Mathématiques 1 - Concours Centrale
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MATHÉMATIQUES I Filière PC MATHÉMATIQUES I Objectifs On se propose, dans ce qui suit, de déterminer l’ensemble des solutions d’une équation différentielle linéaire à coefficients constants lorsqu’elle est homogène, puis lorsque celle-ci admet un « second membre » d’un type particulier. La partie I vise à établir des résultats utiles dans les suivantes. Notations 2 • Pour tout couple ( m, n ) ∈ IN : * si m ≤ n l’ensemble { k ∈ IN, m ≤ k ≤ n } est noté [ [ m, n ] ] ; * δ m, n vaut 1 si m = n , 0 sinon. 2 • Si ( p, q ) ∈ IN , on note C I q [ X ] l’ensemble constitué des éléments de C I [ X ] de degré inférieur ou égal à q et C I q[ X ] I q, p [ X ] celui constitué des éléments de C p divisibles par X . • Si u est une application linéaire, Ker ( u ) et Im ( u ) désignent respectivement son noyau et son image. 0 • Si u est un endomorphisme, par convention, u est l’application identité, et p+1 p pour tout entier naturel p , on pose u = uou . • On considère un intervalle I de IR contenant au moins deux éléments. On dira que l’intervalle I est un voisinage de 0 s’il existe un réel α > 0 tel que ∞ [ – α, α ] ⊂ I . On note E le CI espace vectoriel des applications de classe C de I dans C I , 0 E son élément nul, id E l’application identité de E et D l’endomorphisme « dérivation » de E , c’est-à-dire tel que : ∀ f ∈ E, D ( f ) = f ′ . • Pour tout y de E , et pour tout k entier strictement positif, y ième (0) dérivée k de y . Par convention y = y . (k) désigne la I [ X ] et z ∈ C I , on note deg ( P ) le degré de P et P 〈 z〉 l’application de I • Si P ∈ C zt dans C I définie par : ∀t ∈ I, P 〈 z〉 ( t ) = P ( t )e . Concours Centrale-Supélec 2008 1/6 MATHÉMATIQUES I Filière PC Filière PC Partie I 2 Soient z ∈ C I et ( p, q ) ∈ IN tel que p ≤ q . I.A - Montrer que C I q, p [ X ] est un CI espace vectoriel de dimension finie et préciser sa dimension. I.B - Montrer qu’on peut définir une application ϕ z de C I [ X ] dans E définie par : ∀P ∈ C I [ X ], ϕ z ( P ) = P 〈 z〉 . Montrer que ϕ z est linéaire et injective. I.C - Déduire des questions précédentes que les images par ϕ z de C I q [ X ] et C I q, p [ X ] sont des sous-espaces vectoriels de E de dimensions finies que l’on précisera. Dans la suite de ce problème, n est un entier naturel non nul, α = ( α 0, …α n ) un n+1 élément de C tel que α n n’est pas nul, et on note ( H ) l’équation différentielle, I d’inconnue y élément de E : n ∑ αk y (H) (k) = 0E . k=0 Partie II On se propose, dans cette partie, de déterminer S H , l’ensemble des solutions de ( H ) définies sur I . On admettra que dim ( S H ) = n . ⎛ n k⎞ ∑ αk D ⎟⎠ . ⎝ II.A - Justifier que S H = Ker ⎜ k=0 On note p le nombre de racines distinctes du polynôme A = n ∑ αk X k de C I [X] ; k=0 on note r 1, r 2 …r p ses racines et m 1, m 2 …m p leurs ordres de multiplicité respectifs. Concours Centrale-Supélec 2008 2/6 MATHÉMATIQUES I Filière PC II.B - Vérifier que S H contient le sous-espace vectoriel de E : p ∑ Ker ( ( D – r j ⋅ id E ) mj ). j=1 On admettra que cette somme est directe. * II.C - Dans cette question, r ∈ C I et m ∈ IN . a) Soit P un élément non nul de C I [ X ] . Justifier l’existence d’un élément Q de C I [ X ] tel que d°Q < d°P et ( D – r ⋅ id E ) ( P 〈 r〉 ) = Q 〈 r〉 . b) En déduire par récurrence la propriété suivante pour tout entier k de [ [ 1, m ] ] : k I k – 1 [ X ] , alors P 〈 r〉 ∈ Ker ( ( D – r ⋅ id E ) ) . si P ∈ C m c) En conclure que Ker ( ( D – r ⋅ id E ) ) est un sous-espace vectoriel de E de dimension au moins m . II.D - Déduire de ce qui précède que, pour tout élément y de E , on a l’équivalence suivante, y ∈ S H si et seulement si il existe une famille ( P j ) j ∈ [ [ 1, p ] ] d’éléI [ X ] telle que : ments de C p ∀ j ∈ [ [ 1, p ] ] , deg ( P j ) < m j et ∀t ∈ I, y ( t ) = ∑ P j ( t )e r jt . j=1 II.E - Dans le cas où I est un voisinage de 0 , prouver que pour tout réel α strictement positif tel que ] – α, α [ ⊂ I , les solutions de ( H ) sont développables en série entière sur ] – α, α [ . Partie III I [ X ] , non nul. On note d le Dans cette partie, on considère un polynôme B de C degré