À l`épreuve du feu
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À l`épreuve du feu
C’est à Marktredwitz que fut fondée la première « fabrique chimique » du pays : en 1788, Wolfgang Caspar Fikentscher créa la Chemische Fabrik Marktredwitz (CFM) dans l’intention – évidemment ancrée dans l’alchimie – de produire de l’or à partir de pierres et de minerais communs. Ferdinand Didier (1801-1867), un descendant de Huguenots français, se montra beaucoup plus terre à terre en rachetant, en 1834, une briqueterie et une chaufournerie près Stettin, aujourd’hui en Pologne mais qui appartenait alors à la province prussienne de Poméranie, afin de développer une fabrique de chamottes, la « Chamottefabrik F. Didier in Podejuch » qui fit de lui le premier fabricant de briques réfractaires en Allemagne. Avec son usine de Marktredwitz construite en 1899, la société DidierWerke AG entreprit d’exploiter industriellement les ressources minérales de la région. Le site fabrique aujourd’hui des produits céramiques réfractaires pour des utilisations spéciales, comme les trappes des répartiteurs qui permettent de réguler le débit de l’acier en fusion lors de la coulée ou les vannes pour le dosage exact de l’acier liquide, dont les passages résistent aux hautes températures, ou encore les plateaux destinés aux colonnes de distillation fractionnée du zinc. Dans l’un des couloirs de cette usine qui évoque un lointain passé manufacturier, des moules en bois soigneusement numérotés et alignés sur des étagères témoignent de la longue tradition de l’entreprise Didier et du savoir-faire enraciné dans son histoire. L’air comprimé dans la préparation des pièces La fabrication des pièces brutes pour les plateaux des colonnes de distillation précédemment évoquées est un bon exemple d’utilisation de l’air comprimé à grand débit dans l’entreprise Didier car, ici aussi, ce vecteur d’énergie est indispensable. Les mélangeurs maniés par des mains expertes homogénéisent et répartissent la matière première dans le moule. L’air comprimé est omniprésent dans l’atelier de formage où des presses hydrauliques hautes comme des maisons développent jusqu’à 2 000 tonnes pour que le produit cru, formé par surcompression supporte les températures extrêmement élevées auxquelles il sera soumis en utilisation. La station d’air comprimé sert aussi à commander les robots de manutention qui prélèvent les pièces crues et les préparent en vue de leur traitement ultérieur. L’air comprimé est également à l’œuvre sous les silos de matières premières où les grosses trémies du mélangeur attendent de pouvoir remplir avec précision les wagonnets automatiques. Une batterie de heurtoirs pneumatiques évite le colmatage de la trémie pour assurer en permanence le bon écoulement de la matière. C’est ici qu’est consommée la plus grande part de l’air comprimé produit par les quatre compresseurs à vis Kaeser BSD 72. Les canons à air sont très gourmands en air comprimé et doivent fonctionner avec une fiabilité absolue car l’entreprise Didier ne peut pas se permettre Céramique technique pour les contraintes les plus sévères À l’épreuve du feu Une très grande précision pour des pièces éphémères : l’acier en fusion use les vannes céramiques en quelques jours. La céramique et le tissage – ces deux industries issues de techniques ancestrales sont aujourd’hui encore très présentes dans une partie de la Haute-Franconie et du Haut-Palatinat, dans le nord-est de la Bavière. L’entreprise de fabrication de produits céramiques Didier de Marktredwitz allie la tradition industrielle et la haute technologie. Avec l’aide d’une nouvelle station d’air comprimé de Kaeser Compresseurs, elle fabrique des composants importants pour la sidérurgie et la métallurgie. 14 Report 2/11 – www.kaeser.com Report 2/11 – www.kaeser.com 15 le moindre retard dans l’approvisionnement en matériau – sa production est intégrée dans des chaînes logistiques calculées au plus juste et la durée de vie des pièces n’est que de quelques jours du fait de l’environnement agressif où elles sont utilisées. Du feu et du sable Pour que la céramique mérite d’être appelée réfractaire, elle doit elle-même passer l’épreuve du feu. Dans des fours à gaz, à canal ou à cloche, chauffés à 1 600 °C, la matière première ductile devient extrêmement dure. L’air comprimé intervient ici pour assurer la montée en température du four puis pour commander avec précision les températures de combustion. Dans le traitement final, les vis des compresseurs Kaeser entrent à nouveau en action pour alimenter une grande station de sablage et une machine à roder automatique. Davantage d’air comprimé, davantage de calories récupérées La station d’air comprimé installée récemment a été dimensionnée après une analyse de l’utilisation de l’air com- primé (ADA) afin de répondre exactement aux besoins de l’entreprise. Elle comprend quatre compresseurs à vis Kaeser BSD 72 et trois sécheurs à économie d’énergie Secotec TE 141 qui garantissent en permanence le degré de déshydratation de l’air requis par l’utilisateur. Après une période d’arrêt, le système de maintien de pression empêche que les sécheurs ne soient « débordés » par un flux d’air trop rapide si la contre-pression du réseau n’est pas assurée. Dès le redémarrage de la station, il garantit l’efficacité du traitement d’air et la disponibilité immédiate de l’air comprimé avec la qualité requise. Les quatre compresseurs de la nouvelle station sont équipés pour la récupération de calories et permettent donc de dégager des économies d’énergie supplémentaires. En utilisant cette chaleur pour chauffer de l’eau à usage industriel, l’entreprise réduit sa consommation de gaz d’environ 1 400 kWh par mois, ce dont se félicite notamment Toni Brasavs, le responsable des équipements techniques du site Didier de Marktredwitz qui fait partie du groupe RHI depuis 1995. RHI – Une compétence mondiale dans le réfractaire Sous la marque RHI présente dans le monde entier, le groupe dont le siège est à Vienne fabrique et commercialise des produits réfractaires pour tous les procédés industriels à hautes températures. Le groupe RHI emploie 7 100 salariés et réalise environ 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires (exercice 2008-2009). Il produit deux millions de tonnes de matériaux réfractaires par an sur ses 32 sites répartis sur quatre continents. La métallurgie et la sidérurgie, les cimenteries, la production de la chaux, la verrerie, la production de métaux nonferreux, le secteur environnemental, la production d’énergie et la chimie sont les principaux débouchés des produits, des systèmes et des services du groupe RHI Refractories qui propose aussi des céramiques spéciales, des adjuvants de combustion et des matières premières. RHI regroupe de nombreuses marques réputées comme Veitscher, Didier, Radex, Refel, Dolomite Franchi et Interstop qui allient tradition et technologie innovante pour offrir des produits de haute qualité. Auteur : Klaus Dieter Bätz Contact : [email protected] L’air comprimé de la nouvelle station Kaeser est indispensable dans la finition des produits (à gauche et page de droite). 16 Report 2/11 – www.kaeser.com Report 2/11 – www.kaeser.com 17