Rassemblement pacifiste et spectacle
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Rassemblement pacifiste et spectacle
« MAUDITE SOIT LA GUERRE. ET SES AUTEURS » Courrier de liaison n° 16 Association laïque des Amis des monuments pacifistes de Saint-Martin d’Estreaux et du département de la Loire –Adhérente de la Fédération Nationale Laïque des Monuments ALAMPSME - En Mairie, 42620 Saint-Martin d’Estreaux Courriel : [email protected] – Site : http://perso.wanadoo.fr/alampsme-dl Samedi 26 février 2011 AMBIERLE A l’appel (lire page 10) de : ALAMPSME-DL, ARAC, FEMMES SOLIDAIRES (UFF), FEMMES POUR LA PAIX (Roanne), LIBRE PENSÉE, MOUVEMENT DE LA PAIX RASSEMBLEMENT PACIFISTE à 15 h Place des Martyrs de Vingré Prises de parole devant la stèle dédiée aux « Fusillés pour l’exemple » Montée en cortège vers le monument aux morts « L’Humanité n’a qu’un chemin : la Paix » *** REPRÉSENTATION THÉÂTRALE à 16 h 30 Salle des fêtes Robert Nicolas (ERA) « Stabat Mater Furiosa » de J.P. Siméon par la compagnie de l’Atelier des Nuits du Petit Montaud de Saint-Étienne (entrée libre – salle ouverte au public à partir de 16h) 1 Allocution prononcée par Yannick Sybelin, président du groupe des libres penseurs roannais, au nom de la Libre Pensée 11 Novembre 2010 – Saint-Martin d’Estreaux Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades, Ce monde inquiet et en crise sent toujours la poudre. Après l’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide, on a prétendu que le monde était en paix. Mais après la guerre froide, c’est une autre forme de guerre qui existe et ce sur tous les continents. Il y a 365 conflits de recensés dans le monde, dont l’immense majorité ne sont plus des guerres entre États, mais des guerres civiles. Il y a toujours un endroit du globe où l'on tue et assassine des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards où l’on détruit physiquement « l’autre ». On tue moins de soldats, mais c’est toujours la population que l’on saigne. Il y a, aujourd’hui, plus de 300 000 enfants soldats à travers le monde. Le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter dans des proportions alarmantes. En 1960, il y en avait 1,4 million. En 1993 : 19 millions. Et aujourd’hui, en 2010, il y en a 43 millions, selon les sources officielles de l’ONU. Le monde en guerre profite à beaucoup de gens et de gouvernements. Les dépenses militaires se montent aujourd’hui à 1 464 milliard de dollars. C’est une augmentation de + 45% par rapport à 1998. Loin de se pacifier, ce monde est mis à feu et à sang toujours davantage pour le plus grand profit des capitalistes et des marchands d’armes. Ce sont toujours les USA qui veulent, directement ou indirectement, dominer le monde et régenter les pays sous leur houlette et sous la botte de leur armée. Il y a aujourd’hui 761 bases militaires américaines à travers le monde, presque autant qu’au plus grand moment de tension pendant la guerre froide et l’opposition des deux blocs. Comment se taire sur ce qui se passe en Orient ? On tue toujours plus de civils en Irak et en Afghanistan. Et chacun sent que la paix ne sera jamais au bout. Les États-Unis en viennent même à discuter et à reconnaître les talibans qui étaient le prétexte de l’invasion en Afghanistan ! Amis, citoyens, compagnons, camarades, bande de cons … Oh ! ne soyez pas choqués, c’est le ministre de la défense, l’ineffable Hervé Morin qui nous traite ainsi. Le 19 octobre dernier, commentant à la télé l’hostilité de l’opinion publique vis-à vis de la guerre en Afghanistan, il eut ce lapsus révélateur : « c’est difficile d’expliquer à des cons … euh … à des hommes et des femmes qu’une partie de leur sécurité se joue à 7000 kilomètres de chez eux … » Ah ! les cons, ils n’aiment pas la guerre ! Le problème, c’est qu’il y a une majorité de cons dans ce pays, j’en suis, et fier de l’être ! Morin ayant des ambitions présidentielles, on doit donc en déduire qu’il veut solliciter les suffrages des cons pour se faire élire … tout comme il prend pour des cons les jeunes à travers cette scandaleuse publicité pour les attirer et les inciter à s’engager dans l’armée, passant évidemment sous silence que 50 d’entres eux sont déjà morts en Afghanistan. La prochaine campagne portera-t-elle sur ce nouveau jeu qui fit scandale récemment, lorsque des soldats de l’OTAN ont été mis en cause parce que pour s’amuser, ils allaient à la chasse à l’Afghan, sans autre motif que le plaisir de chasseur ? Ils tiraient au hasard sur les Afghans qui avaient le malheur de croiser leur chemin. De bonnes âmes ont dénoncé cette atrocité, comme si l’intervention elle-même de l’OTAN n’était pas une atrocité qui écrasait le peuple afghan sous les bombes !? Mais on peut imaginer que pour Mr Morin, les afghans qui rejettent cette intervention dont ils souffrent sont aussi des cons. 2 Rien ne peut justifier les massacres d'aujourd'hui. Le viol des droits des peuples conduit toujours à l'oppression de l'Humanité. Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre. Comment ne pas comprendre la révolte du peuple palestinien, quand ses droits sont piétinés depuis 1947 ? Son droit le plus élémentaire : vivre sur sa terre, lui a été retiré par les Grands de ce monde. Quand les puissances impérialistes décident du sort des peuples, c'est toujours l'oppression qui en ressort. Comment ne pas être révoltés quand des médias, aux ordres, mettent sur le même plan la violence des bourreaux et celle des victimes ? Tout cela béni par des religions hypocrites qui sont ravies qu'on leur demande d'être les entremetteuses de cette farce sinistre et sanglante. Et c'est à qui, à l'Élysée et à Matignon, fera le plus de courbettes au goupillon, à la kippa et au croissant. Sous les lambris dorés des gouvernants, on ne parle plus de laïcité, d’égalité, de séparation des Eglises et de l'Etat, mais de " respect des communautés". Et l'on entend ce discours d'un autre âge : pour éviter les guerres tribales, reconnaissons les tribus, donnons-leur des droits particuliers ! Finie la notion de citoyens, finie la laïcité de l'État. L'État est au service des communautés religieuses. De fait, c'est le concordat qui revient. A l'heure où l'on voudrait faire une Europe des régions, des clochers et des minarets, où l'on ne parle de cultures qu'au pluriel pour mieux enfermer dans un terroir sclérosant et passéiste, alors que la culture, c'est toujours l'ouverture vers l'autre; on voudrait, comme hier dans les Balkans, qu'à la main tendue d’autrefois, au-delà des frontières, des langues et des croyances, se dresse à nouveau le poing vengeur et assassin. Ce monde-là, nous le refusons. Libres penseurs, pacifistes internationalistes, nous ne cesserons de lutter pour la paix, pour la concorde universelle. Et le meilleur moyen d'avoir la paix, c'est d'œuvrer à un monde débarrassé des exploiteurs, des agioteurs et des religions. Pour éviter la guerre, débarrassons-nous des fauteurs de guerre. De tous ceux qui se complaisent et qui justifient leur existence par la haine des autres. Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades, Depuis de nombreuses années, la Libre Pensée combat et agit pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale. Il y a eu 2 500 condamnations de soldats pris au hasard et 650 d’entre eux furent fusillés et on ne compte pas les exécutions sommaires qui n’ont jamais été recensées. Nous exigeons, avec l’Association républicaine des Anciens Combattants, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union Pacifiste de France et le Mouvement de la Paix : la réhabilitation collective pleine et entière des Fusillés pour l’exemple. C’est une œuvre de justice pour les victimes, leurs familles et leurs descendants. Notre combat vise à faire reconnaître le droit à la désobéissance quand sa vie, ou celle des autres en dépend. C’est aussi cela le respect absolu de la liberté de conscience. Dans ce combat, nous avons contraint, par notre action, le Président de la République à reconnaître, à plusieurs reprises, la justesse de notre cause : les Fusillés pour l’exemple n’étaient pas coupables, dit-il. Mais il se refuse toujours à prononcer leur réhabilitation. 