Gestion de la différence de la durée
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Gestion de la différence de la durée
Gestion de la différence de la durée De nombreux promoteurs de régimes réévaluent leur mode de gestion du risque associé à la politique de répartition de l’actif. L’intensification des fluctuations sur les marchés boursiers et la forte croissance de la valeur du passif attribuable à la baisse à long terme des taux d’intérêt ont donné lieu à une évolution en matière de gestion du risque. Les promoteurs de régimes ont d’abord adopté un processus de placement axé sur le passif et ont porté une attention accrue aux engagements arrivant à échéance pour déterminer la répartition de l’actif. Toutefois, une évolution encore plus fondamentale se produit actuellement : elle met en jeu une volonté accrue de gérer dynamiquement le risque et de modifier la politique de répartition de l’actif en fonction des résultats du marché, plutôt que de tenir compte uniquement des prévisions, comme le voulait l’approche traditionnelle. Dans le cas des régimes de retraite qui font appel à plusieurs gestionnaires de placements, la mise en œuvre d’une méthode dynamique de gestion du risque peut être complexe. La mise en place d’un volet consacré à la gestion de la différence de la durée peut simplifier l’établissement de la durée cible pour l’ensemble du portefeuille sans nécessairement avoir d’incidence sur le mandat des autres gestionnaires de placements. On y parvient au moyen de placements dans un portefeuille spécialisé visant l’atteinte de la durée cible souhaitée et par l’imputabilité de la gestion de la complexité. HIER ET AUJOURD’HUI? L’approche traditionnelle de la gestion du risque consistait à établir la politique de répartition de l’actif en fonction des rendements prévus. La répartition de l’actif faisait l’objet d’une révision tous les trois à cinq ans; toutefois, la politique de répartition de l’actif de la plupart des régimes de retraite était rarement modifiée. Terminologie Durée Mesure la variation de la valeur de l’obligation (ou du passif) en réaction aux variations des taux d’intérêt. Durée réelle Calcul de la durée d’obligations comportant une option intégrée qui prend en compte le fait que les flux de trésorerie prévus varieront en fonction des taux d’intérêt. Durée non parallèle Mesure la variation de la valeur d’une obligation (ou du passif) en réaction à l’accentuation de 1 % de la pente de la courbe des taux (en supposant que les taux à long terme restent stables). Convexité Mesure la variation de la valeur d’une obligation (ou du passif) en réaction à une modification importante des taux d’intérêt (la relation entre le prix et le taux n’est pas linéaire). Cependant, en raison de l’intensification des fluctuations sur les marchés boursiers et de la forte croissance de la valeur du passif attribuable à la baisse à long terme des taux d’intérêt, une attention accrue a été portée aux engagements arrivant à échéance ainsi qu’aux avantages d’un processus de placement axé sur le passif. L’évaluation du risque de disparité dans le cadre du processus de placement axé sur le passif était un premier pas dans la bonne direction, mais elle ne réglait pas le problème plus grave auquel sont confrontés de nombreux promoteurs de régimes dans leur mode de gestion des risques de portefeuille et de financement. Nous arrivons à une nouvelle étape de l’évolution de la gestion du risque, caractérisée par une volonté de gérer dynamiquement le risque et de modifier la politique de répartition de l’actif en fonction des résultats des marchés plutôt que des rendements prévus. La politique de répartition de l’actif initiale est établie de la même façon qu’avec Gestion de la différence de la durée Cependant, les régimes ont graduellement accordé une plus grande place aux titres à revenu fixe et de nouveaux facteurs de risque (comme la durée des taux clés) ont revêtu une importance accrue, étant donné que la disparité entre les titres à revenu fixe représente la plus grande source de risque. UNE