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VAL-D’OISE Rêve de jeunes La maison avec jardin reste le souhait des jeunes couples et des familles et on en trouve dans toutes les communes du département. L’offre dans le neuf, en revanche, est encore très réduite vec 43% de moins de 30 ans, le Val-d’Oise tient bien son rang de département le plus jeune de l’Hexagone et reste attirant pour les candidats à l’accession à la propriété. La baisse des prix permet même aux couples de trentenaires, quand ils ont tous les deux un travail régulier, de concrétiser leur rêve d’une maisonnette entourée d’un jardin. Un objectif partagé par les familles lors d’un deuxième achat, quand une majorité de Val-d’Oisiens – 57% – sont propriétaires. Et ils ont du choix dans ce département verdoyant, où près d’un habitant sur deux vit en logement individuel. A l’ouest de l’Oise, la lisière du plateau du Vexin présente un caractère agricole et rassemble 10% de la population. A l’est, la vallée de Montmorency recèle des maisons en meulière et des lotissements, construits après guerre, composés de petits pavillons (les fameuses « maisons Barbu », du nom d’un député qui œuvra à la construction de logements sociaux), très convoités aujourd’hui. Les plus fortes densités de population se trouvent dans des communes connues pour leurs grands ensembles : Sarcelles, Garges, Villiers-le-Bel, Argenteuil, où est concentrée une part des 22% de ceux qui ont accès au logement social. Les investisseurs se montrent relativement attentistes. Ils s’intéressent, de préférence, aux programmes neufs, par exemple à Ermont, afin de bénéficier des mesures de défiscalisation prévues par la loi Scellier. Ils privilégient les petites surfaces, les petits produits et surtout les petits prix et se révèlent beaucoup plus réactifs à Sarcelles ou à Taverny qu’à Enghien, la commune la plus chère du département. NICOLE GEX A F. Achdou/Urba Images server Cergy-SaintChristophe attire les familles pour une seconde acquisition Où acheter selon votre budget ( ➧ Prix médian de MeilleursAgents.com au 1er février 2010) ARGENTEUIL ➧ 2 641 €/m2 Pour toutes les bourses Un tiers des vendeurs rachète à Argenteuil, un autre tiers s’éloigne vers l’Oise ou l’Eure et le dernier tiers quitte la région, souvent au moment de la retraite. « Malgré la crise, nous enregistrons une bonne activité, note Xavier Pouillard, de Laforêt Immobilier. Il y en a pour toutes les bourses, des petites ou moyennes surfaces jusqu’aux maisons de 300 000 à 500 000 euros. » Dans le centre, une maison des années 1930, de 80 m2, avec 200 m2 de terrain et un sous-sol – bien très recherché – s’est négociée à 245 000 euros ; elle aurait été évaluée à 270 000 euros avant la crise. Les loyers grimpent, provoquant des vocations de primoaccédants. Un trentenaire célibataire de Colombes a acheté, près de l’hôpital, un 3-pièces de 75 m2, des années 1970, pour 140 000 euros. Dans le quartier de la gare, un 60-m2 de moins de cinq ans a trouvé preneur à 210 000 euros. Les promoteurs ont mis leurs programmes en attente et l’offre manque déjà. Cette pénurie pourrait favoriser la spéculation. - 1,5% en trois mois CERGY ➧ 2 466 €/m2 Petites surfaces convoitées Ceux qui poussent la porte des agences demandent surtout des petites surfaces, de type F2/F3 : « Des jeunes tentés par la propriété, mais aussi de moins jeunes, divorcés, qui ont revendu leur maison et se rabattent sur un appartement », explique un professionnel. Dans une résidence correcte, un 27-m2 avec balcon se vend 102 000 euros. Un jeune