panorama audiovisuel au bresil dec 2011

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panorama audiovisuel au bresil dec 2011
PANORAMA AUDIOVISUEL BRESIL
Décembre 2011
1. TELEVISION
Au contraire de la France, la télévision au Brésil est née privée : le secteur public n’a jamais
réellement pu y imposer une présence significative.
La plus grande chaîne hertzienne du pays, Globo, est l’un des plus grands groupes
médiatiques d’Amérique Latine. Elle draine encore aujourd’hui 52% de l’audience prime-time et
75% des recettes publicitaires grâce notamment aux produits phares de la chaîne : les telenovelas,
qui s’exportent vers plus de cent pays à travers le monde. Les Organizações Globo possèdent, en
outre, une autre chaîne gratuite (Canal Futura) ainsi que vingt-six autres chaînes payantes diffusées
via câble ou satellite.
L’Eglise Universelle du Royaume de Dieu et son fondateur Edir Macedo possèdent la
deuxième plus grande chaîne hertzienne du pays (TV Record) dont l’audience est de 21 % en 2009
(loin derrière les 44% de Globo). SBT est la troisième chaîne hertzienne avec 19 % d’audience.
La chaîne publique nationale, TV Brasil, créée en 2007, a une audience encore très
minoritaire. Elle a lancé en mai 2010 TV Brasil International avec l’objectif de diffuser en Afrique,
Europe et Amérique. TV Cultura est la deuxième chaîne publique importante au Brésil.
90 % des programmes montrés sur les chaînes hertziennes sont nationaux. Les films
projetés sont américains (80%) ou brésiliens (14%) et les séries américaines (79%) ou brésiliennes
(16,5%).
Le taux de pénétration de la
télévision payante est en croissance mais
reste encore faible. Apparue en 1991 au
Brésil, le nombre d’abonnés à la télévision
payante dans ce pays a atteint 12,1
millions en octobre 2011 (+29,5% par rapport
à 2010). Ces taux de pénétration sont
inférieurs à ceux du reste de l’Amérique
Latine, notamment en raison du prix encore
très élevé des abonnements au Brésil et de la
restriction par Anatel, l’Agence Nationale des
Télécommunication,
du
nombre
de
prestataires de télévision payante, restriction
qui a été abolie le 20 novembre 2011.
Prestataires de Service de télévision payante, par
technologie
Le 12 septembre 2011, la loi
Source : Panorama des services de TV payante, Anatel,
12.485 a modifié les règles du marché de la
Septembre 2011
télévision payante au Brésil. Cette nouvelle
loi devrait dynamiser la production locale et offrir de nouvelles perspectives aux entreprises
françaises. Elle ouvre le marché de la télévision payante aux entreprises de télécommunication,
y compris étrangères et va permettre un investissement potentiel d’environ 300 €M des entreprises
de télécommunication vers le secteur de la production audiovisuelle brésilienne (via le paiement de la
taxe Condecine et de la taxe du Fond de Fiscalisation des Télécommunications). Le groupe Vivendi a
notamment déjà acheté l’entreprise brésilienne GVT et vient d’annoncer son offre dans le domaine de
la télévision payante (GVT TV) qui propose du contenu HD dans son offre de base. GVT veut donc
concurrencer dans ce secteur les concurrents actuels qui sont Net (câble, 39,8% du marché), Sky
(satellite, 28,8% du marché), Embratel (satellite, 13,9 % du marché), Telefonica (satellite, 6,1 %) et Oi
TV (câble et satellite, 3,5% du marché). Ces évolutions permettent d’envisager une croissance du
marché de 32% d’ici 2015. La nouvelle loi va par ailleurs permettre de renforcer le secteur audiovisuel
brésilien, puisqu’elle crée des quotas de contenus nationaux sur les chaînes et les bouquets.
