Carence en fer chez . . . le patient pédiatrique

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Carence en fer chez . . . le patient pédiatrique
Carence en fer chez . . . le patient pédiatrique
PD Dr méd. Maja Beck Popovic, Hémato-oncologie pédiatrique, CHUV, Lausanne
L’anémie par carence en fer chez l’enfant reste un grand problème de santé publique. En Europe sa prévalence
est de 25 % chez les enfants préscolaires (<5 ans) et de 9,3 % chez les enfants d’âge scolaire (WHO Global data
base on anemia 1993–2005). Chez les adolescents, la déplétion en fer sans anémie est répandue avec une prévalence
de 18 % chez les garçons et de 26 % chez les filles (Ferrari et al, EJCN 2011, 65(3):340–9). Comme beaucoup d’autres
paramètres biologiques, la définition de l’anémie dépend de l’âge et du sexe de l’enfant. Il s’agit d’une hémoglobine
inférieure à la norme prévue pour l’âge, se référant à des valeurs normales internationales établies pour garçons
et filles. Pour définir la carence en fer, la ferritine reste le paramètre le plus simple et le plus facilement accessible,
la norme étant >10 µg/l. Cependant l’approche diagnostique et la prise en charge thérapeutique de l’anémie
ferriprive différent selon les catégories d’âge. Plus l’enfant est jeune, plus les infections souvent banales à répétition
et l’importante consommation de lait vont contribuer à la mauvaise absorption intestinale du fer ou à la mobilisation limitée du fer des espaces de réserve. L’adolescent se trouve lui plus souvent dans la situation d’un manque
de fer par rapport aux besoins accrus pendant l’adolescence tels que croissance et musculation chez le garçon,
la survenue des règles et un régime alimentaire parfois exagéré chez la fille. Quelque soit l’âge de l’enfant ou de
l’adolescent, l’anémie n’est pas un diagnostic, c’est un constat qui nécessite des investigations pour chercher la
cause de l’anémie avant de passer au traitement. Le premier choix thérapeutique est l’administration per os du fer.
Ceci nécessite compliance et persévérance. Le développement de nouvelles formes intraveineuses avec moins
de risque d’effets secondaires de type allergique ne doit pas pour autant inciter à sa distribution larga manu pour
des raisons de facilité, et surtout pas sans recherche de cause au préalable. Il s’agit d’un geste invasif qui comporte
toujours un risque. Prévenir la survenue de l’anémie ferriprive reste le but principal de tout pédiatre. Repérer les
populations, les catégories d’enfants à risque, faire des examens de dépistage au bon moment et prescrire des
suppléments de fer selon besoin, sont des activités qui font partie du quotidien pédiatrique.

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