Reprise d`entreprise

REPRISE D’ENTREPRISE
Pour autant, trouver un acquéreur n’est pas chose aisée, d’autant
plus dans cette période de scepticisme ambiant …
En effet, les risques peuvent être importants pour le “jeune
entrepreneur” et les démarches peuvent en rebuter plus d’un.
Mais cela peut être également une réelle opportunité !
La chaussure c’est un vrai métier, cela ne s’invente pas mais
s’apprend et, pour cela, il faut du temps. « Certains de mes
clients me confient aujourd’hui qu'ils sont ravis et ne regrettent
nullement d’avoir fait ce choix de vie, d’entreprendre ».
Tout comme il existe des étapes pour mieux vendre, il en
existe pour reprendre une entreprise, ainsi que quelques questions à se poser ! Je vous en livre ici quelques-unes essentielles :
La toute première est double : d’abord bien laisser mûrir ses
réflexions, tester ses envies, se projeter dans ce qui sera demain
le centre de vos préoccupations quotidiennes et qui prendra
bien souvent le pas sur votre vie privée …
Ce sont là les deux premières questions à se poser et donc à
franchir : suis-je prêt ?
Suis-je prêt à faire des concessions, mon entourage est-il
d’accord et comprend-il bien les enjeux, les contraintes ainsi
L’autre question majeure est celle-ci :
Etre entrepreneur, cela s’apprend ou ai-je en moi une « Âme
d’entrepreneur » ?
Pour ma part, je suis convaincu qu’il faut avoir une prédisposition à l’entrepreneuriat, l’envie de créer quelque chose, de
piloter sa propre destinée et pourquoi pas sur des produits
nobles comme la chaussure !
Une fois ces points réglés, il est temps de se mettre en quête
d’une affaire ou pourquoi pas de plusieurs affaires !
Tout d’abord où s’installer ? Dans quelle région, celle où je
demeure ou le moment n'est-il pas venu de profiter de cette
situation pour s’implanter dans une région que nous affectionnons particulièrement?
Votre choix se fera peut-être en fonction des opportunités et
peu importe où l’aventure vous mènera !
à ce stade, il est temps de se mettre à la recherche de cessions, d’étudier
les offres et les classifier en fonction de leurs points forts et de leurs
faiblesses.
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Quel est mon projet ?
L’étude de marché
Mon Business Plan
Le plan de financement sur 3 ans
Le plan d’investissement et les coûts de fonctionnement
Mon prévisionnel
Mon compte de résultat prévisionnel
Mon BFR (Stock et crédits fournisseurs)
Le statut juridique de l’entreprise, les démarches
Les fiscalités de l’entreprise
La protection sociale
Le besoin d’emprunt bancaire
Les aides financières à la reprise d’entreprise ou la création
q Où je souhaite m’implanter (centre-ville, galerie marchande,
zone commerciale,…) ?
q Etudier les commodités des locaux (surface de vente, réserve,
surface des vitrines, contrainte des murs, bâtiment classé ou non,…)
q Franchisé ou non franchisé ?
q Cible(s) clients (Homme/Femme/Enfant)
q Gammes de produits
q Gamme d’accessoirisation (maroquinerie, textile,…)
q Cibler des marques, des qualités
q Quels prix pratiquer ?
q Faire mes achats (show-room, groupement d’achat,…)
q Le merchandising dans mon magasin, les facteurs d’ambiance
q Comment me faire connaître, comment communiquer ?
q La fidélisation de ma clientèle (fichier clients, carte de fidélité,…)
q Ma stratégie de vente
q Mon équipe, quel profil et comment recruter ?
q Prendre un apprenti ou pas,…?
q Me former et former mon équipe (produits, commerce, gestion,
fiscalité, législation)
Distribution
que les sacrifices que cela va engendrer dans nos vies ?
Mais rassurons nos repreneurs, si le projet est clair, bien étudié
et piloté, il n’y a aucune raison de mal le vivre, bien au contraire !
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N° 223
Chausser Magazine - Décembre 2013
à
une heure où l’emploi se détruit, où les moteurs de
croissance sont en panne, où l’on entend plus parler
de taxes sur les entreprises et leurs salariés que
d’entrepreneuriat et de création de richesse, nous continuons
à constater une quantité astronomique de PME et de PMI
fermant pour faute de repreneurs et ce, dans tous les secteurs
d’activités, dans l’urbain comme dans le rural. La chaussure
de détail n’y échappant pas sur le plan national.
La question qui se pose alors est : « Comment aider et
accompagner ces cédants à trouver un repreneur, et par la
même occasion, comment aider un repreneur à trouver
chaussure à son pied » ?
Tout d’abord la volonté du cédant est-elle de vouloir pérenniser
l’activité actuelle pour des raisons qui lui sont propres (éthique,
amour du produit, conviction de maintenir une certaine forme
de commerce de proximité, historique de l’enseigne, travail
d’une vie,…) ?
