Sommaire exécutif des meilleures pratiques
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Sommaire exécutif des meilleures pratiques
Benchmarking et positionnement stratégique Grappe Cinéma – Télévision du Québec 2 février 2011 Sommaire Rappel de la méthodologie du mandat Benchmarking Orientations stratégiques 1 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Étape dans la démarche BCTQ Objectif 1 Objectif 2 Établir une étude qui comprendra l’analyse et le positionnement de l’industrie du cinéma et de la télévision québécoise et métropolitaine par rapport à ses concurrents Recommander une stratégie de développement pour l’industrie du cinéma et de la télévision de la région métropolitaine. (Positionnement par segment, axes de développement stratégique, actions à privilégier, etc.) Phase 1 Entrevues individuelles 2 Phase 2 Benchmarking et tendances de l’industrie Phase Positionnement Objectif Objectif Objectif • • • Identifier les principales problématiques de la filière et définir les principaux chantiers stratégiques pour les prochaines années. Produire une étude des principaux marchés concurrents (autres provinces et pays) sur la base de critères clés comparables mais aussi de meilleures pratiques. 3 Établir le positionnement de l’industrie québécoise par rapport à ses principaux concurrents. • Recommander un positionnement pour les différentes composantes de l’industrie © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire Rappel de la méthodologie du mandat Benchmarking Orientations stratégiques 3 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axes # Meilleures pratiques Pays Description Financement 1 SOFICA France Outil de défiscalisation de l’épargne publique dans les œuvres audiovisuelles 2 Tax Shelter Belgique Outil de défiscalisation de l’investissement des entreprises dans les œuvres audiovisuelles 3 UK Lottery Fund Royaume-Uni Outil de financement de la production audiovisuelle fondé sur un partage des revenus de la Loterie Nationale 4 COSIP France Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels (TV) financé par une taxation du commerce audiovisuel Distribution 5 Swiss Films Suisse Aide financière P&A destinée à la commercialisation des films suisses à l’étranger (subvention remboursable) Modèles d’affaires 6 Zentropa Danemark Mini-studio intégré dédié à la production, coproduction et distribution d’œuvres audiovisuelles et multimédia 7 Banijay International Mini-studio TV fondé sur le modèle Endemol spécialisé dans la production et distribution de formats télé à l’international 8 My Skreen France Plateforme de diffusion numérique positionnée comme l’annuaire en ligne des offres de VOD (agrégateur) Chaîne de valeur numérique Pertinence pour la grappe Légende : 4 Élevé Moyen Faisabilité Faible © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Financement 1 Meilleure pratique SOFICA Pays France Description Outil de défiscalisation de l’épargne publique et de l’investissement des entreprises en vue de soutenir l’investissement dans l´industrie cinématographique et audiovisuelle. De 40 à 48% de l’investissement en déduction d’impôt sur le revenu dans la limite de 25% du revenu net. Montant maximum de 18000 euros / an / foyer. Amortissement exceptionnel de 50% de l’investissement réalisé par les entreprises. Investissent leur collecte au capital de sociétés de production françaises ou dans les œuvres réalisées en version originale en langue française agréées par le Centre National de la Cinématographie (CNC). 64MEuros par an portées par une dizaine de Sofica. Rendement moyen de 6% à 8% après avantage fiscal. Représente 5% du montant total de la production de films français (complément de financement). 5 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Meilleure pratique Pays Financement 2 Tax Shelter Belgique Description Outil de défiscalisation de l’investissement des entreprises belges dans les œuvres audiovisuelles belges. Ne s’adresse qu’aux entreprises, et non aux particuliers. Possibilité de bénéficier d’une exonération des bénéfices imposables à concurrence de 150% des sommes investies. Maximum déductible s’élevant à 750,000 euros plafonné à 50% des bénéfices imposables de l’entreprise qui investit. Investissement pouvant se faire sous la forme d’un prêt à la production (maximum 40% du montant) ou sous la forme d’un investissement dans la production (intéressement aux bénéfices). 90% des dépenses sur le territoire belge (main d’œuvre et équipement). Rendement de 6 à 12% pour l’investisseur incluant l’avantage fiscal. Depuis la mise en place du tax shelter, le nombre de productions belge a été multiplié par 10 (essentiellement des co-productions). 6 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Meilleure pratique Pays Description Financement 3 UK Lottery Fund Royaume-Uni Outil de financement de la production audiovisuelle britannique fondé sur un partage des revenus de la Loterie Nationale : chaque Livre Sterling dépensé par le public donne lieu à 28 pence remis à des causes d’intérêt général, dont la production cinématographique. Sur un budget annuel de 27M£, 3 fonds sont dédiés à la production cinématographique pour un total de 17M£ (26,6M$ CAD). Parmi les autres activités: aide à la distribution, promotion et festival, numérisation des cinémas, etc. Premiere Fund (projets commerciaux), New Cinema Fund (projets nouveaux et créatifs), Feature Development Fund (nouveaux talents / talents établis). En 10 ans, 900 films financés ayant reçu plus de 160M£ (260M$ CAD) du National Lottery Fund. Pour chaque £ investi, 5£ ont été générés au box office anglais et international. Le UK Film Council est remplacé par le British Film Institute qui a promis une augmentation du financement de la loterie de 27M£ à 43M£ d’ici 2014. 7 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Meilleure pratique Pays Description Financement 4 COSIP France Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels (TV) géré par le Centre National de la Cinématographie (CNC) et financé par le biais d’un système de taxation du commerce cinématographique, audiovisuel et vidéo. Taxe sur les ventes de billets de cinéma + taxe sur les vidéos (2% du CA HT) + taxe sur les services télévisuels des chaînes hertziennes (gratuites) et des chaînes payantes, câble, satellite et fournisseur d’accès Internet (FAI) (5,5% en moyenne). Système redistribuant une partie des ressources des diffuseurs au profit des producteurs établis en France développant des œuvres destinées à être diffusées sur les chaînes de télévision françaises (ne concerne pas les émissions de flux). COSIP pouvant contribuer jusqu’à 30% du financement d’un film avec pour bénéficiaires exclusivement les producteurs délégués qui assurent la responsabilité de la production de l’œuvre (garantie de bonne fin) et qui sont établis en France. Les apports totaux du COSIP se sont élevés à plus de 200M€ en 2009 (entre 180 et 200M€ par an). Répartition des aides 2009 : fiction 36%, documentaire 33%, animation 18%, autres 13%. 8 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Financement 5 Meilleure pratique Pays Description Suisse Aides financières destinées à l’amélioration de la commercialisation des films suisses à l’étranger via une subvention (remboursable en cas de succès) maximale de 25,000 € (33,000 $ CAD) par film et par territoire soutenu. Ne sont pris en considération que les frais directement liés à la promotion et à la sortie en salles (P&A). L’aide est remboursée en fonction du succès du film. Le remboursement potentiel du soutien est décidé à la remise du décompte final du nombre de spectateurs et des recettes obtenues au plus tard 14 mois après la sortie en salles. Montant alloué en 2 tranches : 40% versés à l’acceptation de la demande par le distributeur et avant la sortie en salles ; 60% à réception du décompte final des coûts de distribution du film et des recettes (M+14). Le film doit être une production majoritaire suisse (équipe technique et artistique). Sont exclues les coproductions minoritaires suisses. 4 sessions annuelles sont prévues : les demandes doivent être déposées au moins 2 mois avant la date de sortie en salles du film. Aides financières administrées par Swiss Films depuis 2007 (organisme de promotion du cinéma helvétique à l’étranger). 9 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Modèle d’affaires 6 Meilleure pratique Pays Description Danemark Mini-studio d’origine danoise fondé en 1992 par le réalisateur Lars von Trier, devenu la société de production la plus importante de Scandinavie. A inventé le mouvement Dogme (minimaliste, réaliste, qualité artistique, style non « mainstream »). Activités recouvrant la production et la distribution de films, documentaires, vidéos clips, divertissement télévisuel et développement de projets multimédia. Intégration de la postproduction (dont conception sonore), location d’équipements et ventes internationales. Création d’un cluster du cinéma sur un site géographique (base militaire) réunissant des entreprises complémentaires (20-25 producteurs). Réalisateurs engagés sur chaque film au contrat mais avec la possibilité d’obtenir des parts de Zentropa pour les plus fidèles. 10 producteurs salariés bénéficiant du pouvoir de green lighting, chacun avec un staff de 4-5 personnes. 50% des parts de Zentropa détenues par l’entreprise Nordisk Film en vue de financer des coproductions internationales. 25% détenus par les employés. Développement international via la création de bureaux étrangers autonomes dans 8 pays européens afin de bénéficier des règles de co-production UE. Plus de 70 films originaux produits ou coproduits depuis la création. Environ 5 productions et 5 coproductions / an. Chiffre d’affaires annuel de 30M€ (40M$ CAD). 10 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Modèle d’affaires 7 Meilleure pratique Pays Description International Mini-studio TV fondé sur le modèle Endemol ou Fremantle et spécialisé dans la production et distribution de formats télé « primetime » (non scriptés) et de programmes scriptés : téléréalité, divertissement et jeux télévisuels + Production et distribution de contenus en ligne financés par la publicité. Modèle d’affaires visant la création de formats qui pourront circuler d’autant plus rapidement que l’entreprise est présente avec ses propres filiales dans les principaux pays de diffusion. 