Jean-Louis Laurens

Transcription

Jean-Louis Laurens
Jérôme Marsac
PDG de Cybergun
«Nous avons pu mesurer une nouvelle fois l'engouement
des professionnels pour nos produits»
Au retour d’un salon aux Etats-Unis, le leader mondial de la conception et de la
distribution de répliques d'armes factices fait le point sur son activité.
Cybergun a publié des chiffres d’activité solides pour les neuf premiers mois de
l’exercice 2011/2012. Que traduit cette performance ?
Jérôme Marsac : Nous avons en effet réalisé 88.3 millions de dollars de volume d’affaires sur
les neuf premiers mois de l’exercice en cours, contre 68 millions de dollars un an plus tôt. La
moitié de cette progression est due à la croissance organique et l’autre moitié à la croissance
externe. Nous sommes assez satisfaits de ce qui s’est passé en fin d’année, car nous
constatons que l’ensemble de nos produits fonctionne bien chez nos clients. Nous pouvons
signaler que sur la partie Europe, le tassement de nos facturations envers les vendeurs et
commerçants est logique, car ceux-ci doivent être très à l’aise en termes de stocks et tirent un
petit peu sur leurs propres inventaires. La décroissance de nos ventes en Europe est somme
toute modeste, elle est d’un peu plus de 7%. La zone euro ne représente plus que 20 % de
l’activité globale au troisième trimestre de l’exercice en cours. Mais nous devons aussi
regarder ailleurs dans le monde et en particulier aux Etats-Unis, où nous réalisons
d’excellentes performances en dollars. En zone américaine, nous sommes à 19% de
croissance et nous sommes convaincus que cette croissance va perdurer dans cette zone sur
plusieurs années.
On constate une percée de Cybergun dans les jeux vidéo, quelles sont vos positions en ce
domaine ?
J. M. : Nous avons développé «The War Inc Battlezone», jeu de tir à la troisième personne,
qui est maintenant disponible en version Open Beta 2 (www.thewarinc.com) depuis fin
décembre et rencontre toujours un fort engouement avec une croissance régulière du nombre
d'utilisateurs mois après mois. War Inc est également traduit en français, en italien, en
espagnol et en allemand pour mieux satisfaire la communauté des joueurs. Par ailleurs, le jeu
«Blackwater», premier jeu de tir sans manette, commercialisé depuis le 27 octobre dernier,
confirme le potentiel de synergies entre les différentes activités du Groupe, malgré un
démarrage plus lent que prévu du fait de la faible dynamique commerciale pour les jeux 100%
kinétoscope de Microsoft. Les retombées en termes d'image pour l'activité AirSoft sont très
supérieures aux attentes du Groupe avec un fort engouement pour les répliques présentes dans
le jeu et vendues sous licence exclusive.
1
Quelles sont vos perspectives de croissance en ce domaine ?
J. M. : Dans la partie jeux vendus en boite, nos titres – et notamment Black Water,
fonctionnent un petit moins bien que ce que l’on escomptait. Pour autant, la marque est forte,
les produits dérivés marchent bien, et les sorties de caisses continuent,. Le modèle
économique du jeu vidéo est en train de passer des boîtes vendues en magasin vers le on-line,
un changement auquel nous nous préparons. Sur l’autre segment de nos investissements – et
notamment «TheWar Inc», les retours sont prometteurs puisque l’intérêt porté au titre
augmente tous les jours. Les acteurs du jeu free toplay fonctionnent tous très bien, les
perspectives sont excellentes, comme le prouve les introductions en bourse récentes de Zinga
aux USA, sur les jeux vraiment très simples, et sur des jeux plus proches des nôtres, plus
sophistiqués, de Nexon, au Japon. Par ailleurs, la valeur des actifs de Cybergun et notamment
grâce à nos contrats à très long terme de licences avec les fabricants d’armes va nous
permettre de jouir d’une barrière d’entrée très forte.
Vous étiez présent au SHOT Show 2012 à Las Vegas, qu’est-il ressorti de ce salon pour
Cybergun ?
J. M. : Nous avons pu mesurer une nouvelle fois l'engouement des professionnels pour nos
produits sur un marché américain en croissance qui représente notre principal terrain de jeu.
Par ailleurs, l’intérêt grandissant de nouveaux pays, tel que le Canada, le Mexique, le Brésil
ou encore l’Afrique du Sud, permettent d'être optimiste dans l'expansion sur la zone «reste du
monde». Nous avons également reçu un accueil très favorable et encourageant pour notre
concept exclusif de «Softair Battle Zone». Ce concept d'espace de loisirs dédié au tir de
loisirs, que ce soit réel ounumérique, confirme le potentiel important de synergies entre le
monde réel et le monde virtuel en combinant les activités Airsoft et jeux vidéo du Groupe
Cybergun. Plusieurs négociations sont actuellement en cours pour l'implantation des «Softair
Battle Zone» auprès des exploitants de parcs de paintball dans un modèle de franchise ne
nécessitant aucun investissement de la part de Cybergun.
Confirmez-vous vos objectifs sur 2011 et 2012 ?
J. M. : Tout à fait, nous sommes confiants dans notre ambition d'atteindre, pour l'exercice
2011 (clos le 31mars 2012), un chiffre d'affaires autour de 90 millions d’euros et une marge
opérationnelle courante (Ebit) d'au moins 8%. Le Groupe est en ordre de marche pour réaliser
100 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit près de 135 millions de dollars, dès 2012.
----Propos recueillis par Jean-Christophe Rolland
www.charts.fr
2

Documents pareils