Les gangs entre les mythes et les réalités?
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Les gangs entre les mythes et les réalités?
Les gangs entre les mythes et les réalités? Quand les perceptions s’affolent! Chantal Fredette, M.Sc criminologie Agent Agent de de planification, planification, de de programmation programmation et et de de recherche recherche Centre Centre d’expertise d’expertise sur sur la la délinquance délinquance des des jeunes jeunes UN PHÉ PHÉNOMÈ NOMÈNE NOUVEAU? Les gangs criminels ne sont pas une nouvelle réalité Préoccupent les différents organismes communautaires et institutionnels de la grand métropole dès 1980 Évolue depuis de manière cyclique et ce, même si de nombreux programmes de prévention, d’intervention et de répression ont été développés et implantés Les années 1980… un phénomène essentiellement montréalais Les années 2000… une préoccupation provinciale Le phénomène des gangs de rue se transforme Des bandes mieux organisées Des membres plus âgés Des alliances plus fréquentes avec les groupes traditionnellement associés au crime organisé (motards criminels, mafia,…) Des territoires (marchés criminels) plus étendus UN PHÉ PHÉNOMÈ NOMÈNE EXPANSIF? Imitant leurs cousins états-uniens, les gangs canadiens et québécois tendent à se subdiviser en cellules regroupées en consortiums (Crips, Bloods, People, Folks, MS-13, 18th,…) L’expansion du phénomène des gangs se produit principalement par essaimage (se détachent de gangs déjà existants des membres ou des sous-groupes qui émigrent et fondent de nouvelles bandes ailleurs) Les médias et les alliances avec les groupes traditionnellement associés au crime organisé sont au nombre des explications de la migration, de l’expansion territoriale et des incursions des gangs 1 UN PHÉ PHÉNOMÈ NOMÈNE MÉ MÉDIATIQUE? Il est difficile de différencier ce qui relève de la perception sociale du phénomène, alarmiste et anecdotique, de ce qui relève du phénomène en soi Les légendes urbaines, qui hantent l’imaginaire populaire, trahissent la réalité… L’appel des phares mortels! Alors, as-tu regardé sur la banquette arrière? http://urbanlegends.com et www.snopes.com/snopes.asp Il est nécessaire de distinguer ce qui relève du mimétisme de ce qui relève d’une réelle association aux gangs et d’un engagement marqué dans un mode de vie criminel CE QUE L’ L’ON NE SAIT PAS? Il n’existe aucun consensus quant aux définitions de gang, membre de gang et activité de gang L’adhésion à un groupe de pairs (souvent confondu avec les gangs) est un phénomène normal (comportement normatif) et nécessaire à la socialisation des adolescents au cours de leur développement Les conduites délinquantes constituent aussi une expérience commune (épiphénomène) aux adolescents au cours de leur développement 90% d’entre eux commettent annuellement des actes pouvant les conduire devant les tribunaux de la jeunesse 80% délinquance commune 10% délinquance distinctive La délinquance se manifeste, bien souvent, en groupe CE QUE L’ L’ON SAIT? Délinquance juvénile Crimes mineurs/ désorganisées Prévention Bandes de jeunes Gangs émergents Activités criminelles récurrentes/ violences Intervention Gangs majeurs Crime organisé/ violences ciblées/profits Répression Direction de la prévention et de la lutte à la criminalité, Ministère de la Sécurité publique, Gouvernement du Québec (Clément Robitaille, 2007) 2 BIEN PEU, MAIS BEAUCOUP? Une faible proportion d’individus responsables d’une proportion démesurée, importante, de gestes de délinquance graves (conduites criminelles graves) En 2003-2004, près 30% des adolescents contrevenants suivis au Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents étaient responsables d’environ 70% des délits (délinquance officielle) commis par les mineurs (12-17 ans référés) Près 10% de ces adolescents contrevenants (âge moyen de 18,1 ans au jour 1 de leur surveillance) suivis au CJM-IU en vertu de la LSJPA