Interview de Guy Grundy, Directeur du département Corporate

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Interview de Guy Grundy, Directeur du département Corporate
Business Immo 18/10/2013
Interview de Guy Grundy, Directeur du département Corporate Services de Cushman &
Wakefield
" Le marché du conseil aux utilisateurs recèle un potentiel énorme en France"
Arrivé il y a tout juste un an aux commandes du département « Corporate Services » de Cushman & Wakefield, Guy Grundy
tire aujourd’hui un premier bilan de son activité. Cet ancien de Jones Lang LaSalle revient également sur ce marché du
conseil aux utilisateurs en pleine reconfiguration. Entretien…
Business Immo : Que représente le département « Corporate Services » de Cushman & Wakefield ?
Guy Grundy : Après 16 ans passés chez Jones Lang LaSalle, j’ai décidé de rejoindre Cushman & Wakefield, afin de donner
une nouvelle impulsion au département rebaptisé « Corporate Services ». Mon arrivée s’inscrit dans la stratégie globale du
groupe, qui a la volonté de mener des initiatives similaires dans d’autres marchés d’envergure internationale.
Cette activité n’était pas nouvelle chez Cushman & Wakefield France, qui conseille depuis quelques années ses clients
utilisateurs par le biais d’un département dédié, « Account & Transaction Management », emmené par Philippe Ravoire.
Cette ligne de métier s’occupe notamment des besoins de nos nombreux clients internationaux qui nous confient des
mandats cadres de conseil et de représentation.
En 2012 nous avons choisi de regrouper l’ensemble de nos activités dédiées aux utilisateurs, y compris le Project
Management dirigé par Nadine Bindefeld, au sein d’une seule et même entité qui compte aujourd’hui une vingtaine de
professionnels.
Il est important de souligner que dans un contexte difficile pour les entreprises le marché du conseil aux utilisateurs, en
pleine reconfiguration, n’est pas encore mature. Né en France dans les années 1990 sous l’influence des pays anglo-saxons,
il s’est développé fortement ces cinq dernières années pour devenir une ligne de métier à part entière, parfois sous la forme
d’une direction immobilière externalisée, pour aider les utilisateurs à optimiser leur stratégie immobilière.
Avec une demande placée en net retrait et probablement inférieure à 2 millions de m2 cette année, dans un contexte de
loyers en baisse et avec une forte dynamique des renégociations de baux, ce marché recèle un potentiel énorme en France.
Le conseil aux utilisateurs est devenu un maillon essentiel de la chaîne immobilière.
BI: Quelle est votre feuille de route ? Et quelles sont vos ambitions sur un marché déjà très concurrentiel ?
GG: Dans une logique d’apporter un service global à nos clients Cushman & Wakefield enrichit, avec ce département, la
palette de ses services aux utilisateurs. Notre feuille de route est double. D’une part, il s’agit de développer le ‘transaction
management’, c’est à dire le conseil et la mise en œuvre stratégique des projets immobiliers de nos clients sur le territoire
français, qu’il s’agisse d’acteurs nationaux ou de sociétés internationales présentes en France. L’implication quasi
systématique de notre équipe Project Management est essentielle dans ce domaine, car il nous permet d’avoir une vision
globale des problématiques de nos clients.
D’autre part, il s’agit d’accompagner nos grands clients français à l’international. Ce service a un vrai potentiel de
développement car les sociétés de conseil capables d’accompagner véritablement les grandes entreprises françaises à
l’échelle mondiale sont très peu nombreuses et Cushman & Wakefield figure largement dans le peloton de tête.
La France, Paris en particulier, est un enjeu véritablement stratégique pour Cushman & Wakefield, avec un volume de
transactions bien supérieur à celui de Londres, qu’il s’agisse de déménagements ou de renégociations de baux, et une
concentration inégalée en Europe de sièges sociaux d’entreprises référencés dans le ‘Fortune 500’. Notre propriété est le
conseil et le suivi de nos clients dans une démarche d’excellence.
Notre objectif est donc de doubler, rapidement et ce malgré un contexte très compétitif, notre chiffre d’affaires sur le
segment des utilisateurs. Cette ambition s’appuiera également sur nos fortes capacités actuelles en ‘Property & Asset
Management’ et en ‘Facilities Management’. Plus généralement, les activités récurrentes (Property Management, Corporate
Services, Expertise, Business Consulting…) représentent près de 50 % du chiffre d’affaires de Cushman & Wakefield France.
Cette évolution s’inscrit dans un changement fondamental de business model.
BI: Quels ont été vos grands sujets pour 2013 ? Qui sont vos clients ?
GG: Dans le cadre de notre activité de conseil, nous sommes en contact avec des directions immobilières, juridiques et
financières et de plus en plus avec des directions Achat. Notre département a la capacité d’accompagner nos clients à
travers le monde sur toutes leurs problématiques : expertise, recherche de locaux, renégociations de baux, transfert…
Toute reproduction est interdite, sauf autorisation expresse auprès d'un gestionnaire des droits.
Business Immo 18/10/2013
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Interview de Guy Grundy, Directeur du département Corporate Services de Cushman &
Wakefield
En 2013, nous avons eu un rôle très appuyé de conseil à l’international pour plusieurs entreprises françaises, dont Sanofi en
région Asie-Pacifique, Alcatel-Lucent et Arcelor-Mittal en Europe, ou encore Société Générale et Renault pour des missions à
travers le monde. En France nous menons actuellement des missions importantes pour des sociétés de renommée
internationale, comme Thomson-Reuters, Ericsson, 3M et Expedia. Nos missions sont très diversifiées : nous venons par
exemple de négocier une indemnité de remise en état portant sur plus de 50 000 m2 de bureaux pour un grand client
français.
BI: Le marché est particulièrement favorable aux utilisateurs. Le conseil aux utilisateurs est-il un métier de crise ?
GG: Je ne le pense pas. Ces 25 dernières années, les périodes particulièrement favorables aux bailleurs ont été relativement
rares et d’une durée limitée: pas plus que 9-12 mois entre 2006 et 2007, peut-être deux ans et demi entre 1987 et 1990, et
disons deux ans entre 1998 et 2000. En dehors de ces courtes périodes, le marché de l’immobilier d’entreprise a plutôt été
favorable aux utilisateurs.
Pour autant, le marché du conseil aux utilisateurs est à l’aube d’un nouveau cycle dans la mesure où nos clients se
concentrant de plus en plus sur leur core business, l’externalisation immobilière peut être poussée très loin. Cushman &
Wakefield se dote de toutes les compétences nécessaires pour accompagner ses clients dans cette direction.
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