le rhume des foins et les hémorroïdes, ou le torticolis
et la cellulite, on re t ro u ve, au départ, un processus morbide
identique : augmentation du taux de densité du sang
(hyperviscosité), du fait de la rétention des déchets du
métabolisme (métabolites et autres substances toxiques
(urée, acide urique, cholestérol, acétone, ammoniaque,
urate de sodium, acide oxybutirique, phosphates, acide
diacétique) ainsi que des résidus de l’activité cellulaire
(acides oxalique, lactique, etc. ).
On remarque la prédominance des déchets acides, ce
qui est justifié, d’une part, du fait de la transformation en
acides des excédents azotés en prove n a nce de l’alimentation,
d’autre part, des résidus acides de l’activité musculaire. A
part cela, on ne peut manquer d’ajouter les acides d’origine
directement alimentaire (de la viande, des légumineuses, de
l’alcool et des alcaloïdes, etc.). D’autres aliments — et l’on
retrouve parfois les mêmes — contiennent des purines,
génératrices d’acide urique ; par exemple : viandes et poissons, aliments frits, chocolat, café, etc.
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Cet état d’envahissement par l’acide urique et les autres
toxines est souvent décelable, avant même l’apparition des
troubles et réactions, par un cortège de petites taches de
l’œil ayant l’aspect de flocons neigeux.
La perturbation de la flore digestive normale est également un point commun à toutes les manifestations arthritiques. Certaines bactéries intestinales peuvent détruire une
importante quantité d’acide urique. Si la variété microbienne intéressée est déficitaire, cette purinolyse intestinale
ne peut s’accomplir. Aussi, a-t-on pu dire et écrire avec raison que « la mort est dans l’intestin ». La plupart des médicaments prescrits lors des manifestations arthritiques portent justement le trouble dans la flore intestinale, provoquant ainsi un affaiblissement des fonctions de défense
devant s’exercer contre le mal qu’ils sont censés guérir. C’est
ainsi que le remède classique du rhumatisme, le salicylate
de soude, est bactériostatique et, à ce titre, s’oppose à la
reproduction des bactéries, y compris celles qui assurent la
purinolyse précitée.
Les remèdes plus récents, tels la cortisone et ses dérivés,
exercent la même désastreuse influence sur la flore commensale, et bien d’ a u t res méfaits dans différentes directions.
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MANIFESTATIONS
ARTHRITIQUES DIRECTES
Arthroses (atteinte chronique des articulations) : des
vertèbres du cou (cervicarthrose), de l’épaule (arthrose scapulo-humérale), de la colonne vertébrale (discarthrose), de
la hanche (coxarthrose, ou coxarthrite, ou arthrite sèche de
la hanche, ou rhumatisme chronique de la hanche), du
genou (gonart h rose), du pouce (rizart h rose). Art h r i t e s
aiguës. Rhumatisme infectieux. Rhumatisme allergique.
Rhumatisme articulaire aigu. Rhumatisme vertébral.
Rhumatisme des tissus mous (rhumatisme musculaire
ou tendineux, arthrite rhumatismale, torticolis, tendinites,
lumbagos, sciatiques et névrites, etc.). Goutte.
Périarthrites (périarthrite scapulo-humérale, etc.).
Polyarthrite chronique évolutive.
Maladie de Bouillaud. Maladie de Dupuytren. Chorée
(rhumatisme du cerveau). Crampes de l’écrivain.
Douleurs dites « de croissance ». Hernie discale. Angines.
Paralysies. Pyorrhée alvéolaire (arthrite dentaire).
Rachitisme. Cellulite. Maladie de Parkinson.
MANIFESTATIONS
ARTHRITIQUES INDIRECTES
(diathèse arthritique)
Eczéma, Rhume des foins, Coryza, Psoriasis, Prurit anal
ou vaginal, Urticaire, Conjonctivite, Kystes et Fibromes,
Hypert rophie prostatique, Stérilité (certaines formes),
Obésité ou Maigreur exc e s s i ve, Calvitie, Bronchites,
Déséquilibre nerveux, Migraines, Hémorroïdes, Insuffisance
cardiaque, Tendance à toutes scléroses (organes, vaisseaux,
etc.), Tuberculose, Diabète, Cancer.
