Lettre d`alerte - Janvier 2016
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Lettre d`alerte - Janvier 2016
15 janvier 2016 Lettre d’alerte Action conservatoire concernant les dividendes perçus à raison d’actions dépourvues de droit de vote Le Conseil constitutionnel va prochainement se prononcer sur une problématique de discrimination à rebours : la compatibilité du régime mèrefille avec le droit européen dans le cadre du rachat par une société mère française de ses propres titres auprès d'une filiale française. En droit français, le bénéfice du régime mère-fille (exonération à 95% des distributions reçues d’une filiale détenue à au moins 5%) est réservé aux sociétés mères exerçant un certain contrôle sur la gestion de leurs filiales, notamment par l’exercice du droit de vote. Dans le cadre d’une opération de rachat par une société de ses propres titres détenus par une de ses filiales (actions d'autocontrôle pour lesquelles le droit de vote est suspendu), les sommes reçues par la filiale française ont été exclues par l’administration du bénéfice du régime mère-fille. Or, la Directive européenne, que le régime mère-fille est réputé transposer en droit français, ne prévoit aucune condition relative à la détention de droits de vote pour bénéficier de l'exonération. Aussi, si ladite filiale avait été située dans l’UE, au lieu d’être en France, l’exonération aurait été acquise. Saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité sur ce sujet, le Conseil d'Etat a décidé de renvoyer devant le Conseil constitutionnel le point de savoir si l’écart entre le droit interne et le droit européen (constituant au cas particulier une hypothèse dite de « discrimination à rebours ») est contraire à certains principes constitutionnels. Au-delà du sens de la décision qui sera rendue par le Conseil Constitutionnel, cette procédure est l’occasion de rappeler que le régime mère-fille, si les conditions prévues par la directive sont satisfaites, s’applique aux dividendes perçus de filiales établies dans l’Union Européenne indépendamment des règles de droit interne. L’audience est prévue le 26 janvier 2016 et la décision du Conseil constitutionnel sera rendue au plus tard le 13 février. Le Conseil constitutionnel ayant la possibilité de limiter dans le temps les effets de ses décisions aux réclamations et instances introduites avant sa décision, il est conseillé aux entreprises qui détiennent des titres d’autocontrôle n’ayant pas pu bénéficier du régime mère-fille de déposer dans les meilleurs délais une réclamation contentieuse afin de préserver leurs droits. De manière générale, il pourra être envisagé de former réclamation pour obtenir l’application du régime mère-fille à des distributions provenant de la détention de titres dépourvus de droits de vote. En toute hypothèse, l’équipe Tax Controversy d’EY Société d’Avocats se tient à votre disposition tant pour déposer des réclamations dans les meilleurs délais que pour vous donner de plus amples informations sur cette opportunité. 2 Action conservatoire concernant les dividendes perçus à raison d’actions dépourvues de droit de vote – 15 janvier 2016 Ernst & Young Société d’Avocats EY Société d’Avocats est un des cabinets leaders de la fiscalité et du droit. De par notre appartenance à un réseau de dimension mondiale, nous mettons notre expertise au service d’une performance durable et responsable. Nous faisons grandir les talents afin qu’ensemble, ils accompagnent les organisations vers une croissance pérenne. C’est ainsi que nous jouons un rôle actif dans la construction d’un monde plus juste et plus équilibré pour nos clients, nos équipes et la société dans son ensemble. Ernst & Young Société d’Avocats Inscrit au Barreau des Hauts de Seine Membre d’Ernst & Young Global Limited EY désigne l’organisation mondiale et peut faire référence à l’un ou plusieurs des membres d’Ernst & Young Global Limited, dont chacun est une entité juridique distincte. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation sur www.ey.com. © 2016 Ernst & Young Société d’Avocats. Tous droits réservés. Studio EY France – 1508SG075 Document imprimé conformément à l’engagement d’EY de réduire son empreinte sur l’environnement. Cette publication a valeur d’information générale et ne saurait se substituer à un conseil professionnel en matière comptable, fiscale ou autre. Pour toute question spécifique, vous devez vous adresser à vos conseillers. ey-avocats.com