Supply Chain Internationale - Nouveaux défis
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Supply Chain Internationale - Nouveaux défis
Distribution Industrie Supply Chain Internationale Nouveaux défis pour les industriels La distribution du médicament à l’international revêt des caractéristiques particulières qui imposent une réflexion globale aux intervenants : fabricants, transporteurs, compagnies aériennes... Un colloque à Toulouse a fait le point des enjeux. «I DR l y a 10 ans, on aurait parlé de transport », note avec humour Christophe Ettviller, directeur logistique de Pierre Fabre Médicament, mais aujourd’hui la chaîne logistique internationale oblige à considérer chaque maillon comme un intervenant à part entière ». Le colloque qui s’est tenu à Toulouse en juin dernier a été l’occasion de faire le point des enjeux de la distribution des produits de santé à l’échelle internationale. Organisée par le Sismip1, présidé par Marielle Gaudois et la société SDV (groupe Bolloré), spécialisée dans le transport et la logistique internationale, cette rencontre réunissait également des représentants de Pierre Fabre, bioMérieux, Pharmatis (façonnier et transporteur) et de l’Afssaps. MARIELLE GAUDOIS La chaîne de distribution du médicament est « particulièrement longue », a poursuivi Christophe Ettviller, « les acteurs externes sont nombreux, avec des problèmes de langues ; elle est soumise à de fortes contraintes et elle est souvent incomprise par les autres acteurs de l’entreprise en interne. Contrairement à la supply chain domestique où l’on peut atteindre son client en 48h, cela peut prendre entre quatre et huit mois à l’international ». S’ensuivent naturellement des problèmes de péremption des produits avec les risques associés car ceux-ci sont aujourd’hui plus complexes et donc plus sensibles à l’environnement. Cette chaîne est aléatoire et remplie de ruptures – à la fois physiques et en termes d’information – alors qu’une chaîne logistique « aime la continuité », souligne-t-il. Enin, la notion de responsabilité est beaucoup moins claire que sur le marché domestique. Ainsi, la notion «d’Incoterm2» entretient une certaine ambiguïté entre le transfert de risque et le transfert de propriété, car elle déinit celui va payer et non qui est propriétaire de quoi, observe C. Ettviller. Mince réglementation Pour Jean-Paul Berlier, responsable du transport chez bioMérieux, la problématique de l’acheminement des produits à l’international s’accompagne de la contrainte supplémentaire d’un stockage entre 2 et 8° C (produits de diagnostic in vitro). « La sélection des transitaires s’opère sur la capacité de traitement de type fret, la capacité des magasins en chambre froide et les outils de traçabilité, qui sont peu développés en aérien, explique-t-il. Quant à la sélection des compagnies aériennes, elle s’efectue sur la capacité d’emport, l’existence de contrats tripartites, les « transit time » les plus courts et la compétitivité. » Il faut bien sûr tester la capacité des produits à supporter des ruptures de la chaîne du froid, car celle-ci ne peut être garantie de bout en bout. Directrice de l’inspection des établissements au sein de l’Afssaps, Véronique Perrin a reconnu que la réglementation est assez mince en matière de transport de médicament à usage humain. Le Code de la santé publique stipule simplement que les entreprises pharmaceutiques doivent «prendre les mesures nécessaires» pour le transport et la livraison de leurs produits, le tout sous le contrôle du pharmacien responsable. La France est cependant la seule à disposer de Bonnes pratiques de distribution en gros (BPDG) auxquelles il convient de se référer. Quant à la chaîne du froid, une rélexion est en cours avec l’AFNOR3, la SFSTP4 et le Conseil de l’Ordre des pharmaciens. n Jocelyn Morisson (1) www.sismip.com (2) INCOTERM : INternational COmmercial TERMS, obligations du vendeur et de l’acheteur dans un contrat d’achat/vente international. (3) AFNOR : Agence Française de normalisation (4) SFSTP : Société française de sciences et techniques pharmaceutiques 49 SEPTEMBRE 2007 - PHARMACEUTIQUES