14 acquisitions réalisées depuis 2008 sur 10 territoires. Investissement très significatif au départ (400M€ / 530M$ CAD) par des investisseurs privés européens influents. Modèle de consolidation au sein d’un groupe composé d’entreprises indépendantes (confédération d’entrepreneurs) avec système d’intéressement fort pour les cadres et contrat d’exclusivité de 5-10 ans. Ciblage de 20 territoires clés dans le monde : rachat de moyennes ou nouvelles entreprises ayant des liens avec des diffuseurs ou ayant testé un concept de format innovant. Très grande liberté de création ; mise en commun des formats les plus puissants au sein du réseau des partenaires. Chiffre d’affaires de 300M€ (400M$ CAD) après 3 ans d’existence. 11 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire exécutif des meilleures pratiques Axe # Modèle d’affaires 8 Meilleure pratique Pays Description International Plateforme de diffusion numérique mixant contenus gratuits et payants fondée en 2008 et positionnée comme l’annuaire en ligne des différentes offres de vidéo à la demande françaises sur Internet permettant une comparaison des prix (agrégateur et fédérateur de plateformes). Offre des programmes de rattrapage télévisuel (catch up) et de nombreux films (payants) issus de différentes plateformes Web. Modèle de partage des revenus avec les plateformes partenaires : MySkreen est un distributeur et est donc rémunéré sur une commission de distribution par les différents fournisseurs de contenus (MySkreen prélève 30 à 40% du prix du programme). MySkreen se veut une alternative française à l’offre de l’américain Hulu. 20% du capital détenu par Le Figaro (groupe média non concurrent des diffuseurs) + 20% par le fonds d’investissement Habert Dassault Finances. l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) devrait investir 11M€ au capital de MySkreen afin de mettre en place une mesure d'audience unifiée des programmes audiovisuels entre le Web et la TV (devenir le « Médiamétrie » de la VOD). 2,9M€ levés pour une offre aujourd’hui constituée de 1 millions de contenus dont 40,000 en VOD et 15,000 vidéos intégrés. 12 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées SOFICA (Société de financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle) Présentation Axe Financement Année de fondation 1985 Objectif principal Financer la production de films français Description Description: • Les Sofica sont des sociétés anonymes agréées par le ministère de l’Économie et des finances, qui récoltent leurs fonds auprès de particuliers et d’entreprises soumis à l’imposition français, grâce à un mécanisme d’incitation fiscale • Sur une durée de douze mois, les Sofica investissent leur collecte au capital de sociétés de production françaises ou dans les oeuvres réalisées en version originale en langue française et qui sont agréées par le Centre national de la cinématographie (CNC). • La souscription de parts de Sofica permet aux particuliers d’investir dans la production de films et dans des activités liées au cinéma et à l’audiovisuel, et d’obtenir en contrepartie un avantage fiscal. • Il existe aujourd’hui une dizaine de Sofica écoulée par les banques (64MEuros) en 2-3 semaines (très forte demande) Principes de fonctionnement: La souscription de Sofica permet aux particuliers de défiscaliser en investissement dans l´industrie cinématographique et audiovisuelle. • Entre 40 et 48% de l’investissement (réalisé avant le 31/12/2011) arrive en réduction de l’impôt sur le revenu dans la limite de 25% du revenu net • La réduction d’impôt est portée à 48% si la Sofica s’engage à réaliser au moins 10% de ses investissements dans des sociétés de réalisation avant le 31 décembre de l’année de la souscription • Montant maximum de l’investissement : 18000 Euros / an et par foyer (faible plafond) • La réduction d’impôt maximale annuelle s’élève à 8640 Euros • Les parts doivent être détenues au moins 5 ans pour bénéficier des avantages fiscaux (le délai de blocage est porté à 8 ans pour les SOFICA garanties) mais les contributions doivent être investies dans un délai d’un an (environ 15 films / an / SOFICA) • Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés qui sont actionnaires de Sofica bénéficient d’un amortissement exceptionnel de 50 % • Il peut s'agir de souscriptions au capital initial ou à des augmentations de capital. 13 Types de Sofica: 1. À valeur de rachat garantie Ces Sofica, adossées à des groupes audiovisuels ou bancaires, garantissaient un remboursement à l'échéance d'au moins 80 % du nominal et obligaient à attendre 8 ans avant de récupérer sa mise ou une partie de celle-ci. En contrepartie, ces Sofica investissaient avec des contraintes (part des documentaires, films à faibles budgets…). Toutefois, ces Sofica dites garanties n’existent plus depuis 2009, le CNC ayant choisi de privilégier les Sofica indépendantes non-adossées, accroissant considérablement leur enveloppe de collecte. 2. Sans garantie Ces Sofica autorisent une sortie éventuellement plus rapide à 5 ans minimum (mais durée possible de 10 ans maximum), mais sans garantie de rachat. © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées SOFICA (Société de financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle) Description (suite) Les investissements des Sofica peuvent prendre deux formes : - soit de versements en numéraire, c'est un contrat d'association à la production, contrôlé par le CNC (investissements sur des oeuvres), - soit de souscriptions au capital de sociétés dans la réalisation d'oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles. Dans le cas d'un investissement sur des oeuvres, les versements sont limités à 50 % du coût total définitif d'une même œuvre, mais dans ce cas, elles sont soumises à des obligations d'investissement dans la production indépendante. Les SOFICA sont limitées à 20 % de leurs financements annuels, dans les oeuvres de coproduction réalisées dans la langue d'un pays de l'Union Européenne, le solde étant investi dans des oeuvres réalisées en langue française. En contrepartie de leurs investissements, les SOFICA bénéficient de droits à recettes sur l'exploitation future des œuvres. Participation dans la production de films: • En moyenne, les producteurs financent 20 à 30 % du budget des films. Les aides diverses représentent 10 à 15 % de ce budget, les apports extérieurs (dont l’instrument de défiscalisation SOFICA) s’élèvent environ à 15%. • Depuis leur création, le montant des interventions des Sofica dans la production de films a constamment progressé en volume alors que leur part relative dans les devis des films concernés a sensiblement baissé (passant de 21 % en 1987 à un peu moins de 5 % en 2008) : contrairement au tax shelter belge, la Sofica est un complément de financement Évaluation Rendement privé: En 2009: • les investisseurs ont au mieux récupéré 100% de leur mise (12,5% de rendement après avantage fiscal) • autour de 60% en cas d’échecs commerciaux à répétition (5,2% de rendement après avantage fiscal) • la moyenne se situant entre 70 et 80% de restitution (8% de rendement) • Donc en moyenne : rendement de 5 à 8% après avantage fiscal Rendement industriel: • % des Sofica qui va dans le financement des films est faible (5 à 7%) ce qui a pour effet d’augmenter davantage le montant total du budget d’une production cinématographique que le nombre de productions réalisées Risques liés au placement: • Si la Sofica contribue à financer des films peu rentables (c’est-à-dire réalisant peu d’entrées), il est possible que l’investissement soit peu intéressant pour le contribuable. Toutefois, le risque réel ne porte que sur 52% à 60% du capital du fait de la réduction d’impôt. • Par ailleurs, les Sofica mutualisent les risques en investissant sur plusieurs films / sociétés de production. Frais de gestion: • 3,5% / an pendant 5 ans frais de gestion • 3% commission de placement • 3% commission de montage • Commission de performance (20% des gains réalisés) 14 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées SOFICA (Société de financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle) Facteurs clés de succès • • • • • • Avec ses 25 ans d’histoire, les Sofica sont efficaces et ont une très forte demande Rôle important du CNC dans l’analyse des risques Charte claire qui définit le fonctionnement des Sofica (normalisée, mais souple) Approche démocratique: les investisseurs sont pratiquement tous des particuliers en raison du plafond bas Existence de Sofica régionales qui permettent la valorisation régionale du cinéma Les Sofica peuvent dorénavant se regrouper entre elles (pool de Sofica). Elles se substituent aujourd’hui aux carences de financement des chaînes hertziennes et ne sont plus un simple complément de fin de chaîne. Elles interviennent ainsi de plus en plus dans la hiérarchie du cofinancement. Principaux enseignements pour le BCTQ • Une initiative de type Sofica pourrait être envisagée au Québec : • Les capitaux levés pourraient être dédiés à la coproduction et à la mise en marché des films • Le montants pourraient être garantis par la FIDEC • La taille du fonds Sofica devrait permettre d’assumer les frais de gestion correspondants • Afin d’assurer une saine émulation entre structures, plusieurs Sofica pourraient être lancées simultanément • La grappe québécoise pourrait s’inspirer de la structure légale des Sofica (la Charte permet un contrôle des éventuelles dérives) 15 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Tax Shelter (Belgique) Présentation Axe Financement Année de fondation 2002 Objectif principal Augmenter le développement industriel de la filière audiovisuelle Description Description: • Le tax shelter belge a été créé pour encourager les entreprises belges à investir dans les œuvres audiovisuelles belges : il ne s’adresse qu’aux entreprises et non aux particuliers. • Une société belge (ou un établissement belge d’une société étrangère) participant au financement d’une œuvre audiovisuelle agréée peut bénéficier, à certaines conditions et dans certaines limites, d’une exonération de ses bénéfices imposables à concurrence de 150% des sommes investies. • Les investissements sous forme de niche fiscale peuvent uniquement être consacrés à la production de films de cinéma, de téléfilms, de documentaires ou de films d'animation destinés à une exploitation en salle, ainsi qu'à des séries d'animation ou à des documentaires constituants des oeuvres européennes. Principes de fonctionnement: • Par période imposable et par société, le maximum déductible s’élève à 750.000 € avec comme maximum 50% des bénéfices imposables de la société investisseuse. • Par exemple, une société qui réalise un bénéfice avant impôt de 1.500.000 € peut investir le tiers, soit 500.000 €, dans la production cinématographique et réaliser une économie d’impôt égale à (750.000 € x 33,99%) = 254.925 €. • Le montant fiscalement déductible ne peut lui-même représenter plus de 50 % des bénéfices réalisés par la société au cours de l'exercice fiscal. • Les investissements sont réalisés dans un portefeuille de 8 à 10 projets • L'investissement peut être effectué de deux manières différentes : sous la forme d'un prêt à la production ou sous la forme d'un investissement et/ou d'une participation à la production (et aux bénéfices réalisés). Le budget total réuni à partir du financement offert par cette niche fiscale ne peut être composé à plus de 40 % de prêts. Cela signifie que 60 % au moins du budget récolté dans le cadre de cette niche fiscale doivent prendre la forme d'un investissement et/ou d'une participation à la production. Le budget de production ne peut être financé que pour moitié seulement par un investissement défiscalisé. Les 50 % restants du budget doivent être réunis par les sociétés de production elles-mêmes. 