De l`antiquité au IXe s

Transcription

De l`antiquité au IXe s
De l’antiquité au IXe s.
Du IXe s. à la fin du XVIIe s.
XVIIIe s. et XIXe s.
XXe s. et notre époque
Art, créations, cultures
Art, espace, temps
Arts, états et pouvoir
Arts, mythes et religions
Arts, techniques,
expressions
Art, rupture, continuité
NOM DE L’AUTEUR
STANLEY KUBRICK
DOCUMENT : Les Sentiers de la Gloire, 1957.
TITRE : Les Sentiers de la Gloire, L'Assaut.
Arts et espace
Arts du langage
Arts du quotidien
Arts du son
Arts du spectacle vivant
Arts du visuel
BREVE BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR :
Stanley Kubrick est un réalisateur américain, né en 1928 et mort en 1999. Il est
l’auteur de films très novateurs qui, dans des genres très différents, ont marqué
l’histoire du Cinéma : Dr Folamour (1964) ; 2001, l’Odyssée de l’espace (1968) ;
Shining (1980) ; Full Métal Jacket (1987).
CONTEXTE (HISTORIQUE, SOCIAL, ARTISTIQUE…)
Ce film est l’adaptation d’un livre de Humphrey Cobb datant de 1935.
En 1957, le monde connaît la Guerre froide, les relations internationales sont tendues entre les
USA et l’URSS, le bloc de l’Ouest et celui de l’Est. La guerre de Corée, qui oppose ces deux
parties, se termine quelques années plus tôt (1953). La même année, l’envoi pour la première
fois dans l’espace du satellite Spoutnik traduit l’avancée technologique soviétique et reflète la
course aux armements à laquelle se livrent les deux Grands.
S. Kubrick est très critique vis-à-vis de cette Guerre froide qui peut précipiter le monde dans
un nouveau conflit international.
Le film Les Sentiers de la gloire s’inscrit dans un courant antimilitariste : il dénonce
l'absurdité de la guerre, l’opposition entre la belle vie des généraux et les conditions de vie
horribles des soldats dans les tranchées, le mépris des généraux pour les soldats qui servent de
chair à canon
A cause de cela, la sortie du film en 1957 fait scandale. Sous la pression du
gouvernement, il est censuré et ne sera projeté que 18 ans plus tard, en 1975.
ANALYSE DE L’ŒUVRE :
- Film en Noir et Blanc sur la première guerre mondiale. Un général s’obstine à lancer ses
hommes à l’assaut d’une position imprenable. Devant l’échec de cette offensive, il décide de
faire fusiller trois soldats pour l’exemple.
- A la sortie du film (1957), la couleur existait déjà > volonté de faire revivre au spectateur la
période des faits (la guerre 1914-1918) + mise en valeur de l'aspect dramatique de la guerre.
Résumé du film
Pendant la Première Guerre Mondiale, en France, à partir de 1916, pour dénouer le
climat d’immobilisme qui s’est installé depuis plus d’un an l’état major français envisage des
offensives. Les généraux décident donc de s’emparer de la côte 110 : la position clé des
Allemands. Conscients des pertes humaines que cela pourrait engendrer, cette tâche difficile
est tout de même confiée au régiment 701 dirigé par le colonel Dax. Ce dernier, contraint
d’accepter, mobilise et encourage ses
hommes dont l’espoir est réduit à néant.
Durant l’assaut, une division refuse de monter au front et reste dans les tranchées tandis
qu’un
grand nombre de soldats se replie à la vue de l’importance de ce désastre humain. Pour
réprimer cette mutinerie, le général Mireau décide de réunir un conseil de guerre afin
d’impressionner et de prévenir d’éventuels actes similaires. Trois soldats sont désignés puis
jugés pour acte de lâcheté ; ils seront finalement exécutés malgré l’appui incontestable de leur
colonel.
Analyse d’une séquence du film de Kubrick : « Les soldats dans la tranchée, avant
l’assaut de la côte 101 »
Dans cette séquence, on voit clairement s'opposer deux points de vue :
1) Le point de vue du colonel Dax : cet officier est près de ses hommes, il les
comprend et les aime. Dans la tranchée, il est au même niveau qu’eux. Les soldats sont filmés
en plan rapproché et leurs visages défilent en un long travelling avant : la caméra est à la
place du colonel Dax (joué par Kirk Douglas). On voit la tranchée à travers ses yeux : espace
exigü, sommairement aménagé, froid, envahi par la fumée, promiscuité, bruit des obus.
– En contrechamp, le long travelling arrière sur le colonel Dax permet de lire sur son
visage l’émotion qu’il éprouve au moment d’envoyer ses hommes vers une mort presque
certaine.
–
Puis, le soldat Dax sort son révolver et à l'aide d'un siflet, intime à ses soldats l'ordre
de monter à l'assaut. Ligne de front et no mans land, barbelés, boyaux et entonnoirs, ruines, trous
d’obus.
–
L’usage du noir et blanc renforce l’aspect du réel
–
Point de vue des assaillants : on ne voit pas l'ennemi. Le combat est donc vain.
2) Le point de vue du général Mureau : il observe les hommes de loin, au travers de
ses jumelles (ce plan revient deux fois, au début et à la fin de la séquence. Lors de l’assaut,
ces hommes, filmés en plan d’ensemble et en plongée, ne sont plus que des fourmis qui
s’agitent. Ce général a une vision complètement déshumanisée de la guerre. Il n’hésitera pas à
faire tirer sur ses propres soldats. Filmé en contre-plongée, il semble tout puissant, ayant sur
tous un droit de vie ou de mort.
ŒUVRES LIEES, REFERENCES, ETC.
- Affiche du Film :
Analyse de l'affiche
Paths of Glory (Les Sentiers de la gloire, 1957) ne fut exploité en France qu’à partir de mars
1975. La révélation au grand public des procès et des exécutions sommaires de soldats
français par leur propre état-major durant la Première Guerre mondiale était jusque-là un sujet
tabou. Le film de Kubrick fut donc vu, en France, bien après les succès de Dr Folamour
(1964) et 2001, l’Odyssée de l’espace (1968), ce qui explique que l’affiche française mette en
avant le nom de Kubrick et non celui de la vedette Kirk Douglas. L’affiche en noir et blanc de
Guy Jouineau et Guy Bourduge, spécialistes français des affiches de films américains, va droit
à l’essentiel : le même sentier qui mène à la gloire (la médaille) mène aussi à la mort (la
croix). Celle-ci représente toutes les croix des cimetières militaires. Elle dispense aussi une
(fausse) clarté comme un projecteur éclairant la nuit noire, ou comme un projecteur en haut
d’un mirador.
Ce n’était pas le premier projet de Jouineau et Bourduge. La première maquette, qui utilisait
déjà le blanc et le noir, montrait une armée de poings brandissant des fusils. Bourduge s’était
rendu à Londres pour discuter du projet avec Kubrick. Finalement, l’affiche retenue fut celle
que nous connaissons aujourd’hui.
- Oeuvres d'Otto Dix.