Jean-Marie LE PEN (FN)

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Jean-Marie LE PEN (FN)
Questionnaire aux candidat-e-s à l'élection présidentielle
Observatoire de la parité - 12/04/07
Jean-Marie LE PEN (FN)
Parité politique et accès aux responsabilités
1. Donnerez-vous l'exemple au plus haut niveau en formant un gouvernement paritaire ?
La formation d'un gouvernement paritaire comme le propose monsieur Sarkozy relève du gadget. Cette
forme de « discrimination positive » consistant à donner plus de droits aux uns qu’aux autres sur le
critère de l’origine est contraire à l'article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme selon
lequel : « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ».
Les femmes n'ont pas besoin de ces artifices pour accéder aux plus hautes responsabilités. En ce qui
me concerne, je n'ai pas attendu l'adoption de lois sur la parité pour donner aux femmes toute leur
place. Plusieurs d'entre elles font partie des instances dirigeantes du Front National et, de 1989 à 1993,
l'unique député représentant les millions d'électeurs du Front National à l'Assemblée nationale était une
femme.
2. Initierez vous un ministère de plein droit chargé des droits des femmes et de l'égalité entre les
femmes et les hommes ayant la mission de coordination de l'évaluation sexuée de l'impact des
politiques publiques des différents ministères ?
Il n'est pas nécessaire de créer un ministère pour veiller au respect de l'égalité des droits entre les
hommes et les femmes. Il suffit de faire appliquer les lois existantes
3. Comment ferez-vous progresser la parité pour les élections au mode de scrutin uninominal
(législatives, sénatoriales et cantonales) et la désignation des délégués au sein des intercommunalités ?
Opposé à la loi sur la parité aux élections, parce qu'elle crée une discrimination, le Front National est
cependant le parti politique qui la respecte le mieux. Ainsi aux élections législatives de 2007, (comme
en 2002), il présente à peu près le même nombre de candidates que de candidats, contrairement aux
partis du système – l'UMP, le PS et l'UDF- qui continuent de présenter plus d'hommes que de femmes.
Cette loi n'a d'ailleurs pas atteint ses objectifs puisque 12 % seulement des députés sont des femmes.
En revanche elles sont beaucoup plus nombreuses parmi les conseillers régionaux élus au scrutin
proportionnel. Par ailleurs, dans les pays où les députés sont élus à la proportionnelle, les Parlements
comptent beaucoup plus de femmes que d'hommes.
Le scrutin proportionnel que je veux établir pour toutes les élections afin d'assurer la représentativité
de tous les courants d'opinion, permettra aux femmes d'être plus nombreuses dans les assemblées
nationale et locales.
4. Quelles évolutions du statut de l'élu envisagez-vous ?
Le statut de l'élu doit assurer à celui-ci :
* un revenu décent si son mandat constitue un travail à temps plein, ce qui est souvent le cas des
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maires ruraux, souvent écrasés par le surplus de travail apporté par les lois de décentralisation ;
* le retour dans la vie active à l'expiration de son mandat ;
* les droits sociaux d'un salarié, si son mandat est son unique activité rémunérée.
Dans le domaine pénal, la loi Fauchon du 10 juillet 2000 ne protège guère le maire de l'insécurité
judiciaire. Il est donc nécessaire de distinguer l'administration d'une commune de celle de la gestion
d'une entreprise. Ne réduisons pas la fonction politique à une activité managériale.
5. Quelles ressources financières et humaines accorderez-vous aux organismes et structures
agissant en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes conformément aux engagements
internationaux de la France ?
Soucieux de la bonne utilisation de l'argent des contribuables, comme pour toutes les associations
bénéficiant de subventions publiques, je demanderai au préalable un audit de ces structures.
6. A l'instar de ce qui a été réalisé en politique, vous engagez-vous à modifier la Constitution pour
permettre de favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles
et sociales dans les élections prud'homales et professionnelles, dans les conseils d'administration des
sociétés anonymes, dans les élections des comités d'entreprise et dans les jurys de concours et
instances de promotion de la fonction publique ?
Opposé à la loi sur la parité en politique, créatrice de discrimination, je le suis aussi dans le domaine
social et professionnel. Les femmes n'ont pas besoin d'être aidées pour réussir dans leur vie
professionnelle. C'est leur faire injure que de penser le contraire.
Formation et Emploi : articulation des temps de vie
7. Les femmes et les hommes suivent souvent des parcours traditionnels de formation, qui
orientent les femmes dans les professions moins valorisées et moins rémunérées. Quelles mesures
concrètes prendrez-vous dans le cadre de la loi d'orientation et de programme scolaire pour y
remédiez?
S'il est indispensable de reconnaître l'égalité entre les hommes et les femmes, il serait aberrant de
refuser d'admettre les différences qu'il y a entre les deux sexes, différences qui expliquent en grande
partie la sur-représentation des femmes dans certains métiers, comme ceux de l'enseignement, de la
santé ou de la justice, métiers qui ne sont pas moins rémunérés ou moins valorisés que ceux du
bâtiment, dans lesquels elles sont sous-représentées.
Plutôt que de prendre des mesures contraignantes, veillons d'abord, notamment dans l'enseignement
public, à ce que des groupes de pression islamistes ne remettent pas en cause, en interdisant ainsi aux
filles les cours de natation, l'égalité entre les femmes et les hommes.