16 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Tax Shelter (Belgique) Critères d’admissibilité Investisseurs: • Seules les entreprises privées – et non les particuliers peuvent bénéficier du tax shelter • L'investisseur en question ne peut être une société de production ou une société de télévision. La société de production ne peut pas davantage être une société de télévision. Producteurs: • 90% des dépenses doivent être faites sur le territoire belge (main d’œuvre et équipement) • La société de production est obligée de dépenser 150 % du montant engagé par l'investisseur sous forme d'investissement participatif défiscalisé en Belgique dans des frais de production ou d'exploitation, et ce, dans un délai de dix-huit mois à compter de la signature du contrat de financement. Évaluation Rendement financier : • 6 à 12% pour l’investisseur incluant l’avantage fiscal Rendement industriel: • Depuis la mise en place du tax shelter, le nombre de productions belges a été multiplié par 10 • De grandes maisons de production étrangères découvrent (ou redécouvrent) la Belgique et envisagent de plus en plus de coproductions avec des partenaires belges • L’introduction du « tax shelter » a aussi eu pour effet de « professionnaliser » considérablement le secteur • À noter: ces résultats reflètent également le contexte industriel de la Belgique où l’industrie audiovisuelle était peu développée Limites du modèle : • Frais de gestion élevés qui font en sorte que le % de dépenses effectifs est faible • Difficile à surveiller (quelques dérives causées par la possibilité d’avoir des investissements dans le tax shelter et d’être propriétaire d’une société de production) ; système complexe à gérer Facteurs clés de succès • Doit combiner 3 niveaux de performance : 1. Rentabilité du capital privé (6 à 12%) 2. Rentabilité de l’argent public (coût estimé nul pour l’État belge entre pertes fiscales et recettes fiscales) 3. Rentabilité industrielle (performances positives car 30 productions / an versus aucune avant le tax shelter + naissance d’une industrie locale) Principaux enseignements pour le BCTQ • Le tax shelter permet d’avoir recours aux investissements des entreprises dans l’audiovisuel, assurant ainsi un relais par rapport au financement essentiellement public de la grappe québécoise • La part des coproductions au Québec est potentiellement trop faible pour permettre d’assurer les rendements observés en Belgique • Des antécédents au Québec en matière de tax shelter qui ne faciliteront pas la mise en place d’un tel système 17 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées National Lottery Funding (Angleterre) Présentation Axe Financement Année de fondation 2000 Objectif principal Financer la production et le développement de films Description Description: • Pour chaque £1 que le public dépense pour des billets de la Loterie nationale, 28 pence est remis à des causes qu’appuie la Lotterie, soit les arts, les groupes caritatifs, le patrimoine, la santé, l’éducation, l’environnement et les sports. Parmi les organisations récipiendaires, on retrouve le UK Film Council, mais aussi le Arts Council England, NESTA et Sports UK. • La loterie nationale de l’Angleterre est l’une des sources de financement les plus importantes du UK Film Council – une institution créée en 2000 pour appuyer l’industrie du film anglaise. • Le UK Film Council reçoit chaque année £30 million du UK National Lottery et £25.5 million du Department for Culture, Media and Sport. Principes de fonctionnement: • Le UK Film Council attribue du financement provenant de la Loterie nationale pour la production, le développement, la formation, l’éducation et la promotion (expositions, festivals, etc.). • Au niveau de la production cinématographique, le UK Film Council a trois fonds, pour un total de £17 millions par année: - Premiere Fund (pour les projets commerciaux) - New Cinema Fund (pour les projets nouveaux et créatifs) - Feature Development Fund (divisé en deux pour les nouveaux talents et les talents établis) Évaluation • Depuis sa création en 2000, le UK Film Council a reçu plus de £160 millions du National Lottery Funding qui ont servi à appuyer la production et le développement de plus de 900 films qui ont récolté plus de £700 millions au box office à travers le monde. • Pour chaque £1 d’argent de la Loterie investi, £5 a été généré au box office ce qui a permis de réinvestir les recettes directement dans de nouveaux films anglais. • Depuis la création du UK Film Council, le box office anglais a connu une croissance de 62% (pour atteindre un record de £944 million en 2009) où les films anglais ont occupé 23% de toutes les entrées. 18 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées National Lottery Funding (Angleterre) Futur du UK Film Council • En 2010, en raison de coupures budgétaires, le Department for Culture, Media and Sport a annoncé l’abolition du UK Film Council. • Suite à l’annonce de l’abolition, certains journalistes ont mené des enquêtes sur le UK Film Council et ont dénoté un certain népotisme. Près de £70m des investissements du UK Film Council auraient été attribué à des firmes de production liés à différents niveaux au UK Film Council. • En novembre, le British Film Institute a repris la majorité des responsabilités du UK Film Council et a promis une augmentation du financement de la lotterie de £27m à £43m d’ici 2014. Principaux enseignements pour le BCTQ • Dispositif relativement simple à implanter du fait de l’existence de Loto Québec • Peut avoir un impact positif en terme d’image auprès du grand public (soutien de la culture québécoise) • Requiert néanmoins une volonté politique forte et des arbitrages difficiles à réaliser dans la répartition des profits réalisés 19 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées COSIP (Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels TV) Présentation Axe Financement Année de fondation 1986 Objectif principal Favoriser la production d’œuvres audiovisuelles par le biais d’une taxe pour l’aide à la création et de compenser le déficit de financement des œuvres à valeur patrimoniale. Description Description: • Le COSIP est un fonds monétaire géré par le Centre national de la cinématographie. L’objectif de la création du Compte de soutien à l’industrie de programmes (COSIP) est de favoriser la production d’œuvres audiovisuelles par le biais d’une taxe pour l’aide à la création et de compenser le déficit de financement des œuvres à valeur patrimoniale. Ainsi il contribue au développement du secteur audiovisuel au niveau de la préparation et de la production. Et l'aide à la promotion favorise l'exportation des œuvres françaises à l'étranger. • Autour de ce compte, s’articule un système de taxation principalement exercées au niveau des différents opérateurs du commerce cinématographique, audiovisuel et vidéographique: - la taxe sur les ventes de billets de cinéma - la taxe sur les vidéos (2% du montant hors TVA résultant de la commercialisation des vidéogrammes) - la taxe sur les services télévisuels, dont s’acquittent les chaînes hertziennes ainsi que Canal + mais également les chaînes payantes du câble et du satellite et depuis peu les FAI proposant la télévision par ADSL. Le taux de la redevance varie selon le chiffre d’affaires de la chaîne mais équivaut en moyenne à 5,5 %. • La modification de la taxe en 2006 pour inclure les FAI a entraîné des recettes significatives pour le CNC puisque l'intégralité de l'offre TriplePlay est taxée (voix, Internet, TV) et non simplement l’offre télévisuelle. Plusieurs FAI ont donc décidé d’augmenter leurs tarifs (Orange) ou de scinder leur offre Triple-Play en créant une option TV (Free). Les débats se poursuivent afin de rééquilibrer la contribution des FAI au COSIP. • Le compte vise la production d’oeuvres audiovisuelles par des entreprises de production établies en France et destinées à être diffusées sur les chaînes de télévision française. Le Centre National de la Cinématographie décide des œuvres qui bénéficieront de cette aide (œuvres audiovisuelles originales à vocation patrimoniale qui présentent un intérêt particulier d’ordre culturel, social, technique, scientifique ou économique). • Ce système redistribue donc une partie des ressources des diffuseurs au profit des producteurs établis en France, contribuant ainsi au développement de la production audiovisuelle. • Actuellement, le documentaire est le genre d’oeuvre audiovisuelle le plus aidé en volume, soit plus du double des fictions qui représentent à elles seules, à peu près le même volume aidé que les genres cumulés de l’animation, du spectacle vivant et du magazine. Principes de fonctionnement: Les aides du Compte se divisent en 2 catégories : les aides automatiques et les aides sélectives 20 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées COSIP (Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels TV) Description (suite) 1) Les aides automatiques (aide versée directement) • Le soutien automatique représente l’essentiel des dépenses, il couvre le total des aides dites de « réinvestissement » désignées comme des aides générées