PERMANENCE DES SOINS Des rapports Steg au futur
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PERMANENCE DES SOINS Des rapports Steg au futur
PHARE-61-V1-STL:Juin 03/07/12 09:55 Page10 PERMANENCE DES SOINS Des rapports Steg au futur DES – 30 ans d'évolution de la spécialité de médecine d'urgence. es expériences d'internes esseulés aux urgences ou en smur, entre sueurs froides et faits d'armes inoubliables, sont vouées à la poussière mythique des salles de garde. Ces trente dernières années ont permis la séniorisation des services d'urgences et la formalisation d'un enseignement médical spécifique. Historique et enjeux de cette jeune spécialité ... L UN PARALLÈLE FORT ENTRE ANESTHÉSIERÉANIMATION ET MÉDECINE D’URGENCE forme de Diplômes d'Universités (D.U.) d'oxyologie médecine d'urgence. En mars 1986 a été officiel lement créée la Capacité d'Aide Médicale Urgente (CAMU). Cette Capacité différait des D.U. en cela L’essor de la médecine d'urgence en France est qu'elle était un diplôme national autorisé par l'Ordre fortement lié au développement des SAMU-SMUR qui des Médecins comme une compétence spécifique. ont été créés par les services d'anesthésie réanimaUne étape décisive dans la reconnaissance de la tion dans les années 1970. Un parallèle fort existe médecine d'urgence comme spéciadonc entre les deux spécialités. lité a été l'individualisation, en 1995, de la discipline « médecine polyvaComme le rappelle le Pr. Bernard Les détracteurs de la lente d'urgence » dans le concours Nemitz dans un article récapitulant médecine d'urgence national de praticien hospitalier. En l'historique de la spécialité [1], 1995, à la suite de la publication du l'enseignement de la médecine pensent qu'une rapport Steg, un décret d'urgence a, depuis le premier spécialisation a minima deuxième impose la généralisation de la rapport d'Adolphe Steg en 1984, évolué à la fois en 1er et 2ème cycle permettrait un turn-over « séniorisation » des urgences. Tous les services hospitaliers exigent et par un enseignement de 3ème démographique désor mais ce diplôme national, dont cycle de plus en plus étoffé conduisalvateur. la maquette pédagogique a été peu sant à une discipline autonome. à peu améliorée. La formation aux gestes et soins d'urgence est désormais obligatoire pour tous les étudiants en médecine en 1er puis en DE LA CAMU VERS LE DESC 2ème cycle (AFGSU de 1er et 2ème niveau). Un enseignement de « synthèse clinique et thérapeutique – UrgenLa Capacité de Médecine d'Urgence (CMU) a remplacé ème ces » a été instauré en 2 cycle et fait désormais paren 1998, l'ancienne Capacité d'Aide Médicale Urgente tie du programme de l'examen national classant (arrêté du 3 juin). d'accès au 3e cycle (module 11 de l'ECN). Le Diplôme d'Études Spécialisé Complémentaire (DESC) a été officiellement créé (arrêté du 22 septembre 2004) dans le but de promouvoir la médecine DU DIPLÔME D’UNIVERSITÉS D’OXYOLOGIE d'urgence comme discipline universitaire à part MÉDECINE D’URGENCE VERS LA CAMU entière. Cette option a prévalu au motif qu'elle perLe besoin de former des praticiens de l'urgence issus mettait de continuer à bénéficier d'un recrutement de la médecine générale, en complément des spéciadiversifié à partir de plusieurs DES (même si le DES listes en anesthésie-réanimation et en réanimation de médecine générale en est le vivier principal). médicale s'est fait sentir dès les années 1980. Il s'agit d'un DESC de type 1, permettant de conserUne formation complémentaire adaptée pour ces ver la qualification du DES initial (médecine générale, médecins généralistes désireux d'exercer le métier anesthésie-réanimation…) contrairement aux DESC d'urgentiste a été mise en place, initialement sous la de type 2 (spécialités chirurgicales, réanimation “ “ 10 http://www.snphare.com - Journal du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi - n° 61 - Juillet 2012 TYPO : Aero / Regular TYPO : Bickham Script Pro / Regular pantone 280C PHARE-61-V1-STL:Juin 03/07/12 09:55 Page11 PERMANENCE DES SOINS médicale) imposant l'abandon de la spécialité initiale. Les candidats sont recrutés par un examen probatoire, dont les modalités diffèrent selon les régions. La formation est à temps plein sur deux années. La première année est faite en f in d'internat. La deuxième année doit être réalisée en post-internat, comme pour tous les DESC, dans une fonction avec responsabilité médicale (CCA, assistant spécialiste, PH contractuel…). La maquette de ce DESC impose quatre semestres (urgences, SAMU, réanimation, pédiatrie) dont la moitié en CHU. Le DESC est délivré après présentation d'un mémoire, différent de celui du DES de médecine générale et de la thèse de médecine. Le DESC, comme la CMU, donne droit au titre de spécialiste de médecine d'urgence et permet l'accès au concours spécifique de PH. Pour ne pas qu'il y ait deux accès différents à la spécialité, la CMU a été arrêtée l'an dernier (à l'exception d'une université, pour permettre encore l'accès à des médecins militaires ou pompiers professionnels programmés depuis longtemps dans leur carrière). Des dispositifs pour l'équivalence de diplômes par validation de l'expérience professionnelle (VAE) et pour l'extension du droit d’exercice au DESC de type 1 ont été mis en place par les décrets 2012-116 2012-637 publiés en janvier et mai 2012. LA PROCHAINE ÉTAPE EST CELLE D'UN DES CHOISI DÈS LE CONCOURS DE L ' INTERNAT Le classement au concours clarifierait objectivement les modalités de sélection des candidats. Une maquette en cinq ans permettrait de renforcer la formation, tout en l'ouvrant sur des terrains de stages aux frontières de l'urgence (cardiologie, anesthésie…) ; la place d'une « hyperspécialité » pédiatrique restant à définir. La création de ce DES pourrait être effective dès l'automne 2013. Les détracteurs de la médecine d'urgence pensent Le développement enthousiaste de notre jeune spécialité n'occulte pas les problèmes. - Comme pour l'ensemble de la population médicale, les médecins urgentistes vieillissent et de nombreux postes ne sont pas pourvus. - Dans les services d'urgence, la confrontation avec la précarité sociale est permanente. - La pénibilité d'un travail posté 24h/24h y est durement ressentie et le type d'activité offre peu de possibilités d'aménagements professionnels sur des horaires diurnes. qu'une spécialisation a minima permettrait un turnover démographique salvateur. C'est faire peu de cas de la qualité de prise en charge des patients aujourd'hui exigée en médecine pré-hospitalière ou aux urgences. C'est déconsidérer d'autres disciplines (notamment la médecine générale) sommées de gérer nos collègues vieillissants. C'est sur tout penser pouvoir faire l'économie d'une vraie réflexion sur la pénibilité et le coût des métiers de la permanence des soins. Raphaël BRIOT, Administrateur du SNPHARE – Avenir Hospitalier Maître de Conférences des Universités – Praticien Hospitalier ; Pôle Urgences Samu Smur ; CHU Grenoble 11 1) Nemitz, B. ; « L'évolution de l'enseignement de la médecine d'urgence jusqu'à la naissance du DESC » ; La Revue des SAMU ; 2005 ; p329-32) http://www.snphare.com - Journal du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi - n° 61 -Juillet 2012 TYPO : Aero / Regular TYPO : Bickham Script Pro / Regular pantone 280C