André-Yves Bourgès, Valéry Raydon (dir

Transcription

André-Yves Bourgès, Valéry Raydon (dir
Francia­Recensio 2016/4
Mittelalter – Moyen Âge (500–1500)
André­Yves Bourgès, Valéry Raydon (dir.), Hagiographie bretonne et mythologie celtique, Marseille (Terre de promesse) 2016, 410 p. (Au cœur des mythes, 4), ISBN 978­2­916537­19­1, EUR 27,50.
rezensiert von/compte rendu rédigé par
Joseph­Claude Poulin, Montréal
En 2012, Patrice Lajoye a fait paraître (à compte d’auteur) un recueil de quelques­uns de ses articles sous le titre »Mythologie celtique et légendaire français«; il apporte maintenant une contribution au présent recueil publié sous un titre analogue. Des neuf articles regroupés pour l’occasion, certains concernent des saints ou groupes de saints (Corentin, Goëznou, les Sept­Saints du pèlerinage circulaire dit de la Troménie, Raven et Rasiphe, les saints de Redon), d’autres des thématiques étudiées au moyen de l’hagiographie bretonne (mythes fondateurs de la Cornouaille, Conomor et Méliau). Le dernier article, analysant un mystère breton tardif, dérivé du Purgatoire de saint Patrick, s’écarte quelque peu de ce cadre. Un des codirecteurs de cette publication, Valéry Raydon, a signé les trois premiers volumes de la collection »Au cœur des mythes«.
A.­Y. Bourgès consacre l’avant­propos à une brève récapitulation de l’évolution de l’historiographie de l’hagiographie bretonne depuis le XIXe siècle, pour aboutir à constater qu’un aspect de l’étude de cette production culturelle n’a pas reçu autant d’attention qu’elle le mérite à ses yeux: la mise en valeur de traces de mythologie celtique et de symbolisme préchrétien sous la plume des hagiographes de Bretagne armoricaine. Conformément à l’orientation de la collection, tous les contributeurs s’appliquent donc à étudier, peu ou prou, cet aspect des choses, en s’inspirant de la méthode comparative dumézilienne. Leur mode d’approche soulève toutefois quelques difficultés méthodologiques: un rapprochement parfois forcé de témoignages d’âge différent qui n’ont pas forcément de lien assuré et une datation des textes utilisés, dont l’âge tend à être vieilli plus qu’on peut le démontrer.
D’un côté, certains éléments narratifs font partie d’un corpus traditionnel chez les auteurs médiévaux, hagiographes ou non, sans rapport exclusif avec le monde celtique; de l’autre, même en tenant compte d’une tradition orale préalable, la tentation permanente d’un vieillissement des témoignages fragilise les reconstructions proposées. Mais, d’une manière générale, les auteurs sont cependant conscients des limites de leur démarche, d’où la multiplication des précautions oratoires: »il n’est pas inconcevable que […]«, »on ne peut que présumer que […]« et »il n’est pas impossible que […]«. C’est à juste titre que la note liminaire reste prudente sur ce terrain; une prudence d’autant plus nécessaire que les œuvres hagiographiques étudiées n’invoquent jamais ouvertement un tel héritage celtique très ancien. À la lumière des exemples donnés, on peut en tout cas se demander si une Lizenzhinweis: Dieser Beitrag unterliegt der Creative­Commons­Lizenz Namensnennung­Keine kommerzielle Nutzung­Keine Bearbeitung (CC­BY­NC­ND), darf also unter diesen Bedingungen elektronisch benutzt, übermittelt, ausgedruckt und zum Download bereitgestellt werden. Den Text der Lizenz erreichen Sie hier: https://creativecommons.org/licenses/by­nc­nd/4.0/
certaine floraison de motifs folkloriques ou autres marqueurs celtiques dans l’hagiographie bretonne n’appartient pas plus au Moyen Âge central qu’au haut Moyen Âge, comme l’a naguère constaté par ailleurs Jacques Le Goff.
La recherche d’identification de traits proprement celtiques dans la production hagiographique de Bretagne constitue un projet parfaitement légitime; mais une approche par l’étude des mythes, rites et symboles n’est ni le seul moyen d’y arriver ni peut­être le plus concluant, en tout cas pas pour démontrer une continuité historique certaine remontant à la civilisation du monde celtique antérieurement à l’arrivée du christianisme. Idéalement, l’étude de traces, symptômes ou survivances proprement celtiques, quand ils existent, devrait s’effectuer en lien avec une prise en compte des méthodes de travail et objectifs propres de chaque hagiographe breton. C’est à un tel rapprochement que convie A.­Y. Bourgès dans son avant­propos; on aurait pu souhaiter que son appel soit davantage entendu par les contributeurs au présent recueil. Le volume se clôt par un index nominum et une solide bibliographie qui reflète bien les intérêts des auteurs.
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