PANORAMA AUDIOVISUEL BRESIL - Décembre 2011
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La télévision numérique progresse au Brésil. La première transmission de signaux en
haute définition a été effectuée à São Paulo le 2 décembre 2007. En octobre 2011, la technologie est
présente dans 480 villes et couvre potentiellement 87,7 M de personnes (soit 45,9% de la population
brésilienne) et 30,7 M de domiciles. On estime que tout le Brésil sera couvert par le signal numérique
de télévision d’ici 5 ans (l’arrêt de la diffusion de la télévision analogique est prévu pour
décembre 2016). Il existe cependant différents obstacles qui freinent la TV numérique: la lente
croissance du nombre d'usagers, le prix de la setup box, la programmation, la qualité de couverture et
la faible interactivité. Entre janvier et septembre 2011, 6,845 M de TVs LCD ont été vendues, contre
5.652 M en 2010. La télévision numérique suscite, en raison de l’interactivité qu’elle va permettre, un
grand intérêt des télévisions publiques qui souhaitent qu’elle permette le développement de nouveaux
contenus éducatifs, l’amélioration de l’éducation de la population étant une priorité pour le Brésil.
L’ISDB-T (la norme nippo-brésilienne) a été adoptée comme au Pérou, en Argentine, au Chili,
Venezuela, Equateur, Costa Rica, Paraguay, Bolivie et Philippines, et couvre une région de 550 M
d’habitants.
Le gouvernement soutient l’exportation des programmes audiovisuels brésiliens. La
création d’ABPI-TV (l’Association Brésilienne des Producteurs Indépendants de Télévision) en 1999
(équivalent de TVFI) a permis une présence consolidée du Brésil sur les marchés internationaux
(MIPCOM, MIPTV, BANFF..). Ancine (le CNC brésilien) signe des accords de coproduction dans le
domaine télévisuel (notamment avec l’Allemagne, le Portugal, le Canada) et souhaiterait pouvoir faire
de même avec la France.
La présence des programmes de télévision français est limitée mais connaît un essor
considérable. D’après TVFI, les ventes de programmes français représentaient environ 2 M d’euros
en 2010 (soit une croissance de 400 % par rapport à 2009). La télévision payante offre actuellement
essentiellement des contenus américains et nationaux (avec une force importante des chaînes de
Globo) mais la demande existe pour des contenus différents et de qualité, d’autres provenances
géographiques. Les programmes recherchés par les Brésiliens sont principalement les séries
d’animation préscolaires et les documentaires éducatifs, les programmes HD alors que la vente de
fiction demeure difficile. Les montants proposés sont assez faibles et les programmes français doivent
compter sur la domination exercée par les réseaux de chaînes américains et une production locale
florissante. Les taxes prélevées sur les programmes audiovisuels étrangers (Condecine) sont environ
50% plus importantes que celles appliquées sur les programmes nationaux. Les programmes français
sont essentiellement présents sur différentes chaînes payantes (Telecine, HBO, TV5 Monde,
Eurochannel et certaines chaînes de Globosat) et sur les grandes chaînes publiques ou culturelles
(TV Brasil, TV Cultura).
Si la nouvelle loi 12.485 doit bénéficier à la production audiovisuelle brésilienne, l’industrie
française pourra certainement profiter de la croissance globale du marché dans les prochaines
années. En dehors de la vente de programmes, la pénétration française dans ce marché passera
sans doute par la prise de participation dans des sociétés de production brésiliennes, par des
coproductions (non officielles car il n’existe pas encore d’accord de coproduction télévisuelle entre les
deux pays), par des ventes de format et par la capacité éventuellement à offrir des chaînes ou
bouquets de chaînes alternatifs.
