Prise en charge de la douleur chez la femme enceinte
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Prise en charge de la douleur chez la femme enceinte
OBSERVATOIRE DES MÉDICAMENTS, DES DISPOSITIFS MÉDICAUX ET DES INNOVATION THÉRAPEUTIQUES – RÉGION CENTRE - OMÉDIT - COMMISSION DOULEUR Fiche Bon Usage ___________________ Date de rédaction : Mai 2004 Prise en charge de la douleur chez la femme enceinte Date de réactualisation Septembre 2013 Quel Antalgique Prescrire Pendant la Grossesse ? Le choix du médicament doit tenir compte de la période de la grossesse : au 1er trimestre, le risque étant tératogène (malformatif) ou embryotoxique (abortif), le choix doit se porter sur les médicaments non tératogènes et autorisés au 1er trimestre de la grossesse. aux 2ème et 3ème trimestres, le risque étant une fœtotoxicité (toxicité rénale des AINS,...), le choix doit se porter sur les médicaments dépourvus de fœtotoxicité. en fin de grossesse près de l’accouchement, le risque est une imprégnation médicamenteuse du nouveau-né se traduisant par les effets indésirables attendus du médicament (sédation, apnée…). Le paracétamol peut être prescrit tout au long de la grossesse, il constitue l’antalgique de choix chez la femme enceinte. Néanmoins la prescription de tout médicament chez une femme enceinte doit être réfléchie en prenant en compte le rapport bénéfices/risques et doit être réévaluée régulièrement. Au 1er Trimestre Douleurs légères à modérées : • Médicaments autorisés à utiliser en 1ère intention : ◊ Le paracétamol ◊ La codéine • Médicaments à utiliser en 2ème intention : ◊ La dihydrocodéine ◊ L’ibuprofène, car les données sur sa tératogénicité, bien que rassurantes, sont insuffisantes et une augmentation du risque de fausse couche spontanée en cas d’exposition à un AINS pendant le 1er trimestre est évoquée ◊ La prise ponctuelle d'aspirine au 1er trimestre est autorisée car les études épidémiologiques semblent exclure un effet malformatif avec l'aspirine en traitement ponctuel • Médicaments à éviter et à n’utiliser qu’en l’absence d’autre alternative : ◊ Le tramadol, en l’absence de données suffisantes pour évaluer son effet tératogène ◊ Le néfopam en l’absence de données suffisantes pour évaluer son effet tératogène • Médicament contre- indiqué : ◊ La Lamaline® (paracétamol, opium, caféine) Douleurs intenses : • Médicaments autorisés en 1ère intention : La morphine, n'ayant pas de pouvoir tératogène établi, peut être prescrite. • Médicaments qui peuvent être utilisés en 2ème intention : La buprénorphine, le fentanyl, l’hydromorphone et l’oxycodone OMEDIT– Commission Douleur : fiche Prise en charge de la douleur chez la femme enceinte Fiche disponible sur www.omedit-centre.fr 1/2 AUX 2ème ET 3ème TRIMESTRES Douleurs légères à modérées : • Médicaments autorisés : ◊ Le paracétamol ◊ La codéine et tous les opioïdes faibles (en dehors de la Lamaline®) peuvent être utilisés après le 1er trimestre. Cependant il convient de limiter la posologie et la durée de traitement en particulier près du terme en raison du risque de dépression respiratoire néonatale et de syndrome de sevrage. Si un opioïde faible est pris jusqu’à l’accouchement, une surveillance attentive du nouveau-né est nécessaire pendant les premiers jours de vie. Leur utilisation doit donc être de préférence ponctuelle. • Médicaments contre-indiqués : ◊ Tous les AINS y compris l’aspirine1, quelle que soit la voie d’administration (même par voie locale), sont formellement contre-indiqués à partir du début du 6ème mois de grossesse en raison de leur fœtotoxicité : insuffisance rénale, oligoamnios, fermeture prématurée du canal artériel, hypertension artérielle pulmonaire et troubles de l’hémostase. De la 12ème semaine (début de diurèse fœtale) à la 24ème semaine de grossesse, ils peuvent être utilisés mais seulement en cas de nécessité absolue, à faible posologie et pour une durée très faible. ◊ La Lamaline® (paracétamol, opium, caféine) Douleurs intenses : • Médicaments autorisés : ◊ La morphine et les opioïdes morphiniques en traitement ponctuel peuvent être utilisés. En cas de traitement poursuivi jusqu’à l’accouchement, tous les opiacés exposent le nouveau-né à un risque de dépression respiratoire dès la naissance, qui nécessite une prise en charge pédiatrique lors de l’accouchement. Il existe également un risque de syndrome de sevrage qui apparaît quelques jours après la naissance, y compris en cas de traitement court. Pour tout autre antalgique, prendre l’avis du Centre Régional de Pharmacovigilance de TOURS : 02.47.47.37.37 TRAITEMENTS ANTALGIQUES UTILISABLES PENDANT LA GROSSESSE Palier Terme I Toute la grossesse Molécule PARACETAMOL per os ou IV 1 à 2 comprimés toutes les 4 à 6 h maxi : 6 comprimés/jour traitement ponctuel TRAMADOL 50 à 100 mg de chlorhydrate de tramadol deux fois par jour, le matin et le soir DIHYDROCODEINE 1 comprimé à 60 mg toutes les 12 heures. maxi :120 mg (2 comprimés) par jour II Dicodin LP 60 mg® III 1 g toutes les 6 heures maxi : 4 g/jour PARACETAMOL + CODEINE 1er, 2ème et 3ème Dafalgan codéine® trimestres ou Efferalgan codéine® 2ème et 3ème trimestres Posologie usuelle chez l’adulte MORPHINE à libération immédiate per os ® ® 1er, 2ème et 3ème Actiskénan Sevredol trimestres Morphine à libération prolongée per os Débuter par 10 mg toutes les 4 h Débuter par 30 mg toutes les 12 h Skénan® Moscontin® 1 en dehors des indications obstétricales OMEDIT– Commission Douleur : fiche Prise en charge de la douleur chez la femme enceinte Fiche disponible sur www.omedit-centre.fr 2/2