3 C’est pourquoi, le Congrès national de la Libre Pensée de Bordeaux, en août 2010, a adopté une lettre ouverte aux parlementaires pour qu’ils fassent une proposition de loi pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple. Notre campagne rencontre un écho grandissant. D’ores et déjà, six Conseils généraux ont réclamé publiquement la réhabilitation collective. Au Sénat, un Groupe parlementaire a déposé, le 19 décembre 2008, une proposition de réhabilitation Si nous considérons que cela va dans le bon sens, cela ne correspond pas totalement à la demande de la Libre Pensée. Nous ne réclamons pas le pardon des Fusillés, ni celui de l’État. Nous réclamons justice. Le pardon n’est pas la justice, c’est l’aumône de la justice. Nous ne sommes plus sous la Royauté, mais en République. La justice, c’est la réhabilitation collective, pleine et entière des soldats tombés sous les balles d’autres soldats, commandés par des brutes galonnées. D’autre part, nous ne réclamons pas que les Fusillés pour l’exemple soient déclarés « Morts pour la France » et que leurs noms soient inscrits sur les Monuments aux Morts. Ce droit, cette revendication, appartiennent aux seules familles des victimes, si elles le souhaitent. Car pour la Libre Pensée, ils ne sont pas morts pour la France, mais morts par la France. C'est-à-dire envoyés à l’abattoir par les puissants du jour, financiers, industriels, galonnés, mitrés, politiciens aux ordres, qui parlaient au nom de la France comme d'autres, de l'autre côté de la frontière, mais pareils à eux, parlaient au nom de l'Allemagne. Pacifistes internationalistes, les libres penseurs mèneront cette action de justice jusqu’au bout. Alors, oui maudite soit la guerre, toutes les guerres ! Et maudits soient ceux qui les provoquent, voire les organisent ! Parce que le monde que nous voulons, c'est l'Homme libre dans la société libre : A bas la guerre ! Ni dieu, ni maître ! À bas la Calotte ! Et vive la Sociale ! Je vous remercie. Message lu par la représentante de l’U.F.F. FEMMES SOLIDAIRES LOIRE 11 novembre 2010 Les mutineries de 1917 proviennent surtout de la colère des poilus écœurés par le massacre du « chemin des Dames » en avril. S’ils acceptent souvent à contre-cœur de tomber pour la patrie, ils ne veulent plus mourir pour rien. Ils s’insurgent contre le commandement qui les sacrifie en pure perte, mais s’ils mettent « crosse en l’air », ils ne désertent pas pour autant. La répression des mutineries a suscité des querelles de chiffres. Il semble que l’armée condamna environ 500 soldats à mort et qu’une soixantaine furent exécutés. La réhabilitation de tous les « fusillés pour l’exemple » est toujours un combat indispensable dans la perspective de notre exigence de paix universelle contre cette « vacherie universelle » que toute guerre représente, qu’elle soit en Afghanistan ou ailleurs. 