Gregory I. Halfond (ed.), The Medieval Way of War

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Gregory I. Halfond (ed.), The Medieval Way of War
Francia­Recensio 2016/1
Mittelalter – Moyen Âge (500–1500)
Gregory I. Halfond (ed.), The Medieval Way of War. Studies in Medieval Military History in Honor of Bernard S. Bachrach, Farnham, Surrey (Ashgate Publishing) 2015, XVI–332 p., 18 fig., ISBN 978­1­4724­1958­3, GBP 75,00.
rezensiert von/compte rendu rédigé par
Xavier Hélary, Lyon
La plupart du temps, aussi intéressants qu’ils puissent être, les volumes de Mélanges sont très hétérogènes dans les objets qu’ils abordent. La Festschrift offerte à Bernard S. Bachrach est, au contraire, très cohérente, puisque les dix­sept études qui la composent s’intéressent presque toutes à l’histoire de la guerre ou, pour mieux dire et comme le mot manque en français, au warfare.
De fait, B. S. Bachrach est un des maîtres de la discipline, et la bibliographie récapitulative insérée au début du volume montre à la fois la richesse et la diversité de son œuvre, toujours en cours, dans ce domaine. B. S. Bachrach s’est tout particulièrement intéressé à la période du haut Moyen Âge, du Ve au XIe siècle, ses dernières publications étant principalement consacrées à l’époque carolingienne. Le responsable du volume, Gregory Halfond, a réparti les contributions en trois grandes sections: 1) »Histoire et historiographie de la guerre à la fin de l’Antiquité et au début du Moyen Âge«; 2) »La guerre en Orient à l’époque des croisades«; 3) »La guerre en Europe pour le milieu et la fin du Moyen Âge.
Trois études s’intéressent à des batailles: Benjamin Kedar se penche sur la bataille d’Arsur (1191), John France sur celle de Bouvines (1214) et Kelly DeVries sur celle de Crécy (1346). On peut y ajouter l’étude du siège d’Acre en 1190–1191 par les hommes de la Troisième croisade (John H. Pryor) et l’ambitieuse interprétation de la »grande stratégie« mise en œuvre par les royaumes chrétiens face à Al­Andalus dans les décennies qui suivent l’effondrement du califat omeyyade en 1009 (Manuel Rojas Gabriel).
Les capacités militaires de plusieurs chefs de guerre sont mises en évidence: Alfred le Grand (Richard Abels), l’empereur Conrad II (Herwig Wolfram, même si son étude est avant tout le résumé de sa biographie du personnage, parue d’abord en allemand, puis traduite en anglais), Saladin (J. Pryor) et Richard Cœur de Lion (B. Kedar). Un des points communs à plusieurs des contributions rassemblées dans le volume tient à l’importance des aspects concrets: la nature et la localisation du champ de bataille (B. Kedar et K. DeVries), la question des vents dominants dans la Manche en lien avec le passage de l’armée de Guillaume le Conquérant en 1066 (Stephen Morillo), la construction de trois trébuchets pour la Tour de Londres par Édouard Ier en 1278, mise en relation avec les relations difficiles de ce dernier avec les Londoniens (Michael Prestwich).
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J. Pryor. Deux études s’intéressent à la géographie, celle d’Andreas Schwarz sur la frontière du Danube à la fin de l’Empire romain et celle de Walter Goffart sur la »géographie historique« avant Auguste Longnon, considéré traditionnellement comme le fondateur de la discipline en France.
Les aspects plus politiques et sociaux ont moins retenu l’attention des contributeurs, mais on peut noter l’étude de G. Halfond sur les conciles mérovingiens, celle de Niels Lund sur le service militaire dû par les évêques au Danemark et celle de David Bachrach, le fils du dédicataire, reconstituant la carrière d’un clerc d’Édouard Ier, Peter de Dunwich, continûment impliqué dans l’administration de la guerre.
La représentation de la guerre n’est pas oubliée, avec l’article de James F. Powers et Lorraine Attreed sur la façon qu’ont les chapiteaux et les peintures de l’âge roman de décrire les femmes prises dans les affres de la guerre. C’est aussi aux femmes et aux enfants que s’intéresse John Gillingham qui se penche sur le traitement réservé aux unes et aux autres dans le contexte des croisades, celles d’Orient comme celles d’Occident (dans le Midi comme dans les pays Baltes).
Toutes ces études forment un ensemble très riche, souvent passionnant, qui reflète bien les orientations différentes que suit aujourd’hui l’histoire de la guerre, bien loin des stéréotypes qui lui restent attachés, comme du bavardage tellement en faveur en France actuellement. On peut simplement regretter que les travaux cités en note par les premiers soient presque toujours de langue anglaise, comme si rien n’existait dans le domaine de l’histoire de la guerre en français, en allemand ou en italien …
Fait exception la contribution la plus longue (et peut­être la plus riche du volume, mais il entre une part de subjectivité dans ce choix!), celle de David Jacoby à propos de la »Compagnie catalane«, qui vient compléter des travaux antérieurs de l’auteur sur cette petite armée de mercenaires. Celle­ci finit par s’installer en 1311 dans les ruines de la Morée française, après avoir vaincu la belle chevalerie conduite par le duc d’Athènes Gautier de Brienne. La Festschrift chaleureusement offerte par ses amis, ses collègues et ses étudiants à Bernard S. Bachrach est donc appelée à faire date.
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