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LE FOIE ARTHRITIQUE
On peut faire le rapprochement entre la précédente liste
et celle des conséquences indirectes de l’insuffisance hépatique de notre ouvrage « Le Foie, cet organe vital ». On
peut faire le même rapprochement entre toutes les manifestations arthritiques et celles qui ont pour origine une
perturbation des fonctions hépatiques. C’est que, dans le
terrain arthritique, le foie est nettement déficient.
D’origine héréditaire, cette déficience est accentuée par une
alimentation incorrecte et des traitements brutaux (vaccins,
piqûres, etc.). Ce qui est héréditaire, c’est la transmission
des facteurs physiologiques et biologiques et des réserves
vitales (on a remarqué que les enfants aux yeux bleus
étaient moins sujets au rhumatisme que ceux aux yeux
bruns ou gris). Si les facteurs sont troublés à la transmission
et les réserves épuisées en partie, le départ est difficile ; la
moindre erreur d’alimentation ou de comportement accentuera le déséquilibre initial. Les troubles de la santé étant
surtout le fait de déviation, de ralentissement ou même
d’arrêt de certaines fonctions. Cela se signale par la modification des réactions du système nerveux (insomnies,
pertes de mémoire, irritabilité, diminution ou exagération
de la sensibilité, maux de tête, troubles réflexes, etc.).
Il est à remarquer que le prélude à une crise aiguë d’arthrite, de rhumatisme ou de goutte offre les plus grandes analogies avec la classique crise de foie : diarrhée ou constipation,
urines colorées, frissons, fatigue générale, teint pâle, langue
chargée, nausées et vomissements, hémorroïdes, palpitations,
essoufflement, courbature, frilosité, sommeil agité, etc.
Le foie arthritique ne parvient pas à neutraliser tous les
déchets ; sa production de substances protectrices est déficitaire ; il assure imparfaitement la transformation et la synthèse des éléments nutritifs (lorsqu’il s’agit de certaines pro— 10 —
téines, cela peut devenir catastrophique, leur dégradation
imparfaite pouvant donner naissance aux plus dangereux
poisons). Ces poisons sont à l’origine des troubles allergiques, donc, en réalité, des troubles d’intoxication par
suite de défaillance des fonctions du foie arthritique.
LA DOULEUR
La plupart des manifestations rhumatismales ou arthritiques sont très douloureuses, généralement du fait de la
contraction musculaire provoquée par une asphyxie locale
des tissus, la circulation étant considérablement ralentie.
Ce ralentissement provient de la surcharge du sang et de
certaines inhibitions nerveuses d’origine toxique. Il en
résulte alors un appauvrissement du sang et des tissus en
oxygène, d’où le soulagement apporté par les révulsions, les
massages et frictions qui activent la circulation en précipitant l’acheminement des déchets vers les émonctoires.
Le refroidissement prolongé peut être, parfois, à l’origine d’une crise rhumatismale, par suite du blocage des capillaires ; soit réduction, à la fois, des apports et des éliminations. Des spasmes peuvent survenir également par ralentissement de la circulation, donc de la nutrition.
Les crampes peuvent être dues aussi à l’accumulation
des toxines musculaires dans les tissus. Ces toxines se
retrouvent aussi comme cause des courbatures après des
exercices inhabituels. Un sujet désintoxiqué n’est pas soumis à ces courbatures, même après un travail intense.
