Discours de M. le Préfet Inauguration de l`ANPE de CONDOM
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Discours de M. le Préfet Inauguration de l`ANPE de CONDOM
Discours de M. le Préfet Inauguration de l’ANPE de CONDOM Vendredi 7 juillet 2006 à 15h30 Monsieur le Député –Maire, Mesdames et Messieurs les élus Monsieur le Directeur, Mesdames et Messieurs, Je suis heureux d’être parmi vous, aujourd’hui, à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de l’ANPE de CONDOM. Cette démarche est encore plus forte en symbolique puisqu’elle éclaire, par une volonté traduite dans le plan Agence 2000, la prise de conscience de l’Etat quant à la nécessaire adaptation de cet outil à la réalité socio économique de notre société. Les besoins ont changé, les attentes des demandeurs d’emploi et des entreprises se portent plus naturellement sur des aspects qualitatifs. Il est révolu le temps où l’ANPE n’était qu’une chambre de rapprochement des demandes et des offres. Aujourd’hui, nous devons nous réjouir que tout soit mis en œuvre pour adapter l’un à l’autre, avec en ligne d’horizon l’objectif qu’aucune offre et aucune demande ne reste sans réponse. Pour obtenir ce résultat, le Gouvernement a impulsé une nouvelle stratégie, mis en pratique dès le début de cette année : le suivi mensuel des demandeurs d’emploi. L’objectif principal est d’accélérer le retour à l’activité grâce à un dispositif fondé sur 4 principes afin de personnaliser l’approche pour en augmenter la performance : - un suivi tous les mois, à partir du 4 ème mois de chômage. - un référent unique pour chaque demandeur - un parcours de retour à l’emploi élaboré selon le degré de distance à l’emploi du demandeur - une coordination entre l’Assedic et l’ANPE Cette mise en place nécessite la mobilisation de moyens humains importants qui se traduisent dans les faits par: - 3200 collaborateurs supplémentaires, recrutés en contrat statutaire pour être affectés aux entretiens mensuels, - 500 conseillers, recrutés pour effectuer l’accompagnement des demandeurs en convention de reclassement personnalisée, - 1000 autres devraient être appelés, dans les 2 ans, pour renforcer le dispositif notamment en ce qui concerne les contrats d’accompagnement vers l’emploi et les contrats d’avenir. Toutes ces mesures, adaptées aux spécificités de leurs publics, nous permettront de mettre l’accent sur les publics les plus fragiles et les plus défavorisés notamment pour les seniors qui se heurtent à une évidente forme de discrimination à l’embauche. C’est en effet terrible de se dire que dans notre société à 50 ans, d’aucuns considèrent que l’on est fini ! Il est de notre devoir d’y remédier. C’est une des priorités du Gouvernement, car la situation des seniors, au regard de l’emploi, est trompeuse. Moins élevé que pour les autres tranches d’age, le taux de chômage qui les affecte ne transcrit que partiellement la réalité. En effet, si environ 600 000 demandeurs d’emplois étaient, au niveau national, âgés de 50 ans et plus, fin décembre 2005, 400 000 autres personnes, bénéficiaires du régime d’assurance chômage ou du régime de solidarité chômage étaient sans emploi mais dispensées d’en rechercher un. Au-delà de cet aspect quantitatif, c’est la difficulté à se réinsérer sur le marché du travail qui est source de préoccupation. Le constat est à la fois édifiant et inquiétant : plus d’un sur deux est un chômeur de longue durée et un sur trois est au chômage depuis plus de deux ans. Il faut préciser, pour brosser complètement le tableau, qu’à partir de 55 ans la majorité d’entre eux « sort du système principalement vers l’inactivité, c’est vous dire le gâchis que cela représente. Le Gouvernement a bien pris toute la mesure de cet enjeu et a élaboré un plan sur la période 2006-2010 qui repose sur deux objectifs : - Améliorer la proportion des seniors professionnellement actifs en luttant contre les facteurs d’exclusion. - Favoriser leur employabilité quelle que soit leur situation personnelle. Pour faciliter sa mise en œuvre, 4 orientations complémentaires sont identifiées : 1° la lutte contre les préjugés Grâce à une campagne de communication en direction du grand public et des employeurs qui débutera dès septembre 2006, seront mis en avant les actions relatives : -aux Engagements de Développement de l’Emploi et des Compétences avec les branches, - à l’amélioration des conditions de travail au regard de l’âge Une enveloppe de 10 millions d’euros, dont 5 serviront au financement du plan de communication et à la constitution d’une réserve viendra abonder les autres mesures du plan d’action concerté pour l’emploi des seniors. 