étaient responsables d’environ 46% des délits commis par les mineurs… … ce sont eux qui sont sérieusement engagés dans les activités criminelles et violentes en contexte de gangs LA VIOLENCE DES GANGS? Évolution du nombre d’homicides attribuables aux gangs, Québec, 1997 à 2005 50 un homicide attribuable aux gangs est un homicide qui, selon la police, découle d’activités menées par un groupe du crime organisé ou une bande de rue 40 30 20 10 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Juristat (2005), Centre canadien de la statistique juridique, Statistiques Canada – no 85-002-XIF, vol. 26, no 6 Et lorsque l’ l’on se compare, on se console! Los-Angeles: Los-Angeles: 12,6 12,6 New-York: New-York: 6,6 6,6 Edmonton: Edmonton: 4,3 4,3 Winnipeg: Winnipeg: 3,7 3,7 Vancouver: Vancouver: 2,9 2,9 Toronto: Toronto: 2,0 2,0 Montréal: Montréal: 1,3 1,3 Québec: Québec: 0,7 0,7 10 Philadelphie: 25,6 Taux d’homicide (par 100 000 habitants) dans plusieurs villes canadiennes et américaines, 2005 20 Direction de la prévention et de la lutte à la criminalité, Ministère de la Sécurité publique, Gouvernement du Québec / Centre canadien de la Statistique Juridique - Canada, Federal Bureau of investigation - USA 3 DES PROBLÈ PROBLÈMES ETHIQUES? La façon de cerner les gangs entraînent des problèmes pour l’individu et pour la société Les interventions échouent lorsque les wannabes sont traités de la même façon que les leaders et les membres réguliers Certains sont punis plus fortement qu’ils ne l’auraient été, n’eut été du sentiment d’insécurité collectif actuel La menace posée par les gangs (réelle ou imaginaire) isole les contrevenants des institutions sociales légitimes essentielles à leur intégration sociale… … exprimée à travers des sanctions plus punitives … influence les interventions créant l’inverse de ce qui est attendu, c’est-à-dire l’enlisement dans un mode de vie criminel (favorise l’étiquetage qui produit les conditions propices à la délinquance) FACTEURS NON SPÉ SPÉCIFIQUES? Le contrevenant et le membre de gangs… PAREIL OU PAS PAREIL? L’accumulation des facteurs de risque augmente la probabilité d’adhérer à un gang… … COMME CELLE D’ D’ADOPTER UNE CONDUITE DÉ DÉLINQUANTE! La présence de facteurs de risque dans PLUSIEURS SPHÈ SPHÈRES de la vie d’un adolescent serait plus fortement associée à probabilité d’adhérer à un gang que la simple accumulation de facteurs de risque Un adolescent présentant un facteur de risque dans chacune des sphères de sa vie (individuel, famille, école, pairs, communauté) serait plus à risque que celui qui présente 12 facteurs de risque dans une seule sphère… MIEUX ÉVALUER, MIEUX AGIR? Un membre de gangs présente des risques et des besoins criminogènes de différentes intensités, s’exprimant par un niveau d’engagement et d’attachement différentiels aux gangs criminels Degré d’engagement dans la délinquance précocité, polymorphisme, aggravation, densité, accentuation Degré d’attachement aux gangs précocité, rôle et responsabilités, sens et fonction, durée Niveau de désengagement face aux structures sociales et aux relations interpersonnelles Les gangs et leurs membres ne sont pas des concepts dichotomiques, mais multidimensionnels 4 ÊTRE OU NE PAS ÊTRE? Style vestimentaire, Appartenance à un gang L’adhésion à la culture du gang couleurs, tatouages, bijoux,… NON OUI Contacts fréquents, L’engagement au réseau / structure rôles et fonctions, autorité,… Agressions,L’utilisation de la violence menaces, possession d’armes,… Conception dichotomique de l’appartenance aux Trafic, gangs: PROBLÈMES La criminalité de gang proxénétisme, D’ACCORD INTER JUGE conflits intergangs,… Jean-Pierre Guay (2007), Ph.D., professeur adjoint, École de Criminologie & Centre international de criminologie comparée, Chercheur titulaire, Institut Philippe-Pinel de Montréal APPARTENIR OU IMPLIQUER? Appartenance à un gang NON OUI L’adhésion à la culture du gang L’engagement au