4 Extrait du texte de la pièce STABAT MATER FURIOSA j’aime que le matin blanc pèse à la vitre et l’on tue ici j’aime qu’un enfant courant dans l’herbe haute vienne à cogner sa joue à mes paumes et l’on tue ici j’aime qu’un homme se plaise à mes seins et que sa 5 poitrine soit un bateau qui porte dans la nuit et l’on tue ici j’aime qu’on bavarde à la porte du boulanger quand il n’y a d’autre souci que le bleu du ciel étendu sous la théorie des nuages et l’on tue ici j’aime qu’à quelques-uns on s’ennuie paisiblement à observer le vent dormir sous les toits de la ville et l’on tue ici j’aime qu’on bâtisse une fleur pour la fleur dans le loisir insipide du jardin et l’on tue ici j’aime que les heures ne soient que le temps qui passe pour faire les heures et l’on tue encore ici encore et voilà comment continue ma prière êtes-vous là encore êtes-vous là mangeurs d’ombre je crache je crache sur l’homme de l’homme de guerre je crache sur le guerrier de la prochaine de la prochaine guerre (…) *** Tribune libre Réflexion libre penseuse Des aumôniers de la guerre de 14 –18 qui prêtent leur plume et substituent leur pensée à celle des victimes ? On est parfois frappé par la teneur religieuse très intense de quelques lettres ultimes signées par les fusillés pour l’exemple. J’ai en tête un exemple souvent cité qui est celui de la dernière lettre du soldat Blanchard fusillé à Vingré. Les formules religieuses y abondent, les articles d’une foi fervente y sont déclinés tout au long d’une lettre très longue. Le lecteur est étonné et en même temps envahi par un certain malaise. Qu’une telle lettre exprime, en ce moment de totale détresse, des croyances traditionnelles, fortement ancrées encore à cette époque dans les milieux ruraux, il n’y aurait là rien de très étonnant. Mais l’insistance presque « scolaire », pour ne pas dire « séminariste », avec laquelle les formules religieuses sont répétées, quasiment à chaque ligne, avec les termes alors en usage dans les milieux ecclésiastiques ou dans les esprits instruits imprégnés de la religiosité transmise par de tels milieux, cela a quelque chose de dissonant. Un paysan de la Côte roannaise, tout fervent croyant qu’il pouvait être, ne s’exprimait pas avec cette débauche de paroles d’allégeance complète à la foi catholique comme les bréviaires peuvent en comporter1. 1 Il y a une dizaine d’années, alors que Danielle et moi, nous avions écrit une brochure sur le monument aux morts de Saint-Martin d’Estreaux qui abordait ce problème, j’ai reçu un coup de fil d’un monsieur qui n’a pas donné son nom mais me confirmait que c’était bien l’aumônier qui avait écrit la lettre de Blanchard. 6 Dernière lettre2 adressée par Jean Blanchard à sa femme [extraits] Ma chère bien-aimée, C’est dans une grande détresse que je me met à t’écrire et si Dieu et la Ste Vierge ne me vienne en aide, c’est pour la dernière fois.[…] Pardonne moi tout ce que tu va souffrir par moi. Je serais dans le désespoir complet si je n‘avais la foi et la religion pour me soutenir dans ce moment si terrible pour moi, car je n’ai plus longtemps à vivre à moins que Dieu par un miracle de sa bonté ne me vienne en aide […]. J’ai la conscience tranquille et me soumet entièrement à la volonté de Dieu qui le veut ainsi. C’est ce qui me donne la force de pouvoir t’écrire ces mots […]. … ce soir , ma bien aimée, je ne puis trouver des mots pour te dire ma souffrance. Tout me serait préférable à ma position mais comme Dieu sur la Croix, je boirai jusqu’à la lie le calice de douleur. Adieu , ma Michelle, adieu ma chérie, puisque c’est la volonté de Dieu de nous séparer sur la terre. J’espère bien qu’il nous réunira au ciel où je te donne rendez-vous, l’aumônier ne me sera pas refusé […] … ce sera la conscience en paix que je paraîtrais devant Dieu, à qui j’offre toutes mes peines et mes souffrances, et me soumet entièrement à sa volonté. Il me reste encore un petit espoir d’être gracié ; oh bien petit, mais la Ste Vierge est si bonne et si puissante et j’ai tant confiance en elle que je ne puis désespérer entièrement. N.D. de Fourvières, à qui j’avais promis que nous irions tous les deux en pèlerinage, que nous ferions la communion dans son église et que nous donnerions cinq francs pour l’achèvement de sa basilique. ND de Lourdes que j’avais promis d’aller prier avec toi au prochain pèlerinage dans son église pour demander à Dieu la grâce de persévérer