Fiche HDA Les sentie..

HISTOIRE DES ARTS 2011
Collège Jean Bene
FICHE D’IDENTITE
Thématique :
Arts, Etats et pouvoir
Les Sentiers de la gloire (1957)
de Stanley Kubrick
Domaine :
Arts du visuel
PRESENTATION DE L’OEUVRE
Nature/genre de L’œuvre :
Film en Noir et Blanc sur la Première Guerre Mondiale : Un général s’obstine à lancer ses hommes à l’assaut d’une
position imprenable. Devant l’échec de cette offensive, il décide de faire fusiller trois soldats pour l’exemple.
Artiste + moments importants de sa vie :
Stanley Kubrick est un réalisateur Américain, né en 1928 et mort en 1999. Il est l’auteur de films très novateurs qui,
dans des genres très différents, ont marqué l’histoire du Cinéma : Dr Folamour (1964) Collez
; 2001,image
l’Odyssée de l’espace
(1968) ; Shining (1980) ; Full Métal Jacket (1987).
Style, mouvement ou courant :
Le film Les Sentiers de la gloire s’inscrit dans un courant antimilitariste : il dénonce directement l’Armée.
L’art de S. Kubrick est ici un contre-pouvoir : l’Armée est critiquée.
De fait, Kubrick n’a pas hésité à mettre en scène des réalités que l’Armée française préfèrerait oublier : offensives
aussi meurtrières qu’inutiles, ordres absurdes et inhumains, soldats fusillés pour l’exemple…
Contexte historique de création :
Ce film est l’adaptation d’un livre de Humphrey Cobb datant de 1935.
En 1957, le monde connaît la Guerre froide, les relations internationales sont tendues entre les USA et l’URSS, le
bloc de l’Ouest et celui de l’Est. La guerre de Corée, qui opposa ces deux parties, s’est terminée quelques années
plus tôt (1953). La même année, l’envoi pour la première fois dans l’espace du satellite Spoutnik traduit l’avancée
technologique soviétique et reflète la course aux armements à laquelle se livrent les deux Grands.
S. Kubrick est très critique vis-à-vis de cette Guerre froide qui peut précipiter le monde dans un nouveau conflit
international.
En quoi l’œuvre a-t-elle marqué son temps ?
A sa sortie, en 1957, le film fait scandale. Sous la pression de ses opposants il n’a pu être projeté en France que 18
ans plus tard, en 1975.
En effet, ce film est l’un des premiers à avoir osé dénoncer :
 l’injustice et le scandale d’hommes innocents fusillés pour l’exemple ;
 l’absurdité et l’horreur de cette guerre avec des offensives très meurtrières et inutiles ;
 le mépris des généraux pour les soldats qui servent de chair à canon ;
 l’opposition entre la belle vie des généraux et les conditions de vie horribles des soldats dans les tranchées.
.
Ce film s’inspire de faits réels. En 4 ans 2400 poilus ont été condamnés à mort et 600 exécutés pour l’exemple, les
autres voyant leur peine commuée en travaux forcés. Le général Revilhac a effectivement voulu faire tirer sur son
propre régiment bloqué dans les tranchées lors d'un assaut impossible, puis il a fait exécuter quatre soldats en mars
1915, qui ont été réhabilités en 1934.
Repérage chronologique : Repérer l’œuvre et indiquer des évènements historiques proches.
1850
1900
1950
2000
1957
DESCRIPTION DE L’OEUVRE
En résumé ...
Au début du film le colonel Dax n’est pas d’accord avec le général Mureau pour prendre la cote 101.
Pour Dax, c’est impossible. De plus, le général prévoit froidement un grand nombre de morts pour
réussir cette offensive.
Pendant l’offensive les soldats passent les tranchées en grand nombre. Beaucoup se font tuer par les
tirs d’artillerie et par les mitrailleuses ennemies. Les blessés aussi sont nombreux. Une partie du
régiment n’a pas pu sortir de la tranchée à cause de ces tirs ennemis.
L’attaque est un échec complet, la cote 101 n’a pas pu être prise.
Face à cet échec, le général Mureau est en colère. Après avoir voulu faire tirer sur ses propres
soldats qui n’étaient pas sortis des tranchées, il souhaite un conseil de guerre pour punir ceux qui ne
sont pas aller combattre. Il veut les faire fusiller. Trois hommes sont choisis.
Les soldats passent en conseil de guerre. Leur procès est rapide, expéditif. Les règles ne sont pas
respectées, l’acte d’accusation n’est pas lu. L’avocat ne peut pratiquement pas défendre les accusés,
il ne peut pas présenter de témoignages en leur faveur.
Le conseil de guerre décide que les accusés sont coupables de lâcheté au combat. Ils sont
condamnés à mort et doivent être exécutés pour plusieurs raisons. L’échec de l’attaque est considéré
comme un déshonneur, il faut donc des coupables. Il faut également maintenir le moral des troupes
et la discipline. Pour toutes ces raisons, ces trois hommes sont fusillés pour faire des exemples.
Analyse d’une séquence du film de Kubrick :
« Les soldats dans la tranchée, avant l’assaut de la côte 101 »
Dans cette séquence, deux points de vue s’opposent :
- Le point de vue du général Mureau : il observe les hommes de loin, au travers de ses jumelles
(ce plan revient deux fois, au début et à la fin de la séquence. Lors de l’assaut, ces hommes,
filmés en plan d’ensemble et en plongée, ne sont plus que des fourmis qui s’agitent. Ce
général a une vision complètement déshumanisée de la guerre. Il n’hésitera pas à faire tirer
sur ses propres soldats. Filmé en contre-plongée, il semble tout puissant, ayant sur tous un
droit de vie ou de mort.
-
Le point de vue du colonel Dax : cet officier est près de ses hommes, il les comprend et les
aime. Dans la tranchée, il est au même niveau qu’eux. Les soldats sont filmés en plan
rapproché et leurs visages défilent en un long travelling. En contrechamp, le long travelling
arrière sur le colonel Dax permet de lire sur son visage l’émotion qu’il éprouve au moment
d’envoyer ses hommes vers une mort presque certaine.
REGARD PERSONNEL DE L’ELEVE
Chaque élève exprimera :
-
son ressenti…
ses premières impressions
son avis
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Rapprochement possible à d’autres œuvres :
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