réseau / structure L’utilisation de la violence Conception dichotomique de l’appartenance aux gangs: PROBLÈMES D’ACCORD INTER JUGE La criminalité de gang Jean-Pierre Guay (2007), Ph.D., professeur adjoint, École de Criminologie & Centre international de criminologie comparée, Chercheur titulaire, Institut Philippe-Pinel de Montréal FREINER LES GANGS… GANGS… EstEst-ce possible? La répression policière… Efficace? Oui… Influence le sentiment de sécurité de la population Perturbe le marché criminel « Sort » les criminels de la rue … MAIS Déplace le crime (espace, temps) Déplace les criminels (prison gangs) Oblige un nouvel équilibre entre l’offre et la demande 5 FREINER LES GANGS… GANGS… Estce possible? Est La répression pénale (justice)… Efficace? Oui… Favorise les mises en accusation qui conduisent à des condamnations et à des peines de garde/d’emprisonnement Réprime les crimes violents … MAIS Interventions tardives? Peines courtes& Impact sur les activités délictueuse lucratives? Ne frappe pas où ça fait mal? FREINER LES GANGS… GANGS… EstEst-ce possible? La répression sociale (centres jeunesse)… Efficace? Oui… Favorise une surveillance accrue des contrevenants à haut risque Permet de réagir rapidement Influence le sentiment de sécurité de la population … MAIS Accroît la récidive (technique/bris) Accroît l’emprisonnement/la garde FREINER LES GANGS… GANGS… EstEst-ce possible? La prévention primaire… Efficace? Sûrement… … mais nous ne le savons pas vraiment! Prévention secondaire … Efficace? Peut-être… … mais nous ne le savons pas vraiment non plus! LA PRÉVENTION TERTIAIRE (traitement)… EFFICACE? 6 FREINER LES GANGS… GANGS… Estce possible? Est CONTRAINTE + 11X -14X 16X 14X Oui, avec des contrevenants… Approche différentielle - - RELATION Intervention dans le milieu + Ingrédients de l’efficacité connus Simpsonville, SC project analysis …mais avec des membres de gangs? Henggeler, S.W. Et al (1993) family preservation using multisystemic treatment: long-term follow-up to a clinical trial with serious juvenile offenders Journall of child and family studies, 2, 283-293. Quelques programmes prometteurs mais aucun ne démontre une efficacité UN PROBLÈ PROBLÈME COMPLEXE… COMPLEXE… Une solution complexe! One Size Fits All ?! Les efforts isolés de la prévention, de l’intervention ou de la répression n’ont que très peu d’effets sur les risques d’adhésion aux gangs et leur violence … ce sont les efforts concertés et ciblés qui ont des impacts … soit des approches unissant les efforts de la communauté, les institutions sociales, de la santé, correctionnelles, judiciaires, scolaires et les milieux communautaires CE QUI FONCTIONNERAIT? Les stratégies visant à la fois la prévention, l’intervention et la lutte à la criminalité (répression) démontrent une efficacité en terme de réduction de la violence chez les contrevenants à haut risque de récidives Ces stratégies se caractérisent par une intervention coordonnée et supervisée avec intensité mettant à profit nos connaissances sur la compréhension du phénomène (données probantes) investissant particulièrement le street time associant les organismes s’attaquant aux problématiques associées 7 UNE APPROCHE INTÉ INTÉGRÉ GRÉE? Chaque organisation de services possède une expertise spécialisée visant un ou des aspects particuliers du phénomène des gangs Aucune ne possède à elle-seule toutes les expertises requises pour contrer les gangs et les problématiques associées Difficulté d’appliquer avec qualité et rigueur toutes les modalités Les approches intégrées constituent une réponse plus adaptée au phénomène multiforme et complexe des gangs et tiennent compte des apports de tous les partenaires UN TOUR D’ D’HORIZON? Le « Comprehensive Gang Model » (Spergel 1995, 2002, 2007) La mobilisation communautaire L’amélioration des opportunités prosociales L’intervention sociale La répression Les changements et développements organisationnels Des approches