dans le vie de bon chrétien que je me proposais que nous mènerions tous les deux ensemble si je retournais près de toi, ne m’abandonneront pas, et si elle ne m’exauce pas en cette vie, j’espère qu’elles m’exauceront en l’autre […] C’est pourquoi j’ai la conviction intime que cette lettre a été écrite par l’aumônier, le malheureux Blanchard se contentant de la signer. Je ne dis pas qu’il n’en approuvait pas les termes. Comment le saurais-je ? Mais cet aspect est secondaire. Ce qui, à mes yeux, est important, c’est que l’Eglise a, profitant de circonstances particulièrement tragiques, substitué à l’expression spontanée d’une immense détresse humaine sa propre tournure d’esprit, ses propres formulations. Pour l’édification des générations futures. Pour réaffirmer l’emprise ultime de la religion sur tout ce qui concerne la mort. La religion catholique comme lien social ? Cette récupération de la détresse humaine par l’Eglise romaine n’est pas chose nouvelle mais dans le contexte de la guerre impérialiste de la guerre de 14-18, je la trouve particulièrement écœurante Ce n’est évidemment pas le seul cas de révolte intérieure que l’on peut ressentir vis à vis de la religion. Néanmoins, la guerre de 14-18 a constitué un cadre spécifique et l’on n’en finit pas de s’étonner que les mêmes « creutes » ou grottes, logées dans la falaise crayeuse en haut de laquelle passe le Chemin des Dames, aient servi en alternance de lieux de culte catholique pour les deux armées ennemies, au gré de leurs avancées et de leurs reculs. Tantôt du côté français, tantôt du côté allemand, les mêmes rites, les mêmes chants ont servi à célébrer le même culte pour des soldats jetés les uns contre les autres dans une mêlée terrifiante … avec la bénédiction de la même Eglise catholique. Certes elle jouait comme d’habitude en pareilles circonstances une double, voire une triple partition, l’Eglise catholique de France (désireuse de réoccuper une place dans la sphère publique après la loi de Séparation qui l’en avait privée) jouant celle des Alliés, l’Eglise catholique austro-allemande jouant celle des puissances centrales et le pape3 jouant sa propre partie qui consistait à afficher une sorte de désolation stérile, planant, inopérante et vaine, comme la colombe de l’esprit dit saint, au-dessus des cadavres innombrables … 2 Orthographe originelle respectée. Les travaux d’Annie-Lacroix Riz montrent d’ailleurs de façon convaincante que le Vatican souhaitait alors ardemment la victoire des puissances centrales mais officiellement il se présentait comme au dessus de la mêlée … 3 7 On pense à Voltaire décrivant dans Candide une de ces guerres dynastiques féroces se terminant par un Te Deum célébré dans les deux camps. En 14-18, au Gott mit uns, Dieu répondait le Dieu avec nous, ce qui ramène à des peu reluisantes proportions la prétendue aptitude des religions à créer le fameux « lien social » dont on nous rebat aujourd’hui les oreilles… Pierre Roy Entrée de la cave où les 6 soldats de Vingré condamnés à être fusillés passèrent leur dernière nuit Intérieur de la cave 8 Allocution prononcée par Georges Bardin au nom de l’association laïque constituée autour du monument de Riom dédié à la mémoire des fusillés pour l’exemple Amis, camarades, pacifistes internationalistes, Le 11 novembre 1940, déjà 70 ans, élève d’un modeste collège public je subissais avec mes camarades le discours d’un maire ami de Pierre Laval glorifiant la venue d’un sauveur suprême et prônant les valeurs de Travail – Famille – Patrie, la trilogie corporatiste qui avait remplacé celui de la République défunte, Liberté Egalité - Fraternité. Et ce n’était pas tout : en rangs nous étions conduits à l’église pour entendre le prêche d’un prêtre dénonçant la responsable de la défaite, l’Ecole sans Dieu. Le 11 novembre, occupation étrangère oblige, n’était plus une