En ce qui concerne l’AEF, en septembre 2011, TV5MONDE avait environ 1.748.638
abonnés. La chaîne est présente sur les principaux opérateurs du câble et du satellite Le taux de
pénétration de TV5 Monde est de 14,7 %, ce qui représente un recul important par rapport aux
chiffres de l’année dernière à la même époque (21% de part de marché en septembre 2010). TV5
Monde est une chaîne bien implantée au Brésil et reconnue. Elle est présente chez tous les
opérateurs, même les plus récents, mais pas sur l’offre basique. La chaîne est sur l’offre
internationale chez les opérateurs Net, Sky, Telefonica et Sim TV ; sur l’offre familiale chez Sky et
Embratel ; à la carte chez Oi TV ou sur l’offre HD chez GVT. Le recul de la chaîne est dû à son
déplacement vers des offres plus sélectives, qui ont moins d’abonnés. Par ailleurs, la nouvelle loi
12.485 devrait avoir de graves conséquences pour TV5Monde au Brésil. TV5 Monde devra très
probablement retirer son sous-titrage ou diffuser 3h30 de programmation brésilienne par
semaine pour la respecter. La suppression du sous-titrage signifierait une forte baisse d’audience et
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la programmation de contenus brésiliens engendrerait des coûts importants. Pour autant, cela pourra
être l’occasion d’offrir au public brésilien des contenus plus proches de ses attentes.
La chaîne France 24 est présente en Amérique Latine (signal en français) depuis juillet 2010
à travers le satellite Intelstat 9. Pour l’instant, le signal n’a pas été repris par les opérateurs
brésiliens du câble ou du satellite, en raison de problèmes de capacité. Les bouquets brésiliens
offrant déjà de nombreuses chaînes d’information 24h/24 aussi bien brésiliennes (Globonews,
Recordnews) qu’internationales (BBC, CNN, CNN en espagnol et Euronews de façon très
minoritaire.), France 24 ne représente par une offre différentielle pour les opérateurs, et même si
la ligne éditoriale de TV5 Monde est tout à fait différente, les opérateurs considèrent que TV5Monde
constitue déjà une présence française suffisante sur leur bouquet. Les opportunités de France 24 se
situent sur d’autres vecteurs : Internet (en faisant connaître le site et en créant des partenariats
avec des sites importants brésiliens) et portables. France 24 est d’ailleurs déjà présente gratuitement
sur les portables Tim.
2. RADIO
Il existe presque 9.000 radios au Brésil et 88,1% des domiciles brésiliens ont une
radio. D’après l’Institut brésilien de statistiques, l’IBOPE, l’audience de la radio a augmenté de 10%
depuis 2003. L’Internet a un rôle important pour la redéfinition de la radio. Les réseaux sociaux
comme Twitter et Facebook permettent une nouvelle interaction avec le public, la radio est disponible
aussi depuis le portable. Le Brésil étudie également un standard pour la radio numérique. Deux
propositions sont étudiées actuellement : le standard américain IBOC et le standard européen DRM.
RFI diffuse moins de contenus portugais que par le passé. La chaîne de radio propose
actuellement 6h de programme en portugais par semaine, contre 12h en 2008. Soulignons
cependant l’effort des journalistes au niveau éditorial pour faire des programmes, certes plus courts,
mais de grande qualité. La chaîne a fait de grands efforts pour s’adapter au nouveau contexte
technologique. RFI utilise à présent trois moyens d’acheminement pour mettre ses contenus audio à
disposition de ses radios partenaires FM et AM, ainsi que de ses opérateurs partenaires tels que les
bouquets câblés et DTH, et les plateformes Internet (de distribution ou grand public par abonnement) :
via satellite, via Internet et par téléphone.