Val-deMarnais a acheté un 44-m2 pour 147 000 euros. Un habitant de Colombes a préféré un ☛ ● LI Spécial immobilier ENGHIEN-LES-BAINS EAUBONNE ➧ 2 756 €/m2 Bien desservie Avec, depuis deux ans, une liaison directe vers Saint-Lazare, qui s’ajoute à la ligne C du RER, vers Gare du Nord, « Eaubonne séduit beaucoup de Parisiens », observe Evelyne Thoumazeau, de l’agence Orpi. Les familles de deux ou trois enfants apprécient les maisons en meulière, avec 3 chambres, entre 400 000 et 450 000 euros près de la gare. Un peu plus loin, à un quart d’heure à pied, on peut avoir, pour le même prix, une quatrième chambre dans des constructions plus récentes, avec, peut-être, un peu moins de cachet. Près de la deuxième gare – station Eaubonne séduit de nombreux Parisiens Jean-Yves Lacote 45-m2 de moins de cinq ans, frais de notaire réduits, pour 158 000 euros. Le parc d’activités de Cergy-Saint-Christophe attire ingénieurs ou informaticiens qui arrivent en famille pour une deuxième acquisition : de petites maisons de 200 000 à 250 000 euros. « Nous voyons moins d’investisseurs, note Sarah de Marchi, de l’agence Laforêt. Avec la loi Scellier, ils se tournent vers les programmes neufs. » Les amateurs de maisons d’exception en trouveront à Cergy-le-Haut. - 0,8% en trois mois Champ-de-Course vers la gare du Nord – des appartements spacieux avec une place de parking, autour de 3 500 euros/m2, attirent des couples, jeunes ou retraités. Dans un pavillon de 70 m2, sur 200 m2 de terrain, des cinquantenaires préparent leur retraite en faisant euxmêmes les travaux. Ils l’ont payé 220 000 euros, dans un quartier résidentiel. Les investisseurs préfèrent le neuf : les lots d’un programme en centre-ville se sont vendus comme des petits pains. - 1,3% en trois mois ➧ 3 690 €/m2 Des achats réfléchis L’unique cité thermale d’Ile-de-France – créée en 1850 – garde la cote. Les Parisiens se laissent tenter par les belles maisons années 1930, autour de 4 000 euros/m2. L’un d’entre eux en a récemment acquis une de 160 m2, rénovée, en brique et meulière, pour 630 000 euros, en plein centre résidentiel. « C’est le meilleur moment pour acheter, certifie Raymond Tran, de l’agence Laforêt. On peut négocier. Le marché s’inverse, les acquéreurs sont là, mais nous manquons de biens. Les vendeurs ont peur de brader. A Enghien, ils peuvent se permettre d’attendre. » Les primoaccédants ont du choix : 300 000 euros pour un 70-m2 proche du lac. Un jeune couple avec un enfant s’est emballé pour un 70-m2 à 280 000 euros, avec 3 vraies chambres, ce qui est rare, dans le Bas-Enghien, à la limite d’Epinay. Les investisseurs restent encore timides et privilégient les petites surfaces : 50 m2 dans un immeuble ancien du centre pour 168 000 euros ou, mieux, un studio de 35 m2, à refaire, pour 80 000 euros. « Nos clients savent ce qu’ils veulent, résume Raymond Tran. Ici, ils sont solvables. Nous observons moins d’achats coup de cœur mais, au contraire, des décisions calculées, réfléchies. » Ainsi un 130-m2 à 670 000 euros reste en vitrine, malgré sa vue sur le lac. - 1,4% en trois mois FRANCONVILLE ➧ 2 557 €/m2 Pour les jeunes ménages Les familles osent à nouveau revendre pour acheter. Ainsi ce couple, lui, technicien du bâtiment, elle, secrétaire, a vendu son 95-m2, à l’Epine-Guyon, à 210 000 euros pour acheter une maison de 120 m2 payée 340 000 euros. Pour un deuxième achat, ce sont souvent des habitants des environs (Ermont, Sannois…) qui souhaitent rester dans le secteur. Une imposante maison de 150 m2 a été vendue 440 000 euros à des Sannoisiens. En