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LES REMèDES MÉDICAMENTEUX
Le remède classique du rhumatisme est le salicylate de
soude. Un de ses inconvénients a été précédemment signalé ;
mais il en est d’autres : d’abord, il fatigue l’organisme, et
tout particulièrement les reins qui doivent l’éliminer ; cet
acide peut provoquer de l’acidocétose (production d’acétone
et autres acides). Du fait qu’il acidifie les humeurs, il met
ainsi l’organisme en état de moindre défense en cas de phénomènes infectieux Il surmène le foie et peut provoquer
divers troubles hépatiques (nausées, vertiges), ou circulatoires (bourdonnements d’oreilles, notamment). Un autre
grand défaut du salicylate est de s’opposer à la formation de
la prothrombine (proferment de la coagulation normale du
sang). C’est donc un agent prédisposant aux hémorragies.
Ne citons que pour mémoire l’aspirine, dont il est fait
un usage colossal dans le monde entier, bien qu’elle irrite
les muqueuses et l’estomac et fatigue foie et reins.
Les traitements par les sels d’or ont connu une grande
vogue, et pourtant, ces sels sont très toxiques. Que d’ulcères gastriques, de lésions rénales ou hépatiques n’ont pas
d’autre origine qu’un tel traitement !
Leur toxicité étant bien reconnue, les sels d’or sont parfois remplacés par les sels de cuivre, moins toxiques, mais
moins efficaces en ce qui concerne la sédation des douleurs
rhumatismales.
Actuellement, c’est la Cortisone et l’A.C.T.H. qui sont
à la mode, mais les résultats ne semblent pas enthousiasmer
tous les médecins. La cortisone est une sécrétion normale
des glandes surrénales, l’A.C.T.H., sécrétion hypophysaire,
étant l’agent provoquant la sécrétion surrénalienne. Les
sécrétions glandulaires du rhumatisant étant déficitaires, on
les supplée par l’introduction de ces hormones animales (la
cortisone est extraite d’un acide de la bile du bœuf ). Un
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traitement prolongé peut aboutir à l’atrophie totale des surrénales, donc à une carence complète en cortisone nature l l e.
Cela est dramatique, le traitement à la cortisone ne pouvant être poursuivi en raison de sa toxicité. En effet, les
hormones modifient très dangereusement le métabolisme
qu’elles troublent profondément. Il peut s’ensuivre des
manifestions diabétiques. La cortisone provoque également
de l’hyperchlorhydrie, d’où risques importants d’ulcères
gastriques. La destruction de la prothrombine, comme avec
le salicylate, est à l’origine d’hémorragies.
Ces traitements sont doublement onéreux, par
eux-mêmes et par les séquelles qu’ils laissent subsister (à
l’arrêt du traitement, les douleurs, enflures, etc., reparaissent et cèdent moins aisément devant un autre traitement).
UNE MALADIE UNIQUE
A part les manifestations rhumatismales aiguës, lesquelles s’accompagnent de fièvre, et souvent de troubles
cardiaques, les autres phénomènes arthritiques se confondent, tout au moins dans les termes.
Les arthrites sont plus spécialement des affections
inflammatoires des articulations. Les lésions de la synoviale
(bourse contenant la synovie, lubrifiant des articulations)
gagnent les cartilages, puis les os, et peuvent aboutir à la
déformation, à l’ankylose.
Avec l’inflammation synoviale, du liquide peut s’accumuler dans la cavité articulaire et dilater la bourse séreuse,
entraînant une enflure ; c’est l’hydarthrose. On peut alors
sentir nettement la séreuse qui est repoussée en avant par
suite de cet épanchement. Si l’épanchement est sanguin —
ce qui arrive en cas de fracture de la rotule — c’est l’hémarthrose.
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La diminution de la sécrétion synoviale provoque des
douleurs et les craquements de l’arthrite sèche.
L’arthrite peut revêtir une forme tuberculeuse localisée
sur les extrémités articulaires ou sur la synoviale. La coxalgie en est une des variétés. Alors apparaissent douleur et
boiterie, puis limitation de certains mouvements et déformation des os du bassin. La suppuration intervient le plus
généralement au creux de l’aine, des fistules pouvant persister. L’abcès froid parvient à détruire la tête du fémur qui
abandonne alors son logement, ce qui détermine la luxation pathologique. Localisée au genou, l’arthrite tuberculeuse forme la tumeur blanche ; aux vertèbres, c’est la spondylite tuberculeuse, ou mal de Pott.