Par internet, des reprises en direct ou en différé peuvent être faites par les radios
partenaires. Par ailleurs, RFI distribue des contenus à travers l’Agence Radioweb qui met à
disposition des contenus de RFI en portugais à 2000 radios dans tout le Brésil. Une vingtaine de flux
Internet en différentes langues sont disponibles 24h / 24 pour des reprises en direct moyennant des
adresses URL dédiées. Par téléphone, des bulletins spéciaux sont envoyés à cinq radios partenaires
importantes notamment CBN, la radio tout info du groupe Globo et Globonews, la chaîne TV d’info du
Groupe Globo. La chaîne est présente sur Net Serviços, le principal opérateur du câble (diffusion
24h/24 en français et portugais dans les 40 principales villes brésiliennes) et sur SKY, le principal
opérateur satellite (diffusion 24h/24 en français et portugais).
24 radios partenaires brésiliennes diffusent des programmes de RFI en portugais au
Brésil sur leurs fréquences FM et OM moyennant des accords directs avec RFI. Ces radios accèdent
aux programmes de RFI notamment par satellite mais certaines le font déjà en utilisant les flux
Internet ; le nombre de ces dernières va certainement augmenter dans le futur. Enfin certaines de ces
radios partenaires (comme cela est le cas du groupe CBN, les radios du groupe EBC et de Radio
Bandeirantes de Porto Alegre) diffusent en même temps des bulletins spéciaux reçus par téléphone.
Désormais, les radios partenaires de RFI ont la possibilité de signer un accord en ligne avec RFI sur
le site Internet http://www.rfi.fr/radiospartenaires/?lang=pt. Toutes les anciennes radios partenaires
doivent se réabonner aux programmes de RFI (via satellite + banque de programmes) sur ce nouveau
site. RFI n’a pas de relais FM diffusant RFI 24h / 24 au Brésil.
PANORAMA AUDIOVISUEL BRESIL - Décembre 2011
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3. CINEMA
Peu de brésiliens vont au cinéma : en 2009, 82% des brésiliens disent n’y être jamais
allé, notamment en raison du faible nombre de salles et du prix élevé du billet.
Le Brésil a un parc de salles faible qui se numérise rapidement : 676 salles et 2.233
écrans en 2010, pour presque 200 M d’habitants. 10 % du parc était équipé en 3D en 2010, 17% en
2011. Coexistent au Brésil deux systèmes de projection numérique : la projection au standard DCI
(avec actuellement 450 salles, soit 20% du réseau) et le système AUWE, dénommé auparavant Rain
(format MPEG4) qui équipe, depuis 2002, 160 salles dans le pays.
Ancine (le CNC brésilien), qui avait lancé en 2010 le programme « le cinéma près de chez
vous » avec un fonds de 220 M d’euros pour soutenir la création de 400 nouvelles salles dans les
villes qui n’en disposent pas encore et appuyer la digitalisation des salles, a annoncé en décembre
2011 la création en 2012 d’un fonds destiné à la transformation des équipements des salles, afin de
faciliter le passage de l’argentique au numérique. Les circuits de distribution nationaux tentent de
s’organiser pour faciliter le processus mais les résultats ne sont pas encore notables. Tandis que
parmi les grands distributeurs internationaux, Cinépolis, principal exploitant d’Amérique latine, arrivé
au Brésil en juin dernier, a décidé en octobre d’adapter à toutes ses salles le système de l’entreprise
Arts Alliance Media (AAM). 35% des 400 salles du circuit américain Cinemark est équipé en
numérique. Le circuit UCI a annoncé sa volonté de digitaliser son réseau à 100% d’ici 2013 (150
salles aujourd’hui).
Le cinéma au Brésil est en pleine croissance : le BO 2010 a été excellent : 134,8 M
d’entrées en salle et 572 M d’euros de recettes soit une augmentation de 20 et 30% respectivement
par rapport à 2009. En 2010, le cinéma brésilien a 25,5 M de spectateurs et un BO de 102 M d’euros
(augmentation de 60 et 71% respectivement par rapport à l’année passée). L’année 2011 montre
que la croissance continue : en juillet 2011, 87,7 M de spectateurs soit une hausse de 13% par
rapport à l’année précédente et 877 M de reais de BO soit une hausse de 20,8 %. Fin novembre, les
résultats de recettes enregistraient une hausse de 11.2% par rapport à la même période en
2010 et ceux de fréquentation une hausse de 4.1%.
