LE PROGRES VMParticleColbert
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ECONOMIE La vie juridique et financière Rédaction : 04.78.14.76.00 [email protected] ; Publicité : 04.72.22.24.37 [email protected] ; Annonces légales : 04.72.22.24.25 [email protected] BON A SAVOIR Quelle sanction possible? La sanction d’un salarié peut aller de l’avertissement à la mise à pied à titre disciplinaire, au licenciement pour faute grave. Des rétrogradations sont aussi envisageables. Mais il ne peut y avoir aucune sanction pécuniaire et des faits distincts ne peuvent pas donner lieu à deux sanctions successives, dès lors que le patron a connaissance de l’ensemble de ces faits lorsqu’il prend sa sanction. ALERTES Que faire en cas de faute lors d’un séjour offert par l’entreprise Dans un arrêt rendu le 8 octobre 2014 (n°13-16.793 FS-PB), la Cour de cassation estime que lorsqu’un salarié insulte et menace ses collègues et ses supérieurs hiérarchiques lors d’un séjour organisé par l’employeur dans le but de récompenser les lauréats d’un concours interne, ces faits bien que commis en dehors du temps et du lieu de travail, se rattachent à la vie de l’entreprise, et peuvent donc justifier une sanction disciplinaire. Un délai de 2 mois « Toute poursuite disciplinaire doit être engagée dans un délai de deux mois maximum à compter du jour où l’employeur a eu connaissance d’un fait fautif » (Photo Julia Beaumet) Quelles sanctions adopter face à un salarié fautif ? Social. Me MassotPellet, avocate du cabinet Colbert, explique comment réagir face à l’attitude fautive d’un salarié. Quels contrôles possibles ? Lié à son salarié par un contrat de travail, l’employeur peut exercer sur celuici un droit de contrôle, sur le lieu et pendant le temps de travail. Ainsi, il peut mettre en place des badges électroniques pour con trôler les entrées et les sorties de l’entre prise. « De même, il peut mettre en place des moyens de contrôle comme la vidéo surveillance, à condition que cette prati que soit justifiée pour des préoccupations de sécurité, qu’une déclaration préalable soit faite à la CNIL (ndlr : commission nationale de l’informatique et des liber tés), que le comité d’entreprise soit con sulté et que les salariés soient informés de ce moyen de contrôle », explique Me Mas sotPellet, avocate au sein du cabinet Col bert. Une faute, c’est quoi ? Tout comportement fautif peut être sanc tionné mais il n’existe pas de définition légale de la faute. Par ailleurs, « l’insuffi sance professionnelle ne constitue pas un motif de sanction disciplinaire, sauf si elle résulte d’une volonté délibérée du salarié MON NOTAIRE M’A DIT… Pour vos questions : [email protected] Me Séverine Girardon Photo Joël Philippon « Au décès du donateur, chacun des autres enfants devra recevoir sa part de réserve. » RHO de mal exécuter son travail », précise l’avocate. Si un abandon de poste, des dégradations volontaires, de l’insubordi nation, de la violence ou un vol relèvent bien du domaine disciplinaire, il est en revanche difficile de prouver que le salarié n’exécute pas correctement son travail, volontairement. Insuffisanceoufauteprofessionnelle « Il a été jugé que le manque de rigueur dans l’organisation du travail, les négli gences et les oublis reprochés à la salariée constituaient, en l’absence de mauvaise volonté délibérée de sa part, une insuffi sance professionnelle et n’a pas de carac tère fautif, de telle sorte que le licencie ment prononcé pour faute grave est dénué de cause réelle et sérieuse »*, assure Me MassotPellet. Aussi, l’employeur doit être attentif aux motifs qu’il avance dans la lettre de licenciement, et déterminer s’il s’engage sur une insuffisance profession nelle ou une faute professionnelle rele vant du domaine disciplinaire. *(Cass. soc. 27 septembre 2011 n° 10-16.825, n° 1912 F-D) L’art et la manière de sanctionner Lorsque l’employeur décide de prendre une sanction dans le cadre d’une faute dis ciplinaire, il doit convoquer son salarié à un entretien préalable. Lors de cet entre tien, le dirigeant détaille ses griefs indi quant qu’il envisage une sanction et écoute les explications du salarié. Après cet entretien, l’employeur dispose de deux jours ouvrables pour prendre sa décision, la sanction choisie devant être en rapport avec le type de faute reprochée. Dans le cadre