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Les liaisons de la dystro­
phinc. U ne récente étude américaine
visant à élucider les i n teractions de
la dystrophinc avec les protéines de
la membrane plasmique vient de
mettre en évidence un complexe
oligomérique liant étroitement le pro­
duit protéique du gène DMD à qua­
t re autres gl ycoprotéines de 1 56 , 5 0 ,
43 ct 36 kDa ( 1 , 2 ] . Deux d 'entre
elles au moins sont localisées dans le
sarcolemmc musculaire des fibres len­
tes comme des fibres rapides. La
nat ure de ces molécules n 'est pas
con nue ct l ' utilisation d ' ant icorps
reconnaissant des protéi nes de la
matrice ext raccllulaire, du cytosquc­
lcttc ou encore des canaux ioniques
n ' ont révélé aucune réactivité croisée
avec le complexe en quest ion . La
plus lourde de ces glycoprotéines
(celle de 1 56 kDa) est t rouvée consi­
dérablement dimi nuée ( réduction de
85 à 90 % ) clans le muscle de
pat ients atteints de dystrophie mus­
culaire de Duchcnnc ( DMD) ainsi
que dans celui de son homologue
mUJ·i n , la souris mdx . Si cette récente
découverte permet d ' avancer vers la
compréhension de la fonction ct de
l ' organis ation moléc u l a i re de la
dystrophinc, elle pose surtou t de nou­
velles i n terrogations :
- la protéine de 1 5 6 kDa est-elle la
cible des mu tations respon sables de
la myopathie au tosomique réces ive,
dite tunisienne, qui ressemble clini­
quement en tous points à celle de
Duche n nc ?
- l ' absence de cette même protéine
dans le muscle de patients présentant
une DMD est-elle une conséquence
d i recte de 1 'absence de dyst roph i ne
ou bien s ' i nscrit-elle dans u ne cas­
cade d ' événements aboutissant à la
nécrose musculaire caractéristique de
cette maladie ?
- peu t-on espérer, par une thérapie
somatique, déj à envisagée par Par­
tridgc et al. [3] pallier non seulement
1 ' absence de dystrophine mais aussi
celle de cette glycoprotéine dont la
fonction est peut-être essentielle dans
la physiologie contractile du muscle ?
mis n ° 7 vol. 6, septembre 90
- enfin , aucune réponse défi n i tive
n 'est encore apportée à la polémique
qui anime actuellement le monde
scientifique quant au rôle des canaux
calciques dans la pathogénie de la
DMD [4] . L'existence d ' une protéine
étroitement l iée à la dystrophine, ct
qui réglerait la concentration du cal­
cium i n t racellulai re , pourrait expli­
quer l ' actiYation de protéases activées
par ce cation e t , ainsi , la nécrose
progressive des fi bres musculaires .
L ' analyse fonctionnelle des quatre
glycoprotéines qui viennent d 'être
observées permettra dans un avenir
proche de répondre à ces diffé rentes
quest ion s .
[ 1 . Cam pbell K P , K ahl SD. Na tu re
1 989 ; 338 : 259-62 . ]
1 2 . Ervasti J M , Ohlenclicck K , Kahl
SD,
Gaver
MG,
C ampbell
KP.
Nature 1 990 ; 3 4 5 : 3 1 5-9 . ]
[ 3 . Part rid ge TA , Morgan J E ,Coul­
ton GR, Hoffman EP, Kunkel L M .
Nature 1 989 ; 3 3 7 : 1 76-9 . ]
[4. Tay J S H , Low PS, Lee WL, Lai
P S , Gan C C . Lancet 1 990 ; 335 :
983 1
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Une méthode sens ible ct
quantitative permettant la détection
du vi rus HIV - 1 vient d'être mise
au point par des chercheurs de
l'Institut Pasteur ( département de
biologie moléculaire du développe­
ment , J . F . Nicolas) . Elle repose sur
la mise e n évidence de l'expression
d ' u n gène dit « traceur , comportant
la séquence codant pour l 'enzyme
bactérie n n e {3-galactosidase (gène
LacZ) placée sous l e contrôle des
séquences régu l at rices du virus
H I V- 1 (LTR, long terminal repeat). Ce
gène t raceu r est i n t roduit dans des
cellules HcLaT4 obtenues en trans­
fcctant les cellules de la célèbre lignée
HeLa par un vecteur commandant la
syn thèse de la protéi ne C D4 néces­
sai re à la pénétration des particules
virales. L ' i n fection de ces cellules par
des virions l ibres entraîne la synthèse
de la protéine Tat qui transactive le
LTR de H I V- 1 c t con d u i t par con­
séquent à l ' appari t ion d ' u ne activité
{3-gal actosidase détectable et quanti­
fiable dès la 40< heure après l ' i n fec­
t ion [ 1 , 2 ] . En outre , u ne révélation
in situ de cette activité enzymatique
permet de visualiser la formation des
syncytia liée à l ' i n fection des cellu les
HcLaT4LacZ par des virus l ibres,
mais aussi celle induite par le passage
d i rect du virus de lym phocytes T
infectés aux cellules H c LaT4Lac Z .
Par rapport aux techn iques classiques
de détection du v i ru s H IV -1 fondées
sur : le dosage d ' u ne act i vité t rans­
criptase i nverse , l a prése nce du pro­
virus, la détection d ' une réponse du
système immuni taire envers des anti­
gènes du viru s ou encore la mise en
évidence des e ffets du v i ru s sur les
cellules, cette nouvelle méthode offre
de multi ples avant ages . Elle est
rapide ct donc adaptée au suivi de
nombreux sujets à risque, quantita­
t ive ct fiable , combinant les cri tères
de formation des S)'ncytia à celle d ' u ne
transactivation spéc ifiquement appor­
tée par la syn thèse d ' u ne protéine
vi rale précoce . Elle a été d ' ores c t
déjà u t i l i sée par les auteurs pour
rec herc h e r des i so l a t s capables
d ' i nduire la formation de syncytia ct
sc t rouve particul ièrement adaptée à
cc type de recherche pu isqu ' elle per­
met d ' éviter les longs temps de cul­
ture in vitro qui favorise n t l ' émer­
gence de vari ants. Cette technique
devrait donc permett re la corrélation
entre l ' abondance des Jyncytia induits,
la viru lence du viru s ct la v itesse de
réplication telle q u ' elle peu t-êt re
appréciée par le dosage de 1 'antigène
p24 ( 3 ] . En outre , l a s i mplicité de sa
mise en œuvre la ren d appl icable à
la détection systématique des porteurs
asymptom atiques dans les popu la­
t ions à risques .
[ 1 . Bonnerot C , et al. C R Acad Sei
Paris 1 988 : I I I : 3 1 1 -6 . ]
( 2 . Rocancourt D , et al. J Virol
1 990 ; 64 : 2 660-8 . ]
al. A IDS 1 990, sous
[ 3 . Émilie D , et
presse . ]
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