intégrées recensées et évaluées? Philadelphie (Youth Violence Reduction Partnership) Boston (Boston Gun Project – Operation Ceasefire) New-York (Fight Crime: Invest in Kids) THE BOSTON GUN PROJECT 8 THE PHILADELPHIA YVRP THE PHILADELPHIA YVRP 1999 - Projet pilote dans un district, étendu dans deux autres Développé à partir de données probantes Issu d’un partenariat étroit entre plusieurs organismes 2005 - Implantation dans tous les districts 2006 - YVRP vers AVRP THE PHILADELPHIA YVRP Prévention homicides et violences urbaines chez les 15-25 ans Surveillance intensive Respect des conditions Surveillance policière accrue (patrouilles conjointes) Optimisation des mesures favorisant la réinsertion sociale Travailleur de rue Soutien à l’emploi/famille Thérapies diverses 9 POURQUOI PAS À MONTRÉ MONTRÉAL? Éléments en place favorisant une adaptation Programme de la Ville de Mtl Suivis intensifs différenciés au CJM-IU et CJFB Suivis intensifiés du SCQ Équipe spécialisée GANGS des PPPC, CJ Mtl Escouades du SPVM Comités de concertation Jeunesse et gangs de rue Communautaire mobilisé Partenariats (Dollar Cormier, CJE,…) CEDJ/CICC/MSP/MSSS/ CNPC LE PROJET MONTRÉ MONTRÉALAIS SID École PPPC SPG Poursuites verticales Partenaires cibl és Autres CJFB Emploi Chambre de la jeunesse Toxico Communautaire PACT /de travail rue de rue SPVM SPVM Suivis intensifs différenciés Système adulte ération conditionnelle Probation adulte, adulte, sursis, sursis, lib libération conditionnelle SCC: Probation Ville de Montréal CJM -IU Révision des méthodes d’enquête Probation adulte, sursis, lib libration érationconditionnelle conditionnelle SCQ: SCQ: Probation adulte, sursis, Coordination INTENSITÉ INTENSITÉ: Un concept inté intégré gré? Évaluation différentielle Processus clinique (plan d’intervention) Appariement Gestion des manquements Accessibilité Gestion des heures d’entrée Exposition accrue aux activités prosociales: école – travail - loisirs Ateliers de groupe HS / PRP / GEM / PAV Interdits de contacts et de lieux Obligation de participer Continuité Fréquence et durée des contacts Heures d’entrée Intervention directe Soutien organisation Prise en charge immédiate Rythme imposé des rencontres Formation des intervenants «Street time» Programmes spécialisés : SPA / Dépendances / SM Intervention famille cellule d’intervention CBT Santé Services publics Voisins Logement 10 DES ENJEUX D’ D’IMPLANTATION Deux systèmes non-intégrés adulte/juvénile Judiciaire (tribunaux spécialisés, procureurs dédiés au juvénile, peu instruits sur lois juvéniles aux adultes) Prise en charge juvénile et correctionnelle adulte (pas de continuité, évaluation juvénile non considérée, philosophie différente) Organismes scolaires (loi sur la fréquentation scolaire, école pour adultes) Législatif (non harmonisation des lois) Policier (mode différent de fonctionnement avec les deux systèmes) … Système juvénile Partenariats discontinus avec scolaire, communautaire, santé, police, etc. Cadre réglementaire (lois sur la confidentialité freine l’échange d’information) LSJPA importe la philosophie du système adulte –importantes résistances .. Système adulte Provincial – fédéral DÉFIS… FIS… Surmontables? Identification du quartier, de la clientèle Ressources, mobilisation communautaire Intégration des efforts (partage du pouvoir) Actions en silo (structures et cultures) Arrimage des systèmes sociojudiciaires Intégration des investissements sous un leadership partagé Échange d’informations Sentiment d’insécurité des citoyens Ressources Pratiques innovantes Nombreux défis internes et d’interfaces pour les organisations partenaires Évaluation de l’implantation et des impacts, des résultats DES QUESTIONS? Chantal Fredette, M.Sc criminologie Agent de planification, de programmation et de recherche Centre d’expertise sur la délinquance des jeunes Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire 514.356.5435 / [email protected] 11