ENTREPRISE DU GROUPE FINANCIER CONNOR, CLARK & LUNN Passif 11,96 0,82 1,18 Écart -0,09 -0,03 -0,07 Selon les facteurs de risque traditionnels, la structure des titres à revenu fixe semble procurer un bon appariement. Toutefois, la prise en compte d’autres facteurs, comme la durée de taux clés, révèle que le profil de l’indice de référence est très différent dans la catégorie des durées à taux clés à long terme. Graphique 1 – Indice de référence et engagements 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3 -0,4 DTC 50 ans DTC 30 ans DTC 20 ans DTC 10 ans DTC 9 ans DTC 8 ans DTC 7 ans -0,5 DTC 6 ans Dans le passé, la plupart des régimes de retraite se caractérisaient par une pondération relativement faible en titres à revenu fixe; par conséquent, l’appariement des facteurs de risque liés aux titres à revenu fixe et des engagements n’avait pas à être très précis, étant donné que les placements axés sur le rendement (comme les actions) représentaient la principale source de risque du régime de retraite. Par conséquent, la durée représentait la principale mesure du passif pour la plupart des régimes de retraite, étant donné qu’il semblait peu avantageux d’améliorer la précision de l’appariement. 1,11 DTC 5 ans Comprendre les engagements du régime 0,79 DTC 4 ans Pour illustrer comment fonctionne ce cadre dans la pratique, le présent article contient une analyse d’études de cas récentes effectuée par Baker Gilmore & Associés pour le compte de promoteurs de régimes. 11,88 DTC 3 ans Compréhension des engagements (flux de trésorerie) Définition des objectifs du régime de retraite Élaboration d’un processus pour réaliser les objectifs Détermination de l’objectif principal de la politique de répartition de l’actif 5. Mise en œuvre et suivi des modifications de la répartition de l’actif Convexité Indice unv. DEX 25 % / Long terme DEX 75 % DTC 2 ans 1. 2. 3. 4. Durée non parallèle DTC 1 an Ce qu’il faut, c’est un cadre de gestion dynamique du risque qui contribue à éviter les retards dans la mise en œuvre et les coûts de transaction inutiles. Ce cadre comprend les éléments suivants : Durée réelle Portefeuille DTC 6 mois CADRE DE GESTION DU RISQUE Tableau 1 – Facteurs de risque liés au passif et indice de référence DTC 3 mois À première vue, l’adoption d’une méthode dynamique semble résoudre de nombreux problèmes auxquels sont confrontés les promoteurs de régimes, notamment les influences comportementales sur le moment où les changements sont apportés à la répartition de l’actif, dans le cas des promoteurs de régimes qui ont décidé de réduire le risque. Cependant, dans le cas des régimes de retraite faisant appel à plusieurs gestionnaires de placements, la complexité de la mise en œuvre peut causer de nouveaux problèmes. Le tableau 1 illustre les engagements d’un régime de retraite qui cherchait à réduire le risque et envisageait d’accroître graduellement la pondération des titres à revenu fixe. L’objectif du promoteur de régime était d’effectuer des placements dans une variété de titres à revenu fixe en prenant comme référence l’indice obligataire universel DEX (25 % des titres à revenu fixe) et l’indice des obligations à long terme DEX (75 % des titres à revenu fixe). DTC global l’approche traditionnelle; ce qui distingue les deux méthodes, c’est la façon dont la répartition de l’actif et le profil de risque changent avec le temps, dans le cadre de la méthode dynamique, en fonction de conditions prédéterminées. Définition des objectifs et processus pour les réaliser L’objectif du promoteur de régime consistait à réduire la volatilité de la capitalisation au moyen d’un processus dynamique de gestion du risque. Les modifications apportées à la politique de répartition de l’actif devraient être fondées sur l’amélioration réelle de la situation financière du régime de retraite, en fonction de conditions prédéterminées. Le graphique 2 illustre les conditions prédéterminées selon le niveau de capitalisation du régime. Lorsque le niveau de capitalisation s’améliore, des fonds sont transférés des placements axés sur