par la diffusion à la télévision des œuvres éligibles au soutien et qui peuvent être réinvesties dans la préparation ou la production de nouvelles œuvres. • Ce mécanisme correspond à une subvention de réinvestissement 2) Les aides sélectives • Aide versée après une sélection préalable qui demande la réunion de plusieurs conditions pour être obtenue (seulement cinq types de projets certaines entreprises de production ou associations sont admissibles) • Ce mécanisme correspond à une subvention d’investissement Autres types d’aides du COSIP: - Aide à la préparation : Il s’agit de favoriser les travaux d’écriture et de développement préalables à la mise en production. L’aide octroyée est fonction du coût prévisionnel du développement annoncé par le producteur et du contrat conclu avec un auteur. Le contrat avec le diffuseur n’est pas obligatoire pour une aide automatique. - Aide à la promotion et à la vente à l’étranger : il s’agit d’aides sélectives pour couvrir une partie des dépenses que le producteur ou le distributeur (y compris les filiales de diffuseurs) engage pour exporter ses programmes. Critères d’admissibilité Les bénéficiaires: • Ce sont les producteurs délégués, qui assurent la responsabilité de la production et de la réalisation de l’œuvre. Ils doivent prendre ou partager solidairement l’initiative et la responsabilité financière, technique et artistique de la réalisation et en garantir la bonne fin. Ces entreprises de production doivent être établies en France et ne pas être contrôlées par des capitaux extra-européens 21 Les programmes: • Ce sont les œuvres audiovisuelles originales à vocation patrimoniale qui présentent un intérêt particulier d’ordre culturel, social, technique, scientifique ou économique. • Elles doivent appartenir aux genres suivants : - Fiction - Animation Documentaire de création - Recréation et captation de spectacles vivants portant sur une œuvre unitaire et autonome - Magazine présentant un intérêt culturel – Vidéomusique • Ces œuvres doivent être réalisées essentiellement avec le concours d’auteurs, d’acteurs principaux, de techniciens collaborateurs de création français, ou ressortissants de pays européens, et d’industries techniques établies dans ces mêmes pays. • Aucune aide ne saurait être accordée aux émissions dites de flux : information, sport, jeux, talk-shows, téléréalités, divertissements… © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées COSIP (Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels TV) Facteurs clés de succès • Responsabilisation des producteurs (le COSIP peut contribuer jusqu’à 30% du financement d’un film, mais avec obligation pour le producteur de mettre 15% du budget en fonds propre) • Avec les effets de la convergence qui conduit les opérateurs à proposer des offres triple play combinant la téléphonie, l’internet et les services de télévision et proposant la VOD, ainsi que les effets du multimédia et de la télévision mobile personnelle, la loi a su s’adapter aux changements des modes de consommation des œuvres audiovisuelles et a étendu les recettes du compte aux opérateurs de télécommunication. Principaux enseignements pour le BCTQ • Poids financier très significatif d’un tel dispositif du fait de l’assiette de la taxe • Pourrait permettre de relancer des secteurs entiers de l’audiovisuel (ex : la production d’œuvres d’animation) • Sujet très sensible au Québec pour au moins deux raisons : • Sensibilité du public à la taxation directe • Protectionnisme déguisé des œuvres télévisuelles québécoises ou canadiennes face aux producteurs de formats US : risque de perception négative d’une telle initiative pouvant avoir un impact sur les décisions de localisation des tournages étrangers US 22 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Soutien à la distribution de films suisses à l’étranger (Suisse) Présentation Axe Financement Année de fondation 2007 Objectif principal Améliorer la commercialisation des films suisses à l’étranger Description Description: • Depuis 2007, SWISS FILMS (organisme de promotion du cinéma helvétique à l’étranger) – en collaboration avec l’Office fédéral de la culture – offre aux sociétés de distribution des subsides pour la sortie en salles des films suisses à l’étranger. • La somme alloué concerne exclusivement les frais relatifs au concept de sortie additionnel qui doit être distinct et supplémentaire au concept de sortie initial. • Les demandes sont traitées par la commission désignée par l’Office fédéral de la culture en présence d’un représentant de SWISS FILMS. Quatre sessions annuelles sont prévues; les demandes doivent être déposées au moins deux mois avant la date de sortie en salles du film faisant l’objet de la demande. Principes de fonctionnement: • Ce modèle d’encouragement soutient la distribution de films suisses de réalisation suisse qui ont un fort potentiel d’exploitation au niveau national (dès 20 000 entrées) et qui sont fondés sur un projet d’exploitation solide. Les distributeurs qui prennent un risque (financier) particulier pour la sortie d’un film, et qui contribuent ainsi à lui assurer une meilleure présence, peuvent déposer une demande de contribution. • Le montant maximal du soutien est de 25 000 euros par film et par territoire soutenu. Le montant ne doit pas excéder 50% du total du budget. • Le montant est alloué en deux tranches: 40% est versé à l’acceptation de de la demande et avant la sortie en salles; 60% à réception du décompte final des coûts de distribution du film, au plus tard 14 mois après la sortie en salles. • L’aide est remboursée en fonction du succès du film. Le bénéficiaire du soutien octroyé doit clairement communiquer à SWISS FILMS le nombre de spectateurs et les recettes obtenues à la fin de chaque mois durant l’exploitation en salles du film. Critères d’admissibilité Films éligibles: • Les fictions et les documentaires suisses récents qui n’ont pas accès à l’aide sélective MEDIA Plus dans les pays membres de MEDIA. • Le film doit être d’origine suisse. En cas de doute, un certificat d’origine suisse délivré par l’Office fédéral de la culture doit être présenté. • Le film doit être une production majoritaire suisse (équipe technique et artistique). Sont exclues les coproductions minoritaires suisses. 23 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Soutien à la distribution de films suisses à l’étranger (Suisse) Évaluation • Il y a moins de demandes en 2009 qu’en 2008, mais une meilleure proportion d’entre elles bénéficient d’un soutien. SWISS FILMS reçoit 17 demandes (contre 21), et elle en soutient 15 (88%), contre 14 (66%) l’année précédente. • Parmi les 15 demandes retenues, il y a presque autant de films de fiction (8) que de documentaires (7). L’essentiel de l’aide va aux sociétés des pays européens suivants: l’Allemagne (5), la France (4), les Pays-Bas (1), l’Autriche (1) et la Pologne (1). • En 2009, le cinéma suisse rencontre également une audience dans des pays non européens avec l’Argentine (1) et les Etats-Unis (2). • Trois distributeurs obtiennent en 2009 la somme maximale, soit 25’000 euros (40’000 CHF). Il s’agit de la maison de distribution allemande Schwarz-Weiss, de la société américaine Lorber Film et de la société française Pyramide Distribution. Le reste des montants s’articule entre 3’900 et 20’000 euros pour des volumes de sortie inférieurs. • En 2009, le cinéma helvétique a davantage de succès au plan international qu’au pays, où sa part de marché reste au-dessous des 5%. On voit rarement autant de films suisses dans les festivals à l’étranger, et pour la première fois, un film documentaire suisse remporte un Prix du cinéma européen. Principaux enseignements pour le BCTQ • Initiative simple à mettre en œuvre et souhaitée par les producteurs de l’industrie • Possibilité de mettre en place une aide financière remboursable en cas de succès • Peut être administré par des organismes existants 24 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Zentropa : mini-studio cinéma (Danemark) Présentation Axe Modèle d’affaires Année de fondation 1992 Fondateurs Lars von Trier (réalisateur) et Peter Aalbæk Jensen (producteur) Modèle d’affaires Mini-studio nord-européen Chiffre d’affaires 2009 29,3 millions d’euros Description • Entreprise de production et de distribution de films la plus importante de Scandinavie dont le siège social se trouve à Hvidovre, en banlieue de Copenhague • A produit plus de 70 films originaux, coproductions et films à petit budget internationaux et scandinaves • Outre la production et la distribution de films, les activités de Zentropa incluent les vidéos clips, les documentaires, le divertissement télévisuel et le développement de projets multimédias • Zentropa est connu pour avoir façonné le concept cinématographique du Dogme Dates clés • 1992: Fondation de Zentropa par von Trier et Aalbaek suite à leur collaboration pour le film Europa • 2008 : Achat de 50% de l’entreprise par Nordisk Film À noter: la vente à Nordisk Film visait à amasser du capital nécessaire à l’augmentation de coproductions internationales Structure de capital • Trier et Aalbaek: 25% • Employés de Zentropa: 25% • Nordisk Films: 50% Expansion internationale • Zentropa possède des bureaux autonomes (avec pas plus de deux personnes par bureau – un producteur et un assistant) en Allemagne, en Pologne, en Suède, en France, en Écosse, en Hollande, en Norvège et en Italie sous le nom de Zentropa International. Zentropa est aussi partenaire dans des entreprises de cinéma en Finlande, en Estonie et en Lettonie. • Zentropa cherche à aider et appuyer les talents locaux et la scène cinématographique via du financement, des ventes et la production de films et de séries télé • Expansion internationale vient à la fois d’un souhait d’accroître les coproductions internationales, mais aussi de « redonner » à ces pays européens qui pendant plusieurs années ont levé du financement pour les films de Zentropa • Au niveau de la création, les filiales travaillent de manière indépendante, sans passer par le siège à Copenhague. Si un bureau trouve du 25 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées financement pour un film, il a automatiquement carte blanche Zentropa : mini-studio cinéma (Danemark) Modèle d’affaires Éléments de stratégie • Zentropa a mis en place une structure organisationnelle qui diffère du modèle habituel et des compétiteurs, soit une structure décentralisée et autonome qui