Les arthroses sont surtout des manifestations de la dégénérescence affectant les mêmes régions que l’ a rthrite, processus inflammatoire. Alors que les arthrites peuvent affecter des
sujets très jeunes, les art h roses n’apparaissent, le plus généralement, que pendant la seconde moitié de la vie. Elles sont
caractérisées par le processus de dégénérescence du cartilage,
aboutissant à l’usure prématurée et progressive des extrémités
osseuses.
On appelle généralement rhumatisme la manifestation
aiguë de l’ a rthrite ou de l’ a rt h rose. On re t ro u ve r a i t ,
paraît-il, un virus à l’origine de la crise rhumatismale. Cette
théorie des virus est d’ailleurs battue en brèche à la suite de
nombreux travaux scientifiques. En effet, on a observé,
dans chaque cellule, des embryons de virus (provirus) qui
ne deviennent virulents que sous l’effet d’une excitation
quelconque : intoxication alimentaire, musculaire, médicamenteuse, etc. Cette excitation peut être provoquée aussi
par le contact avec d’autres germes pathogènes venant du
dedans (endogènes) ou du dehors (exogènes). C’est
d’ailleurs ainsi qu’il faut comprendre le phénomène dit
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« contagion ». Une maladie ne s’introduit pas dans l’organisme, mais peut résulter de l’ a c t i vation des germes
embryonnaires saprophytes (hôtes normaux de l’organisme). Les troubles peuvent aussi avoir pour départ des perturbations portées dans cette flore normale, protectrice, qui
devient nocive (pathogène) si certains de ses constituants
ont été détruits par des substances étrangères (antiseptiques, antibiotiques, etc.). Les variétés survivantes peuvent
alors proliférer et devenir virulentes.
D’autre part, les toxines issues d’un défaut dans la transformation des protéines ne trouvent plus les agents neutralisants de la flore bactérienne normale ; elles investissent
alors les régions faibles ou prédisposées.
Arthrite et rhumatisme résultent donc bien d’une perturbation de l’organisation cellulaire. Il s’ensuit un ralentissement nutritif préludant à un état carenciel, parallèlement
aux surcharges toxiques résultant de la défaillance des
organes d’élimination ainsi que de l’inflammation permanente des véhicules et canaux sanguins, par suite de la présence, dans le sang, de toxines protidiques et autres débris
cellulaires. Ces déchets peuvent provenir, notamment, de la
destruction microbienne par les antiseptiques et antibiotiques, ou d’un métabolisme défectueux ; l’autolyse des cellules donne également naissance à des substances toxiques
devant normalement être évacuées très rapidement.
La digestion peut donner lieu, parfois, à des fermentations secondaires (nocives) à côté des fermentations principales, nécessaires à la transformation des éléments nutritifs.
Ces fermentations secondaires surviennent lorsque l’alimentation est mal adaptée, antinaturelle, ou quand les
fonctions hépatiques déficientes ne permettent pas la transformation correcte des produits de la digestion ; des poisons peuvent en résulter, même si les aliments sont sains.
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Amenant un surcroît d’acides aminés et de substances protéiques dans le sang, tout excès alimentaire est non seulement inutile, mais très dangereux.
La fatigue peut être aussi à l’origine de manifestations
rhumatismales, déclenchées par un déficit important en
oxygène et en glycogène, ou un excès d’acide lactique, oxalique, etc.
QUE FAIRE ?
