Le licenciement pour motif disciplinaire
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Le licenciement pour motif disciplinaire
Le licenciement pour motif disciplinaire Cf. Articles L 122-4 à L 122-4-7 du code du travail Le licenciement pour motif personnel est celui qui intervient sur un motif inhérent à la personne du salarié. Les faits qui lui sont reprochés doivent être réels, objectifs, et présenter une gêne importante pour la continuation du contrat. Il est possible de sanctionner le comportement fautif du salarié par le licenciement, les motifs personnels devant bien entendu être reconnus comme entraînant un préjudice pour la société ou l’entreprise. Il ne s’agit pas de licencier un salarié pour incompatibilité d’humeur… L’employeur pour licencier un salarié doit obligatoirement justifier d’une cause réelle et sérieuse (exigence cumulative). C’est à dire que le motif du licenciement ne peut reposer sur des discriminations, (les articles L 122-45 et L 122-45-2 du code du travail déterminent les motifs discriminatoires). • Cause réelle : On entend par « cause réelle », une cause qui repose sur des faits objectifs, vérifiables et non sur une impression ou un jugement subjectif. Pour amener au licenciement, ces faits doivent être à l’origine de celui-ci, c’est à dire qu’il faut qu’il y ait un véritable lien de cause à effet (c’est ce que rechercheront les juges en cas de litiges). • Cause sérieuse : Le motif de licenciement invoqué doit présenter un caractère sérieux, c’est à dire que les faits reprochés doivent être d’une certaine gravité pour l’entreprise ou ses préposés, et rendre impossible la continuation de la relation de travail. Précisions sur le licenciement pour faute : une fois la faute connue et établie, l’employeur doit entamer la procédure de licenciement le plus tôt possible. En effet, il a été souvent mal compris par les juges qu’un licenciement pour faute grave ou lourde n’intervienne que 2 mois après la connaissance des faits. Il semble qu’un délai de 8 jours soit raisonnable. Dans tous les cas, la convocation à l’entretien préalable doit être envoyée dans les deux mois de la connaissance des faits (au plus tard). Il convient de distinguer le degré de faute, celle-ci peut, selon son importance (simple, grave ou lourde), dispenser l'employeur du versement de certaines indemnités. Attention : toutes les fautes ne légitiment pas le licenciement, la faute légère n’est pas constitutive d’une cause réelle et sérieuse. La faute simple peut dans certains cas justifier le licenciement. (Cela surtout lorsqu’il s’agit de fautes simples se cumulant dans le dossier du salarié).Toutes les indemnités sont dues. La faute grave est celle qui rend impossible le maintien du salarié dans l'entreprise, ne serait-ce que pendant la durée du préavis, puisqu’elle provoque ou a provoqué des troubles sérieux ou des pertes pour l'entreprise. Cette faute n’est pas forcément intentionnelle, ni suivie d’un préjudice, mais elle est représentative d’un danger pour le bien de l’entreprise. La faute grave est privative de l’indemnité légale de licenciement, le versement volontaire de l’indemnité de préavis par l’employeur reste possible mais n’est pas obligatoire. La faute lourde a toutes les caractéristiques de la faute grave, renforcée par l'intention du salarié de nuire à l'employeur ou à l'entreprise Elle est privative de l’indemnité légale de licenciement, de l’indemnité compensatoire de préavis et de l'indemnité de congés payés. La procédure obligatoire : 1) convocation du salarié concerné à un entretien préalable. Cette convocation se fait par lettre recommandée avec accusé de réception ou par lettre remise en main propre contre décharge. Elle doit préciser : l’objet, la date, l’heure et le lieu de l’entretien (le lieu est celui du lieu de travail, et il est recommandé de convoquer le salarié durant ses heures de travail), et la possibilité de se faire assister par un représentant des salariés de l’entreprise, ou en cas de carence de représentants du personnel, la possibilité de se faire représenter par un conseiller de son choix, inscrit sur la liste départementale, ainsi que les adresses où se procurait cette liste (inspection du travail, et adresses de la mairie de résidence du salarié, et du lieu de travail). Cette convocation ne doit pas stipuler que le licenciement est certain, car l’entretien étant prévu par la loi pour permettre au salarié d’exposer sa défense, l’employeur n’est pas sensé avoir déjà pris une décision définitive. La date de l'entretien doit être fixée au moins 5 jours ouvrables (tous les jours de la semaine sauf dimanches et jours fériés) après la présentation de la lettre recommandée ou la remise en main propre (on compte à partir du lendemain de la présentation). Il est toujours plus prudent de « prévoir large ». 2) L’entretien préalable Cet entretien est individuel. Hormis la personne chargée d’assister le salarié, il n’est pas question que cet entretien se passe devant des tiers. L’entretien doit être basé sur un véritable échange : l’employeur expose les faits reprochés au salarié, et doit entendre ses explications, et les étudier. Si le salarié ne se présente pas, l’employeur peut continuer la procédure. Si la décision de licencier est maintenue, la notification du licenciement doit intervenir par lettre recommandée avec accusé de réception, au moins 2 jours ouvrables après l’entretien. Si le motif est disciplinaire, cette notification doit intervenir au maximum dans le mois suivant l’entretien. 3) La notification du licenciement Cette notification doit comporter une description la plus précise possible des faits reprochés au salarié, et du motif du licenciement. En cas de litiges, les juges rechercheront cette motivation, et des faits n’apparaissant pas dans la notification ne pourront plus être allégués devant la justice. La date de la notification (date de réception par le salarié) donne la date de la rupture du contrat de travail, et fait démarrer le préavis. 4) mention des licenciements sur le relevé mensuel de mouvements du personnel et sur le registre du personnel NB : Lorsque le licenciement concerne un salarié protégé (délégué du personnel, membre du comité d'entreprise, délégué syndical...), l'employeur doit obtenir une autorisation de l'inspecteur du travail pour pouvoir le licencier, et consulter les représentants du personnel. Cf. : Autour du licenciement pour voir nos fiches sur le préavis, les indemnités, le D.I.F…