permet la création d’espace pour les nouvelles idées et les méthodes alternatives de production • Tous les dirigeants de toutes les branches de Zentropa ont des parts dans la société-mère : ils partagent ainsi le même objectif • Création d’un cluster du cinéma: Zentropa s’est installé dans un ancien champ militaire et a invité plusieurs compagnies aux intérêts similaires à s’y installer – créant une véritable ville de cinéma européenne • Zentropa prend en charge tous les aspects de la production cinématographique: l’entreprise a des installations de postproduction, conception sonore, location d’équipements de production et ventes internationales • L’entreprise possède ainsi le plein contrôle sur sa chaîne de valeur • Objectif : augmenter le nombre de productions internationales et créer une « powerhouse » nord-européenne capable d’attirer les forces créatives les plus importantes • Expansion internationale : accès à de nouveaux marchés, plus grands, qui permet entre autres de diffuser les risques, de permettre de faire grandir l’entreprise par la production de nombreux films et de faire émerger de nouveaux talents créatifs • Renforcement du réseau mondial : par exemple, à titre de partenaire de coproduction Zentropa Berlin a mis 20% du budget pour le film « Storm » avec les autres bureaux de Cologne et Amsterdam. Les bureaux travaillent ensemble pour faire décoller les projets. Principaux enseignements pour le BCTQ • Exemple de mini-studio s’étant développé sur un marché géographique de petite taille, comparable au Québec en terme de taille du marché domestique • Gestion sociale compatible avec un financement mixte public – privé éventuel au Québec • Requiert de fortes personnalités au sein de l’équipe de gestion http://www.zentropa.dk/zen-video/zentropafilm/ (A short film about a large company) 26 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Banijay : mini-studio TV (International) Présentation Axe Modèle d’affaires Année de fondation 2008 Fondateur Stéphane Courbit (ex-président d’Endemol France) Modèle d’affaires Création de formats audiovisuels (Internet et télévision) et diffusion via filiales dans plusieurs territoires Chiffres d’affaires 300 millions d’euros (2010) Description • Banijay se spécialise dans la distribution de formats télé « primetime » (non-scriptés) et de programmes scriptés • Banjay travaille aussi sur la production et la distribution de contenus de divertissement en ligne, financés par la publicité • Les programmes au cœur de l’entreprise sont ceux de télé-réalité, divertissement et jeux télévisuels • Parmi les succès de Banijay, on retrouve Project Runway et Keeping up with the Kardashians • Le groupe s'inspire du modèle économique inventé par Endemol ou Fremantle. • L’objectif de Banijay : la création de formats audiovisuels - Internet comme télévision - qui pourront circuler d'autant plus rapidement que l’entreprise est présent avec ses filiales dans les principaux pays. Dates clés • Fin 2007: Stéphane Courbit, alors président d’Endemol France, quitte Endemol et crée sa propre société, Financière Love, dédiée à l'entertainment et aux métiers numériques • 2008: Stéphane Courbit et des investisseurs privés influents, la famille Agnelli (Fiat), la famille De Agostini, Jean-Paul Bize (AMS Industries) et Bernard Arnault (LVMH) investissent 400 millions d’euros dans la création de Banijay Structure de capital • Financière Lov: 32,3% (investissement initial de 150 millions d’euros) • Arnaud, De Agostini et Agnello et Bize: 67,7% (17,2% chacun et Bize, 16,1%) Expansion internationale • Depuis 2008, Banijay a procédé à 14 acquisitions dans 10 territoires soit en France (Air Prods, ALJ Prod, Depeche Prod. et Jes Prod), Russie (Intelegencia), Allemagne (Brainpool), États-Unis (Bunim-Murray Productions), Royaume-Uni (Zigzag), Espagne (Cuarzo) et dans les pays du Nord (Danemark, Norvège, Suède et Finlande – Nordisk) 27 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Banijay : mini-studio TV (International) Modèle d’affaires Éléments de stratégie • Banijay est structurée sous la forme d’un groupe international composé d’entreprises indépendantes: se désigne comme une confédération d’entrepreneurs (banijay est une modification du mot arabe « bani gen » qui signifie un groupe de génies ) Ambition : • Banijay procède par acquisitions stratégiques caractérisées par: Moyens stratégiques : • Expansion internationale : augmenter le nombre de territoires clés à 20, ce qui implique d’étendre les bases européennes et américaines en Amérique latine et en Asie • Poursuite des acquisitions: acquérir moyennes et nouvelles entreprises (plus facile à assimiler que des sociétés avec une culture d’entreprise forte) qui a des bons liens avec les diffuseurs sur territoire. • Acquérir des sociétés détentrices de formats audiovisuels innovants à travers l'Europe pour ensuite exporter ces formats dans l'ensemble des pays dans lesquels Banijay ambitionne de s'implanter • Développement de nouveaux modèles de financement des programmes. Exemple: l’émission de télé-réalité Dilemme est accompagnée d’une plateforme Web où 50% financé par la chaine de télévision et 50% par service de vidéos en ligne Dailymotion - système d’intéressement fort pour patrons achetés: mobilisation reste la même que lorsqu’ils étaient propriétaires, mais en retour, un contrat d’exclusivité assez long (5-10 ans) est exigé - grande liberté de création aux entreprises achetés: compréhension des marchés par producteurs locaux • Modèle d’affaires qui permet à Banijay de miser sur la créativité: accès à un bassin de talents créatifs qui produisent nouvelles idées et nouveaux formats capables d’être déclinés pour les clients classiques des télévisions comme pour le «new business» que sont les portails, les mobiles, Internet et les marques • Modèle d’affaires qui permet à Banijay de maximiser la distribution des formats: Banjay met en commun les formats les plus forts de leurs partenaires dispersés autour du monde et de leurs entreprises internes et les échanges entre le réseau de sociétés de production • construire à travers l’acquisition de producteurs locaux clés une marque mondiale leader dans la production de contenus télévisuels créatifs et divertissement digital Principaux enseignements pour le BCTQ • Correspond à un modèle d’affaires dominant dans le monde de la production télévisuelle internationale • Nécessite des moyens financiers très significatifs potentiellement inaccessibles au Québec sans l’intervention de très grands investisseurs privés • Requiert une présence internationale dans un contexte où les joueurs québécois n’ont pas connu d’expansion internationale à ce jour 28 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées MySkreen : distributeur de VOD Internet (France) Présentation Axe Chaîne de valeur numérique Année de fondation 2007 Fondateur Frédéric Sitterlé (fondateur de Sport24.com puis Directeur des nouveaux médias du Figaro entre 2005 et 2007) Modèle d’entreprise Plateforme centrale pour les diffuseurs et services de VoD qui mixe contenus gratuits et payants Description • La start-up MySkreen est une plateforme Web de distribution fonctionnant comme un annuaire en ligne des différentes offres de vidéo à la demande françaises • En France, les chaînes de télévision se sont organisées en lançant des plateformes de télévision de rattrapage (M6 Replay, TF1 Vision ou Pluzz pour France Télévisions) : MySkreen n'a pas vocation à être une plateforme de plus. Son objectif est d'organiser les différentes offres, de les valoriser et de rendre accessibles leurs contenus gratuits et payants aux internautes. • De multiples plateformes de VOD existent en France avec 40.000 titres payants sur 50 plateformes différentes. Dans ce contexte, la principale innovation de mySkreen est d'offrir aux internautes un compte unique sur lequel ils peuvent puiser n'importe quel contenu payant provenant de n'importe quel catalogue (mode de fonctionnement proche de iTunes). • Chaque plateforme dépose librement ses contenus, fixe librement les prix et maintient le contact avec son client. MySkreen est un distributeur et son modèle économique repose sur une commission de distribution. Son rôle est d'être un accélérateur d'audience pour les différentes plateformes et surtout de contextualiser les contenus pour les pousser vers les internautes suivant leurs centres d'intérêt. • En plus du catch up TV, Myskreen recense également de nombreux films (payants) issus de plates-formes comme Vodeo, CanalPlay ou bien encore le site de la Fnac. • MySkreen a l’ambition d’être la plate-forme technique de référence pour permettre l’émergence d’une offre grand public simple d’accès et respectueuse du droit d’auteur et des intérêts économiques des acteurs traditionnels. • MySkreen se veut une alternative française à l’offre déployée par l’américain Hulu. MySkreeen offre aujourd’hui 1 million de films et de programmes TV, dont 40 000 en VoD et 15 000 vidéos intégrées. 