La marque de l’ a rthritisme étant l’encrassement de l’organisme, notamment par accumulation de nombreux déchets
acides, il s’ensuit qu’il est primordial de s’abstenir rigoureusement de tout aliment générateur d’acides ou contenant des
poisons acidifiants tels que les purines, ptomaïnes, etc. On
comprend tout de suite que toutes les viandes sont à proscrire sans rémission, de même que l’alcool et les alcaloïdes. La
poursuite d’habitudes alimentaires néfastes pourrait avoir les
plus redoutables conséquences ; après avoir causé l’inflammation des articulations et des parties annexes, et parfois des
lésions osseuses, cartilagineuses, musculaires, tendineuses,
etc., les cristaux d’urate de sodium, d’acide urique ou ox alique, les chlorures vont attaquer les reins et y provoquer une
néphrite avec lésion ou s’y concrétiser en calculs difficiles à
résoudre. L’accumulation de ces substances toxiques peut
amoindrir les facultés éliminatrices du rein, nuire à la perméabilité de son filtre et aboutir à l’albuminurie et autres
graves troubles.
Rien n’est plus favorable que le jus de citron fraîchement exprimé pour résoudre les concrétions uratiques des
articulations et des tissus. La cure devra être menée en
tenant compte des possibilités d’accoutumance. Il est possible d’atteindre 10 citrons et plus, chaque jour, mais 4 à
6 citrons permettent déjà un bon drainage.
— 16 —
Étant donné la présence d’acide oxalique dans les résidus d’activité musculaire ou de dégradation de certains éléments nutritifs, il est parfois conseillé de s’abstenir des aliments renfermant cet acide (oseille, notamment). Nous
devons attirer l’attention sur le fait qu’il y a un monde entre
un acide végétal organique et un acide minéral de désassimilation ; l’un est assimilable et voisine avec sa contrepartie alcaline, alors que le second est usé et doit être absolument éliminé au plus tôt.
Le jeu du muscle conduisant encore à la production
d’acide lactique, le problème peut aussi se trouver posé de
savoir si le lait caillé peut être utilisé. Là encore, il faut
savoir faire la distinction entre l’acide lactique neuf du lait
caillé ou du yaourt et celui, usé, provenant d’une désassimilation. D’autre part, lait caillé et yaourt sont des éléments favorables à l’entretien ou à la reconstitution d’une
flore intestinale normale, comprenant notamment les bactéries assurant la neutralisation des purines (purinolyse). A
ce titre, ils sont précieux, mais seulement si l’alimentation
est végétarienne, donc à prédominance de générateurs de
bases ; sinon, ils risquent d’accroître le danger d’acidification des humeurs.
La salubrité des intestins exige la présence de soufre
(naturel) pour assurer la neutralisation des poisons résultant de la dégradation de certaines protéines. Encore
qu’avec l’alimentation végétarienne, la production de ces
poisons vienne progressivement à se tarir ; il faut compter
qu’ils subsistent pendant un laps de temps plus ou moins
long (selon que le foie reprend plus ou moins vite ses activités normales). Il est donc prudent de donner la plus grande importance à l’ail, à l’oignon, au chou...
Il n’est pas de manifestation d’encombrement sans
déminéralisation. Cela s’admet très bien quand on sait que
la désassimilation précède l’assimilation. Si la désassimilation est imparfaite, ce qui est le cas dans l’arthritisme, l’as— 17 —
similation l’est également. Il suffit donc d’accélérer les éliminations pour amorcer la reminéralisation. Toutefois, il
sera sage de favoriser celle-ci en faisant la plus large place
aux végétaux crus et frais (fruits et légumes) et aux céréales
(blé germé, pain complet, orge mondé, riz complet, couscous, millet, avoine, seigle, sarrasin en farine ou en grains
mondés). Des cures de jus de légumes (carotte, chou, navet,
etc.) permettent l’absorption d’éléments reconstitutifs avec
le moindre effort préalable de l’organisme.
La présence de corps toxique rend certains aliments particulièrement dangereux pour les arthritiques. Non seulement par les risques d’encrassement qu’ils lui font courir,
mais aussi par le gaspillage de substances minérales qu’ils
provoquent. C’est ainsi qu’un des produits de dégradation
de la cellule animale, l’indol, doit être neutralisé à grand
renfort de soufre. L’organisme doit donc puiser dans ses
propres réserves, et, quand on connaît le rôle du soufre
dans la fixation du calcium, on se rend compte que cette
utilisation de soufre à des fins de salubrité est catastrophique pour la nutrition, en général, et la calcification, en
particulier.
