le financement des entreprises en difficulté de trésorerie
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le financement des entreprises en difficulté de trésorerie
Prévention pour l’entreprise LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ DE TRÉSORERIE Présentation Les entreprises peuvent rencontrer à un moment de leur existence des difficultés de trésorerie dont la résolution nécessite une restructuration et/ ou des concours financiers. Ces entreprises ont un problème de crédibilité vis-à-vis des tiers dont elles doivent solliciter des concours financiers et dont l’intervention est indispensable à leur pérennité. Objectif Renforcer les chances de l’entreprise d’obtenir les concours financiers nécessaires en crédibilisant son dossier avec l’intervention d’un mandataire ad hoc. Celui-ci est souvent bien connu des services contentieux des banques, interlocuteurs incontournables et il a une vision extérieure neutre qui lui permet d’explorer les pistes de financement possibles Préalable Un précédent article de cette revue a été consacré à l’établissement d’une situation active et passive pour déterminer l’insuffisance de trésorerie au moment t, pour faire face au paiement des dettes. L’objectif de cette démarche était de déterminer avec suffisamment de prudence : • les besoins de trésorerie immédiats, • et le cash flow que l’entreprise est capable de générer pour faire face à ses dettes. Financements possibles Ils peuvent être regroupés en quatre catégories : • maintien des concours à court terme (découvert, Dailly, escompte, crédit spot, crédit de campagne…) ; • gel des remboursements pendant les négociations, puis aménagement dans le cadre d’un moratoire des échéances de remboursement de crédit à moyen terme ; et du taux ; ou dans certains cas abandon partiel de créances contre paiement cash avec éventuellement une clause de retour à meilleure fortune. • nouveaux financements : nécessité de les assortir de garanties alors qu’aucune garantie nouvelle ne peut être consentie pour les anciens concours prorogés ou moratoriés ; ils peuvent aussi venir des associés ; Les fournisseurs • abandon partiel des créances avec clause de retour à meilleure fortune. Il est nécessaire en général de combiner deux ou trois catégories de financement en fonction du cas particulier du dossier et de son contexte. Nomination d’un mandataire ad hoc ? Seul le chef d’entreprise ou le dirigeant a qualité pour soumettre au Président du Tribunal une requête en désignation d’un mandataire ad hoc ou d’un conciliateur. Il peut avoir consulté préalablement un mandataire de justice et suggéré son nom comme mandataire ad hoc ou conciliateur lors du dépôt de la requête. C’est toutefois le Président du Tribunal qui souverainement rend l’ordonnance et décide de l’opportunité de désigner un mandataire ad hoc (l’entreprise ne doit pas se trouver en état de cessation des paiements), et du choix de ce dernier. Il fixe l’étendue et la durée de sa mission. Les accords de règlements Ils concernent trois types de créanciers : les créanciers privilégiés, les banquiers, les fournisseurs. Les créanciers privilégiés Il est difficile de négocier avec l’ensemble des fournisseurs. Il faut axer les discussions sur les principaux fournisseurs. Là encore deux possibilités : • paiement cash d’une partie de la dette contre abandon du solde avec éventuellement une clause de retour à meilleure fortune ; • un étalement de la dette et à ce titre une proposition pratique : paiement comptant des nouvelles factures, étalement de la dette sur une période déterminée et retour aux conditions normales de paiement dès que l’encours est revenu à une position normale. Les accords doivent être de nature à pérenniser l’entreprise (il est souhaitable que les prévisions comptables soient validées) et non pas à lui permettre simplement de gagner du temps, ce qui aurait pour effet d’accroître le passif et d’encourager une poursuite d’exploitation déficitaire. C’est la raison pour laquelle la transparence des informations échangées pendant les négociations est indispensable. ■ Elisabeth LACROIX Expert-Comptable Responsable de la base “prévention” du CIP ■ Bernard MEILLE Administrateur Judiciaire Président honoraire de l’ASPAJ Négociations en direct ou par la CODECHEF. Possibilité d’obtenir des accords provisoires à revoir à l’issue de la période probatoire fixée (6 mois...). Accords négociés sur les sommes dues en principal. Le sort des intérêts est examiné après le paiement du principal. Les banquiers A l’occasion de la dénonciation des concours à court terme ou de l’exigibilité des concours à moyen terme ou à long terme, négociation de délais de paiement R.F.C. 364 Mars 2004 23