29 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées MySkreen : distributeur de VOD Internet (France) Structure de capital • L’actionnaire majoritaire est Frédéric Sitterlé (fondateur de Sport24.com puis Directeur des nouveaux médias du Figaro entre 2005 et 2007) • Le Groupe Figaro détient une participation de 20%. L’adossement au groupe Le Figaro apporte à Myskreen la légitimité d’un groupe média reconnu, permet de mener des discussions avec d’autres groupes media, tout en conservant l’agilité d’exécution d’une start-up. De plus, Le Figaro n’est pas un groupe audiovisuel, il est donc idéalement positionné pour fédérer les énergies des télévisions, sans être un concurrent direct. • Le Fonds d’investissement Habert Dassault Finances détient aussi 20 % du capital. • L’Institut National de l’Audiovisuel (INA) devrait investir 11M€ au capital de MySkreen afin de mettre en place une mesure d'audience unifiée des programmes audiovisuels entre le Web et la TV (devenir le « Médiamétrie » de la VOD). • MySKreen a levé au total près de 3 millions d'euros. Modèle d’affaires Éléments de stratégie MySkreen est un distributeur et est donc rémunéré sur une commission de distribution par les différents fournisseurs de contenus. Sur son activité de distribution vers les contenus payants, MySkreen prélève 30 à 40% du prix du programme. MySkreen assure la facturation mais ce sont les producteurs qui fixent le prix. MySkreen communique les coordonnées des acheteurs aux producteurs pour leur permettre d’assurer une relation avec leurs clients. Le modèle est ouvert, à l’opposé de celui d’Apple qui contrôle le processus de vente et distribution des contenus de bout en bout. Exemple d’utilisation de la plateforme: Pour chaque film, MySkreen indique sur quelle plate-forme de vidéo à la demande celui-ci est disponible et combien coûte la location, voire l'achat. L’internaute a 2 possibilités : soit quitter le site pour la plate-forme en question, soit lancer le film directement dans MySkreen si ce dernier a conclu un accord avec le distributeur VoD . Cela évite à l'internaute de s'identifier plusieurs fois, et de dépendre de différentes technologies. MySkreen compte évoluer vers un modèle encore plus ambitieux au travers de nouvelles acquisitions et partenariats stratégiques. MySkreen souhaite dupliquer sa plate-forme aux livres, à la presse et à la musique. Dans un communiqué, mySkreen indique développer ses activités autour de trois axes que sont le mobile, la TV sur IP et la TV connectée, avec comme objectif la mise en place d'une offre professionnelle de qualité associant flux en direct accessibles au travers d'une grille des programmes « interactive », télévision de rattrapage et vidéo à la demande au sein d'un portail unique. En mixant gratuit et payant, le portail dit ainsi œuvrer « pour le choix d'une politique de maintien des prix ainsi que de préservation d'un écosystème vertueux et économiquement viable ». Principaux enseignements pour le BCTQ • Initiative ambitieuse nécessitant des moyens financiers significatifs • Requiert une collaboration des diffuseurs et producteurs • Le positionnement de distributeur de contenus disponibles sur des plateformes existantes présuppose l’existence de plateformes de diffusion VOD nombreuses sur le marché (toutefois, une plateforme de diffusion québécoise pourrait ne pas se positionner comme agrégateur mais comme joueur) 30 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Sommaire Rappel de la méthodologie du mandat Benchmarking Orientations stratégiques 31 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Stratégie de la grappe de l’audiovisuel québécoise (cinéma, télévision) Ambition Reconfigurer les chaînes de valeur de la grappe de l’audiovisuel québécoise sur : le plan local 1 • Consolidation • Innovation collaborative • Numérique le plan international 2 • Consolidation • Co-production • Distribution Stratégie de la grappe 32 4 axes 10 orientations 13 actions © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Orientation Consolid. équité Orientation Consolid. hors équité Orientation Préproduction Orientation Production Orientation Distribution Orientation Open innovation de modèle d’affaires Orientation Montage de projets Axe 4 CHAÎNE DE VALEUR NUMÉRIQUE Orientation Génération de contenus Orientation CRM et gestion de la marque Local Axe 3 INNOVATION COLLABORATIVE Local Axe 2 FINANCEMENT DE PROJETS Local & International Axe 1 CONSOLIDATION DE L’INDUSTRIE Local & International STRATÉGIE DE LA GRAPPE DE L’AUDIOVISUEL QUÉBÉCOISE Orientation Diffusion numérique ACTIONS Mini-studio Consortium de producteurs /GIE Partenariats francophone /anglophone Fonds d’ acquisition de droits Fonds de production Aides à la distribution intern. Living Lab audiovisuel Financement et accomp. du montage de projets Cellule de créativité Plateforme Dév. de compétences de diffusion multi B2C Plateforme Québec (Living Lab) Fonds de Préproduction Intégration Multi plateforme 33 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées AXE STRATÉGIQUE 1: CONSOLIDATION DE L’INDUSTRIE Logique dominante : Évolution de la chaîne de valeur locale et internationale • ORIENTATION STRATÉGIQUE : Développer la consolidation capitalistique de la filière cinéma et TV • Action 1.1 : Inciter à la création d’un ou plusieurs ministudios • Action 1.2 : Développer des joint-ventures avec des producteurs complémentaires anglophones • Action 1.3 : Développer des intégrations multiplateformes • ORIENTATION STRATÉGIQUE : Développer la consolidation non capitalistique de la filière cinéma et TV • Action 1.4 : Initier la création d’un consortium de producteurs à la manière d’un groupement d’intérêts économiques 34 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 1.1 : Inciter à la création d’un ou plusieurs mini-studios Description de l’action Susciter la création d’un mini-studio intégré verticalement au Québec cumulant les métiers de la production, de la distribution, de la vente à l’étranger et de la gestion des produits dérivés (ex : modèle Europa Corp, Zentropa, etc.) Avantages Seuls les studios gagnent de l’argent car ils recyclent leurs actifs plusieurs fois et peuvent jouer sur le multiplateforme et les produits dérivés : Masse critique Financement possible en dehors des circuits de l’aide financière publique Possibilité de financer des « slates » (portefeuilles) de films Permet d’orchestrer la création d’un ou plusieurs champions nationaux Stratégie viable à la fois dans le domaine du cinéma et dans celui de la télévision Nécessite une consolidation internationale, notamment pour le secteur TV (Cf Endemol, Banijay, etc.) S’apparente à la création d’un « Bombardier Cinéma » Inconvénients Nécessite vraisemblablement l’intervention de fonds publics Peut créer une concurrence déloyale auprès des autres producteurs indépendants (notamment dans le cas d’un financement public) Pré-recommandations 35 Identifier les porteurs de projet à l’échelle québécoise (trio de compétences artistique – production – gestionnaire & financier) © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 1.2 : Développer des initiatives de rapprochement avec des producteurs anglophones Description de l’action Mettre en place des opérations de rapprochement de type joint-venture ou partenariats stratégiques entre producteurs francophones (Montréal) et anglophones (Toronto, Vancouver) Avantages Inconvénients Permet de produire des contenus bilingues facilitant la valorisation à l’international Correspond à la tendance des coproductions européennes qui cherchent un partenaire anglophone canadien afin de faciliter l’accès au marché américain Permet de créer un « corridor » Montréal – Toronto permettant de dynamiser la grappe montréalaise en multipliant les collaborations Permet de se rapprocher des diffuseurs anglophones qui sont fréquemment les premiers déclencheurs des financements en télévision Modèle économique dominant à l’international – notamment dans le secteur de la production télévisuelle : acquisition de producteurs dans différents pays afin de bénéficier de leurs liens auprès des diffuseurs locaux Difficultés à percer le marché torontois sans bénéficier d’une présence locale Réserves culturelles persistantes entre le Québec et l’Ontario : difficultés à mobiliser des partenaires anglophones Pré-recommandations 36 Lister et approcher les producteurs anglophones susceptibles d’engager des partenariats stratégiques avec des producteurs francophones Créer un événement de rapprochement qui pourrait lancer un message de la part de la grappe du Grand Montréal auprès d’autres filières de production canadiennes : possibilité de transformer cet événement en un RV annuel des « Rencontres de la Profession » (matchmaking) © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 1.3 : développer des intégrations multi-plateforme Description de l’action Faire émerger un ou plusieurs acteurs multiplateforme exploitant les complémentarités liées à la convergence des contenus sur des supports distincts Avantages Correspond à la tendance d’intégration multimédia des grands groupes de communication québécois et internationaux (presse, TV, événements, Web, mobile) Permet de mettre en place un portefeuille d’activités contre-cycliques Correspond particulièrement bien à la dynamique transmédia du cinéma d’animation : Convergence entre séries TV, contenus éducatifs multimédia, jeux Web, jeux conventionnels, etc. Passage d’une logique de projets à une logique d’exploitation d’une marque Potentiellement soutenu par le Fonds des Médias Canadien (mais contrainte du taux de PI canadienne) Inconvénients Fondé sur une convergence jugée encore théorique par de nombreux joueurs : Distinguer les 3 types de convergence suivants : 1. Convergence marketing 2. Convergence de contenus 3. Convergence monétaire (« monetization ») Passer à la convergence permettant de « monétiser » les contenus Pré-recommandations 37 Lancer un appel à projets qui pourrait être relayé par des consortiums d’investisseurs financiers institutionnels afin de faire émerger des projets structurants Correspond à une approche de type « Pôles de compétitivité » dans laquelle des projets d’intégration multiplateforme – notamment au stade de pré-développement – peuvent être soutenus par des financements dédiés © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 1.4 : développer l’émergence de consortiums de producteurs Description de l’action Développement d’un rapprochement entre plusieurs producteurs cinéma et/ou TV dans un objectif d’intégration verticale : consortium de type Groupement d’Intérêt Économique fondé sur la réunion des 3 métiers suivants : producteur – distributeur – ventes à l’étranger Principe : 8-10 compagnies de production (grappe de producteurs) mettent en commun leurs ressources financières afin d’intégrer une activité de distribution nationale et de ventes à l’étranger (dépenses partagées) Les 8-10 producteurs sont actionnaires à parts égales de la compagnie de distribution et de ventes à l’étranger Le modèle peut concerner le live-action et l’animation Le modèle peut être répliqué pour la télévision Le producteur bénéficie des profits réalisés sur le film qu’il a produit mais une partie des bénéfices sont répartis entre les autres producteurs Avantages Inconvénients Permet de partager les coûts de distribution nationale et de ventes à l’étranger Implique un staff limité (3 personnes a priori) et des dépenses salariales et de représentation raisonnables (500K$ à 1m$ / an ?) Permet de remédier à l’absence d’agents de vente à l’étranger pour les films québécois Correspond au modèle éprouvé du GIE européen (Groupement d’Intérêt Économique) : groupement doté de Implique une gouvernance potentiellement complexe à 8-10 : Nécessite une convention d’actionnaires particulièrement claire sur le partage des responsabilités, de la propriété intellectuelle, des profits