fête de la Victoire. L’année suivante par contre, la journée de lutte internationale des travailleurs du 1er mai était devenue Fête du Travail instaurée par Hitler et les Nazis, puis par Pétain et son Etat français. La Saint-Philippe avait été ajoutée à la célébration ! Pour nous le 11 novembre n’a jamais été une fête mais journée de lutte pacifiste. Aujourd’hui, se tiennent soixante rassemblements identiques à celui-ci, pour exiger, comme certains d’entre nous depuis plus de vingt ans, la réhabilitation des fusillés pour l’exemple, ces hommes tombés sous des balles françaises. Une honte qui n’est pas lavée depuis près d’un siècle ! Et nous ne devrions pas manifester notre indignation, notre haine de la guerre ? ! « Comment un officier - dont la vocation est de conduire les soldats sous ses ordres peut-être à la mort peut-il se trouver dans la position de décréter leur exécution ? » questionne le général André Bach, ancien chef du service des archives militaires, dans son ouvrage « Fusillés pour l’exemple » Comment ne pas être horrifié par les tueries, non seulement de militaires mais de civils, dans des guerres qui n’en finissent pas. Celle d’Indochine, menée contre un peuple qui voulait son indépendance, a duré de 1946 à 1975, 29 ans ! Une génération entière. Avec ses bombes défoliantes ou au napalm... La Grande Guerre, celle de 1914-1918 avait été plus courte que celles d’Irak, d’Afghanistan, de Palestine... 365 conflits recensés dans le monde en ce début du 21ème siècle ! Et l’horreur s’amplifie chaque jour. Aujourd’hui nous découvrons le scandale des Sociétés Militaires Privées, les SMP et le mercenariat des temps modernes. Sur les antennes de France-Inter, deux semaines de suite, nous avons appris par l’émission « Les rendez-vous avec X », l’extension de ce problème évoqué en 2008 par notre ami David Gozlan, responsable national de la Libre Pensée, ici même, Mercenariat, un mot qui écorche leurs oreilles et celles de leurs patrons, pouvait-on entendre sur les ondes. Mercenaires ! Un mot qui sent le soudard, le chien de guerre sans foi ni loi. Non, ils préféreraient qu’on les appelle comme aux EtatsUnis « contractors », c’est-à-dire « contractants » ou « contractuels ». Un mot plus policé mais une même réalité ; ces paramilitaires, des civils recrutés par des sociétés commerciales, sous contrat avec une armée, et qui remplissent des fonctions ressortissant du métier militaire, sont bel et bien des mercenaires... ces soldats de fortune comme on disait autrefois, sont de plus en plus nombreux de par le monde. Et d’abord sur les principaux points chauds, Irak ou Afghanistan, où ils font jeu égal en nombre avec les combattants officiels... Mais on les trouve aussi sur d’autres théâtres d’opérations où ils assurent la sécurité de militants d’ONG, de diplomates ou de travailleurs expatriés. Et certains verraient bien ces nouveaux Rambo remplacer les Casques bleus trop souvent inexpérimentés car issus de pays pauvres mal équipés. La société Blackwater est la plus connue de ces sociétés, mais par suites de bavures meurtrières elle est devenue Xe, et a multiplié ses filiales. Cette externalisation, cette privatisation de la guerre coûte, dans une période dite d’économies, 70 milliards d’euros par an ! Ces sociétés avaient débuté il y a 30 ans au Congo, puis en Afrique du Sud, en Irlande, etc. La rémunération d’un agent varie de 500 à 1000 dollars par jour. Dix fois plus que celle d’un soldat américain ! Leur armement est des plus sophistiqué : des drones, voire des bombes au napalm. Irresponsables, elles n’ont pas de comptes à rendre aux citoyens. En outre elles participent à des opérations dites de « maintien de la paix », voire de « reconstruction »... La guerre pour ces sociétés est un enjeu commercial. Leurs seul objectif gagner de l’argent, toujours plus d’argent ! Elles ont intérêt à prolonger les conflits. Le rapport ultrasecret de la CIA remis chaque matin au président américain serait en partie rédigé par des analystes privés. 