LES MILLESIMES 1990 ET 2000 A BORDEAUX
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LES MILLESIMES 1990 ET 2000 A BORDEAUX
LES MILLESIMES 1990 ET 2000 A BORDEAUX Nous avons deux thèmes pour notre chapitre de printemps. En ce qui concerne la dégustation, nous aurons le plaisir de constater l’évolution du millésime 1990. Quant au repas, nous allons déguster le millésime 2000 qui est aussi réputé que celui de 1990. 1990 fait partie des grands millésimes abondants en récolte, tout comme le mythique 1982. A l'opposé, 1945 ou 1961 avaient obtenu des récoltes de beaucoup inférieures. Les dégustations des vins de 1990 montrent que les millésimes abondants peuvent aussi s'avérer exceptionnels. Elles prouvent que d'autres critères entrent dans les composantes d'un grand vin, dont: le moment de la récolte, la qualité sanitaire du raisin, et les conditions climatiques. A ce sujet, quelques données sont intéressantes en ce qui concerne l'année 1990: ce fût la plus chaude depuis 1947, et la plus ensoleillée depuis 1949. Le climat fût très favorable, sauf en septembre où il y eut des pluies. Pour certains, elles furent bienvenues, puisque cela permettait aux raisins de terminer leur maturité, mais cela a aussi fait augmenter la récolte. 1990 est à considérer comme un excellent millésime, apte à nous procurer beaucoup de plaisir. Les vins ont un fruit très développé et leur "rondeur" les rend agréables. Ils ont souvent une étonnante richesse, procurant un volume de bouche impressionnant. Certains puristes affirment que les millésimes abondants peuvent être excellents, mais qu'ils n'auront jamais la longévité des 1945, 1959 ou 1961, de rendements faibles. Mais la longévité d'un vin est difficile à déterminer et la réponse sûre sera donnée lorsque les 1982 ou 1990 auront 40 ou 50 ans de bouteille, alors peut-être un thème pour la dégustation du Chapitre du Printemps en 2030? Si on reprend les souvenirs écrits des grands guides ou critiques en 2000, on constate que la qualité de ce millésime a été difficile à percevoir. Quelques mois avant les vendanges, les châteaux ont dû faire face à un développement extraordinaire de la bactérie du mildiou. La douceur de l’hiver est en cause. Il s’en suivi une floraison tardive et surtout un printemps affreux. A l’approche de l’été 2000, le pessimisme régnait dans les rangs des vignes girondines. Un été peu encourageant entre orages violents et températures basses. Pourtant, dès fin juillet, on assiste à un retournement de situation climatique, avec des températures exceptionnelles et une pluviométrie très basse. Les vendanges en septembre furent même arides par endroit. Dès la fin des vendanges, la rumeur enflait à Bordeaux que le millésime pourrait être exceptionnel. Le travail de vinification fut félicité. Le millésime 2000 est devenu une référence à Bordeaux. 90% des crus classés de Bordeaux du millésime dorment encore dans des caves. Leur potentiel de garde énorme permet de les laisser au repos encore de nombreuses années. André, votre Vinothécaire