la vie après la greFFe - Rein
Transcription
la vie après la greFFe - Rein
dossier spécial greffe qualité de vie La vie après la greffe aspects qualitatifs et pratiques Docteur Christian Hiesse médecin néphrologue Service de néphrologie et de transplantation rénale Hôpital Foch La possibilité de se libérer de l’astreinte liée aux séances de dialyse et des contraintes du régime, comme la restriction en eau, représente un tel bénéfice qu’elle justifiait pour beaucoup le risque encouru. A l’heure actuelle, les taux de succès se sont améliorés, les traitements sont mieux tolérés et la greffe est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale chronique (IRC) terminale, non seulement en raison de l’amélioration qualitative produite, 46 /// Reins-Échos n°11 - www.rein-echos.fr Dès les débuts de la greffe rénale dans les années 1960, c’est l’amélioration de la qualité de la vie qui a été la raison de sa popularité chez les patients dialysés, malgré des taux d’échec initialement élevés, des traitements mal tolérés et de fréquentes complications. mais parce qu’elle augmente l’espérance de vie, et qu’elle est moins coûteuse que les techniques d’épuration extra-rénale. Toutes les questions qui concernent la qualité de vie après une greffe demeurent primordiales pour les patients et c’est le rôle de l’équipe médicale et soignante d’y répondre, à côté de la prise en charge médicale. Cet article a pour objet de décrire certains des aspects pratiques les plus importants de la vie de tous les jours après une transplantation rénale. Le retour à la vie normale après la greffe rénale Après la greffe, un slogan: reprendre progressivement une vie normale. La durée d’hospitalisation moyenne après l’intervention est brève : de 1 à 2 semaines selon l’évolution initiale, et le retour à domicile s’effectue le plus souvent directement. La période de convalescence est plus longue, environ 3 mois, car la surveillance médicale pendant cette période initiale demeure très étroite : contrôles médicaux hebdomadaires, et traitement fréquemment modifié en fonction des protocoles et des résultats des bilans. Il est difficile d’envisager avant ce délai un retour à l’activité professionnelle, mais les activités physiques et sociales peuvent être reprises progressivement. Il faut éviter les contacts rapprochés avec les personnes qui ont une infection, comme une grippe, ou toute maladie contagieuse. Il n’y a toutefois pas de restriction à rencontrer ses proches, ses amis, ou en général le public. Il est possible d’aller au théâtre, au cinéma, dans un hypermarché, etc. Mais le patient greffé, qu’il ait été ou non dialysé, doit s’accommoder de certaines contraintes, notamment la prise et la surveillance rigoureuse de son traitement immunosuppresseur, et le suivi médical. Il doit prendre conscience de l’importance de ces deux astreintes qui sont définitives. Libéré des séances de dialyses, et récupérant une forme physique qu’il n’avait pas connu depuis longtemps, il ne doit pas commettre l’erreur d’oublier qu’il est toujours atteint d’une maladie chronique nécessitant un suivi et un traitement permanents. Aux alentours du troisième mois de la greffe, le traitement immunosuppresseur est stabilisé et les médicaments d’appoint sont réduits. Les contrôles s’espacent et le suivi peut être allégé et partagé avec une équipe de néphrologie de proximité, souvent le centre