revanche, Olivier Lucas, de Laforêt Immobilier, ne voit pas beaucoup d’investisseurs. « Les gens hésitent à débloquer leur argent placé. » Pour une première acquisition, les acheteurs, souvent de jeunes couples qui ont un emploi stable depuis trois ou quatre ans, viennent parfois de Paris ou des Hautsde-Seine. Ils recherchent des 3/4-pièces. Un jeune ménage, sans enfants, a vite repéré un 3-pièces de 60 m2 en bon état, rue du Général-Leclerc, à 143 000 euros. Un autre a payé pour la même surface, en centre-ville aussi, 158 000 euros. - 2,3% en trois mois LII ● ➧ 3 263 €/m2 L’acquéreur est roi Des loyers dissuasifs, des taux historiquement bas, beaucoup de jeunes couples optent pour l’achat : « Ils viennent de la région, du 92 ou de Paris. Certains sont nés ici, se sont éloignés pour leurs études et reviennent s’installer en ménage, détaille Marc Boccara, de l’agence Laforêt. Et ils ont raison : en ce moment, les acquéreurs sont rois. » La demande est forte pour les maisons qui, entre 300 000 et 400 000 euros, se vendent vite. Un jeune couple d’ingénieurs en a acheté une de 85 m2, 5 pièces, pour 375 000 euros. Le haut de gamme, à plus d’un million d’euros, redémarre aussi. Pour ceux qui préfèrent un appartement : un F3 de 73 m2, dans une jolie résidence du HautMontmorency, avec piscine et tennis, s’est vendu 190 000 euros et un 3-pièces, à la limite de Soisy, 135 000 euros. Les investisseurs – souvent des cadres supérieurs – s’intéressent aux petites surfaces et aux petits immeubles. L’un d’entre eux, comprenant trois appartements de 35 m2, une boutique avec sous-sol, s’est négocié à 230 000 euros : les travaux de ravalement ont été financés par le magasin. - 1,6% en trois mois Sipa/Sichon MONTMORENCY PONTOISE ➧ 2 640 €/m2 Fini la prudence Des acheteurs, qui avaient adopté une attitude prudente en entendant le mot crise, reprennent leur projet : « Mon problème est de savoir ce que nous allons pouvoir leur montrer, en fonction de notre stock de biens à vendre, explique Jean-François Grenier, de Century 21. Nous assistons aussi au retour des propriétaires vendeurs qui avaient retiré leur offre de vente. » Cergy, tout proche, et son bassin d’emploi attirent dans le secteur des cadres ou des salariés de province mutés. Ils trouvent leur bonheur dans le moyen de gamme, entre 350 000 et 400 000 euros, comme ce 150-m2, dans une résidence pavillonnaire de bon standing, à 390 000 euros. De petits 2-pièces trouvent YANICK PATERNOTTE Député-maire de Sannois « Depuis vingt ans, notre règlement d’urbanisme limite la densité urbaine à Sannois. Nous privilégions le pavillonnaire, si recherché par les jeunes cadres. Les couples qui viennent s’installer chez nous sont, nous le constatons, de plus en plus qualifiés. Surtout depuis que nous avons obtenu une liaison SNCF directe Sannois - Saint-Lazare. Moi-même, j’utilise le train et je mets trente-cinq minutes de mon domicile à l’Assemblée nationale. Le Val-d’Oise a un problème d’équilibre entre emploi et habitat : il est le département qui a le moins d’offres par habitant. Les gens sont donc obligés de migrer. Or, il y a un déficit de transports : la Francilienne n’est pas bouclée entre Méry et Orgeval, la A 86 n’a que deux voies vers La Défense, d’où des bouchons, la A 15 n’est pas reliée au périphérique… Et il n’y a pas, non plus, de transports en commun pour relier efficacement Cergy à Roissy, les deux pôles d’activités. Mais le cadre de vie est enviable : plus de la moitié de sa superficie est occupée par les parcs naturels régionaux du Vexin et d’Oise-Pays