Le cédant a-t-il envie d’accompagner ses salariés vers un
avenir et ainsi aider le repreneur dans la préparation de sa
reprise ?
Globalement les salariés dans les entreprises de détail sont
fidèles à leur entreprise, ils y sont attachés ! Pour le repreneur,
le savoir-faire est là, il suffit bien souvent de l’accompagner
vers une continuité ou un changement !
Conclusion : Au commencement tout dépend donc
du cédant !
Distribution
Il manque bien évidement plusieurs autres éléments à
étudier afin de finaliser votre projet comme : Faut-il
racheter les différents stocks, dois-je reprendre le
personnel en place, les apprentis (obligatoire), la clientèle,
le mobilier, la vétusté des murs, l’électricité est-elle aux
normes ? … Mais aussi quel logiciel de gestion des
stocks, de paiement, de GRC ? …
Chausser Magazine - Décembre 2013
Et bien sûr l’aspect souvent le moins intéressant dans
le projet et pourtant crucial : les modalités de cession
et d’acquisition ainsi que tous les éléments impactés
comme le choix du régime matrimonial ou encore les
conséquences fiscales (tels que les intérêts d’emprunt
ou encore les droits d’enregistrement) et peut être le
rachat du fonds de commerce qui induit le règlement
de la TVA sur les stocks si le repreneur est soumis au
30 régime réel normal d’imposition de la TVA.
En revanche les marchandises neuves cédées avec le
N° 223
fonds ne sont pas taxées lorsque le repreneur est soumis
au régime simplifié d’imposition de la TVA.
Je ne fais là bien sûr que lister quelques exemples des
sujets sur lesquels vous devrez vous pencher ou expliquer
à votre repreneur.
N’oublions pas qu’une cession impacte également le
cédant, combien cette cession peut lui coûter ? évidement l’imposition immédiate des bénéfices non encore
taxés de l’exercice en cours.
q Déclaration de cessation d’activité dans les 30 jours auprès des
services de taxe sur le chiffre d’affaires.
q Déclaration de TVA dans les 30 ou 60 jours en fonction du régime
choisi.
q Une déclaration des bénéfices au titre de l’exercice en cours.
q Payement des différentes taxes “apprentissage, formation
professionnelle continue, effort à la construction”.
Puis l’imposition des plus-values professionnelles et
éventuellement l’ISF
C’est pourquoi il est indispensable de se faire accompagner par des professionnels maîtrisant tous les aspects
juridiques, fiscaux, commerciaux et économiques d’une
entreprise et ce, pour les deux parties. Mais il est tout
aussi primordial de se faire conseiller par des structures,
des personnes impliquées dans la filière chaussure en
magasin de détail.
Je vous cite là quelques exemples de structures pouvant aider
les repreneurs ainsi que les cédants :
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La Fédération des Détaillants en Chaussures de France.
Les réseaux d’appui (gratuit ou payant).
Boutiques de gestion.
Plateformes d’initiative locale.
Les cellules d’essaimage.
Le réseau des Centres d’Information aux Droits des Femmes (CIDF).
Réseau Entreprendre.
Les centres d’économie rurale.
Chambre de Commerce et de l’Industrie.
Les experts-comptables, les avocats, les notaires.
Oui reprendre une entreprise cela se réfléchit et s’anticipe !
Surtout si c’est votre première expérience en tant
qu’acquéreur.
Alors je dis aux chefs d’entreprise qui cèdent leur(s)
magasin(s), s’il vous plaît, accompagnez celui ou celle
qui rachètera votre point de vente, soyez disponible et
soyez un facilitateur pour sa réussite. Par son animation,
il perpétuera votre action passée au service de nos convictions de chausseurs professionnels, de l’amour du produit
et du client, du travail bien fait … Et de notre liberté de
faire du commerce en toute indépendance …
J’espère vous avoir éclairé sur les éléments à prendre en compte
afin de mener au mieux ce projet ambitieux et néanmoins
exaltant qu’est celui de reprendre un commerce de détail dans
la chaussure. Nous avons besoin d’hommes et de femmes
désireux de vivre autre chose que le business model que nous
proposent, imposent les grandes firmes, les grands circuits de
distribution dans un commerce de plus en plus multi-canal.
Le magasin de proximité a toute sa place dans l’univers qui
est le notre pour peu que nous nous inscrivions pour
Un service hUmain
toUjoUrs plUs qUalitatif
aU service de nos clients !
BFR : Besoin en fond de roulement.
GRC / CRM : Gestion de la Relation Client ou Customer Relationship Management.
Essaimage : Le soutien d’une entreprise envers ses salariés souhaitant reprendre ou créer
une entreprise.
Gilles ASCOËT pour Chausser Magazine - Contacts : 06 07 35 66 02 - [email protected]