La distribution est dominée par les majors : En 2010, le cinéma national obtient une part
de marché exceptionnelle (en audience) de 19% et les films anglo-saxons de 79%. En 2009, la part
de marché (audience) des films américains était environ de 75% et de 14% pour le cinéma national.
Les majors bénéficient même de mécanismes de défiscalisation qui les favorisent dans l’acquisition
des films brésiliens les plus commerciaux. Les majors assurent ainsi 80% du BO annuel des films
brésiliens. En l’absence de grands succès nationaux comme Nosso Lar et Tropa de Elite 2, qui ont
marqué l’année 2010, le cinéma américain occupe les 10 premières places du BO brésilien à la fin
novembre 2011. Arrive en tête la coproduction Rio et suivent Harry Potter, Twilight, Les Schroumpfs,
etc.
Depuis 2009, le cinéma brésilien a accès à de nouveaux fonds publics, en dehors des
traditionnels fonds liés au sponsoring défiscalisé (notamment du géant pétrolier Petrobras). Ces fonds
publics exigent un retour sur investissement, en particulier le Fonds Sectoriel de l’Audiovisuel (FSA) et
les Funcine (type Sofica). Il existe également un quota de films brésiliens obligatoires en salle (suivant
la taille de la salle, entre 3 et 14 films brésiliens obligatoires par an).
La situation est compliquée pour les autres cinématographies, notamment la
française. En 2010, 37 films français sont sortis en salle pour 1.052.500 spectateurs (4,4€M de
recettes), ce qui est un meilleur score qu’en 2009 (avec 771.000 spectateurs) mais qui reste encore
loin des 2,1M d’entrées de 2008. De janvier à novembre 2011, 32 films français (et
coproductions) sont sortis sur les écrans brésiliens, réunissant 1.095.261 spectateurs et 4,6 €M
de recettes). L’année n’étant pas terminée, les résultats devraient être revus à la hausse d’ici
peu, dépassant donc ceux de 2010 mais restant loin derrière les résultats de 2008.
Le Brésil s’ouvre sur l’international. Des accords de coproduction sont signés avec de nombreux
pays. Entre 1995 et 2000, le nombre de coproductions réalisées par le Brésil passe de 1 à 5, et en
2008/2009 atteint respectivement 15 et 10 coproductions annuelles. Parmi les 22 coproductions
officielles en 2011, 8 sont latino-américaines.
PANORAMA AUDIOVISUEL BRESIL - Décembre 2011
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L’accord avec la France a été rénové en mai 2010. Deux coproductions francobrésiliennes ont reçu un accord favorable d’Ancine en 2010 : Amazonia, a ultima fronteira
(MPC/Intuitions Films) et Onça pintada e os corredores da vida (Gullane/Frederic Lepage Concepts).
Le marché brésilien de la location de films est l’un des marchés les plus importants
au monde, même s’il souffre, comme partout, de la piraterie et des nouveaux modes d’accès à
l’audiovisuel. Le Brésil est un pays très important en volume d’achats de films français mais beaucoup
sortent directement en DVD en raison du faible nombre de salles. Pour exemple, 72 titres français
sont sortis en 2011 en DVD / Blu-Ray au Brésil.
Le marché de la VOD est balbutiant. Le grand opérateur du câble NET a lancé en février
2011 sa plateforme VOD «NOW». Globosat a annoncé en août 2011 que son service de TV
Everywhere appelé “Muu”, avec plus de 5.000 vidéos du catalogue des 20 dernières années de la
chaîne, sera disponible pour les associés de Net. Telefonica (satellite) a lancé son offre VOD fin 2010.