individuels et partagés la personnalité morale qui permet à ses membres (deux au minimum) de mettre en commun certaines de leurs activités afin de faciliter ou de développer leur activité tout en conservant leur individualité. Pré-recommandations 38 Faire l’étude de faisabilité : Business case juridique : quel réceptacle juridique possible au Québec (GIE adapté) Business case financier : coûts d’opération, coûts de gestion, nombre idéal de producteurs, etc. © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées AXE STRATÉGIQUE 2: FINANCEMENT DES PROJETS Logique dominante : Évolution de la chaîne de valeur locale et internationale • ORIENTATION STRATÉGIQUE : Soutenir le financement des activités de pré-production • Action 2.1 : Lancer un Fonds d’acquisition de propriétés intellectuelles • Action 2.2 : Encourager la création d’un fonds de préproduction • ORIENTATION STRATÉGIQUE :Soutenir la production • Action 2.3 : Mettre en place un fonds de production d’œuvres audiovisuelles • ORIENTATION STRATÉGIQUE :Soutenir la distribution internationale • Action 2.4 : Développer un programme d’aides à la distribution 39 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 2.1 : Lancer un Fonds d’acquisition de propriétés intellectuelles Description de l’action Avantages Inconvénients Permet d’aider à la constitution d’une banque de droits unique assurant la propriété québécoise des propriétés intellectuelles : contenu propriétaire, accès au crédit d’impôts Fonds Greensberg a développé une offre similaire de soutien à l’acquisition d’œuvres allant dans le sens de cette proposition Fonds de taille modeste ; vient compléter les aides financières existantes (SODEC, Téléfilm Canada) pour développer du contenu Peut s’appliquer autant aux besoins du cinéma « liveaction » qu’au cinéma d’animation Ne nécessite pas la présence d’un souscripteur international a priori. L’œuvre peut provenir du monde entier tant qu’elle est produite au Québec et reconnue comme produit canadien. Pré-recommandations 40 Création d’un fonds de pré-production permettant : de financer l’achat de droits sur des contenus internationaux (scripts, romans, concepts, formats, etc.) susceptibles d’être transformés en films de se constituer à l’échelle québécoise une bibliothèque de contenus et de propriétés intellectuelles disponibles pour les producteurs Taille du fonds cible : plusieurs millions de $ Correspond à l’achat de droits dont les valeurs unitaires varient de 20K$ à 100K$ Nécessite un système de gouvernance et d’agrément d’investissement permettant aux producteurs de métier d’identifier les contenus à l’échelle internationale et de proposer des projets de valorisation audiovisuelle (potentiellement multiplateformes) Doit se concevoir a priori comme un fonds mixte « live-action » + animation Pose la question de l’identité du propriétaire des droits Nécessite de clarifier la gouvernance : Repérage des contenus réalisé par les producteurs Comité d’engagement indépendant Question du partage des titres entre producteurs dans le cas d’un catalogue de PI internationales Valider l’intérêt des institutions financières concernées (FSTQ, Fondaction, fonds de fonds internationaux, etc.) Faire un business case du Fonds fondé notamment sur des fonds semblables à l’étranger © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 2.2 : Créer un Fonds de pré-production Description du scénario Financement des démos, prototypes et pilotes permettant de mieux pré-vendre une production audiovisuelle : Exemples : concepts de formats, maquettes, prototype dessin animé, etc. Surtout appliqué à la télévision et à la production d’animation Avantages Inconvénients Financement plébiscité par les producteurs : les studios qui développement des démos ont un taux de succès éprouvé. Le financement des prototypes et des maquettes est un facteur clé de succès encore plus déterminant dans quelques contextes spécifiques : Démo d’une traduction anglophone d’une télésérie francophone Démo d’une série d’animation Démo d’un format Etc. L’aide à la prévisualisation de maquettes pourrait provenir d’un fonds privé supplémentaire. Financement des démos déjà intégré dans le Crédit d’impôt pour services de production cinématographique : toutefois, la SODEC fixe des limites minimums de budget pour s’assurer de l’existence d’un produit découlant du processus de prototypage Pré-recommandations 41 Analyser l’assiette de financement requise (minima, maxima, éligibilité) © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 2.3 : Créer un Fonds de production d’œuvres audiovisuelles Description du scénario Mettre en place un fonds de financement de la production d’œuvres cinématographiques : Financé par un consortium d’investisseurs institutionnels québécois Ou financé par une application au Québec du modèle des SOFICA d’appel à l’épargne publique (défiscalisation) Ou financé sur la base d’une taxation des Fournisseurs d’Accès Internet (modèle du COSIP basé sur les revenus des FAI ou modèle basé sur l’utilisation de la bande passante) Ou sur une combinaison de 2 ou des 3 scénarios ci-dessus Avantages Existence d’un antécédent au sein du fonds FSTQ : 10M$ alloués dans le passé à un fonds multipartenaires qui n’a jamais vu le jour Possibilité de lancer une démarche partenariale entre différents bailleurs de fonds institutionnels au Québec partageant une même équipe de gestion compétente en matière audiovisuelle Possibilité de mixer plusieurs scénarios de levées de fonds basés sur des retours d’expériences jugées positives : SOFICA France : historique ancien et éprouvé, rendements attractifs, succès populaire, possibilité de réaliser un transfert d’expérience depuis la France COSIP : mobilisation des groupes de communication Internet qui, à ce jour, ne contribuent pas au financement des contenus qu’ils sont à même de diffuser Inconvénients Nécessite un engagement politique fort afin d’impliquer les investisseurs institutionnels québécois ou afin de mettre en place les systèmes de défiscalisation (SOFICA) ou de taxation (taxes sur les fournisseurs d’accès Internet) requis Travail préparatoire de concertation très significatif Pré-recommandations 42 Lancer une démarche de faisabilité auprès des grands investisseurs institutionnels québécois et valider la possibilité de mettre en place les solutions de défiscalisation de l’épargne publique ou de taxation des fournisseurs d’accès Internet. © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 2.4 : Proposer une aide financière à la distribution internationale Description de l’action Développer un incitatif financier de type P&A pour les distributeurs internationaux afin de donner un avantage additionnel dans la diffusion des productions québécoises à l’étranger et de partager les risques Incitatif pouvant être associé à une aide directe pour le démarchage de distributeurs étrangers destinée aux producteurs québécois Avantages L’idée d’un fonds d’aide à la mise en marché dans un territoire connu est bien reçue par les joueurs de l’audiovisuel, surtout dans les marchés comme les ÉtatsUnis (où les chiffres sont très significatifs) ou pour des films qui sont plus difficiles à vendre. Programmes de Téléfilm Canada n’incluent pas l’aide à la distribution sur un territoire donné tel que le fait l’organisme Swiss Film en Suisse : Téléfilm Canada intervient plutôt dans l’aide au marketing international. Aide directe en vue du démarchage de distributeurs à l’étranger : jugée utile par les producteurs qui manquent souvent de temps et d’argent pour parcourir le monde et tisser des relations avec les distributeurs internationaux Peut correspondre à une avance remboursable en cas de succès (sur la base des chiffres de recettes après une période donnée) Inconvénients Contribue à financer les activités de distributeurs internationaux et non de distributeurs québécois : l’alternative consisterait à financer le développement de distributeurs québécois qui ont des activités de distribution internationale. Pré-recommandations 43 Identifier le porteur d’une telle aide financière Évaluer les coûts annuels correspondants © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées AXE STRATÉGIQUE 3: INNOVATION COLLABORATIVE Logique dominante : Évolution de la chaîne de valeur locale • ORIENTATION STRATÉGIQUE : Développer une plateforme d’open innovation dans le secteur audiovisuel • Action 3.1: lancer un living lab au Québec axé sur les futurs modèles économiques et numériques de l’audiovisuel • ORIENTATION STRATÉGIQUE : susciter des projets de R&D collaborative pré-compétitive • Action 3.2 : Mettre en place une offre de financement et de facilitation du montage de projets de R&D collaborative dans le secteur audiovisuel 44 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 3.1 : développer un Living Lab de l’audiovisuel au Québec Description de l’action Création d’un living Lab au Québec axé sur les futurs modèles économiques et numériques de l’audiovisuel : Un Living Lab regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester « grandeur nature » des services, des outils ou des usages nouveaux. Il s’agit de sortir la recherche des laboratoires pour la faire descendre dans la vie de tous les jours, en ayant souvent une vue stratégique sur les usages potentiels de ces technologies. Tout se passe en coopération entre des collectivités locales, des entreprises, des laboratoires de recherche, ainsi que des utilisateurs potentiels. Il s'agit de favoriser l’innovation ouverte, partager les réseaux et impliquer les utilisateurs dès le début de la conception. Un Living Lab audiovisuel pourrait se focaliser sur l’évaluation de scénarios d’évolution de la chaîne de valeur numérique via les activités suivantes : veille technologique en crowdsourcing, tests de nouveaux formats auprès de focus groups, étude de nouvelles plateformes de diffusion audiovisuelle, freins et accélérateurs à l’adoption de nouvelles pratiques de consommation de l’image (socio-économique, socio-cognitif, etc.), tests de nouveaux modèles d’affaires (ex : gratuits + premium, B2C + B2B, partenariats annonceurs, etc.) Proposer la création d’un programme complémentaire d’animation du Living Lab de type « Interfaces » (ex-SAT) appliqué à l’audiovisuel Avantages Permet à la grappe d’avoir accès à un observatoire participatif identifiant et testant les nouvelles pratiques et nouveaux modèles d’affaires de l’audiovisuel Modèle décentralisé et multipartenaire : Possibilité