du polynôme B . On choisit un nombre complexe z et on note m l’ordre de multiplicité (éventuellement nul) de z en tant que racine du polynôme n A = ∑ αk X k de C I [X] . k=0 On se propose de résoudre l’équation différentielle, d’inconnue y élément de E , notée ( L ) : n ( L) ∑ αk y (k) = B 〈 z〉 . k=0 Concours Centrale-Supélec 2008 3/6 MATHÉMATIQUES I Filière PC III.A - Vérifier qu’on peut définir une application ψ , de C I m + d, m [ X ] dans E , définie par n ∀P ∈ C I m + d, m [ X ], ψ( P) = ∑ αk D k ( P 〈 z〉 ) k=0 puis montrer que celle-ci est linéaire. I d[ X ]) . III.B - Prouver que ψ est injective et que Im ( ψ ) ⊂ ϕ z ( C I m + d, m [ X ] tel que Π 〈 z〉 III.C - Démontrer qu’il existe un unique élément Π de C soit solution de ( L ) , définie sur I , puis préciser, en fonction de Π , l’ensemble des solutions de ( L ) sur I . III.D - Dans le cas où l’intervalle I est un voisinage de 0 , les solutions de ( L ) sont-elles développables en série entière sur tout intervalle ] – α, α [ ( α > 0 ) tel que ] – α, α [ ⊂ I ? Partie IV On suppose, dans cette dernière partie, que α 0 vaut 1 et que : αk . M = max k ∈ [ [ 0, n ] ] On considère également un élément b de E et on note ( L b ) l’équation différentielle, d’inconnue y élément de E : n ∑ αk y ( Lb ) (k) = b. k=0 + IV.A - Soit α ∈ IR * tel que ] – α, α [ ⊂ I et que ( L b ) admette une solution développable en série entière sur l’intervalle ] – α, α [ . Montrer que b est également développable en série entière sur l’intervalle ] – α, α [ . Qu’en est-il alors des autres solutions de ( L b ) ? I p [ X ] tel IV.B - Montrer que, si p ∈ IN , alors il existe un unique élément Π p de C que : n (k) ∑ αk Π p k=0 p X = -------- . p! I Prouver qu’il existe un unique élément ( π p, j ) j ∈ [ [ 0, p ] ] de C p Πp = X p+1 tel que : j ∑ ⎛⎝ π p, j ⋅ ------j!-⎞⎠ . j=0 Concours Centrale-Supélec 2008 4/6 MATHÉMATIQUES I Filière PC IV.C - Prouver que : ∀( p, q ) ∈ IN 2 min { n, p – q } ∑ q≤ p⇒ ( α k ⋅ π p , q + k ) = δ p, q k=0 IV.D - Lorsque p est un entier strictement positif, traduire sous forme matrip+1 I cielle le système linéaire précédent d’inconnue ( π p, j ) j ∈ [ [ 0, p ] ] , élément de C , puis écrire une procédure qui, en fonction de n et du système α , détermine l’unique solution de celui-ci. IV.E j a) Vérifier que : ∀ p ∈ IN, ∀ j ∈ [ [ 0, p ] ], π p, p – j ≤ ( 2M ) . b) En déduire que, pour tout t ∈ IR et pour tout entier q , alors : q Π q ( t ) ≤ ( 2M+ t ) . I développable en On suppose dorénavant que b est une application de I dans C série entière sur un intervalle ] – α, α [ ( α > 0 ) inclus dans I . On note r le rayon (n) n de convergence de la série entière ∑ b ( 0 ) z et on suppose que r > 2M . IV.F a) Montrer qu’il existe β élément de ]0, α[ tel que la suite de fonctions ( f p ) p ∈ IN définie par : p ∀ p ∈ IN ∀t ∈ I , f p ( t ) = ∑b (q) ( 0 )Π q ( t ) q=0 converge sur ] – β, β [ . On note f la limite de cette suite de fonctions, définie sur ] – β, β [ . n b) Prouver que f est de classe C sur ] – β, β [ . IV.G - Justifier que f est une solution de ( L b ) définie sur l’intervalle sur ] – β, β [ . IV.H - Prouver que f est de classe C on a : ∀t ∈ ] – β, β [, f ∞ sur ] – β, β [ et que pour tout entier k > 0 , (k) ( t ) = lim f p ( t ) . (k) p → +∞ + IV.I - Si t ∈ IR , on note E ( t ) sa partie entière. Concours Centrale-Supélec 2008 5/6 MATHÉMATIQUES I Filière PC On se propose, dans cette question, de démontrer que f est développable en série entière sur ] – β, β [ . À cet effet, on introduit un élément x de ] – β, β [ puis, pour + tout entier p de IN , l’application e p de IR dans C I définie par : ( E(t)) E(t) fp (0) ⋅ x + ∀ p ∈ IN , ∀t ∈ IR , e p ( t ) = -----------------------------------------. [ E ( t ) ]! + a) Montrer que, si p ∈ IN , e p est intégrable sur IR et préciser la valeur de son + intégrale sur IR . + b) Exhiber une application e en escalier de IR dans IR intégrable telle que : ∀ p ∈ IN , + ∀t ∈ IR , e p(t) ≤ e(t) . c) Conclure. IV.J a) Qu’en déduit-on pour les solutions de ( L b ) sur l’intervalle ] – β, β [ ? b) Les résultats précédents sont-ils encore valables si α 0 n’est pas égal à 1 ? ••• FIN ••• Concours Centrale-Supélec 2008 6/6