Une moindre prise en compte de la menace "émeute"

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Une moindre prise en compte de la menace "émeute"
Editorial
Emeutes de banlieues : Préparer les
entreprises à anticiper, prévenir et
surmonter les risques vitaux
Par Jean Michel GOUREVITCH
Novembre 2006
A l t a ï r Co n s e i l, 3 3, r u e V i v i e n n e, 7 5 0 0 2 P a r is
w ww . a l t a i rc o n s e i l. f r - c o n t ac t@ a l t a i rc o n se i l . f r - 0 1 4 7 3 3 0 3 1 2
Un an !
LES
ENJEUX EN
RÉSUMÉ
1
2
3
Un an après les émeutes
de banlieues (oct. 95),
notre société n'a pas
amélioré son dispositif de
prévention et de lutte contre
le risque d'émeute
L'arrêt brutal de l'activité
constitue le risque majeur
pour les entreprises
Un nouvel état d'esprit
consiste à se préparer pour
prévenir et garantir la
continuité des activités
Le triste anniversaire des violences des banlieues survenues l’an
passé approche et les autorités redoutent que les caméras des
télévisions en quête d’audience ne contribuent à rallumer la mèche
d’un incendie pas vraiment éteint (dans une indifférence quasitotale, quelque 3500 voitures ont été brûlées depuis le début de
l’année).
Une moindre prise en compte de la
menace "émeute"
Question : a-t-on tiré, en ce qui concerne la vie et le fonctionnement
des services publics, des entreprises et de nos concitoyens les
leçons de ces évènements ? Réponse : apparemment pas.
Etrangement, les anticipations de sinistres tels que la grippe aviaire,
le terrorisme, les crues centennales ou même l’amiante semblent
avoir été mieux prévues et font l’objet de nombreux plans et de
nombreux exercices.
Et pourtant, la paralysie de l’activité économique et des services
publics qu’avait provoqué l’embrasement des banlieues (cette
« disruption » selon le mot américain) n’est pas moins lourde de
conséquences sur l’activité des PME qui y sont situées. Et lorsque le
fonctionnement des PME se grippe, c’est celle des grands groupes
puis de l’économie dans son ensemble qui est peu ou prou menacée
à plus ou moins long terme.
Entendons nous bien : il ne s’agit pas ici d’évoquer les problèmes
politiques, les tensions raciales ou les dispositifs de sécurité publique
concernant ces évènements mais plus prosaïquement d’engager une
réflexion sur les mesures que peuvent prendre les entreprises pour tenter
d’anticiper les risques de « disruption ».
Risque amiante
Page 2
Les émeutes de 2005 dans les
banlieues
françaises
sont
des
violences urbaines qui ont commencé à
Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005
puis se sont répandues dans un grand
nombre de banlieues pauvres à travers
la France. L'état d'urgence a été déclaré
le 8 novembre 2005, puis prolongé pour
une durée de 3 mois. Au 17 novembre,
la police déclare être revenue en
situation normale.
Elles ont essentiellement pris la forme
d'incendies criminels et de jets de
pierres contre les forces de l'ordre. Dans
certains cas, ces événements se sont
transformés en émeutes opposant
plusieurs centaines de personnes dans
des quartiers de banlieues dits
"sensibles" contre les forces de police
françaises, avec parfois des tirs à balles
réelles contre les policiers.
Aujourd’hui, qu’il s’agisse d’émeutes incendiaires paralysant la vie d’une
banlieue, d’un « black out » électrique, de survenue de pandémie de
grippe aviaire impliquant en phase avancée une interdiction générale de se
déplacer, il est de la responsabilité entière des chefs d’entreprise de se
projeter dans l’avenir pour anticiper la crise, identifier les vulnérabilités et
s’interroger
sur
le
fonctionnement
de
leur
entreprise
dans
ces
environnements dégradés : « Quel serait l’impact d’une crise sur le
fonctionnement de mon entreprise ? Comment celle-ci pourrait-elle alors
maintenir son activité? Quelles précautions doit-elle prendre pour pouvoir
repartir aussitôt la crise passée ? ». Ces interrogations et leurs réponses
constituent l’une des bases de la « Défense Economique », une véritable
stratégie de sécurité qui vise à établir des modèles de prévention autant
Le 3 novembre au matin, on
comptabilisait 315 véhicules brûlés et 29
arrestations à Clichy-sous-Bois et
d'autres quartiers proches. Au soir du 4
novembre, les affrontements continuent
et le climat est toujours aussi tendu avec
un certain apaisement à Clichy-sousBois (93), point de départ de ces
émeutes. Les émeutes se sont ensuite
étendues à d'autres quartiers de la
Seine-Saint-Denis, puis aux autres
départements de l'Île-de-France. Des
actes de vandalismes puis des émeutes
sont ensuite apparus dans d'autres villes
de province (Rouen, Dijon, Aix-enProvence, Montbéliard, Lille, Lyon,
Toulouse, Strasbourg, Pau et d'autres)
et leurs banlieues. La nuit du dimanche
6 au lundi 7 novembre fut la plus active
avec 1408 véhicules brûlés, 395
personnes arrêtées et des agitations et
vandalismes en nombre croissant dans
les villes provinciales. À partir du mardi 8
novembre, le bilan des destructions de
chaque nuit est régulièrement en baisse.
qu’à préparer les sorties de crises et la reprise des activités.
Face aux crises, la plus grande menace est l’ignorance qui engendre ce
que les spécialistes anglo-saxons ont regroupé sous l’acronyme « FUD »
(«Fear, Uncertainty, Disorder : Peur, Incertitude, Désordre). Le meilleur
remède
au
FUD,
c’est
donc
bien
évidemment
l’anticipation,
la
connaissance et la préparation. Un état d’esprit qui permet, en se
préparant au pire (quelle que soit sa forme) avec l’aide de spécialistes de
ces nouvelles approches d’organisation, de l’éviter et de minimiser ses
conséquences, qu’il s’agisse de parer à une panne générale d’un système
de paiement électronique par carte bancaire une veille de fête ou de
pourvoir se sortir d’évènements encore plus graves. Et cette Sécurité
Economique dont l’objectif est la résilience, c'est-à-dire la capacité de
Ensemble, ces trois semaines de
violence
urbaine
sont
les
plus
importantes agitations en France depuis
mai 1968.
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récupérer un fonctionnement normal et de rebondir constitue désormais un
enjeu stratégique de la défense de l’entreprise et de ses emplois.

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