le rendement à des actifs appariés jusqu’à la réalisation du principal objectif de la politique de répartition de l’actif, soit lorsque le régime est un peu plus qu’entièrement capitalisé. Gestion de la différence de la durée Mise en place et suivi Graphique 2 – Niveaux dynamiques Volatilité de la capitalisation 12 % Comme le veut le dicton : 10 % Les petits détails font toute la différence. Ce sont les petites choses qui rendent les grandes choses possibles. ~ John Wooden 8% 6% 4% Placements axés sur le rendement Actifs appariés 2% 70 % 75 % 85 % 90 % 95 % Niveau de capitalisation 100 % 105 % Principal objectif de la politique de répartition de l’actif La mise en œuvre est souvent l’étape qui intéresse le moins les promoteurs de régimes, mais elle revêt une importance cruciale pour la réussite de la stratégie dynamique de réduction du risque. Le processus comprend habituellement les étapes suivantes : 1. Calcul de la valeur du passif Le principal objectif de la politique de répartition de l’actif du promoteur de régime est une pondération de 85 % des actifs appariés aux titres à revenu fixe et de 15 % des placements axés sur le rendement. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’analyse de l’indice de référence du passif et des engagements fait ressortir des écarts dans la catégorie des durées à taux clés à long terme. À la suite d’autres analyses, il a été décidé d’intégrer une pondération d’obligations à coupons détachés à celles des titres appartenant à l’indice obligataire universel DEX et à l’indice des obligations à long terme DEX. Comme l’illustre le graphique 4, l’ajout d’obligations à coupons détachés atténue sensiblement la disparité entre l’indice de référence et les engagements. Graphique 4 – Indice de référence et engagements, après l’ajout d’obligations à coupons détachés 0,4 2. Calcul de la valeur de l’actif 3. Examen visant à déterminer si les conditions propices à la réduction du risque sont atteintes 4. Transfert en espèces entre les catégories d’actif lorsque les conditions sont atteintes 5. Ajustements en fonction des facteurs de risque pour la composante des titres à revenu fixe du portefeuille 6. Communication régulière des progrès au comité Il existe un lien direct entre la complexité et les problèmes associés à la mise en œuvre de la stratégie de réduction du risque, d’une part et, de l’autre, le nombre de mandats que le régime de retraite confie à des gestionnaires de placements. Parmi les problèmes les plus fréquents, mentionnons : • Évaluation du risque – Déterminer les valeurs servant de déclencheurs et les modifications devant être apportées au régime, ainsi que les facteurs de risque liés au passif est un processus complexe. • Communication et coordination – Le fait que de nombreuses parties doivent intervenir lorsque des changements doivent être apportés au portefeuille et à l’indice de référence accroît la complexité. • Rééquilibrage effectué par plusieurs gestionnaires – Un rééquilibrage effectué incorrectement par plusieurs gestionnaires peut donner lieu à des transactions superflues et coûteuses. • Délai dans la transmission des renseignements – La réception de renseignements servant de déclencheurs, notamment en ce qui concerne la capitalisation du régime, peut être fortement retardée si les effectifs appropriés ne sont pas en place pour calculer et mettre à jour la valeur de l’actif et du passif. 0,3 Année 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3 -0,4 Durée des taux clés UNE ENTREPRISE DU GROUPE FINANCIER CONNOR, CLARK & LUNN DTC 50 ans DTC 30 ans DTC 20 ans DTC 9 ans DTC 10 ans DTC 8 ans DTC 7 ans DTC 6 ans DTC 5 ans DTC 4 ans DTC 3 ans DTC 2 ans DTC 1 an DTC 6 mois DTC 3 mois DTC global -0,5 Gestion de la différence de la durée • Structure de gouvernance – Certaines structures de gouvernance rendent difficile la modification en temps réel de la répartition de l’actif, en raison du processus décisionnel du promoteur de régime et de la fréquence limitée des rencontres. • GESTION DE LA DIFFÉRENCE DE LA DURÉE La gestion de la différence