Prescrire des médicaments contenant du soufre ne ferait
qu’ajouter aux erreurs. Prétendre combler les carences par
des surcroîts alimentaires ou curatifs est commettre la faute
la plus grossière et la plus dangereuse ; la compréhension de
ce qui a été dit précédemment éloignera des aberrations de
ce genre. Un organisme fatigué doit être alimenté légèrement. C’est seulement à ce prix qu’il est possible d’envisager un rétablissement durable.
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TRAITEMENTS NATURELS
RHUMATISME CHRONIQUE
La présence de substances toxiques au voisinage des articulations provoque le blocage des capillaires, d’où, à la fois,
accumulation des résidus du métabolisme et entrave à l’apport d’éléments nutritifs et d’oxygène. Il en résulte un état
inflammatoire, puis des lésions du cartilage, ensuite de l’os
et des parties voisines. Un tissu fibreux remplacera le cartilage détruit (lequel ne peut se régénérer que partiellement,
et seulement sous l’influence de l’argile). La modification
des surfaces articulaires limite les mouvements, en même
temps que l’inflammation, l’épaississement et l’hypertrophie de la poche synoviale, avec augmentation du liquide
sécrété, provoquent la distension de l’ a rticulation où
séjourne ce liquide (hydarthrose).
Gagnés par l’inflammation, les ligaments ne maintiennent plus correctement les parties en place ; celles-ci peuvent se déplacer (luxation). Les tendons peuvent se calcifier,
durcir et perdre ainsi de leur souplesse. Comme dans le
rhumatisme aigu, il y a risque d’ankylose par soudure des
os. D’autre part, des protubérances (nodules) peuvent
apparaître sur le trajet du tendon d’un doigt.
Toutes les formes de l’ a rthrite ou du rhumatisme ont ceci
de commun, c’est qu’elles se manifestent toujours par une
contracture, laquelle est, pour une grande part, à l’origine de
la douleur. Aussi, est-il parfois nécessaire de faire intervenir les
« fomentations » : tremper une serviette dans de l’eau très
chaude (presque bouillante) ; la tordre et l’appliquer, pliée en
huit, sur la région douloureuse, à la limite de ce qui est supporté en fait de chaleur. Renouveler toutes les deux ou trois
minutes (il faut donc deux serviettes en service), pendant
vingt à trente minutes. Ces pratiques ont pour but de provoquer la sédation de la douleur par décontracture.
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En complément du traitement de fond, lequel comporte, naturellement, une réforme stricte de l’alimentation, un
bon drainage du foie par un mélange de plantes approprié
et celui des reins par une cure d’aubier de Tilleul sauvage
(40 g dans un litre d’eau ; bouillir pour réduire aux trois
quarts ; boire en un ou deux jours, à volonté), les cataplasmes d’argile sur les endroits les plus spécialement affectés se révèlent comme un remède efficace, irremplaçable.
Les applications peuvent être prolongées plusieurs heures
chacune ; le plus souvent, les cataplasmes seront appliqués
le soir, au coucher, et laissés toute la nuit en place. L’argile
doit être mise à même la peau, et bien y adhérer ; recouvrir
d’un tissu épais, si l’on craint le refroidissement, puis maintenir en place avec une bande Velpeau, une ceinture de flanelle, etc.
Pour le cas (très rare) où l’argile ne serait pas bien supportée, refroidirait, énerverait..., en remplacer les applications par celles de feuilles de chou cru, écrasées sommairement au rouleau à pâtisserie, trois couches superposées.
Compléter avec des frictions d’huile camphrée et ail
(deux parties d’huile camphrée pour une d’ail râpé ou passé
au « press’ail »).
Précipiter les éliminations au niveau des reins par l’application, sur cette région, du cataplasme de son-feuilles de
lierre ou son-feuilles de chou-oignons, indiqué pour le rhumatisme articulaire aigu.
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