TERRA, le plus grand portail de vidéo en Amérique Latine (20 M de visiteurs par mois, dont 13 M au
Brésil) a lancé également début 2011 son service VOD. Netflix est arrivé sur le marché brésilien en
septembre 2011. La plateforme Netmovies est également désormais disponible via les supports iPad,
iPhone et iPod d’Apple. Le 13 décembre 2011, la boutique en ligne d’Apple est devenue disponible
pour le marché brésilien, proposant pour le moment un catalogue de 1000 films en ligne. En plus
d’Itunes, Apple a également lancé Apple TV, qui permet de charger des films à partir de sa TV, selon
un modèle VOD. Actuellement les contenus proposés sont essentiellement américains, ceux-ci offrant
des paquets de contenus importants, certains gratuits d’autres payants. Second marché pour les
distributeurs brésiliens de films français, ceux-ci ne s’intéressent pas encore beaucoup aux
possibilités que ces plateformes peuvent offrir considérant qu’elles ne sont actuellement pas rentables
pour eux. Ancine, l’Agence Nationale du Cinéma, n’a pas encore déterminé les taxes prélevées aux
distributeurs brésiliens pour ce service. Enfin, les plateformes cherchent plutôt des fournisseurs
capables de céder des contenus variés et nombreux que de négocier avec différents distributeurs.
Sur la télévision, les films français sont essentiellement présents sur certaines
chaînes câblées (bouquets Telecine et HBO en particulier) et quelques chaînes hertziennes (TV
Cultura et TV Brasil notamment). A titre d’exemple, quelques 600 films français ont été projetés en
2011 sur les chaînes citées.
4. NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la
Communication)
Le secteur des communications électroniques constitue l’un des principaux moteurs
ème
du développement de l’économie du Brésil devenu 8
économie mondiale en 2009 avec un PIB
de 3 143 Mds BRL (1 319 Mds €). Le chiffre d’affaires annuel du secteur peut être estimé à BRL 160
Mds (67 Mds €) soit 5,8% du PIB. Il convient de souligner que le secteur connait une croissance
annuelle du nombre de clients d'environ 20% basée sur trois marchés en forte augmentation : les
services de téléphonie mobile, la fourniture d’accès à Internet à haut débit et les services convergents
de communications comme télévision payante et de vidéo à la demande.
ème
En juin 2011, le Brésil est le 3
pays au monde en nombre d’internautes (après les
Etats-Unis et le Japon), avec 46,3 M d’usagers actifs au travail ou à la maison et 78M d’usagers total
(en comptant les cafés internet, écoles etc.). Le nombre de clients à des services de connexion
internet à haut débit est de 17M en décembre 2011 (+ 30% par rapport à 2010), 30 M de brésiliens
sont connectés à Orkut et Facebook (50% de la communauté mondiale d’Orkut est brésilienne !). Le
Brésil est le cinquième pays au monde en nombre d’accès à youtube dont l’audience a augmenté
de 33% entre 2009 et 2010 dans le pays. Le Brésil compte aussi sur son territoire plus de 90 000
« Lan Houses », des cybercafés dans lesquels, pour des tarifs accessibles, les brésiliens non
connectés dans leur foyer peuvent s'adonner à leurs loisirs en ligne. L’objectif 2014 est de parvenir à
30M d’accès au Haut débit au Brésil. 13M d’accès doivent donc être pourvus dans les deux années à
venir.
PANORAMA AUDIOVISUEL BRESIL - Décembre 2011
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Le Brésil possède 231,6
millions de portables en octobre
2011 pour une population de 193,8
millions d'habitant. Le nombre de
clients à des services de téléphonie
mobile de 3ème génération est
passé de 7 millions fin 2009 à 38M en
décembre 2011 (+90% par rapport à
2010). Plusieurs opérateurs ont lancé
leur offre de télévision sur portable
(Vivo, Tim, Oi). En 2014, un portable
sur trois sera un smart-phone et 92M
de Brésiliens auront accès au Haut
débit
par
Market Share des opérateurs de téléphonie mobile au Brésil
portable.
