L`indivision - Immonot.com
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PATRIMOINE L’indivision Il y a indivision lorsqu’un même bien est la propriété de plusieurs personnes appelées “indivisaires” ou “propriétaires indivis”, sans que l’on puisse distinguer quelle partie appartient à chacune. L’indivision peut être souhaitée ou subie (c’est le cas lors d’une succession). À chaque fois, elle est à manier avec prudence car son mécanisme n’est pas aussi simple qu’il le paraît. Page 48 - février 2006 L’IMMOBILIER DES NOTAIRES - www.immonot.com D ans le cadre d’une succession, l’indivision correspond généralement à une situation transitoire précédant le partage des biens. C’est une solution d’attente. L’indivision peut aussi résulter d’un choix : celui d’acheter à plusieurs un même bien. Dans tous les cas, le bien en question doit être géré et maintenu en état. Réparations, factures, impôts, rien n’épargne les indivisaires ! Quant aux actes et décisions qu’ils seront amenés à prendre, il faudra obtenir l’unanimité... Au quotidien Chaque indivisaire peut user du bien (l’habiter), à condition de ne pas le détourner de sa destination d’origine (par exemple transformer la maison familiale en commerce) et de respecter les droits des autres indivisaires. Ainsi, aucun des indivisaires ne peut décider seul de vendre le bien ou de le donner. Nommer un gérant Par manque de temps ou de formation, gérer une indivision peut vite devenir un casse-tête. Pour y faire face, la loi permet aux indivisaires de désigner un gérant par le biais d’une convention. Qu’il s’agisse d’un indivisaire ou d’un tiers, celui-ci a pour mission de représenter l’indivision et de se charger de la gestion courante du bien (régler les factures, décider des réparations éventuelles,...). Le gérant a droit à une rémunération fixée à l’amiable. Au moins une fois par an, il doit rendre des comptes à l’indivision et indiquer par écrit les bénéfices réalisés et les pertes prévisibles. Il engage sa responsabilité en cas de faute de gestion. Indemnités, travaux et charges Si un seul des indivisaires profite du droit d’usage (en y vivant par exemple), il doit payer aux autres héritiers une “indemnité de jouissance privative” (sauf accord contraire entre eux), fixée à partir de la valeur locative du bien. En cas de désaccord, il revient au président du tribunal de grande instance de fixer le montant de l’indemnité. Si l’un des indivisaires améliore à ses frais le bien indivis, les autres doivent lui verser une indemnité calculée en fonction de la plus-value apportée au bien. Les travaux d’entretien lui seront également remboursés. À l’inverse toute dégradation entraînant une perte de valeur du bien est à la charge de l’indivisaire responsable. Les charges sont partagées entre les propriétaires indivis. Ceux-ci sont également responsables solidairement du paiement des taxes foncières. Si l’un d’eux ne paie pas les charges, frais et autres impôts lui incombant, les créanciers peuvent se retourner contre n’importe lequel des autres membres de l’indivision. En cas de contrôle fiscal et de redressement, un des membres de l’indivision peut être poursuivi seul, à lui ensuite de demander aux autres membres de l’indivision de partager la note. À défaut d’accord, un recours devant la justice est possible pour les contraindre à rembourser leur quote-part du redressement. prises à l’unanimité. Cette obligation légale peut parfois compliquer les choses, voire bloquer le système si l’un des indivisaires fait la sourde oreille ou témoigne d’un esprit contradictoire. Seule exception accordée par la loi (art. 815-2 du Code Civil) : un indivisaire peut prendre seul toute mesure conservatoire ayant pour but de préserver le bien lorsqu’un danger imminent nécessite une mesure d’urgence (début d’incendie, fuite dans la toiture...). De même, si l’un des propriétaires indivis se trouve pour une raison quelconque (éloignement, maladie...) incapable de donner son accord à l’accomplissement d’un acte, l’un des indivisaires peut demander l’autorisation au Tribunal de Grande Instance de représenter le “défaillant” pour toutes les mesures requises par l’intérêt commun de l’indivision. Comment y mettre un terme ? soit par les intéressés eux-même, soit avec l’aide d’un expert. On procède ensuite au partage et chacun reçoit des biens ou une somme correspondant à sa part dans l’indivision. On peut également procéder au partage en constituant autant de lots qu’il y a d’indivisaires et en les attribuant soit au choix des indivisaires soit par tirage au sort. Si un des indivisaires reçoit un lot d’une valeur supérieure à ses droits, il versera aux autres une somme d’argent (appelée soulte) en guise de dédommagement. À savoir Dans certains cas, la nature du bien empêche la constitution de lots (exploitation agricole, entreprise, maison...). Les indivisaires peuvent alors décider de vendre le bien. Les conditions et le prix de la vente doivent être décidés à l’unanimité. Il est également possible de demander au juge l’attribution préférentielle du bien en question. Si le demandeur obtient gain de cause, il devra dédommager les autres indivisaires en leur versant une soulte pour rétablir l’égalité des parts. Si l’accord est impossible Si un des indivisaire veut récupérer son dû et les autres rester en indivision (ou, situation inverse, si tous veulent effectuer le partage sauf un !), le ou les indivisaires qui souhaitent sortir de l’indivision peuvent provoquer le partage. Il est en effet possible de procéder à un partage partiel contentant tout le monde : le sortant recevra sa part en nature ou en argent, et l’indivision sera maintenue entre les autres indivisaires. Cette solution n’est toutefois pas toujours possible, notamment si les autres indivisaires n’ont pas les moyens de dédommager le sortant. L’ultime solution est alors la vente du bien. L’opération est généralement longue et coûteuse. Sans oublier les conséquences psychologiques et les mésententes que cela peut provoquer entre membres d’une même famille. Quelques règles Vivre en indivision n’est pas toujours une situation “confortable”. D’où la possibilité offerte à tout indivisaire de demander le partage car “nul ne peut être contraint à demeurer dans l’indivision”. Le partage peut être amiable ou judiciaire selon les circonstances et la nature des relations entretenues entre les indivisaires. Des décisions à l’unanimité L’accord parfait Chaque indivisaire dispose des mêmes droits sur le bien. À ce titre, toutes les décisions concernant l’indivision doivent être Lorsque tous les indivisaires souhaitent mettre un terme à l’indivision, le partage se fait à l’amiable. Les biens sont estimés On peut sortir de l’indivision en cédant tout ou partie de ses droits, soit à un autre indivisaire, soit à un tiers. L’indivisaire qui souhaite céder sa part doit en informer les autres par écrit, en indiquant clairement les conditions de la cession (notamment le prix et l’identité de la personne proposée). Tout indivisaire pourra alors, dans le mois qui suit, faire savoir au vendeur qu’il entend faire jouer son droit de préemption au prix et aux conditions notifiées L’IMMOBILIER DES NOTAIRES - www.immonot.com février 2006 - Page 49