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8. Quels sont vos engagements pour éliminer les écarts de rémunération persistant entre les femmes
et les hommes, malgré les lois de 1972, 1983, 2001, 2006 ?
Dans ce domaine aussi, je veillerai à ce que la loi soit respectée et que donc les écarts de rémunération
entre salariés soient fondés uniquement sur des critères professionnels (mérite, ancienneté,
responsabilités...).
9. L'augmentation de l'activité des femmes depuis les années 1980 s'est effectuée dans le cadre
d'emplois qui ne permettent pas une réelle autonomie financière (83 % des emplois à temps partiel, 60
% des emplois aidés ou en CDD), ce qui contribue à leur précarisation. Quelles mesures proposezvous face à cette situation et quels dispositifs comptez-vous mettre en place pour palier les écarts
considérables existants entre les femmes et les hommes en matière de retraite ?
La précarité frappe en effet plus les femmes que les hommes. L'obligation des 35 heures leur a été
notamment fort préjudiciable. Beaucoup d'entre elles ont des journées de travail fracturées. Les
femmes sont ainsi les premières victimes de la politique économique et sociale menée par les partis se
partageant le pouvoir depuis 30 ans -le RPR devenu l'UMP, le PS, le PC et l'UDF- qui, dans l'Europe
sans frontières de Bruxelles, ont livré notre économie à une concurrence internationale, déloyale,
pratiquant, notamment en Chine, le dumping social et qui, d'autre part se soumettent aux directives
européennes anti-sociales de Bruxelles, comme celle rétablissant le travail de nuit des femmes.
La politique de relance économique que je compte mettre en œuvre, fondée sur la protection du travail
en France et sur l'allègement des charges pesant sur nos entreprises, réduira la précarité du travail.
Par ailleurs, le revenu parental que je propose d'attribuer à l'un des deux parents se consacrant, pendant
un certain nombre d'années, à l'éducation de son ou de ses enfants, sera accompagné des droits sociaux
dont bénéficient les salariés, notamment le droit à la retraite. Les mères de famille qui ont ainsi
interrompu leur activité professionnelle ne seront pas pénalisées lors de leur retraite.
10. Les femmes continuent à interrompre leur activité ou à s'absenter pour prendre en charge des
responsabilités familiales, au détriment de leur carrière et de leurs droits à la retraite. Quels sont vos
objectifs de développement concernant les services publics d'accueil de la petite enfance et de prise en
charge des personnes âgées ou dépendantes ? Inciterez-vous les hommes à prendre une part des
responsabilités familiales ?
Le revenu parental que je propose de créer, donnant droit notamment à une retraite et accompagné
d'une formation professionnelle à l'issue du congé parental d'éducation permettra, au parent le
souhaitant de choisir de se consacrer pendant au moins trois ans à l'éducation de ses enfants, sans être
pénalisé dans sa carrière professionnelle.
Droits de la personne
11. Quels sont vos engagements en matière de politique d'éducation à la sexualité et à la
contraception ?
Les pouvoirs publics n'ont pas à intervenir dans un domaine relevant de la vie privée des personnes.
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12. Vous engagez-vous à confier au CSA une mission renforcée de lutte contre le sexisme afin que les
médias contribuent à donner une image moins stéréotypée des compétences et du potentiel des femmes
et des hommes dans notre société ?
Je veillerai à ce que le Conseil supérieur de l'audiovisuel empêche, notamment aux heures de grande
écoute, la diffusion de films pornographiques, dégradants pour la dignité des femmes. Pour cela il est
nécessaire de réformer le mode de désignation des membres du CSA qui, choisis par le Président de la
République et les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, sont liés aux partis au pouvoir.
13. Comment lutterez-vous contre les violences conjugales, notamment concernant la prévention, la
mise en cohérence des décisions pénales et civiles, la formation des professionnels (santé, police,
justice, travailleurs sociaux) et la concertation avec les associations ?
La répression des violences conjugales nécessite un renforcement général de la Justice en France qui,
aujourd'hui, n'a pas plus de moyens pour lutter contre cette délinquance qu'elle n'en a pour combattre
les autres formes de délinquance.
14. Vous engagez-vous à faire connaître la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), ratifiée par la France depuis 1983, notamment par
l'intermédiaire des programmes scolaires et à promouvoir son application effective, le cas échéant,
sous sanction ?
Aujourd'hui, malgré le dévouement du corps professoral, l'école n'assure plus ses trois missions
fondamentales : elle instruit de moins en moins, (un élève sur cinq entre en sixième ne sachant ni lire ni
écrire), elle ne joue plus son rôle d'ascenseur social, (6 % des enfants d'ouvriers accèdent aux grandes
écoles contre 13 % il y a 30 ans), enfin la laïcité, c'est-à-dire la neutralité religieuse et politique dans
l'enseignement public, est bafouée par des syndicats liés à des partis politiques et par des associations
islamistes voulant imposer la charia dans les écoles de la République française.
Plutôt que d'encombrer les programmes scolaires de matières, il est nécessaire que l'école redevienne le
lieu privilégié dans lequel les élèves acquièrent les connaissances nécessaires à leur développement
intellectuel et à leur intégration dans la société.

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