Source : Teleco, Octobre 2011 : http://www.teleco.com.br/mshare.asp
La prolifération de contenus et de plateformes génère l’atomisation des audiences et
la crise conséquente du modèle économique que le monde audiovisuel connaît aujourd’hui.
Cela représente un problème sérieux pour les médias traditionnels et même pour les nouveaux arrivés
auréolés par la nébuleuse des TIC. Cependant, cette révolution technologique génère aussi de
nouvelles opportunités sur toutes les plateformes (fixes et mobiles). Le Brésil connaît un moment de
grande mutation de son panorama audiovisuel : nouveaux opérateurs du câble et satellite, services
VOD, diffusion de la télévision sur le portable…. Ces services, auparavant privilège de la classe A et B
(dénomination brésilienne pour les classes sociales les plus aisées), arrivent progressivement aux
classes C et D, et ces nouveaux publics constituent le cœur de cible de tous les opérateurs à moyen
terme.
5. JEUX VIDEOS
Le Brésil est encore un petit pays pour le marché des jeux vidéo (0,16% de l’industrie
mondiale) mais les taux de croissance des entreprises sont très forts. Une centaine d'entreprises
développent au Brésil des jeux vidéo, dont la majorité sont affiliées à l’association professionnelle
ABRAGAMES. Quelques entreprises françaises sont présentes notamment Ubisoft et Gameloft.
La majorité des jeux développés par les brésiliens sont, pour l’instant, des jeux pour le
téléphone mobile. Le Brésil possède 197,5 millions de clients à des services de téléphonie mobile en
novembre 2010 pour une population de 193,8 millions d'habitants.
Le marché brésilien des jeux vidéo se montre de plus en plus dynamique dans la
distribution de consoles Playstation(Sony) e XBOX(Microsoft) : selon une estimation, il existe au Brésil
15 millions de consoles Playstation 2. De même le Brésil est un marché d'environ 40 millions de
joueurs de jeux vidéo.
Le secteur du « serious game » intéresse particulièrement les universités brésiliennes qui
réfléchissent à comment utiliser ces jeux dans le domaine éducatif, l’éducation étant une priorité pour
le futur du Brésil émergent.
Le Brésil émergent dispose d’un très fort potentiel dans le secteur des jeux vidéo, grâce au
développement et à la richesse de son économie, au niveau d'instruction de sa population, au nombre
très important de "gamers" brésiliens et au désir de développer une industrie nationale propre. Mais il
convient de ne pas sous-estimer les obstacles. La piraterie est endémique, l'industrie est
inexpérimentée, le financement est presque inexistant, la distribution est difficile et le gouvernement
tant au niveau fédéral qu’au niveau des états rencontre des difficultés à positionner le Brésil par des
mesures de soutien adéquates dans l’industrie globalisée du jeu vidéo.
PANORAMA AUDIOVISUEL BRESIL - Décembre 2011
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6. DIVERSITE CULTURELLE
Le Ministère de la Culture brésilien (MinC) définit les grandes lignes de sa politique
culturelle à travers le Plan National de Culture. Celui-ci a pour but la « planification et l’implantation
des politiques publiques à long terme orientées vers la protection et la promotion de la diversité
culturelle brésilienne. Diversité qui s’exprime dans les pratiques, les services et les biens artistiques et
culturels, déterminants pour l’exercice de la citoyenneté, l’expression symbolique et le développement
socio-économique du pays. » Par ailleurs, la convention de l’UNESCO sur la Protection et la
Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles, approuvée en 2005 et entrée en vigueur en
2007, a été ratifiée par le Brésil cette même année.
Rio de Janeiro, le 13 décembre 2011
Brigitte VEYNE
Attachée audiovisuel Brésil
PANORAMA AUDIOVISUEL BRESIL - Décembre 2011
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