de la durée a pour but de rendre moins complexe la mise en œuvre de la stratégie dynamique de réduction du risque. Cette complexité est réduite grâce à l’imputabilité : la gestion de la durée et d’autres facteurs de risque (lorsque des niveaux dynamiques sont atteints entre l’actif et le passif) est confiée à un seul gestionnaire de placements. Le niveau d’intervention du gestionnaire de la différence de la durée peut varier : • • Rôle de soutien – Le gestionnaire de la différence de la durée offre un soutien au promoteur de régime pour surveiller l’atteinte des niveaux dynamiques et apporter les changements appropriés à la composante des titres à revenu fixe, en prenant en compte l’ensemble du portefeuille. Impartition – Le gestionnaire de la différence de la durée surveille l’atteinte des niveaux dynamiques et apporte les changements au portefeuille. Il peut notamment s’occuper de l’exécution en tenant compte d’un risque synthétique lié aux taux d’intérêt ou d’un risque synthétique lié à la fois aux taux d’intérêt et aux placements axés sur le rendement, comme les actions. Les décisions liées à la durée ainsi que la coordination sont confiées au gestionnaire de la différence de la durée, de sorte que les autres gestionnaires de placements dans les titres à revenu fixe ne sont pas touchés dans la gestion de leurs mandats respectifs. C’est la méthode de réduction du risque qui cause le moins de perturbations pour l’ensemble du portefeuille. Besoins Les deux principaux intervenants prenant part au processus sont le gestionnaire de la différence de la durée et le promoteur de régime. Qu’attend-on d’eux? • Le gestionnaire de la différence de la durée doit disposer d’une solide infrastructure du risque lui permettant d’évaluer en temps réel la valeur de l’actif et du passif; il doit avoir la capacité de créer des indices de référence sur mesure pour le passif et d’effectuer une évaluation poussée du risque en temps réel. UNE ENTREPRISE DU GROUPE FINANCIER CONNOR, CLARK & LUNN Le promoteur du régime doit adopter l’approche, ce qui suppose qu’il accepte d’établir une relation plus étroite que d’habitude avec un gestionnaire de placements. Le promoteur de régime doit partager davantage de renseignements sur les objectifs du régime pour veiller à ce que la stratégie de réduction du risque soit conforme à l’exécution du plan global. Il doit aussi accepter de donner accès (par l’intermédiaire du dépositaire) aux valeurs au marché des catégories d’actifs et du gestionnaire, ainsi qu’à d’autres données. DIFFÉRENCE À SOULIGNER Prendre part à un processus dynamique de réduction du risque devrait représenter une option pour le promoteur de régime qui cherche à atteindre ses objectifs de gestion du risque, sans ajouter à la liste des tâches qui demandent beaucoup de temps. Le recours à un gestionnaire de la différence de la durée (pour simplifier la mise en œuvre de la stratégie et son suivi) peut l’y aider, tout en lui procurant certains avantages : • Réduction de la complexité : Le promoteur du régime joue uniquement un rôle de coordonnateur auprès du gestionnaire de la différence de la durée. • Efficience accrue : Les modifications apportées à l’ensemble des facteurs de risque liés aux titres à revenu fixe sont effectuées, tout en limitant le nombre de transactions dans le cadre d’une structure reposant sur plusieurs gestionnaires. Le gestionnaire de la différence de la durée peut jouer un rôle de soutien auprès de régimes de retraite de taille modeste, ou assumer seul certaines fonctions auprès de régimes plus importants (ce qui peut comprendre la superposition synthétique). Dans les deux cas, il s’agit d’une relation stratégique clé. Pour discuter des idées abordées dans le présent document, veuillez communiquer avec les coauteurs : Darren Ducharme, cfa, frm, mba Président du conseil et chef de la direction BAKER GILMORE & ASSOCIÉS INC. 514-490-2770 | [email protected] Peter Muldowney Vice-président principal, Stratégie institutionnelle Groupe financier Connor, Clark & Lunn 416 304-6810 | [email protected]