Présentation du Docteur Dominique ROUX
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Présentation du Docteur Dominique ROUX
CANCER ET ESCARRES Atelier AFSOS 25 MARS 2014 Docteur Dominique ROUX CH AMBERT Sandy ROUX IDE Centre Jean Perrin DEFINITION Lésion cutanée d'origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses Fréquent en particulier en fin de vie Signe péjoratif Source majeure d'inconfort Prévention possible Protocolisation de la prise en charge souhaitable 3 TYPES D'ESCARRES Escarre accidentelle par trouble temporaire de la mobilité et/ou de la conscience Escarre d'origine neurologique, conséquence d'une pathologie chronique motrice ou sensitive Escarre plurifactorielle comme souvent en cancérologie PREVALENCE La prévalence est d'environ 5 % en service de cancérologie elle peut monter à 12% en service de soins palliatifs Multiplie par 2 le risque de décès Allonge la durée de séjour (augmente la DMS) Augmente le coût ZONES LES PLUS EXPOSEES Par ordre de fréquence: Sacrum Talons Trochanters Coudes Pénis (sonde urinaire) Jambes Malléoles Cloison nasale (sonde naso-gastrique) Oreilles ( sonde d'oxygénothérapie) EVALUATION DU RISQUE D'ESCARRE Immobilisation et Dénutrition Sont les 2 grands facteurs de risque de la survenue d'escarres L'évaluation doit être systématique pour tout patient hospitalisé et doit être renouvelée à chaque modification de son état. Elle se fait à l'aide d'échelles complétées par le jugement clinique Elle fait partie des indicateurs IPAQSS 3 ECHELLES Echelle de BRADEN, simple et claire, recommandée par l'HAS Echelle de WATERLOW très (trop) complexe réservée à la pratique hospitalière et la chirurgie en particulier Echelle de NORTON, plus simple, ne prend malheureusement pas en compte le statut nutritionnel, validée pour les plus de 65 ans Echelle de BRADEN Echelle de NORTON PREVENTION En fonction des scores des échelles on mettra en place une prévention standard, renforcée ou maximale La PREVENTION comporte plusieurs volets Soins d'hygiène corporelle permettant de préserver une peau intacte et d'en profiter pour évaluer quotidiennement l'état cutané: toilette corporelle par douche ou brancard douche avec un savon neutre sans frotter mais rincer et sécher soigneusement Toilette du siège autant que nécessaire Effleurage sans massage ni friction des zones à risque (sans glaçon ni sèche cheveux) avec produits hydratants ou huileux (SANYRENE®) Les soins d'hygiène incluent aussi le change: literie propre sans pli, sans particule ni miette au minimum 3 fois /24 heures si patient alité la gestion des fonctions sphinctériennes, régularisation du transit et incontinence (identification et évaluation du caractère réversible ou définitif de cette dernière) SURVEILLANCE DES POINTS D'APPUI Selon les zones à risque précédemment décrites Au moins 2 fois par jour, sinon 3 fois en prévention renforcée et toutes les 4 heures et/ou à chaque change en prévention maximale CHOIX DU MATELAS Mousse à mémoire de forme et/ou coussins de positionnement en P.standard Mousse à mémoire de forme ou matelas à air dynamique en P. Renforcée A air dynamique systématiquement en P. maximale DIETETIQUE ET NUTRITION Nécessite une évaluation nutritionnelle systématique avec évaluation de la perte de poids (et suivi de la courbe), calcul IMC, évaluation biologique: albuminémie (< 35g/l dénutrition modérée, sévère si <30 g/l), Et pré albuminémie (<200mg/l) Enquête alimentaire (aide diététicienne), surveillance repas et hydratation ainsi que de l'état buccal Alimentation adaptée aux besoins En curatif: 30 à 35 Kcal/kg/jour dont 1,2 à 1,4 g de protéines/kg et par jour (selon fonction rénale) Tenir compte des troubles digestifs, du goût, de la consistance des aliments=régime alimentaire personnalisé (diététicienne) Compléments nutritionnels oraux Alimentation entérale ou parentérale selon objectifs, pronostic... à discuter en équipe pluridisciplinaire Gestion des postures et programme de mobilisation Bilan initial en concertation avec le kinesithérapeute: selon état cutané initial, possibilités ostéo articulaires, état cardio respiratoire, douleur, état neurologique (conscience, déficit), environnement médical et technique. Les postures Décubitus dorsal:semi fowler: tête relevée, le bassin est au niveau de l'articulation du lit Décubitus latéraux à 30° Position assise Position assise inclinée Marche à favoriser si réalisable Décubitus dorsal Decubitus latéral Position assise Position assise inclinée Le matériel d'aide à la prévention Destiné à répartir les pressions sur la plus grande surface possible du corps En plus des matelas déjà décrits, on utilisera coussins, coussins de positionnement, talonnières, blocs de mousse à découper, arceaux Les mobilisations au lit du patient Actives: si l'état du patient le permet, souvent en décubitus dosal visant à maintenir la trophicité musculaire Passives (patient comateux ou sédaté) poour préserver amplitudes articulaires et prévenir les rétractions Tenir compte de l'état dupatient en particulier état hématologique et existence de lésions osseuses Etablir un planning infirmier Douleur Ne pas oublier que les escarres peuvent être source de douleur: Lors de la réfection des pansements Lors du retrait des pansements (humidifier préalablement au sérum physiologique) Lors des soins de la plaie en particulier lors de la détersion Se rajoute alors à la douleur de fond Prévention de la douleur liée aux soins Antalgiques par voie générale administrés avant le soin (Fentanyl ou morphine selon délai d'action et durée du soin) MEOPA au cours du soin Applications d'anesthésiques locaux: pommade EMLA (en couche fine 1 heure avant le soin sous pansement occlusif) ou Lidocaïne 5% (10 minutes avant le soin sur compresse dépliée Evaluation régulière de la douleur Prise en compte de l'infection (+odeur) Autres mesures préventives Kinesithérapie Information du patient pour obtenir sa participation au programme de mobilisations régulières Education du patient et de sa famille:pour lui permettre de comprendre les mécanismes d'apparition, les signes annonciateurs (rougeur persistante ou signe d'infection), pour qu'ils s'inscrivent dans le programme de prévention Transmissions infirmières écrites et précises Education patient et entourage Changements de position et auto soulèvements Positionnement optimal Nutrition adapté Hygiène rigoureuse Choix des vêtements Comprendre que la cicatrisation d'une escarre est un processus long qui doit s'inscrire dans un projet thérapeutique Participation aux soins du patient et de sa famille Conclusion 1ère partie La prise en charge des escarres en cancérologie dépasse largement l'aspect cutané, au-delà de ce qui a été dit on peut citer aussi le retentissement esthétique et psycho-social Elle nécessite une collaboration entre tous les acteurs de soins: IDE, aides soignantes, pharmacien (pour le matériel), médecin mais aussi kinésithérapeute, patient lui-même et son entourage Elle doit s'adapter à l'état du patient qui doit être évalué et réévalué La parole est à Sandy pour le côté soins et recettes