2° le maintien dans l’emploi notamment par un meilleur accès à la formation et une meilleure gestion prévisionnelle de leurs carrières grâce : - à la suppression progressive de la contribution Delalande. Cette contribution, je le rappelle, conduisait une entreprise qui licenciait un salarié de plus de cinquante ans, employé sous contrat à durée indéterminée, à verser une somme calculée sur le salaire brut. Cette décision a été prise sur le bilan établi, sur ce sujet, par l’Inspection Générale des affaires Sociales et l’Inspection Générale des Finances qui met en évidence le frein réel à l’embauche que représente cette contribution. - à la révision des accords abaissant l’âge de mise à la retraite anticipés qui permet actuellement aux entreprises de recourir à la mise à la retraite d’office. - au développement des accords de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. 3° la rénovation de l’image des « fins de carrières » grâce - à un encouragement à la mise en place de dispositifs tels que la retraite progressive ou les possibilités de cumul « emploi-retraite » pour les bas salaires, - à l’encouragement à la pratique du tutorat dans les entreprises et - à la consolidation du caractère incitatif de la surcote qui devrait passer de 3 à 5% au-delà de 65 ans. 4° l’aide à la réinsertion professionnelle grâce - à l’adaptation des offres de services de l’ANPE, notamment à travers un accompagnement spécifique des seniors, - à la mobilisation des contrats aidés, en particulier le Contrat initiative Emploi et - à la transposition par décret de la disposition conventionnelle créant un CDD d’une durée maximale de 18 mois renouvelable une fois. Le service public de l’emploi sera, pour cette thématique, le pivot du dispositif qui devrait acrroître, en 2010, la probabilité de retrouver un emploi après 50 ans de 33 % à 45 %. A titre d’indication, pour les salariés plus jeunes, le taux se situe à 60 %. Aussi, je souhaite attirer tout particulièrement votre attention sur cette dernière directive, car de votre engagement dépend sa réussite. En la matière le département du Gers, avec 18,6 % se situe à plus de 3,5 points au dessus du poids que représente les plus de 50 ans dans les statistiques Demandeurs d’emploi fin de mois (DEFM) de la région Midi Pyrénées (15%). Cette constatation est d’autant plus inquiétante qu’elle s’inscrit dans un mouvement de hausse sensible (+ 1,2%) et que sur le bassin d’emploi de Condom, les secteurs naturellement porteurs d’offres ( agroalimentaire, imprimerie/presse, tonnellerie, viticulture…) enregistrent une baisse d’activité. Une centaine d’emplois ont disparu en 2005 pour cause de licenciements économiques. Alors, je profite de ma présence parmi vous, pour féliciter tous les agents du service public de l’emploi et pour vous dire que : - l’Etat compte sur vous, - le représentant de l’Etat à vos côtés compte sur vous - les demandeurs d’emplois comptent sur vous. La mise en œuvre de la convention Etat ANPE UNEDIC devrait également améliorer la réponse des pouvoirs publics, notamment grâce au dossier unique du demandeur d’emploi en cours de déploiement. Enfin, la création d’une nouvelle maison de l’Emploi et de la Formation à Auch, qui vient d’être labellisée par le Ministre de l’Emploi, permettra également une plus grande performance des pouvoirs publics au profit des demandeurs d’emploi et des entreprises. Je connais, M. le directeur, vos objectifs, ils sont ambitieux et nécessaires à notre réussite : - près de 3000 offres d’emploi à recueillir, - satisfaire près de 89 % de celles-ci, - plus de 500 visites commerciales d’entreprise à effectuer. Je sais, aussi, ce que cela représente en terme de mission de service public et c’est pourquoi je vous remercie, Monsieur le Directeur, ainsi que tous vos collaborateurs qui vous entourent pour l’efficacité et le professionnalisme du travail que vous accomplissez au quotidien. J’entends beaucoup de compliment de la part des entreprises sur l’ANPE et cela fait vraiment plaisir. Je souhaite pour les mois qui viennent que cet engagement de chaque instant contribue à la création d’un service personnalisé encore plus efficace. Je vous remercie