disciplinaire, l’employeur dispose de deux mois à partir du moment où il a connaissance de la faute pour réagir. Par ailleur s, le patron doit s’appuyer sur le règlement intérieur de l’entreprise. Il est important de vérifier le contenu de ce règlement intérieur (obliga toire dans les entreprises de 20 salariés) : la sanction choisie doit être prévue dans ce document. À titre d’exemple, la mise à pied à titre dis ciplinaire doit être mentionnée et sa durée maximale doit être précisée, à défaut, la sanction sera illicite. Report de délai pour la transmission de la DADS en ligne La date limite de dépôt par les entreprises de la DADS-U 2015 est reportée au 3 février pour tenir compte des difficultés rencontrées par les entreprises. Normalement, les employeurs avaient jusqu’au 31 janvier pour déposer la Déclaration Annuelle des Données Sociales (DADS), qui récapitule les salaires versés au cours de l’année civile 2014 aux employés relevant du régime général de sécurité sociale. Aucune pénalité ne sera donc appliquée pour les DADS effectuées par dépôt de fichiers, jusqu’au mardi 3 février 2015 à midi. Trois nouveaux financements pour les entreprises de l’ESS Trois nouveaux financements viennent d’être lancés, sous l’égide de BpiFrance, en faveur des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Parmi eux : la mise en place du Fonds d’investissement dans l’innovation sociale (FISO) : ce fonds sera doté d’une capacité technique de 40 millions d’euros, et financera, sous forme d’avances remboursables, des projets socialement innovants, correspondant à des besoins sociaux non satisfaits par le marché ou les politiques publiques. Des expérimentations se tiendront prochainement dans certaines régions. Autre financement : les Prêts pour les entreprises sociales et solidaires (PESS). Diffusés par BpiFrance, ces prêts, d’une durée de cinq ans, pourront atteindre des montants compris entre 20 000 et 50 000 euros, portés à 100 000 euros en cas d’intervention de la région. Troisième possibilité : une capacité d’investissement en fonds propres, mobilisée par BpiFrance dans les entreprises de l’ESS. Julia Beaumet J’ai reçu un héritage, puisje le donner à un de mes enfants ? Lucas Ambroize : j’ai reçu un héritage, puis-je le donner à un seul de mes enfants ? La donation à un seul enfant est tout à fait possible, qu’il s’agisse d’un don manuel ou d’une donation constatée par acte authentique d’un ou plusieurs biens mobiliers ou immobiliers. Néanmoins, elle présente des inconvénients. D’une part, au décès du donateur, chacun des autres enfants devra en effet recevoir sa part de réserve. La réserve héréditaire est la part des biens successoraux appartenant au défunt dont la loi assure la dévolution à certains héritiers dits héritiers réservataires (enfants ou petits-enfants en cas de prédécès de leur auteur). Le taux de la réserve dépend du nombre d’enfants : 1/2 si un seul enfant, 2/3 en présence de 2 enfants, et 3/4 si le défunt laisse 3 enfants ou plus. La fraction des biens successoraux non concernée par la réserve s’appelle la quotité disponible. L’assiette de la réserve est composée des biens existants au décès diminués des dettes du défunt auxquels il faut ajouter les biens donnés par le défunt de son vivant, ainsi que les biens légués. Ainsi, l’enfant qui a bénéficié d’une donation alors que les autres héritiers réservataires n’ont rien reçu devra donc rapporter à la succession le bien donné pour sa valeur au jour du partage de la succession. La plus-value éventuellement réalisée sur le bien donné sera donc partagée entre les héritiers réservataires. Le notaire effectuera alors une opération de réduction de la donation si le bien donné excède la part de réserve du gratifié. Autre inconvénient de la donation isolée à un seul enfant : la difficulté pour le bénéficiaire de vendre le bien donné puisqu’il devra recueillir préalablement à la vente l’accord des héritiers réservataires. La donation-partage apparaît comme la solution permettant de gratifier simultanément chacun de ses héritiers réservataires, pour ainsi être certain d’échapper à l’action en réduction. Ainsi, en cas de plus-value réalisée sur le bien donné, le bénéficiaire ne sera pas contraint de verser une somme d’argent à ses cohéritiers en complément de part. MARDI 3 FÉVRIER 2015 - LE PROGRES 13