HISTOIRE - THEME 3

Transcription

HISTOIRE - THEME 3
DS 1 – correction.
La puissance désigne la capacité d’un acteur, généralement un Etat ou un groupe d’Etats, à exercer une influence
sur le comportement des autres. En 1991, après la chute de l’URSS, les Etats-Unis apparaissent comme la seule
vraie puissance mondiale, ce qu’Hubert Védrine appelle une « hyperpuissance ».
Forts de ce statut, comment les Etats-Unis vont-ils exercer leurs relations avec les autres nations, entre la fin du
XXe siècle et aujourd’hui ?
Grâce à l’étude d’un extrait du discours du président américain George Bush devant le Congrès le 6 mars 1991 et
d’une photographie représentant une manifestation à Londres, le 15 février 2003, contre la guerre en Irak, nous pouvons
remarquer que la politique étrangère américaine va évoluer, sur cette période, passant du multilatéralisme à
l’unilatéralisme.
A la fin de la guerre froide, le président américain George Bush veut mettre en place un « nouvel ordre mondial »
reposant sur la collaboration entre les nations et qui doit permettre la fin du « conflit israélo-arabe ».
Débarrassée de l’opposition entre les Etats-Unis et l’URSS (« l’impasse de la guerre froide »), les « Nations unies »
peuvent enfin « réaliser la vision historique de leurs fondateurs », c’est-à-dire donner naissance à « un monde dans lequel
la liberté et les droits de l’homme sont respectés par toutes les nations ». Pour atteindre cet objectif, les Etats-Unis veulent
jouer le rôle de bras armé de l’ONU. Ainsi, lorsque, en 1990, Saddam Hussein, le président irakien, envahit le Koweït
pour exploiter les ressources pétrolières de ce pays et rembourses les dettes de l’Irak, les Etats-Unis organisent une
coalition internationale de 29 Etats (« les Etats-Unis et leurs alliés »), sous contrôle de l’ONU, afin de rétablir le droit
international (« libéré un petit pays […] du joug de l’agression et de la tyrannie »). L’opération Tempête du désert permet,
le 28 février 1991, la libération du pays (« le Koweït est libre ») et la destruction de l’armée irakienne (« Saddam Hussein
marche parmi les ruines, sa machine de guerre écrasée »). Après cette victoire, George Bush souhaite amener la « paix au
Moyen-Orient ».
Cette région concentre de nombreuses tensions, en particulier entre les Etats arabes et Israël. Les Etats-Unis
souhaitent, avec le concours de la communauté internationale (« nous devons travailler ensemble », « mettre sur pied des
accords de sécurité mutuelle dans la région » ce qui limiterait les risques de conflits. De plus, il veut « agir pour contrôler
la prolifération des armes de destruction massive et les missiles utilisés pour les envoyer » afin de réduire les violences.
Ensuite, George Bush souhaite « mettre fin au conflit israélo-arabe » en respectant le droit international (« une paix
globale doit être fondée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité des Nations unies et le principe du territoire
en échange de la paix ». Enfin, il veut « favoriser le développement économique pour le bien de la paix et du progrès », ce
qui correspond bien au modèle libéral américain. Le président américain pense que le temps de la paix est arrivé car
« Israël et plusieurs pays arabes ont pour la première fois affronté ensemble le même agresseur ».
En 1991, Les Etats-Unis souhaitent donc organiser un « nouvel ordre mondial » reposant sur le multilatéralisme, la
démocratie et le développement économique. Ce souhait va-t-il se réaliser dans les années suivantes ?
Le 11 septembre 2001, les Etats-Unis sont touchés par des attentats montrant l’opposition d’une partie du monde à la
puissance américaine. Ces attentats provoquent l’adoption par les Etats-Unis d’une politique unilatérale.
L’universalisme des valeurs américaines est rejeté, particulièrement au Proche-Orient. En effet, les Etats-Unis
n’arrivent pas à établir une paix durable dans la région et doivent faire face à la montée de l’islamisme, courant
subordonnant tout projet politique au respect de la loi islamique fondamentalement anti-occidentale. L’anti-américanisme
qui en découle atteint son paroxysme avec les attentats du 11 septembre 2001 organisés par Ben Laden et son organisation
Al-Qaïda. Les symboles de cette puissance détestée sont visés : symbole économique avec les tours du World Trade
Center, militaire avec le Pentagone, politique avec la Maison-Blanche, qui au final, ne fut pas touchée. Traumatisés par
cette première attaque de leur territoire après Pearl Harbour le 7 décembre 1941, les Etats-Unis décident d’imposer leur
puissance par la force.
Si l’intervention en Afghanistan, à la suite du 11 septembre, est globalement soutenue par la communauté
internationale, celle en Irak a suscité une forte opposition. L’administration Bush, influencée par les néoconservateurs
(« les faucons »), y défend le concept de guerre préventive contre les ennemis réunis dans « l’axe du mal ». La soi-disant
présence « d’armes de destruction massive » justifie une guerre en Irak. Devant l’opposition de nombre de ses alliés, dont
la France qui pose son véto à une intervention dans le cadre de l’ONU, les Etats-Unis choisit l’unilatéralisme. Elle lance
cette guerre avec le soutien de quelques alliés, dont le Royaume-Uni. Mais, la photographie prise à Londres montre
l’opposition de l’opinion publique britannique (« Don’t attack Iraq », « Stop the War Coalition »). Le 15 février 2003
étant une manifestation mondiale contre le déclenchement de la guerre en Irak, cela prouve que de nombreux peuples
désapprouvent cette évolution de la puissance américaine vers davantage de hard power, c’est-à-dire d’imposition de la
puissance par la contrainte.
Entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle, les Etats-Unis passent donc du statut de seule puissance mondiale
défendant un « nouvel ordre mondial » multilatérale à celui de puissance contestée en raison de son unilatéralisme.
La victoire de Barack Obama, partisan du multilatéralisme, en 2008, va-t-elle modifier la position internationale des
Etats-Unis ?
1/1

Documents pareils