de s’associer avec des centres de recherche nationaux ou internationaux (ex : MIT) Possibilité d’associer les consommateurs et utilisateurs des nouveaux formats numériques Possibilité de conduire des partenariats internationaux avec d’autres Living Labs dans le monde. Inconvénients Nécessite un porteur de projet sachant maîtriser la dynamique d’animation collaborative d’un Living Lab Mélange de push technologique et de pull en animation (implication d’un grand nombre de parties prenantes) nécessitant un environnement mature et sophistiqué en matière d’innovation Pré-recommandations 45 Valider le positionnement et le plan d’affaires de différents projets de Living Labs actuellement en développement à Montréal et susceptibles d’amorcer la démarche. © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 3.2 : Financer et faciliter le montage de projets de R&D collaborative dans le secteur audiovisuel de l’action eDescription ») Mettre en place une offre de financement et de facilitation du montage de projets de R&D collaborative dans le secteur audiovisuel : En l’absence de projets exploratoires entre plusieurs joueurs issus du privé (« open innovation »), l’innovation disruptive ne se développe pas et les projets de développement appliqué ne naissent pas. Des consortiums de R&D (pré-recherche) doivent voir le jour, potentiellement animés par un acteur neutre (Université, centre technologique, etc.), et être financés pendant la phase d’émergence de la collaboration. Avantages Les projets d’innovation ouverte multi-partenaires sont lourds à faire démarrer et à coordonner : ils nécessitent un soutien en matière de financement d’amorçage Le financement permet aux partenaires d’apprendre à se connaître, ce qui nécessite au départ du temps et de l’animation. Possibilité d’avoir recours à des crédits d’impôts dédiés à la recherche pré-compétitive collaborative. Rôle de la grappe : Faciliter la compréhension des aides possibles et en faciliter l’accès. Lancer des appels à projets de recherche collaborative sur des enjeux industriels globaux tels que les modèles d’affaires d’avenir dans le numérique et dans l’audiovisuel. Inconvénients Peut représenter une entrave si les conditions d’admissibilité et les temps de traitement des dossiers de demande de financement pour l’amorçage de projets de recherche collaborative sont jugés prohibitifs. Échec des 3 projets de recherche pré-compétitive lancés par les cinq grands joueurs de l’industrie du numérique au Québec (Autodesk, A2M, Ubisoft, Eidos…) et animés par le Centre NAD du fait de l’absence de soutien par le CINQ : traduit la difficulté propre à de telles collaborations Pré-recommandations 46 Définir l’assiette de l’aide financière à l’amorçage de projets collaboratifs Valider la possibilité d’intégrer le Fonds des Médias comme partenaire d’un tel incitatif du fait de la dimension d’innovation collaborative (fréquemment multiplateforme) © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées AXE STRATÉGIQUE 4: CHAÎNE DE VALEUR NUMÉRIQUE Logique dominante : Évolution de la chaîne de valeur locale • ORIENTATION STRATÉGIQUE : Miser sur la génération de contenus • Action 4.1 : Lancer une cellule de création multiplateforme (laboratoire d’expérimentation) • ORIENTATION STRATÉGIQUE : Développer des outils de CRM et de gestion de la marque • Action 4.2 : Développer les compétences B2C au sein de la grappe • ORIENTATION STRATÉGIQUE : mieux contrôler la diffusion • Action 4.3 : Développer une plateforme numérique de distribution au Québec 47 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 4.1 : Lancer une cellule de création multi-plateforme Description de l’action Créer une structure québécoise de création et d’émergence de nouveaux contenus conçus initialement comme déclinables sur différentes plateformes ou médias, parmi lesquels : live-action, animation, gaming, téléphonie mobile, Internet, édition, jeux, jouets et produits dérivés, etc. Structure pouvant être purement privée ou mixte (ex : animation du dispositif de co-création) Présuppose la mise en place de protocoles de partage de la propriété intellectuelle : Par ex, chaque contributeur d’une nouvelle idée de contenu conserve x% des droits sur sa plateforme propre et y% des droits consolidés sont partagés entre tous les contributeurs en tant que succès commun. Avantages Inconvénients Permet de créer une marque forte (« brand » ou franchise) sur la base d’un contenu recyclable et déclinable sur différentes plateformes : Modèle « Marvel » Véritable convergence de contenus fondée sur la génération de concepts conçus pour des plateformes distinctes et apportant une valeur de déclinaison distincte (expérience consommateur, storytelling, etc.) pour chacune des plateformes Permet de systématiser les croisements de talents créatifs et multidisciplinaires à l’échelle du Québec Cellule servant à la fois de plateforme de contacts avec le consommateur (en aval) et comblant le besoin de développer des contenus multiplateformes (en amont) Existence d’antécédents au Québec : l’INIS a une approche similaire avec Espace In. Fusion et le Projet Colombus. Nécessite la maîtrise de 3 métiers complexes : 1. La gestion de la propriété intellectuelle dans un contexte transmédia 2. La gestion de la distribution nationale et internationale 3. Le « sourcing » de talents créatifs multi-média : être capable de réunir autour de la table des partenaires pertinents. Pré-recommandations 48 Tester l’intérêt d’entreprises et de producteurs « ambassadeurs » pour ce type de «Creative Factory » multimédia Opter pour un schéma soit purement privé soit mixte (public et privé) Faire le business case relatif aux coûts d’organisation et d’animation de ce dispositif © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 4.2 : Développer les compétences B2C au sein de la grappe Description de l’action Favoriser le développement des compétences en B2C (Business to Consumer) au sein de la grappe : Évolution des modèles économiques vers la chaîne de valeur numérique : compléments transmédias (plateformes de jeux en ligne, Web / Wii, wikis, animation offline, etc.) Évolution résultante du métier des producteurs : Les producteurs qui historiquement n’avaient pas de contrôle sur la « marque » sont de plus en plus amenés via le multiplateforme à « vendre » leurs productions non pas à des diffuseurs mais directement aux consommateurs Passage d’un modèle où 90% des revenus étaient liés aux nouveaux projets de l’année et 10% au catalogue acquis à un modèle de rééquilibrage où la gestion de la marque devient le nouveau métier (de 10% à 50% de récurrence dans le chiffre d’affaires) Cette compétence de type CRM est un facteur clé de succès croissant dans la filière audiovisuelle : elle n’est pratiquement pas développée au Québec L’acquisition de compétences B2C pourrait être soutenue par la mise en place d’un programme de formation dédié (de type « Master Class » avec des intervenants du monde de l’Internet, des réseaux sociaux et du gaming) associé à une offre de mentorat pour les producteurs. Avantages Inconvénients Passage d’une logique de contenu non récurrent à une logique de gestion continue de la marque Des outils de financement existants : Fonds Bell, FMC Possibilité de créer des partenariats multiplateformes avec des entreprises ayant des compétences en B2C Changement des règles du jeu via les médias sociaux : Accompagement d’amont en aval (« Buzz » préfilm et post film) Crowdsourcing appliqué à différentes étapes de la chaîne de valeur audiovisuelle (ex : financement sur touscoprod ou kickstarter) Pré-recommandations 49 Correspond à une compétence jugée encore marginale par la profession : concerne certaines œuvres prioritairement, particulièrement compatibles avec le support numérique (animation, Web TV, séries, documentaires) Peu d’acteurs indépendants dans la chaîne de valeur numérique (diffuseurs font du catch up sur leur propre plateforme) : les compétences B2C demeurent au sein des diffuseurs (syndrome iTune) Valider la demande des producteurs et intervenants de la grappe en matière de formation aux compétences du B2C Valider les formats de transferts de connaissances : formation « conventionnelle », formation en ligne, mentorat, partenariat France – Québec (animation), etc. © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées Action 4.3 : Développer une plateforme numérique de distribution au Québec Description de l’action Mettre en place au sein de la chaîne de valeur québécoise une plateforme de diffusion numérique orientée vers les contenus québécois tous formats audiovisuels confondus (téléséries, longs métrages, animation, documentaires, etc.) : Offre de VOD Catch up TV Outil de diffusion devant répondre à des règles de neutralité par rapport aux différents fournisseurs de contenus Avantages Inconvénients Correspond au modèle de la plateforme française Myskreen, alternative à la plateforme US Hulu Permet de développer une connaissance fine des attentes et préférences consommateurs et de se constituer une expertise de type CRM (Customer Relationship Management) pour l’ensemble de la filière audiovisuelle québécoise (modèle Médiamétrie) : Modèle se rapprochant de la logique de l’industrie du jeu vidéo : évolution d’un focus sur le diffuseur (commande) à un focus sur le consommateur final. Élimine le syndrome iTunes (seul le diffuseur a accès aux données CRM) 2 modèles cités en référence : Misteur Vallaire (musique gratuite avec CRM pour traquer les comportements des consommateurs) et modèle Indie Band de la SODEC Permet de résoudre la problématique de diffusion des contenus multiplateforme, de plus en plus imposés par les financeurs. Pré-recommandations 50 Implique des moyens financiers importants Nécessite une indépendance stricte vis-à-vis des diffuseurs Complexité du modèle de partage de revenus entre la plateforme et les détenteurs de droits Respect du droit d’auteur nécessitant une gestion stricte Projet ambitieux pouvant trouver sa pertinence à une échelle plus large que le Québec : peut-être une échelle pan-canadienne Nécessite une véritable étude de cas : Commercialisation de la plateforme, modèle économique Besoins du marché local vs. demande de contenus internationaux Pour ce faire, une étude du modèle de l’ANEL, dans l’industrie de l’édition, pourrait être requise. © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées 51 © Deloitte & Touche s.r.l. et ses sociétés affiliées