de France. » Propos recueillis par N. G. facilement preneur, autour de 150 000 euros, parmi les primo-accédants. Pontoise est aussi la porte du Vexin, la clientèle pour le charme, les poutres et les vieilles pierres dans un écrin de verdure, avec des budgets au-delà de 500 000 euros, n’a jamais déserté le terrain. - 1,7% en trois mois SANNOIS ➧ 2 807 €/m2 Le centre-ville plébiscité Est-ce le charme de cette butte boisée ou son moulin à vent qui font courir les foyers en quête d’un petit jardin ? Les primo-accédants reviennent sur le marché et envisagent même l’achat d’un pavillon. « Environ 60% des clients recherchent un appartement, souligne Philippe Martinez, de l’agence Orpi, mais la demande s’accentue sur les pavillons à petits prix, entre 250 000 et 350 000 euros. Ça part vite ! » D’autant que les Sannoisiens rachètent sur Sannois. Ils plébiscitent le centre-ville, proche de la gare, avec un train toute les dix minutes en direction de Saint-Lazare. Une aubaine aussi pour ces ingénieurs, agents SNCF ou managers… originaires de la capitale ou des Hautsde-Seine, et qui travaillent à Paris. Non loin de la mairie, des 3/4 pièces, autour de 60 m2, dans des résidences fin des années 1970, avec ascenseur et balcon, se vendent entre 160 000 et 180 000 euros. Pour les studios et les 2-pièces, les investisseurs répondent présent. - 0,5% en trois mois Pontoise a ses inconditionnels Jean-Yves Lacote SARCELLES ➧ 1 842 €/m2 Les pavillons très recherchés Grâce à la baisse des prix, une partie de ceux qui cherchaient un appartement à Sarcelles ont pu acheter un pavillon : « Nous avons davantage de demandes de maisons », constate Alain Watelle, de Laforêt Immobilier. Les clients types : des couples de 30-35 ans, employés, travaillant tous les deux. 80% d’entre eux viennent de Sarcelles ou des communes voisines : Garges, Pierrefitte, Stains, quelquesuns des Hauts-de-Seine, très peu de Paris. Parmi eux, des primo-accédants. L’agence a vendu en un an autant de pavillons que d’appartements. De 160 000 euros, pour une maison de ville années 1930 de 51 m2,, 3 pièces, bien située, rue de Chaussy, habitable immédiatement à 243 000 euros pour une autre de 90 m2, 5 pièces en bon état, avec 400 m2 de jardin. Les investisseurs, eux, s’intéressent à nouveau aux appartements à petits prix, comme ce 48-m2 dans une résidence de 1999, dans le Village, acheté à 110 000 euros, qui pourra être loué 650 euros par mois. - 1% en trois mois TAVERNY ➧ 2 645 €/m2 Forte reprise Les jeunes couples salariés peuvent à nouveau rêver d’accession à la propriété dans les résidences premiers prix de Taverny. Il y a, par exemple, ce 4-pièces de 67 m2, pour 165 000 euros. Des familles qui songent à un deuxième achat trouveront des offres de 250 000 à 300 000 euros et visiteront des 5-pièces, 3 chambres, autour de 100 m2, de bien meilleure facture que du simple lotissement. Stéphane Naveau, de Century 21, observe une « reprise forte des ventes depuis le début de l’année », et voit revenir les investisseurs. Dans la résidence Les Lignières, il a vendu pour 143 000 euros un 3-pièces de 57 m2, dont le loyer est évalué à 800-850 euros/mois. Des investisseurs de plus en plus attentifs au montant des charges, qui atteignent parfois 150 à 200 euros par mois, sans gardien. Les charges sont beaucoup plus abordables dans le rural, existant à Taverny : des petites surfaces, comme ce 27-m2 à 124 000 euros, dans des maisons de ville divisées ou dans d’anciens corps de ferme. - 2,8% en trois mois N. G. ● LIII Spécial immobilier LIV ● LE NOUVEL OBSERVATEUR