50 % des membres de la CIA appartiendraient aux SMP... Non les pacifistes internationalistes que nous sommes, ne se tairont pas ! Nous ne sommes pas un troupeau bêlant la Paix. Nous dénonçons la Guerre, nous la combattons ! Ouvriers, Paysans nous sommes le grand parti des travailleurs de la paix et de la liberté pour les peuples, les artisans de la vie ! Contre les profiteurs de guerre, industriels et commerçants, seigneurs de la guerre qui portent en eux la mort, Debout les vivants, debout les pacifistes internationalistes ! Georges Bardin 9 Pour développer ses activités, l'ALAMPSME-DL a besoin de vous. Adhérez ou renouvelez votre adhésion (10 euros) dès réception de ce courrier. Chèque à libeller à l’ordre de « ALAMPSME » et à adresser à Christiane Royer, 148 rue des Alloués, 42 370, Renaison. Nom Prénom..................................................................................................... Adresse.............................................................................................................. Téléphone............................ e-mail..................................................................... Appel commun au rassemblement d’Ambierle Le rassemblement d’Ambierle 2011 se situe dans une période marquée à l’échelle internationale par des soulèvements populaires en Tunisie, en Egypte qui sont le fait de peuples soumis pendant des décennies à des dictatures qui les ont réduits à la misère et les ont privés de toute démocratie. Partout dans le monde, les solutions militaires sont en échec et les peuples victimes que ce soit en Afghanistan, en Irak mais aussi en Palestine. Partout, l'issue réside dans une solution politique, garantissant l'indépendance des peuples par le respect absolu de leur droit à disposer d'eux-mêmes. Nous nous réunissons à Ambierle, commune d’où étaient originaires deux des six soldats fusillés pour l’exemple le 4 décembre 1914 à Vingré. Ces soldats, victimes d’un Etat major qui entendait par de tels actes asseoir une autorité dont son incompétence le privait ont été réhabilités ainsi qu’une quarantaine d’autres. Mais 650 soldats fusillés ne sont pas à ce jour réhabilités. La Libre Pensée, l’ARAC, la Ligue des Droits de l’homme, l’Union pacifiste ont engagé une campagne pour obtenir leur réhabilitation. La Libre Pensée a pris l’initiative d’une lettre adressée à tous les parlementaires afin que soit déposé un projet de loi qui redonne aux soldats fusillés leur « honneur volé » comme l’a demande le Conseil général de la Loire lors de sa session d’octobre 2010. Organisations signataires de l’appel Association Laïque des Amis des Monuments aux morts pacifistes de Saint-Martin d’Estreaux et du département de la Loire Libre Pensée ARAC Mouvement de la paix Femmes solidaires (UFF) Femmes pour la paix (Roanne) 10 11 FAMILIALE de Jacques PREVERT La mère fait du tricot Le fils fait la guerre Elle trouve ça tout naturel la mère Et le père qu’est-ce qu’il fait le père ? Il fait des affaires Sa femme fait du tricot Son fils la guerre Lui des affaires Il trouve ça tout naturel le père Et le fils et le fils Qu’est-ce qu’il trouve le fils ? Il ne trouve rien absolument rien le fils Le fils sa mère fait du tricot son père des affaires lui la guerre Quand il aura fini la guerre Il fera des affaires avec son père La guerre continue la mère continue elle tricote Le père continue il fait des affaires Le fils est tué il ne continue plus Le père et la mère vont au cimetière Ils trouvent ça tout naturel le père et la mère La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires Les affaires la guerre le tricot la guerre Les affaires les affaires et les affaires La vie avec le cimetière. Jacques Prévert 12