Retraites : ce qu`a changé la loi Fillon
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Retraites : ce qu`a changé la loi Fillon
Retraites des salariés du privé : ce qu’a changé la loi Fillon Aura-t-on oui ou non droit à une retraite décente ? Va-t-on travailler plus longtemps pour l’obtenir ? Va-t-on cotiser plus ? Et les retraites complémentaires ? Autant de questions qui taraudent les futurs retraités depuis le vote de la loi du 21 août 2003 portant réforme des régimes de retraite. Petite revue de ce qu’a changé la réforme Fillon : en mal ou en bien. D’abord, les mauvaises nouvelles… Il va falloir cotiser plus longtemps pour avoir droit à une pension à taux plein de 50%, si vous êtes né(e) après 1948. A raison d’un trimestre par an. On passera de 160 trimestres actuellement, à 164 en 2012. Exemple : vous êtes né en 1951, vous aurez 60 ans en 2011 : vous cotiserez 163 trimestres au lieu des 160 habituels. Exemple 2 : né en 1952, vous cotiserez 163 trimestres. Et ça ne s’arrêtera probablement pas là. La loi Fillon prévoit des ajustements, après 2012, en fonction de la situation économique et financières des régimes de retraite. Les personnes atteignant 60 ans en 2020 cotiseront peut-être 167 trimestres ! Les cotisations doivent-elles augmenter ? Oui. C’est le cas depuis janvier 2006 : 0,2 points de plus. Et après ? Tout dépendra de la situation du chômage. S’il tombe à 4,5% en 2015, pas de problèmes, ce sont les cotisations chômages, devenues inutiles qui « paieront » nos retraites. Sinon.. ? Il faudra payer plus. Le niveau des pension va-t-il baisser ? Oui. Mais ça n’a rien à voir avec la loi Fillon. La réforme Balladur de 1993 s’en était déjà chargé, en indexant le calcul de la pension aux 25 meilleures années travaillées et non plus au 10 – simplement, la réforme a été étalée dans le temps et prendra effet en 2008. Côté bonnes nouvelles… Une amélioration notable : s’il vous manque des années de cotisation, parce que votre carrière est incomplète, vous serez moins pénalisés. La décote passe de 10% en 2003 à 5% en 2013. Par ailleurs, quelle que soit la durée de cotisation, aucune décote ne sera appliquée en cas de départ après 65 ans. Si vous n’avez pas assez de trimestre pour obtenir votre pension complète, il vous reste, depuis janvier 2004, la possibilité de racheter vos cotisations, dans la limite de 12 trimestres, au titre des années d’études supérieures ou des années n’ayant pas permis la validation de 4 trimestres. Vous êtes au Smic tout au long de votre carrière : votre pension ne pourra pas être inférieur à 85% du Smic net. En somme, la loi Fillon créé une retraite minimum garantie. Ceux qui souhaitent travailler au-delà de la durée nécessaire pourront améliorer leur pension de 0,75% par trimestre, dans la limite de 20 trimestres. Si vous avez commencé à travailler très jeune, autour de 14 ou 15 ans, vous pouvez dès aujourd’hui partir à la retraite avant 60 ans – à condition d’avoir cotisé 40 annuités. Auparavant, ce n’était pas le cas. Enfin, pour tous ceux qui souhaitent améliorer financièrement leur quotidien, il devient possible de travailler après la retraite. A condition que la somme de ce que vous gagnez plus votre pension ne dépasse pas le montant de votre dernier salaire. Ce mécanisme est, du reste, plus intéressant financièrement que le système qui consiste à repousser l’âge de la retraite. Dernier point : si vous êtes veuf ou veuve, vous pourrez plus facilement bénéficier de votre pension de réversion. Fin des anachronismes. La condition d’âge va disparaître. De même que la durée du mariage. Enfin, vous pourrez vous remarier sans perdre vos droits. A terme, il ne subsistera que la condition de ressources. Nicolas Jones